SQUAT LÉON BLUM ÉVACUÉ : ET LES AUTRES ?

Le squat du 57 Avenue Léon Blum a été évacué avant-hier matin après plus de deux ans d'occupation. Quid des nombreux autres restants ?

DEUX ANS D'OCCUPATION

L'occupation de la maison avenue Léon Blum aura duré plus de deux ans. Une centaine de personnes, de la communauté roms, s'étaient en effet installées, vivant dans des conditions indignes et créant pour les riverains du 55 notamment quantité de nuisances : « occupation de l’espace public, poubelles abîmées, détritus de toutes sortes et répandus sur les trottoirs, occupation des trottoirs par un grand nombre de véhicules et de personnes les week-ends, nuisances sonores… » énuméraient-ils dans Le Dauphiné du 6 août dernier

Le squat du 57 avenue Leon Blum, avant l'évacuation.

L'ÉVACUATION PAR LE PRÉFET

La maison appartient à l'association Sainte-Agnès, qui avait demandé l'expulsion et obtenu une décision de justice en ce sens. Le nouveau Préfet, Louis Laugier, a fait appliquer cette décision par les forces de l'ordre et l'évacuation a eu lieu dans le calme jeudi matin. L'association souhaite engager un vigile pour éviter de nouvelles intrusions, et compte procéder à la destruction du bâtiment vétuste. Hier matin, la destruction de l'appentis de fortune construit derrière a débuté. Une horde de rats s'en est échappé...

Destruction de l'appentis construit contre la maison hier matin.

UNE TENTATIVE D'INSTALLATION SUR LA FRICHE ALLIBERT

À noter que dans la même journée, un groupe de personnes a tenté de s'installer sur le terrain de la friche ex-Allibert, au sud de la ville, à l'abandon depuis des années et véritable déchèterie dégradée par la municipalité elle-même ! Sur ce terrain appartenant à la métropole, qui a décidé d'en faire une aire d'accueil temporaire des gens du voyage, la police a eu pour ordre de ... laisser les familles s'installer. Mais elles sont finalement parties d'elles-mêmes. 

LES SQUATS PRIVÉS PLUS FACILES À RÉSORBER

On ne peut que se féliciter de la résolution de la situation avenue Léon Blum, tant pour les riverains soulagés que pour les occupants relogés. Le fait qu'il s'agisse d'une propriété privée a facilité les choses : le propriétaire peut engager une action en justice qui contraint ensuite la Préfecture à procéder à l'évacuation. Pour ce qui est des squats sur des terrains municipaux, toujours très nombreux, la situation est plus complexe du fait de l'inertie de la municipalité Piolle, qui refuse d'engager quoi que ce soit si elle n'y est pas contrainte.

SQUATS POLITIQUES ET CAMPEMENTS DE LA MISÈRE

Deux types de squats se distinguent à Grenoble. Les squats à vocation politique, par la mouvance anarcho-gauchiste et ses nébuleuses, installés dans des bâtiments municipaux. Et les squats par des populations immigrées, qui se traduisent souvent par des campements de fortune insalubres sur l'espace public.

38 D'ALEMBERT, VILLA KAMINSKI...

En ce qui concerne les squats politiques, les deux plus emblématiques sont le 38 rue d'Alembert (Chorier/Berriat) et la villa Kaminksi au 106 rue des Alliés. Les occupants ne font pas mystère de leurs orientations politiques. Le premier se définit comme un un espace de ressources pour les luttes anti-capitalistiques et anti-autoritaires” ; le second a choisi comme nom "Ahwahnee" (des esprits taquins y verraient de l'appropriation culturelle) et ne manque pas une occasion de fustiger "les lois racistes et xénophobes de l'État".

DES SQUATS SOURCES DE NUISANCES ...

Ces squats sont évidemment de grosses sources de nuisances pour leurs quartiers. Les graffitis politiques qui dégradent les façades fleurissent ainsi autour et les nuisances sonores sont légion. Une riveraine du 38 d'Alembert a été menacée de mort parce qu'elle osait se plaindre de la dégradation du quartier par le squat. L'occupation de la villa Kaminski, classée édifice remarquable, a considérablement dégradé le bâtiment et créé une véritable verrue dans un quartier déjà sinistré par d'autres campements (voir infra).

Les tags politiques, issus de mouvances d'extrême-gauche, fleurissent dans tous les quartiers... surtout à Chorier/Berriat, autour du 38 d'Alembert.

... ET FOYERS DE VIOLENCE

Derrière les sympathiques appellations de "centre social", "espace de ressources" etc., ces squats permettent également aux mouvances d'ultragauche de s'organiser en toute tranquillité. Ces mêmes mouvances, qui théorisent l'usage de la violence pour faire avancer leurs idées, sont proches de ceux à l'origine de nombreux incendies revendiqués dans l'agglomération (gendarmeries, église, locaux de France Bleu, Casemate…). Ces espaces abritent en outre ces groupuscules "antifas" qui n'hésitent pas à intimider, menacer et même tabasser en pleine rue, gratuitement, les personnes qui ne partagent pas leurs idées. À l'instar de ces jeunes militants de droite (dont une femme !) l'an dernier.

Jeune militante tabassée en pleine rue un soir par des antifas... parce qu'elle est de droite.

LA MUNICIPALITÉ SOUTIENT CES MOUVANCES

Non seulement le système Piolle n'a aucun mot pour condamner ces dérives (le sénateur Vert Guillaume Gontard a même soutenu les agresseurs des jeunes militants de droite). Non seulement elle n'engage rien pour déloger ces mouvances de leurs squats dans ces locaux municipaux (il lui appartient de demander l'expulsion au Préfet). Mais elle va même jusqu'à les soutenir. Elle a ainsi conclu, avec le 38 d'Alembert, un bail très complaisant qui court sur 40 ans et coûtera aux occupants seulement 300 euros par mois pour 850m² de locaux ! Une jolie fleur faite à ces alliés politiques qui remplissent les basses besognes en tentant de faire taire tout ce qui ne pense pas "à gauche" à Grenoble. Brigitte Boer et Clément Chappet (groupe d'opposition) ont engagé un recours en justice avec Maitre Thierry Aldeguer pour faire annuler ce bail. 

LES CAMPEMENTS DE LA MISÈRE

L'autre type de squats que l'on retrouve à Grenoble, ce sont les campements et occupations de familles immigrées, souvent d'Europe de l'Est, dans des tentes et abris de fortune aux conditions de salubrité indignes. Les occupants vivent sous le joug de véritables filières mafieuses, qui leur font payer un loyer pour rester là et n'hésitent pas à menacer leurs familles restées au pays s'ils se rebiffent. Trafics divers et prostitution n'arrangent malheureusement rien à ces camps.

Campement rue Diderot, vers le quartier Berriat. Il perdure depuis des années.

LES NUISANCES POUR LES RIVERAINS ...

Forcément, les nuisances pour les riverains sont légion. Une riveraine du campement installé sur un parking au Clos d'Or décrit ainsi : "nous ne cessons d'appeler les services de la ville de Grenoble pour nettoyer les déjections humaines et montagnes de déchets accumulés aux abord de nos habitations. Depuis plus de 5 mois nous sommes excédés au milieu de cette guerre de pouvoir, d'incapacité entre la ville et la préfecture à coopérer et incapables de protéger les citoyens en danger de mort (accident, incendie, électrocution, risques sanitaires, prostitution...) Les nuisances permanentes que nous subissons jour et nuit portent atteinte à la santé et à la tranquillité publique. Le risque d'incendie est présent tous les jours dans nos vies en raison de feux journaliers sur le parking, sous les arbres, à moins de 20 mètres des habitations, à 5 mètres de la voie de circulation des voitures rue Stalingrad, derrière la station service BP et stock de bouteille de gaz, à proximité d'un poste de transformation électrique haute tension Engie et d'une armoire électrique." On a connu cette situation parc de l'alliance, avenue esmonin, avec les camps Valmy par exemple, et encore aujourd'hui au clos d'or donc, à Diderot, vers la porte de France... 

Le campement du parking du clos d'or a commencé avec quelques tentes et en compte désormais plusieurs dizaines.

... LE COÛT POUR LES GRENOBLOIS

Tout ceci a un coût pour les Grenoblois. Prenons l'exemple du campement de roms qui était installé à côté de la ville Kaminksi, rue des Alliés. Un occupant a refusé de payer son "loyer" au passeur et celui-ci a mis le feu à son cabanon. L'incendie a ravagé le campement mais aussi l'entreprise voisine, Richardson. Résultat : la ville a provisionné 6 millions d'euros dans son budget pour indemniser la société car ce camp relevait de sa responsabilité, étant situé sur un terrain municipal. Pour rappel, l'augmentation massive de la taxe foncière qui étouffe les propriétaires grenoblois apporte 44 millions d'euros de recettes supplémentaires. 6 millions d'euros sur ces 44 partent donc déjà en fumée...

Le campement rue des alliés avant l'incendie criminel, fin 2021.

LA MUNICIPALITÉ N'ENGAGE AUCUNE ACTION ...

Ces campements relèvent de la responsabilité de la municipalité Piolle. Parce qu'il lui appartient de saisir le Préfet pour lancer l'évacuation de ces campements, situés sur des terrains municipaux, et qu'elle ne le fait pas... ou attend que les tentes se comptent par dizaines pour le faire alors qu'il faudrait agir dès la première installation. Mais aussi parce qu'elle n'engage aucune procédure, ne dépose aucune plainte contre les filières de passeurs qui tirent profit de cette misère humaine et l'entretiennent. Au final, le travail d'accompagnement des services sociaux de la ville et de la métropole sert ce business immonde.

En plus des campements, on retrouve des familles migrantes jusque dans les écoles municipales ! Bonjour les conditions d'accueil de la ville "humaniste".

... ET CRÉE L'APPEL D'AIR

Plus en amont, le discours porté par Piolle et ses élus est un véritable appel d'air à l'origine d'un flux continu. Il faut être d'une irresponsabilité totale pour continuer de clamer sur tous les toits que Grenoble est une ville d'accueil "inconditionnel" ouverte à tous (on se rappelle de l'appel du Maire aux migrants à la frontière italienne...), alors que nous avons sous les yeux la preuve que nous ne parvenons pas du tout à intégrer tout le monde, ni même à garantir des conditions de vie décentes. Eric Piolle poursuit sa fuite en avant, en installant à proximité d'Alsace-Lorraine un très important centre d'accueil des migrants clandestins, qui s'ajoutera à l'appel d'air que constitue l'OFII rue des Alliés. Il continue à entretenir les flux et donc, in fine, les installations illicites puisque la flèche de "l'arc humaniste" ne parvient pas à loger toutes ces personnes. Tartufferie insupportable d'un discours purement politicien sur le dos de la misère humaine.

L'intervention d'Alain Carignon en conseil municipal pour dénoncer l'hypocrisie du Maire qui, sous couvert de bonnes intentions. entretient la misère et le sait.

LA PAUPÉRISATION DE GRENOBLE

Tant que le flux ne sera pas ralenti en coupant court à l'appel d'air, le problème ne sera pas résolu. Car l'évacuation des camps ici et là aboutit à déplacer le problème : quand ils ne réinstallent pas leurs tentes ailleurs, les occupants sont relogés dans des logements confiés à des associations. Et systématiquement, ces logements sont situés dans des quartiers populaires déjà paupérisés. On ajoute de la misère à la misère, avec une véritable politique de ghettoïsation qui tire un peu plus Grenoble vers le bas

LE SYSTÈME PIOLLE NE CHANGERA RIEN

Qu'on ne s'y trompe pas. Eric Piolle et ses affidés ne changeront rien à cette situation, qu'ils ont laissé prospérer et entretenu. Le Maire condamné, incapable de faire face aux conséquences des causes qu'il soutient, se réfugie dans l'incantation et le discours "humaniste" qui est de plus en plus décalé par rapport à la réalité de la ville. Après presque 10 ans de mandat, les Grenoblois sont de plus en plus nombreux à comprendre la supercherie, tant la dégradation de Grenoble s'est étendue à leur cadre de vie. Ils ont une arme pour stopper ce déclin et renouer avec un avenir désirable : leur bulletin de vote pour les prochains élections municipales, dans deux ans et demi.

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