SQUAT LÉON BLUM : GRENOBLE CAPITALE DES SQUATS ET CAMPEMENTS ?

« Ce n’est pas une vie. Ni pour eux, ni pour nous ». Les riverains du 57 rue Léon Blum rejoignent la cohorte des grenoblois qui doivent supporter les squats et les campements des ressortissants des pays de l'Est de l'Europe.

Au clos d'Or, à la gare, rue Diderot dans le quartier Berriat, rue des Alliés et au parc de l'Alliance il y a peu... partout la ville est occupée de façon illicite. Chaque fois les victimes se heurtent à l'inertie de ce qu'on appelle pudiquement "les pouvoirs publics".

Cette dénomination ayant pour objet d'éviter de désigner tout responsable.

QUARTIER BEAUVERT : NUISANCES EN TOUT GENRE

Le schéma est répétitif: « occupation de l’espace public, poubelles abîmées, détritus de toutes sortes et répandus sur les trottoirs, occupation des trottoirs par un grand nombre de véhicules et de personnes les week-ends, nuisances sonores… » énumèrent les riverains à Laure Mamet (DL du 6/8/23). Les habitants du quartier Beauvert craignent aussi « des accidents avec les enfants qui jouent très souvent dans la rue » et les voitures qui circulent vite sur l’avenue.

LA SANTÉ PHYSIQUE ET NERVEUSE DES HABITANTS EST AFFECTÉE

« Après deux ans, la santé physique et surtout nerveuse de nombreux résidents de l’Ermitage et du Moucherotte sont affectées. Les résidents ont de plus en plus de mal à supporter ce voisinage et il est à craindre que cette situation ne s’aggrave et que de possibles tensions apparaissent si aucune solution rapide n’est trouvée », écrivent les riverains dans un courrier. 

"LES PIÉTONS N'OSENT PLUS PASSER"

Depuis 4 mois ils alertent en vain le Maire et le Préfet. Avec les véhicules qui stationnent sur le trottoir, les résidents voisins n'ont plus de visibilité pour sortir de chez eux, le stationnement pour handicapé est squatté aussi. Dans le cadre de la protection de ce bien précieux, l'eau, les véhicules sont lavés à grands jets sur le trottoir, l'huile de vidange coule sur le trottoir et les caniveaux, "les piétons n’osent quasiment plus passer sur cette portion de trottoir, les mamans avec leurs poussettes allant chercher les enfants à l’école et les personnes handicapées (fauteuil roulant ou déambulateur) passent sur la rue risquant ainsi un accident" écrivent ils au Maire.

"ICI C'EST GRENOBLE"

Comme souvent le lieu permet aussi un regroupement sur des bases communautaires, ou qui  mériteraient enquête (?), à partir du vendredi avec un stationnement abondant de visiteurs. Ici c'est Grenoble, où l'on proclame être amis des enfants, des handicapés, adeptes de l'écologie, protecteurs de la dignité humaine et de l'espace public pour tous.

LA DEMANDE D'EXPULSION DU MAIRE NE VIENT JAMAIS

Rue Léon Blum, comme rue Diderot, il s'agit d'un espace privé. Les "pouvoirs publics" peuvent donc se renvoyer la balle encore plus aisément. Mais quand il s'agit d'un espace public comme au Clos d'Or, à la gare, rue des Alliés ou parc de l'Alliance, la demande d'expulsion du Maire ne vient jamais.

On se souvient qu'avenue Esmonin, également dans le quartier Beauvert, Eric Piolle avait attendu un an et l'expansion insupportable du bidonville pour demander l'expulsion sans laquelle le Préfet ne peut pas agir.

LA MUNICIPALITÉ CRÉE UN APPEL D'AIR EN PRÉTENDANT LOGER TOUT LE MONDE

Le système est toujours le même et enrichit les mafias: « la ville se mobilisera afin que des solutions d’hébergements pérennes soient trouvées pour les familles » répond le "service de communication" (!). On retrouve ensuite dans les HLM ces primo arrivants qui n'ont pas une once d'intégration et font fuir la classe moyenne. Résultat ? La ghettoïsation des quartiers s'accentue.

PIOLLE A LANCÉ UN APPEL AUX MIGRANTS QUI TRAVERSENT LES FRONTIÈRES

La municipalité poursuit dans la démagogie et prétend qu'il faut loger quiconque met les pieds sur le territoire de Grenoble. Quel qu'il soit, d'où qu'il vienne. On se demande pourquoi personne n'a pensé avant Piolle à cette solution si simple aux problématiques du logement ? Il suffit de le demander.  Lequel Piolle avait lancé un pathétique appel au Montgenèvre pour appeler les migrants à traverser les frontières. Leurs conditions d'accueil devant suivre comme on le constate sur le terrain Grenoblois.

N. BERON-PEREZ CHARGÉ DU LOGEMENT (PCF) CAMPE AUSSI !

L'Adjoint grenoblois et Vice Président de la Métro (PCF) Nicolas Béron-Perez a trouvé, lui, une méthode très efficace pour traiter le problème : il campe une fois par semaine (faut pas exagérer) place de Verdun - pas l'été non plus... - pour réclamer au Préfet des logements pour tous. On ne comprend pas que ce dernier ne prenne pas sa truelle pour construire des logements qui doivent être gratuits puisque personne ne peut payer, à quiconque en demande.

GRENOBLE SUD, SECONDE ZONE

Evidemment les grenoblois figurent parmi les victimes. « On a l’impression que Grenoble sud, c’est la seconde zone pour les autorités », affirme l’une des membres de l'Union de Quartier Beauvert. Mais qui sont "ces autorités" ? Avant de dresser la liste des différents squats ou campements qui se sont succédé dans le quartier : « parc de l'Alliance, Clos D'or, rue des Alliés, villa Kaminski ». « Notre secteur se dégrade à grande allure Il est laissé à l’abandon. » (DL du 6/8/23).

IL EXISTE UNE POSSIBILITÉ D'ACCUEIL AVEC L'HYGIÈNE

On aurait presque envie de la rassurer. C'est vrai que le secteur paie un lourd tribut mais toute la ville est affectée. Eric Piolle a refusé de saisir la proposition tendue par Alain Carignon et le groupe d'opposition : l'installation d'un campement avec l'hygiène et la sécurité à côté des deux hectares aménagés pour réaliser une aire d'accueil de grand passage sur les terrains ex Allibert.

Elle aurait permis de procéder aux expulsions et d'installer provisoirement dans des conditions plus dignes les familles concernées.

LA TIERSMONDISATION DE LA VILLE

Outre les réponses en urgence, le problème de fond demeure : Grenoble ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Logée au Village Olympique, à Villeneuve, à Jouhaux, rue Léo Lagrange, à Malherbe place Charles Dullin, le résultat est partout le même : la tiersmondisation de la ville.

L'absence de tout accompagnement social interdit toute intégration et communautarise la ville, la segmente à l'infini supprimant tout horizon commun. En récusant toute éthique de responsabilité, en poursuivant sa course à la démagogie dans une sémantique idéologique folle, Eric Piolle est le premier responsable de cette évolution délétère.

LES CAUSES ET LES DÉCIDEURS DE CETTE SITUATION

Son arrêt est lié au niveau de prise de conscience des grenoblois. Lorsque ceux du Clos d'Or ou de Diderot, de la rue Blum ou Général Mangin ne réclameront plus seulement que la question soit réglée devant leur porte, lorsque les locataires de HLM ne protesteront pas seulement pour la dégradation de leur immeuble du fait des attributions irresponsables de logement, mais qu'ils embrasseront les causes de la situation et qui en sont les décideurs, alors la municipalité sera vraiment en difficultés et contrainte d'abandonner ses postures pour se coltiner avec la réalité.

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