LAÏCITÉ ET COMMUNAUTARISME : LA NOUVELLE PROVOCATION D’ÉRIC PIOLLE

Eric Piolle ne sait plus quel contrefeu allumer pour faire oublier son augmentation d'impôts. Il vient de lancer une campagne de communication qui met en avant le port du voile.

DES AFFICHES MUNICIPALES "CONTRE LES DISCRIMINATIONS"

Il a ainsi fait poser en ville, sur ses fameux totems, des affiches de la ville de Grenoble qui prétendent lutter contre les discriminations. Et notamment l'une d'elles représentant une femme voilée. Et prétendant qu'elle a deux fois moins de chances d'obtenir un emploi. On se demande si un curé en soutane, une bonne soeur avec sa cornette, un juif avec sa kippa, ou encore une femme dévoilée dans un pays musulman auraient plus de chances d'être embauchés ? 

L'affiche en question, ici place Lavalette.

UN GROSSIER CLIN D'OEIL

Eric Piolle ne se pose pas la question et ne met en scène qu'une femme voilée. Un grossier clin d'oeil aux musulmans, à la veille du début du ramadan. Alors que s'ouvre leur mois sacré, la majorité des musulmans n’aspire pourtant pas à être instrumentalisée, ils ne désirent pas que leur religion s’affiche ainsi dans l’espace public.

UNE ATTEINTE À LA LAÏCITÉ ?

Mais en faisant ainsi la promotion du voile, vêtement religieux par essence, avec les moyens de la ville de Grenoble, la question d'une atteinte au principe de laïcité se pose. Nathalie Béranger, secrétaire départementale des Républicains de l'Isère, conseillère municipale d'opposition et présidente de l'Association des Femmes Élues de l'Isère, a d'ailleurs immédiatement réagi par voie de communiqué : "la promotion du voile, outil d’asservissement des femmes sous couvert de la religion, avec les moyens de la ville constitue une atteinte claire au principe de la laïcité qui s’applique pour les services publics. Les Républicains de l’Isère se réservent le droit d’engager une procédure judiciaire si ces affiches ne sont pas retirées rapidement". 

GRENOBLE À NOUVEAU AU COEUR DE LA POLÉMIQUE

Grenoble se retrouve ainsi à nouveau au coeur d'une polémique. Les réactions affluaient hier sur les réseaux sociaux quant à cette nouvelle affiche dont la portée a largement dépassé Grenoble. Eric Piolle n'aura décidément réussi à faire parler de notre ville qu'en mal. Avec cette nouvelle opération, il poursuit un double objectif. 

UNE DIVERSION APRÈS LA HAUSSE D'IMPÔTS

Le premier objectif est d'allumer un contrefeu, de créer une diversion après l'augmentation d'impôts historique qu'il a fait voter lundi dernier. Il voudrait ainsi que l'on détourne le regard de cette tâche indélébile dans sa gestion, et sur ses conséquences, que ce soit pour la ville ou pour sa majorité qui se déchire et dont l'implosion semble plus proche que jamais. Quoi de mieux qu'une polémique grossière pour ce faire.

LE COMMUNAUTARISME PAR ÉLECTORALISME

Le deuxième objectif est plus cynique encore. Eric Piolle instrumentalise une nouvelle fois des causes et des personnes pour des considérations électorales. Dans la droite lignée de son camp politique, il utilise comme outil la victimisation (ces personnes seraient forcément discriminées) pour les assigner à une communauté définie, les ranger dans des catégories selon leurs origines, leur orientation sexuelle, ici leur appartenance religieuse. En espérant en tirer une rente électorale, en l'espèce dans les quartiers où les musulmans sont nombreux. Ce faisant, il joue le jeu d'un repli sur soi identitaire très dangereux. En assignant les personnes à une case et en les empêchant d'en sortir, de se projeter dans une communauté universelle qui les dépasse et nous unit, il attise les tensions qui parcourent notre société.

APRÈS LE BURKINI ET LA LONGUE SUITE DE DÉRIVE

L'épisode n'est évidemment pas isolé et s'inscrit dans la droite lignée de la doxa piolliste bien connue, entre soutien aux hijabeuses et tentative d'autoriser le burkini dans les piscines municipales. Plus récemment, on retrouvait encore Christine Garnier, pilier des rouges/verts locaux, adjointe au Maire, qui parlait de "l'État raciste" et de la "xénophobie institutionnelle". Soit une autre manière d'alimenter cette victimisation. On a également vu fleurir en manifestation contre la réforme des retraites des banderoles corroborant la lubie de Christine Garnier ou parlant "d'islamophobie". Évidemment aucun rapport avec les retraites, mais une manière d'entretenir ce bruit de fond ambiant qui alimente le communautarisme.

LES FAUX-NEZ DE L'ISLAMISME FÉLICITENT PIOLLE...

Certains ne s'y trompent pas et ont bien trouvé en Eric Piolle un allié objectif. C'est le cas du CCIE, qui a immédiatement félicité la ville pour ces affiches. Le CCIE n'est autre que le successeur du CCIF, dissout en France par le Ministre de l'Intérieur la décrivant comme une « officine islamiste œuvrant contre la République ». Ses liens avec les frères musulmans notamment en font un véritable outil de soft power au sein de nos sociétés occidentales pour les thèses islamistes les plus rigoristes. Rappelons que la ville de Grenoble, lors du premier mandat d'Eric Piolle, subventionnait ce même CCIF.

Le message de félicitations du CCIE (ex CCIF). Dis moi qui sont tes soutiens, je te dirai qui tu es.

LA TÂCHE DANS L'HISTOIRE DE NOTRE VILLE

Que ce soit par sa gestion des dossiers grenoblois ou par ses prises de positions idéologiques, contraires à la tradition d'émancipation et d'universalisme de Grenoble ville Compagnon de la Libération, Eric Piolle aura laissé une tâche dans notre histoire commune. Pensé comme un contrefeu à l'augmentation d'impôts, qui a réveillé des doutes au sein de son camp, on ne peut pourtant pas croire que tous les conseillers de la majorité accepteront sans broncher ce nouvel écart alors que certains (qu'on retrouve dans le club des 7 sceptiques face à la hausse d'impôts) s'étaient opposés à la promotion du burkini dans les piscines. Grenoble se serait toutefois bien passé de ce nouvel épisode.

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