LA GAUCHE GRENOBLOISE ATOMISÉE
"Éric Piolle a été comparé à Emmanuel Macron pour « son manque d’empathie et son autoritarisme »". Quand "Grenoble, le Changement" l'affirmait, des observateurs intelligents fustigeaient notre discours militant et réducteur. Mais quand, selon Eve Moulinier (DL du 26/3/23), ce sont les 7 élus exclus de la majorité Piolle, dont trois Adjoints au Maire et un Vice-Président de la Métro, ils savent mieux que nous de qui ils parlent et le jugent identiquement...
LE DERNIER ACTE DE VIOLENCE DE PIOLLE ACHÈVE LA DÉCOMPOSITION
Mais le dernier acte de violence politique d'Eric Piolle aura surtout achevé d'atomiser la gauche grenobloise qui se retrouve dans un état de décomposition avancée au plan opérationnel, des personnes, comme doctrinal.
DES PS ONT COMBATTU, RALLIÉ PIOLLE ET REDEVIENNENT SES OPPOSANTS
Depuis 2014 et l'échec de Jérôme Safar, le PS n'en finit pas de descendre aux enfers. Ses deux responsables qui ont mené la liste (Jérôme Safar puis Olivier Noblecourt) ont ensuite fuit le combat. Des PS opportunistes ont combattu Piolle, puis l'ont rallié et redeviennent des opposants parce qu'ils ont été jetés par lui (Maxence Alloto, Laure Masson, Anouche Agobian, Marie-Jo Salat...). D'autres se situent dans l'opposition à Piolle localement mais dans la NUPES Nationale (Cécile Cénatiempo, Hassen Bouzeghoub, Romain Gentil ) et alliés à lui à la Métro. Schizophrénique.
LES ÉLUS PS ET EX PS SUR UN STRAPONTIN INCONFORTABLE
De "entre deux chaises", les élus PS s'assoient tous désormais sur un strapontin politiquement très inconfortable, car ils se refusent pour l'instant à choisir la ville contre leurs anciennes appartenances politiciennes qui ne veulent pourtant plus rien dire. Un strapontin qu'ils vont avoir du mal à se partager car les haines internes sont fortes : certains reviennent au bercail seulement parce qu'ils ont été excommuniés de la majorité Piolle. Qu'ils n'auraient autrement pas quitté.
LA BATAILLE POUR DES ESPACES TRÈS LIMITÉS
Dans cette impasse politique, l'initiative de Hakima Necib (ex PS aussi) des "citoyens" de "Grenoble Demain" vient ajouter à l'imbroglio. D'autant que pour être crédible on voit mal qu'elle puisse recueillir tous ces enfants perdus ou que ceux-ci puissent accepter son leadership. Pas plus que les élus du PS maintenu dont elle veut ravir l'espace politique déjà limité.
LA GIROUETTE-COUCOU N'AVAIT PAS VU LE TROP PLEIN
S'ajoute la girouette-coucou qui a soudainement adhéré au PS, estimant que le vide lui permettait de lancer sa propre candidature qui est son seul point fixe : Stéphane Gemmani n'avait pas perçu que c'était plutôt le trop plein chez les seconds couteaux. De l'UMP en passant par LREM, les tentatives d'alliance avec Piolle, l'ode à Hollande, le duo avec Chamussy... Gemmani aura servi tout l'arc en ciel de la politique, cherchant chaque fois, en vain, à en être une flèche. Il en est devenu une, d'une certaine manière.
Avec ce démonétisé, auquel il faut ajouter Marie-José Salat qui a trahi ses amis en 2020 pour rallier Piolle et s'oppose maintenant à lui, beaucoup savent l'alliance impossible car il décrédibilise toute initiative par sa présence.
LE SYSTÈME PIOLLE EXPLOSE DE L'INTÉRIEUR
Mais ce qui est vrai pour le PS est maintenant également vrai au coeur du système Piolle qui a explosé par étape. Il y a eu l'épisode de Guy Tuscher et Bernadette Finot qui ont déjà décrit de l'intérieur l'univers impitoyable de la municipalité Piolle sans que les médias (excepté le Postillon) n'y prêtent une particulière attention, tant il était mode de coller à Piolle.
L'EX ADJOINT AUX FINANCES, HAKIM SABRI (Verts/Ades) PILIER DU CLAN AVRILLIER
Puis les collaborateurs et élus partis, sous l'opprobre et en silence (Gaël Roustan) ou s'en expliquant (Hosny Ben Redjeb, Chloé le Bret, Enzo Lesourt, Lionel Picollet...) avec un peu plus d'échos. Avec les 7 élus "excommuniés" comme ils le définissent eux-mêmes, on change de dimension. Car on retrouve dans la charrette de l'échafaud un pilier du clan Avrillier, Hakim Sabri, ex Adjoint aux Finances de la ville. Il est au coeur du réacteur, celui des 15 élus Verts/Ades, le premier groupe du Conseil drivé par Raymond Avrillier et Vincent Comparat, les Dupont et Dupont des Rouges/Verts. Leur bulletin "le rouge et le vert", telle une Pravda locale est silencieux sur la crise municipale, même dans sa rubrique "politique politicienne..." C'est dire l'embarras.
LES VERTS/ADES ET AVRILLIER CAUTIONNANT "L'AUTORITARISME" DE PIOLLE
Comment les Vincent Fristot, Christine Garnier, Olivier Bertrand vont ils pouvoir continuer à cautionner "l'autoritarisme" du Maire reconnu sur leurs bancs ? Quid du détecteur de failles, Raymond Avrillier ? D'autres, tel Yann Mongaburu écrasé par la mécanique implacable du système, ne vont ils pas trouver là, dans la faiblesse du Maire, une occasion de rebondir ?
PASCAL CLOUAIRE AU COEUR DES PRINCIPALES OPÉRATIONS
L'autre pilier exclu, Pascal Clouaire, a joué un rôle de premier plan dans les leurres de Piolle : le faux "réseau citoyen", les oraux de Sciences Po, les usines à gaz de la démocratie participative pour perdre les citoyens. Sur ce dernier point il accepte de se démentir lui-même en avouant au DL (26/3/23): «imposer 25 % sans en parler avec la population, ce n’est pas notre conception de la démocratie. Et dire qu’Éric Piolle se faisait le chantre de la démocratie participative. »
PIOLLE AURA CRÉÉ LES GAUCHES IRRÉCONCILIABLES à GRENOBLE
Piolle aura réussi à créer les gauches irréconciliables à Grenoble. La Métropole avait été son premier terrain de jeu en voulant abattre Christophe Ferrari (PS repenti) qui s'est rebiffé avec l'appui de la droite. Depuis des hommes comme Sylvain Laval, Président du Smmag ont démasqué beaucoup de fakes des Rouge/Verts grenoblois sur nombre de dossiers clefs. Celui-ci s'est même présenté aux élections départementales contre l'apparatchik Jérôme Cucarollo ( VertsLFI) désormais empêtré dans les affaires. A Pont de Claix l'affrontement Piolle/Ferrari , le premier refusant le candidat du second, avait permis à la droite d'emporter le canton.
L'IMPLOSION PAR RÉDUCTION DEVRAIT S'ACCÉLÉRER à la METRO
Piolle a poursuivi la guerre des gangs en faisant attaquer Ferrari en justice sur l'utilisation de sa voiture. L'implosion par la réduction du groupe Piolle à la Métropole devrait s'accélérer: « S’il y a des répercussions et des conséquences en cascades à la Métropole, le point de départ sera seulement ces exclusions voulues par Éric Piolle » annoncent les 7 élus (DL 26/3/23).
On imagine ce qu'il en sera maintenant à Grenoble même où la majorité municipale voit neuf de ses ex membres (si on ajoute Hosny Ben Redjeb et Lionel Piccolet) la contester.
LES 7 ÉLUS : "À QUOI VONT SERVIR LES NOUVELLES RECETTES ?"
A cette atomisation des personnes, ces voies politiques sans issue, s'ajoute la question doctrinale. Quand les 7 élus exclus posent la question (DL) "À quoi vont servir les nouvelles recettes qui vont être énormes ?", ils connaissent la réponse. Confirmant : "Quand on demande des précisions sur le bouclier climatique et social, on nous répond que par bribes. On a vraiment l’impression que c’est surtout un gros coup de com !"
IL S'AGIT DE FINANCER LE FONCTIONNEMENT PAR L'IMPÔT ET LA DETTE
Il s'agit de financer les dépenses de fonctionnement par l'impôt et la dette, c'est à dire conduire Grenoble à la faillite. Tous ressemblent à des canards sans tête qui ressassent des "positionnements" censément répondre à la sociologie grenobloise de gauche, tentant de faire à nouveau l'impasse sur l'essentiel, de cacher la vérité aux grenoblois.
LE DISCOURS RESPONSABLE ET COURAGEUX DE L'OPPOSITION N'A PAS VARIÉ
Mais avec la note tombant dans les boites aux lettres de l'automne - + 30 % d'impôts - le discours responsable du groupe d'opposition d'Alain Carignon, tenu sans discontinuer ni varier depuis 2020, est de plus en plus écouté des Grenoblois. Il est impossible d'y échapper. Tout se joue désormais sur les réponses à apporter pour éviter la mise sous tutelle de Grenoble.
PIOLLE ÉCARTÉ DES EUROPÉENNES ?
Comme les mauvaises nouvelles tombent en escadrille, Piolle qui se trouve acculé à Grenoble avec une "majorité" de plus en plus minoritaire constate que Son nom n'est même pas évoqué pour conduire la liste Européenne des Verts. Lui qui expliquait "quand je serai président". Le JDD (Journal du Dimanche du 26/3/23) cite David Cormand, Marie Toussaint ou Mégalie Vogel comme candidats potentiels, mais le Grand Timonier a disparu du casting. Peut-il même être retenu sur la liste, maintenant qu'il est le recordman des impôts locaux, le défenseur du burkini et du voile, le diviseur de la gauche et comparait devant la cour d'Appel en juin pour le marché des Tuiles ?
IL A PLACÉ GRENOBLE FINANCIÈREMENT LE DOS AU MUR
Il se sera lui-même, tout seul, réduit aux acquêts, isolé par sa suffisance que rien ne justifie dans sa carrière de cadre moyen ou d'homme politique qui n'a rien inscrit de durable sur le sol de la ville. Paradoxalement il a ouvert le champ des possibles pour l'opposition en plaçant Grenoble financièrement le dos au mur. Au-delà des contorsions des uns et des autres, il faudra en effet répondre à des questions sérieuses pour l'avenir de Grenoble.
SEUL LE GROUPE D'OPPOSITION RÉPOND AU "COMMENT ?"
Il est à espérer pour la ville que tous ceux qui désirent sincèrement sortir notre cité du trou s'agrégeront d'une manière ou d'une autre autour du groupe d'opposition et de son animateur. Ils sont les seuls à dire le "comment faire" avec courage et constance.
La gauche sera toujours la même, ou que ce soit.