CLOS D’OR : LE NOUVEAU CAMPEMENT SAUVAGE À GRENOBLE

Posted On 24 juin 2023

Depuis plusieurs semaines, un nouveau campement s'est installé et grossit au Clos d'Or. Un de plus alors que Grenoble est déjà particulièrement sujette à ces installations.

UN CAMPEMENT QUI NE CESSE DE GROSSIR

Les premières tentes se sont installées sur le parking au niveau du 111 rue de Stalingrad le 30 mars 2023. Depuis, certaines familles occupantes ont été relogées... mais plusieurs autres sont arrivées et il y a aujourd'hui des dizaines de tentes sur place.

LES RIVERAINS SUBISSENT LES NUISANCES

Jour et nuit, les riverains subissent les nuisances liées à cette occupation de l'espace public, le bruit et l'état de malpropreté qui gagne les alentours. L'une d'entre elles est particulièrement impactée puisque le campement est installé juste devant la porte de son domicile !

L'IMMOBILISME MUNICIPAL

Depuis mars, les riverains en sont à des centaines de mails et appels aux responsables de la ville. Sans que cela n'ait changé quoi que ce soit évidemment. Les élus municipaux se contentent de dire qu'ils partagent le souci des habitants, récitent autant que faire se peut leurs éléments de langage sur le nombre de places d'hébergement etc. mais laissent les campements grossir au détriment des riverains. Alors qu'ils sont les premiers garants de l'ordre public et ont toute capacité pour demander le démantèlement de tel ou tel campement.

UNE MISE EN DEMEURE AVANT UNE ACTION EN JUSTICE

Excédée, une riveraine a écrit début juin au Maire Eric Piolle pour lui sommer d'agir : "Depuis le 30 mars 2023 les riverains du parking du clos d'Or n'ont cessé d'alerter votre municipalité et vous-même par voie écrite, orale, de presse, sur les nuisances et troubles anormaux qu'ils subissent en raison d'installations sauvages de familles des Balkans vivant dans des tentes sur le parking public [...] Au regard de la privation de notre tranquillité, de notre sécurité, de la propreté de nos espaces publiques , nous vous adressons par la présente un recours gracieux et mise en demeure vous demandant de prendre toutes les mesures utiles pour faire cesser ces nuisances. Selon l'Article 2212-2 du Code Général de la Collectivité Territoriale juridiquement votre pleine responsabilité est engagée et vous avez l'obligation de faire respecter les droits fondamentaux des citoyens". Le courrier précise que sans réponse ou action d'ici deux mois, elle formulera une requête devant le tribunal administratif. Voilà à quoi en sont rendus les Grenoblois dans cette municipalité soi disant chantre de la participation citoyenne. 

UNE PÉTITION EN ATTENDANT

En attendant, elle a lancé une pétition pour venir donner du poids à sa démarche. Nous la relayons volontiers, et vous invitons à la signer en cliquant ici. Le texte qui accompagne la pétition est éloquent : "Les riverains sont témoins : -des évitements d'accident journalier de voitures qui circulent dans le parking au milieu des tentes et des enfants qui jouent et courent. -De jeunes enfants malades, des pleurs incessants toute la nuit. -Des déchets, encombrants, déjections qui jonchent le sol aux alentours. Des rats qui envahissent le lieu. -Des tentes au milieu des inondations du sol lors des pluies et des gigantesques branches qui tombent devant les tentes. -Du feu à proximité des habitations, derrière la station service avec les stock d'essence et bouteilles de gaz, et la présence du transformateur électrique haute tension".

PARC ALLIANCE : LA DANGEREUSE RÉOUVERTURE

Il n'est néanmoins pas exclu que la situation évolue sous peu d'elle même. Le parc Alliance situé à quelques centaines de mètres rouvrait en effet cette semaine. Depuis des années, c'est le lieu de prédilection des installations de campements, au grand dam des riverains privés de cet espace de respiration. À la suite d'une "interpellation citoyenne" qu'ils avaient lancé, le parc avait été fermé provisoirement. Il rouvre désormais, mais sans garantie qu'il n'y ait pas de réinstallation. Les habitants initiateurs de la pétition, soutenus par l'union de quartier, demandaient des aménagements voire même la clôture du parc pour éviter une telle situation. Les élus, Maud Tavel et Nicolas Kada en tête, ont refusé : ils ont admis ne pas souhaiter pas coute que coute empêcher un nouveau campement et proposent plutôt des animations sur le parc pour se le "réapproprier". Comme si un évènement de temps en temps allait empêcher des tentes de revenir. Celles du Clos d'or pourraient bien y déménager prochainement. Et ce serait bis repetita pour les riverains de l'Alliance : on tourne en rond à Grenoble.

UN SECTEUR DÉJÀ SINISTRÉ...

Le secteur Alliance / Clos d'Or / Rue des Alliés est particulièrement sinistré... Outre le campement récent au clos d'or et celui récurrent du parc, il subit depuis 15 ans le squat de la villa kaminsky au 106 rue des Alliés, classée au patrimoine, par des mouvances d'ultra gauche / anarchistes. Les camps principalement occupés par des roms se sont par ailleurs succédés ces dernières années. Une adolescente de 16 ans était morte électrocutée dans l'un d'entre eux... Plus récemment, celui installé à côté de l'entreprise richardson avait été détruit par un incendie volontaire car une famille n'avait pas payé le "loyer" dû aux mafieux qui tiennent ces camps. 

... MAIS UN PHÉNOMÈNE QUI A COURT PARTOUT

Mais toute la ville subit le phénomène. Grenoble, "terre d'accueil", compte pas moins de 15 bidonvilles, squats et campements disséminés partout. Avec derrière ces filières mafieuses qui extorquent les occupants en menacant les familles restées au pays, et contre lesquelles la Municipalité Piolle refuse de porter plainte et engager des poursuites.

LA TARTUFFERIE DU SYSTÈME PIOLLE...

Les élus se contentent en effet de coups de menton et de communication qui, sur un tel sujet, dénote bien leur cynisme. D'un côté ils prônent une ville "humaniste" et rappellent à longueur de champ qu'elle a vocation à accueillir tout le monde alors que les campements montrent bien que c'est impossible ; de l'autre ils déplorent les conséquences de leurs appels d'air et déplorent les problèmes d'hébergement, allant jusqu'à camper occasionnellement devant la Préfecture comme Nicolas Béron-Perez pourtant lui même chargée du logement à la métro (jamais ils ne se remettent en cause eux même, évidemment) pour faire un peu parler d'eux ! La tartufferie à l'état pur.

UNE SOLUTION PROVISOIRE À ALLIBERT ?

Pendant ce temps, la métropole avec l'accord de la ville installe sans concertation une aire d'accueil pour les gens du voyage cet été sur la friche ex Allibert, cet autre secteur délaissé et sinistré. Le quartier a déjà subi un bidonville pendant des années et supporte une friche depuis très longtemps. Mais alors que le terrain sera équipé en eau, électricité, gestion des déchets, il y aurait là une occasion de lancer le démantèlement des campements sauvages comme au Clos d'Or pour installer les occupants ici et stopper les nuisances occasionnées aux riverains. Une proposition qu'a formulé Alain Carignon, Président du groupe d'opposition, et qui aurait le mérité d'éviter la double peine que subit le sud grenoblois avec cette aire métropolitaine cumulée aux campements et squats.

IL EST TEMPS DE FAIRE PREUVE DE RÉALISME

Bien sûr, ce ne serait qu'une solution provisoire qui ne résout pas le problème de fond. Si nous n'en finissons pas avec cette fable de "terre d'accueil inconditionnelle", si nous ne déterminons pas clairement combien de personnes nous pouvons accueillir décemment et n'arrêtons pas de vendre de faux espoirs aux autres, la situation va perdurer voire ne peut qu'empirer. Mais ce sujet, comme tant d'autres, n'est malheureusement que sujet à une instrumentalisation à des fins électorales par un système Piolle qui n'a décidément rien d'humaniste.