ALLOTO/CÉNATIEMPO: LE PS GRENOBLOIS ENTRE DEUX CHAISES

Certes ce n’est pas un combat de Titans mais l’affrontement entre Cécile Cénatiempo, l’élue PS opposante à Piolle et Maxence Alloto, l’Adjoint au Maire de Piolle, est le condensé d’un choix politique. Le PS grenoblois doit il se fondre derrrière Piolle et son successeur ou bien conserver sa liberté?

En 2020  la liste PS conduite par Olivier Noblecourt  (11%) a été largement distancée par celle d’Alain Carignon (24%) alors qu’en 2014 la liste PS avait largement devancé (27%) celle de Matthieu Chamussy  (LR Repenti).

ENTRE 2014 ET 2020 LE PS AVAIT RELÉGUÉ M. CHAMUSSY (LR repenti) AU RÔLE DE COMPARSE

Entre 2014 et 2020, le PS était la première force d’opposition reléguant la droite Chamussy au rôle de comparse, d’ailleurs très accommodant pour Piolle. Depuis 2020 la droite et le centre a pris la tête, accentuant son avance par une présence très forte sur le terrain et un leadership incontesté au Conseil Municipal. Cette dernière instance qui était pour Eric Piolle une formalité à l‘époque Chamussy, est devenue une épreuve difficile pour lui qui doit désormais répondre chaque fois de ses actes, ce qu'il n’aime pas du tout.

 

O. FAURE (PS) A VENDU SON ÂME POUR UN PLAT DE LENTILLES ÉLECTORAL

Dans ce contexte, le rôle des élus PS est compliqué. A l’échelon national, leur premier secrétaire Olivier Faure a fait le choix de la Nupes et de Mélenchon pour sauver les meubles et des élus. Ce faisant il donné la main à la gauche radicale et à ses excés bien éloignés de la social-démocratie. Il a vendu son âme pour un plat de lentilles électoral.

A GRENOBLE, LA NUPES C'EST PIOLLE/MARTIN/AVRILLIER

A Grenoble, la Nupes c’est Eric Piolle et Elisa Martin, auxquels s’additionne l’extrême gauche des agiteurs de l’ADES, le groupuscule de Raymond Avrillier/Comparat qui compte le plus d’élus dans la majorité municipale.

M. ALLOTO A HUMÉ LE VENT EN PROFESSIONNEL DE LA POLITIQUE

Maxence Alloto qui les a rallié vient de la droite à l’origine. Puis il est passé au PS où il a été longtemps l’attaché parlementaire local de Michel Destot. C’est un professsionnel de la politique. Il a humé le vent en 2020 en faisant le saut vers Piolle trahissant sans état d'âme son mentor Destot et son successeur désigné Jérôme Safar. Alors qu’Olivier Noblecourt reprenait le flambeau du PS soutenu par Cécile Cénatiempo, Hassen Bouzeghoub et quelques autres. Avec le succès que l’on sait.

SA VALEUR MARCHANDE S'AMENUISE POUR 2026

Mais autant il a été utile à Piolle en 2020 en crédibilisant l’élargissement de l’assise de celui-ci jusqu’au PS, autant sa valeur marchande de 2026 s’amenuise fortement pour le successeur de Piolle : le PS ce n’est pas lui. Que vaut -il ? D’où sa demande officielle de réintégration dans le parti dont il a été exclu deux ans. Afin de justifier sa présence future.

UNE SORTE DE GEMMANI, MAIS EN BIEN PLUS FIN

Une sorte de Gemmani, mais en bien plus fin, car il anticipe les obstacles plutôt que, comme un canard sans tête, courir derrière n’importe quelle étiquette à la veille du scrutin, spécialité de la girouette locale. Car Gemmani avait lancé aux municipales un projet de liste avec Chamussy, avant de frapper à la porte de Piolle qui l'a refusé, de finir avec Noblecourt (qu'il déteste). Après avoir été de droite et demandé à LREM d'être investi comme... Sénateur. C'est sur qu'à côté de ça, Alloto passe pour un modèle de rigueur politique. 

LES ADHÉRENTS DU PS GRENOBLOIS NE VEULENT PAS D'ALLOTO 

A Grenoble, les adhérents du PS ont émis un avis négatif à la réintégration d'Alloto : "les socialistes siègent dans l’opposition au Conseil Municipal de Grenoble. Ils ne font donc pas partie de la majorité municipale au sein de laquelle siège Maxence Alloto" a répondu le PS Grenoblois selon Place Gre'Net. Avant de signifier "son désaccord profond concernant plusieurs orientations et mesures prises par la majorité municipale. Depuis la hausse de la taxe foncière à l’autorisation du burkini en passant par la vente annoncée de parts de Grenoble-Habitat". 

LES ÉLUS PS VONT ILS DEVOIR AVALER LEUR CHAPEAU? 

Mais la décision appartient au PS National lequel a fait le choix de la Nupes et dans lequel siège David Bousquet, attaché du groupe des élus PS Grenoblois, favorable au ralliement à Piolle. L’étau se resserre donc sur  les trois élus de la liste Noblecourt. Vont-ils devoir avaler le chapeau de leurs convictions et disparaitre derrière les Rouge/verts Grenoblois, alors qu’ils dénoncent notamment leur évidente indifférence sociale et les atteintes à la laïcité ? Un « destin » à la Anouche Agobian qui a tapé sur Piolle entre 2014 et 2020 à chaque Conseil Municipal, puis rallié dans ce mandat, devenue répétitrice des éléments de langage du cabinet Piolle, totalement décrédibilisée de ce fait, ne tente pas grand monde.

 

SONT ILS EN AVANCE POLITIQUEMENT OU EN RETARD ?

Compte tenu des profondes divergences qui traversent maintenant la Nupes avec la fronde anti-Mélenchon qui agite la France Insoumise, les élus du PS Grenoblois maintenu seront ils considérés  comme en avance sur le calendrier politique plutôt qu’en retard ? Le PS ne va-t-il pas saisir en effet l’opportunité des ambitions personnelles révélées au sein de LFI, pour retrouver des marges d’action,  malgré son absence de toute incarnation?

J. SAFAR EX TÊTE DE LISTE PS PLAIDE POUR UNE UNION DE L'OPPOSITION

De plus que faire de cette liberté ? Une grande coalition de la droite républicaine à la gauche social-démocrate afin de construire un projet pour Grenoble ? Ce serait évidemment l’intérêt général mais une solution qui affronterait l’ire du PS National. Jérôme Safar, l'ex tête de liste, s'est exprimé en ce sens en appelant à l'union des oppositions. Il intégrait de ce fait la principale électoralement, celle conduite par Alain Carignon dans cet arc. Ou bien une liste autonome avec le risque d’un score encore inférieur à celui d’Olivier Noblecourt ? Et conduite par qui ?

H. BOUZEGHOUB (PS) BRUTALEMENT LICENCIÉ DU PLATEAU à MISTRAL 

La tentative un peu désespérée de Maxence Alloto de se mettre dans le jeu de 2026, de ne pas disparaitre, ouvre prématurément le débat du positionnement du PS Grenoblois. Très maltraité par Piolle au Conseil Municipal, le groupe fait preuve de beaucoup de souplesse en acceptant pas mal de coups. Même Hassen Bouzeghoub, Conseiller Municipal, Directeur du Plateau à Mistral, brutalement licencié avec ses collègues qui géraient l’équipement, donne encore des gages à la majorité municipale, incitant celle-ci à taper encore plus fort sur eux.  

 

DES CHOIX CORNÉLIENS ATTENDENT LE PS GRENOBLOIS

Pourtant avec également des impôts et un endettement record, les Rouge/verts grenoblois qui ont donné tant de leçons sur ces sujets sont complétement démonétisés.

Les élus PS se  rangeront-ils piteusement derrière le ou la candidate successeur de Piolle, ce qui ne sera pas une bonne nouvelle pour Maxence Alloto devenu inutile ou encombrant ? Ou bien choisiront ils leurs convictions, l’intérêt de Grenoble en participant au premier ou au second tour à une vaste alliance pour offrir à la ville un autre destin ? Ce qui affaiblira aussi le même Alloto, ne représentant définitivement  plus que lui-même.

D’un sujet picrocolinesque peut naitre un signifiant qui le dépasse largement. Une partie des enjeux de Grenoble se dessinent maintenant, à l’horizon de la mi-mandat de Piolle.

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