DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE : PLUS ON EN PARLE MOINS ON LA FAIT

Grenoble est inondée d'articles. Eric Piolle fait feu de tout bois. Certes les assistances sont "clairsemées" dans les réunions participatives comme le reconnaissent du bout de la plume certains journalistes, mais les lignes consacrées à la démocratie locale ne sont pas proportionnelles au nombre de Grenoblois consultés ! 

PLUS C'EST GROS PLUS CA IMPRESSIONNE 

La municipalité  a accueilli en décembre le très confidentiel "Observatoire international de la démocratie Participative" qui n'existe que pour faire valoir les Maires chez qui il se réunit. Le "DL" a enfoncé le clou avec de multiples analyses des dispositifs de démocratie locale. Pas une fois on a pu lire qu'aucun de des dispositifs grenoblois ne permettait aux citoyens de prendre une décision non conforme à la volonté de la majorité municipale.

UNE MARCHANDISE PEU RELUISANTE 

La logorrhée municipale sur le sujet a pour objet de couvrir une marchandise peu reluisante. En tout cas rares sont les atterrissages permettant d'appréhender la réalité. Résumons : les "budgets participatifs" qui ont produit des catastrophes (BBox, WC à éolienne, plantation d'arbres pour prendre le relais du budget municipal défaillant...) touchent de l'ordre de 3% des grenoblois, dont à peu près zéro des quartiers populaires.

LE POUVOIR N'EST JAMAIS RENDU AUX GRENOBLOIS

Pendant ce temps la municipalité verrouille, pourchasse, décide seule de tout et ne donne jamais aucune possibilité aux Grenoblois de prendre une décision qui soit contraire aux siennes. Bref, elle ne rend jamais, sur aucun dossier, le pouvoir aux grenoblois

ILS OUBLIENT LE PLUS IMPORTANT RÉFÉRENDUM D'UNE GRANDE VILLE ...

Pendant ce temps Gilles Namur et Pascal Clouaire, Adjoint au Maire et Vice Président de la Métropole pontifient, ergotent, détaillent à plus soif. Le second avouant être "juché sur des pas de géants" (DL du 13/11/22) en matière de participation, mais ne citant pas le référendum sur le Tramway dans la liste des succès participatifs de la ville. C'est dire.

LE CITOYEN LAMBDA EST PERDU DANS UN LABYRINTHE ÉPUISANT 

Mais ils ne rendent compte ni du réel d'hier, ni de celui d'aujourd'hui. Pourquoi jamais aucune pétition ne peut aboutir ?  Sinon parce que le labyrinthe du dépôt, du contrôle, des réunions a pour objet d'épuiser le citoyen lambda.

LA VOTATION CITOYENNE NE PEUT JAMAIS ABOUTIR

Pourquoi si l'une d'elle, par miracle, parvenait à ce seuil de 8000 signatures unilatéralement fixé par la ville, la votation citoyenne qui s'en suivrait n'aurait aucune possibilité d'être adoptée ne pouvant en aucun cas obtenir 16 000 votants dans un scrutin de ce type ? 

PERSONNE NE REND COMPTE DES VERROUS INSTALLÉS

Ces verrous insurmontables ne font l'objet d'aucune analyse. "On trouve encore 21 interpellations en ligne sur le site de la Ville qui suscitent peu, voire très peu, de signatures" relève justement Jean-Benoit Vigny (DL du 13/11/22).  Mais on disserte sur le "laboratoire grenoblois", pas sur  les verrous installés.

Ils permettent à la municipalité de prendre seule toutes les décisions qui lui importe : les autoroutes à vélos, la densification massive sans sanctuarisation des espaces de respiration existants, les piétonnisations (Notre-Dame/Sainte Claire, Berriat ...) etc. 

LA MUNICIPALITÉ NE CONSULTE SUR RIEN DE CE QU'ELLE DÉCIDE

A t-elle consulté qui que ce soit pour fermer la MJC Mutualité, le Plateau à Mistral, remplacer la Cordée à Villeneuve ? Ca n'empêche pas d'apprendre, grâce au "Dauphiné" ( 11/12/22) que c'est à Grenoble qu'ont été remis les trophées de la participation et de la concertation à un certain nombre de communes et de collectifs « vous êtes au bon lieu et au bon moment ! » pouvait s'exclamer Eric Piolle avec un cynisme absolu.

QUI VÉRIFIE QUOI QUE CE SOIT DANS CE SIMULACRE ?

Ce n'est pas Bertrand Plancher, Président de "Décider Ensemble", Député de la Meuse, ou Chantal Jouanno, une ex-protégée de Sarkozy, devenue professionnelle des poncifs comme Présidente (grassement rémunérée) de la "Commission Nationale du débat public", qui vont le démentir. Ils étaient, à distance, en visio, à ses côtés. Qui vérifie quoi que ce soit dans ce simulacre? 

 

ZFE : E. PIOLLE DEMANDE T-IL LEUR AVIS AUX GRENOBLOIS ?

S'agissant par exemple de la mise en place de la Zone d'exclusion (ZFE) d'un certain nombre de véhicules, la Métropole consulte officiellement, sans votation, qui permettrait une véritable aide à la décision. Mais surtout Eric Piolle qui fait de la surenchère sur le sujet demande t-il leur avis aux Grenoblois ? Que nenni. Il veut échapper à tout contrôle de son idéologie, l'opposé de la "participation citoyenne".

AUCUN BILAN ÉCOLOGIQUE DES ARBRES ABATTUS SUR LES ARBRES PLANTÉS

Dossier par dossier, le système est identique : grands élans rhétoriques, objectifs ambitieux affichés et réalité qui exprime le contraire. Ainsi Gilles Namur se promène en évoquant la fraicheur en ville, la plantation d'arbres supérieure au nombre de ceux qu'on abat (heureusement !) mais se refuse à produire un bilan écologique entre les anciens sujets supprimés à forte valeur ajoutée et les arbrisseaux plantés. Pourtant les scientifiques alertent : la priorité doit être de sauvegarder les arbres existants. 

Il suffirait d'établir la comparaison place Victor Hugo avec l'abattage des 19 marronniers et la situation actuelle : dans combien d'années la place produira les mêmes résultats que dans son ancienne configuration arborée ? 

LA MUNICIPALITÉ "PARTICIPATIVE" CACHE LES RAPPORTS QUI LA GÊNE

Concernant son patrimoine, elle ne dit rien aux grenoblois qu'il s'agisse de l'ancien Musée de Peinture ou du Palais des  Sports. Elle a même caché les rapports qu'elle possédait sur ces équipements, l'opposition devant saisir la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA) pour les obtenir. Il faudrait 70 millions d'euros au total pour que ces deux équipements fonctionnent. Dans une ville financièrement exsangue, qui n'a jamais autant emprunté et jamais autant augmenté les impôts.

Voila pourtant un choix à proposer, savoir si les grenoblois préfèrent une délégation de service public pour les sauver ou s'il faut continuer à les laisser s'écrouler. La question n'est jamais posé. Piolle récusant la première idée ne peut pas la mettre en débat. Vous avez dit "démocratie participative ?"  

PIOLLE CHANGE D'AVIS SANS CONSULTER PERSONNE

Même quand il change d'avis pour nuire à Christophe Ferrari, les grenoblois regardent passer les trains. Il défend le Métrocable en 2019 quand son affidé Yann Mongaburu (Verts/Ades) inscrit le transport par câble entre Saint-Martin-le-Vinoux et Fontaine dans le plan de déplacements. N'ayant pas pu l'installer à la présidence de la Métropole, ayant perdu la Présidence du SMMAG au profit du détesté Sylvain Laval, il devient opposé à ce projet. Où sont les grenoblois dans ce volte-face ? "L'Observatoire international (!) de la démocratie Participative" ou Chantal Jouanno n'auraient pas leur mot à dire ? 

Car ce type de comportement en solitaire ne peut qu'éloigner le citoyen de la chose publique. 

UNE INQUIÉTANTE RÉGRESSION PARTICIPATIVE

Grenoble a connu la fermeture brutale de bibliothèques, l'attaque au portefeuille de collectifs qui s'opposaient à la densification, la tentative d'étouffer financièrement le Comité de Liaison des Unions de Quartiers (CLUQ) ,la création de leurres asservis à la majorité municipale appelés "conseils citoyens indépendants", la prise en mains de la programmation des théâtres enlevée à des collectifs indépendants...  aucune de ces décisions n'ayant fait l'objet d'une quelconque "consultation" à minima. 

LA "DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE" : UNE SUCCESSION DE MOTS 

Mais les colonnes des journaux sont remplis des mots pour dire la "démocratie participative". Il n'y a probablement pas de dossier où le réel aura été aussi éloigné de l'annonce. Une tartufferie au long court à propos de laquelle une Emilie Chalas (LREM/Renaissance) a été interrogée (DL du 16/11/22), alignant des poncifs, n'ayant elle-même comme Députée aucunement innové, tandis que les expériences réussies de participation citoyenne à Grenoble avec les municipalités de droite et du centre ont été ignorées. 

ÉLOIGNER LE CITOYEN DE LA VIE PUBLIQUE

Cette situation est particulièrement grave : le citoyen qui voudrait dire son mot, écœuré par ces pratiques et cette dichotomie entre ce qu'il lit et ce qu'il vit, ne peut que s'éloigner durablement de la vie publique. C'est surtout en cela que les élus Rouges/Verts grenoblois méritent sanction démocratique. 

 

One Comment

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X