PIOLLE : TRIPLE CRISE MORALE, FINANCIÈRE ET POLITIQUE

Même si les médias locaux choisissent de traiter à minima l'implosion de la majorité municipale - on imagine le retentissement s'il s'agissait d'une municipalité de droite, vivant un tel tremblement de terre ! - Eric Piolle traverse une triple crise morale, financière et politique qui remet en cause toute sa com' et ses fondamentaux. 

LA PAROLE SE LIBÉRE À L'INTERIEUR ET À L'EXTÉRIEUR

De tous côtés la parole se libère, à l'intérieur comme à l'extérieur, les initiatives se multiplient par des comités "citoyens" de toute nature, le dernier exemple positif venant de Hakima Necib, une autre ex PS proche de Jérôme Safar qu'on annonce revenir à la manoeuvre. C'est dire... Un peu seul au début, critiqué pour sa franchise quand il était de bon ton et à la mode de ne pas prendre Piolle de face, le principal groupe d'opposition, se trouve désormais légitimé et alimenté par de nombreux ruisseaux. Beaucoup l'ont déjà rejoint. 

En matière politique, certains sont comme les chevaux : leur conviction s'affiche mieux quand ils sentent l'odeur de l'écurie. Pas avant. Il se pourrait donc que le mouvement s'accentue.

QUI RÉPOND A UNE VILLE EN FAILLITE ?

Mais la situation de Grenoble ne s'accommodera pas d'une répétition, de l'affirmation d'une "gauche humaniste" (on a connu "l'arc humaniste" !) de comités "citoyens" (on a connu les conseils citoyens indépendants ...) qui enfument au lieu de répondre aux problématiques d'une ville réellement en faillite. La logorrhée verbale vide est sans effets, nombre de grenoblois ont compris.

RECORD D'IMPÔTS, DE DETTE ET DE DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT

Car la crise la plus importante de Grenoble est là. Elle est financière. Avec son record d'impôts, de dette et de dépenses de fonctionnement pour les grandes villes, Grenoble est asphyxiée. Pour y répondre il faut jouer sur les recettes et les dépenses, engager des réformes de structures. Sinon la ville sera réellement mise sous tutelle ou il faudra à nouveau augmenter les impôts. 

SEUL LE GROUPE D'OPPOSITION FAIT DES PROPOSITIONS

Or, lors du Conseil Municipal du 13 mars sur le budget, le groupe PS et Emilie Chalas (LREM/Renaissance) ont chaque fois refusé de voter les mesures successivement proposées par Alain Carignon, Nathalie Béranger, Brigitte Boer, Chérif Boutafa, Nicolas Pinel et Dominique Spini pour trouver des recettes et engager des réformes de fond.

J. SAFAR (PS) EN 2014 : "IL FAUT S'ATTAQUER À LA DETTE AU PROCHAIN MANDAT"

On le comprend pour le PS embarrassé lui-même par la précédente hausse d'impôts de 10 % en 2008 (résultat de 13 ans de mandats PS/Verts/PC) et dont la gestion de Grenoble a conduit à laisser dangereusement filer les dépenses de fonctionnement et la dette. Jérôme Safar lui-même reconnaissait pourtant dans sa campagne malheureuse de 2014 qu'il "faudrait s'attaquer à la dette dans le prochain mandat". On sait ce qu'il est advenu. 

CHAQUE FOIS GRENOBLE EST AU BORD DU GOUFFRE

En effet, en arrivant en juillet 2014 Eric Piolle a emprunté 14 millions d'euros pour terminer l'année. En 2016 la ville était au bord de la mise sous tutelle. En 2022 jamais Grenoble n'aura autant emprunté dans son histoire. En 2023, sans le matraquage d'impôts elle serait en faillite. Une histoire qui continue. 

H. BEN REDJEB ET OLIVIER SIX CHOISISSENT LE COURAGE ET LA VÉRITÉ BUDGÉTAIRE

De son coté Emilie Chalas aurait aimé être élue à l'ancienne, sur un malentendu, à l'exemple de Macron son leader, dans le flou. On a vu le résultat aux municipales et aux législatives. Elle a refusé de voter toute mesure proposée par le groupe d'opposition sans lesquelles pourtant Grenoble continue de s'enfoncer. Par contre Hosny Ben Redjeb et Olivier Six, ex patron du parti présidentiel, ont choisi la voie de la vérité et du courage. Le premier vient de la liste Piolle et connait donc la réalité, le second appartient au monde de l'entreprise et sait donc compter.

E. PIOLLE EST LE SYMBOLE D'UNE CRISE MORALE

Cette crise financière se double d'une crise morale dont Eric Piolle est le symbole. Jamais peut être un homme public local aura autant travesti ce dont il est porteur. Epousant la vague du sauvetage de la planète pour cacher à la fois ses convictions extrêmes et son véritable tempérament à l'opposé de toutes ses affirmations. Il est l'homme du communautarisme, du woquisme, de tous les excès sociétaux.

IL A TRAHI TOUS SES ENGAGEMENTS AVEC CYNISME

Il a trahi avec cynisme tous ses engagements depuis la co-construction (!) jusqu'à la hausse des impôts en passant par sa participation à une société implantée à Singapour, dans un paradis fiscal, toujours protégé jusque-là par les officines du type ATTAC, extinction-rebellion, Alternatiba, Anticor ,Action Non Violente (ANV)... qui n'ont jamais levé le petit doigt contre lui sur ce dernier sujet, le pire du point de vue moral. 

ENZO LESOURT : " ERIC A ÉTÉ TRÉS DUR AVEC TOUS SES CADRES DEPUIS 2014"

Mais ces protections à la marge n'empêchent pas la profonde crise morale qu'il a fait naitre par ses décisions et la violence instituée dans les rapports publics, comme avec ses proches. "Éric a été très dur avec tous les cadres qui ont quitté son cabinet depuis 2014" confirmait Enzo Lesourt son Conseiller spécial, son deuxième cerveau au DL. Ils sont maintenant en procès tous les deux sur le dos du contribuable.

LA LITANIE DES DÉPARTS BRUTAUX EST UNE PREUVE

La longue litanie des départs brutaux, de Hosny Ben Redjeb à Lionel Picollet, membres de sa majorité, en passant par Chlolé le Bret qui a démissionné et tous les départs du Cabinet depuis Gaël Roustan, le premier chef de cabinet, fidèle depuis la Région, dont les raisons de "s'en débarrasser" comme l'avait exprimé Eric Piolle devant la majorité n'ont jamais été révélées, est elle-même une preuve.  

Eric Piolle est désormais le porteur d'une crise morale qui tient entièrement à sa personnalité, à son comportement, à sa psycho-rigidité sur la forme et son dogmatisme sur le fond

AVEC L'EXCLUSION DE 7 ÉLUS LA CRISE CHANGE DE DIMENSION

La troisième crise, la crise politique n'est que la conséquence des deux premières. Les causes sont profondes. Avec l'éviction de 7 élus de la majorité dont trois Adjoints au Maire, un Vice-Président de la Métropole, Pascal Clouaire, qui avait porté avec abnégation tous les leurres participatifs du premier mandat, dont Hakim Sabri, ex Adjoint aux Finances, fidèle du clan Verts/Ades de Raymond Avrillier, on change de dimension. Cette bombe là n'a pas fini de faire des petits. Car la liberté de parole de Hosny Ben Redjeb et Lionel Picollet faisait déjà des dégâts. 

QUI VEUT CONTINUER LA POLITIQUE DE PIOLLE SANS PIOLLE ?

Le "nouveau groupe d'opposition" évoqué par Eve Moulinier (DL 24/3/23) qu'ils constitueraient a t-il pour objet de continuer la politique de Piolle sans Piolle ? Ils ont tout de même voté la hausse de 30 % des impôts. On le constate avec les élus PS "d'opposition", aucune réponse n'est apportée à la crise financière systémique à laquelle Grenoble est confrontée. L'incantation au social ne suffit plus. Il faut dire comment financer le haut niveau de solidarité dont Grenoble a besoin.

CRISE POLITIQUE DE LA VILLE ET DE LA MÉTROPOLE

 La conférence de presse des 7 exclus aujourd'hui est une étape supplémentaire de cette crise politique. On saura s'il ne s'agit que de querelles de personnes ou bien s'il y a une réelle prise de conscience et de responsabilité face à la crise financière. L'explosion va se poursuivre et s'accentuer à la Métropole, elle aussi théâtre d'affrontements brutaux, y compris judiciaires contre Christophe Ferrari.

LA LISTE D'OPPOSITION ARRIVÉE EN TÊTE N'AVAIT PAS CACHÉ LA VÉRITÉ

Le mouvement des acteurs est la conséquence de ces trois crises dont la plus importante est la moins commentée : la crise financière. Lors de la campagne des élections municipales, la liste qui est arrivée largement en tête de l'opposition, celle d'Alain Carignon et de la société civile, expliquait que sans "Big Bang" municipal et sans réformes de structures, Grenoble allait dans le mur. 

Cette vérité est plus vraie aujourd'hui qu'hier et moins que demain. Avec l'accélération et l'accentuation de ces trois crises, Il va être difficile aux différents protagonistes d'échapper encore pendant 3 ans au débat de fond pour en sortir. 

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