SELON PIOLLE, LES QUARTIERS DE GRENOBLE RÉCLAMENT L’ALIMENTATION LOCALE…

Une énième tentative de récupération des quartiers est tentée par les Rouges/Verts grenoblois. On a vu Eric Piolle aux côtés d’un nouveau collectif d’habitants de quartiers "politique de la ville" à l’occasion de la biennale des villes en transition. Un collectif répétant les mantras du pouvoir local avec la boursouflure d’une « déclaration de Grenoble » à destination de la planète dont Place Gre'net rend compte… Une "déclaration" en écriture inclusive – pratique très développée dans les quartiers - dénonçant les « dominations de classes, de genre et ethno-raciales » et appelant à « un contrat de solidarité urbaine et écologique »… Ajoutant « Nous refusons d’être suspectés de contribuer à un soi-disant séparatisme (….) ce qui renforce le discours de l’extrême droite ». Bref, il ne manque pas un bouton de guêtre à la «  déclaration ». On ne peut jamais exclure que figurent des participants de bonne foi manipulés, mais pour l’essentiel, y'a pas photo. La sémantique ne trompe pas. On retrouve les groupuscules de l'extrême gauche alliés de Piolle.

DANS LA CONTINUITÉ DU STATUT QUO : RAPPORT DUBEDOUT, MARCHE DES BEURS 

Tous ceux qui vivent dans les quartiers politique de la ville se reconnaitront dans ce discours, retrouveront leurs préoccupations ! Comme d’habitude, depuis 40 ans ces "instrumentalisateurs" veulent « que la parole des habitants puisse être entendue et que l’on puisse valoriser leur expertise et tout ce qu’ils font dans les quartiers ». On ne saura jamais quelle est cette « parole » des habitants. Depuis 40 ans, on « co-construit » avec eux. On est dans la lignée du rapport Dubedout (!), de la marche des Beurs. Et à Grenoble, Mohamed Mechmache, le Président de la Mission Ministérielle « Participation citoyenne des quartiers populaires », a poursuivi "le débat" au Muséum d’Histoire Naturelle avec Eric Piolle et le « collectif » surgi au moment opportun.

LA PARTICIPATION « DANS LE TEMPS DE LA BIENNALE »

Faut-il que cette opportunité soit politiquement importante pour les Rouges/Verts pour que Piolle collabore avec un membre d’une mission ministérielle, lui qui vilipendait Olivier Noblecourt (PS) pour avoir osé en assumer une du gouvernement Macron. Tout le monde était sur la même longueur d’ondes puisque Jaouad Doudouh, membre du collectif, proche de David Bodinier, un Piolliste actif de Villeneuve (1) estimait que sa participation « dans le temps de la Biennale, ça pouvait être quelque chose de bien. La transition des villes doit se faire en luttant contre les inégalités, en mettant la démocratie au cœur des transitions ».

La biennale, les transitions, personne n’était perdu au niveau de ce vocabulaire évidemment le plus entendu dans les quartiers.

VILLENEUVE, MISTRAL, SOCIO-CULTUREL... LA MUNICIPALITÉ PIOLLE VA DANS CE SENS

On sait aussi combien les décisions de la municipalité Piolle vont dans le sens de cette « démocratie au cœur des transitions ». La piscine de Villeneuve a été fermée dès son arrivée en 2014 et il promet pour 2026 un lac dont les habitants ne veulent pas. Il a supprimé dans le quartier les subventions à la Cordée et au Plateau à Mistral. Les associations socio-culturelles quasi unanimes ont toutes protesté contre l’abandon dont elles étaient l’objet. Mais le nouveau collectif et sa déclaration de Grenoble veulent "construire de façon collective avec les habitants". 

Ce qui manque le plus au contrats de Ville pour eux ? "De la transparence".  C’est probablement le mot et la chose qui reviennent le plus dans la bouche des habitants des quartiers politique de la ville ! Loin devant les questions de ghettoïsation, de niveau de vie, de salubrité, de sécurité… Leur urgence c’est la « transparence ». 

LES "BESOINS" NE SONT JAMAIS NOMMÉS

Bien entendu, évoquer les autres problématiques relève du "discours politique oppressant" qui cible les habitants des quartiers… D’ailleurs, la « déclaration de Grenoble » est très pudique, évoquant une seule fois "la vie quotidienne" mais de façon alambiquée puisque ce seraient «  les relations compliquées avec les administrations qui ne répondent pas toujours aux besoins (...) qui affectent la vie quotidienne de la population ». Ouf, Piolle et les élus qui administrent Grenoble et la Métropole depuis 30 ans n’ont aucune responsabilité dans les « besoins » des quartiers, d’ailleurs pas nommés. Pourvu qu’on en débatte.

LES QUARTIERS VEULENT DES « SYSTÈMES ALIMENTAIRES LOCAUX »

Les quartiers réclament « le développement de systèmes alimentaires locaux ». Donc sans cesse revient cette revendication des circuits courts selon le collectif de Jaouad Doudouh? On retrouve le vide des frères Bodinier.

Et, bien entendu, mais ça n’est pas original et n’engage à rien, "d’investir dans les infrastructures essentielles comme l’école, le logement, la santé, la rénovation énergétique dans les quartiers populaires". Ce qui est à peu prés fait depuis 40 ans avec les résultats que l’on voit.

LA COUR DES COMPTES A RENDU UN RAPPORT ACCABLANT SUR LES QUARTIERS

La Cour des Comptes qui a rendu – après un travail approfondi sur la durée – un rapport accablant sur le bilan de la politique des quartiers doit être un dangereux repère d’extrême droite qui veut stigmatiser des populations. Les quartiers sont devenus des « nasses » selon elle, leur image s’est dégradée, leur ghettoïsation s’est accentuée, la politique d’attributions des logements - conduite à Grenoble par des élus de gauche depuis 30 ans – est l’une des causes de cette dégradation. Le rapport n’existe pas pour le collectif.

LA POLITIQUE D’ACCUEIL DE PIOLLE DÉGRADE LES QUARTIERS

Cette dégradation s’accélère ces dernières années par la politique d’accueil des primo-arrivants de l’est et Africains par Eric Piolle, principalement logés dans les quartiers en difficultés. Elle a même fait basculer des quartiers qui étaient à l’abri dans cette case : Léo Lagrange, Hoche, place Charles Dullin à Malherbe... Notons que le collectif ne réclame aucune « transparence » sur cette politique et ses effets dans les quartiers.

L'URBANISME DUBEDOUT : UNE CATASTROPHE POUR LES HABITANTS

D’ailleurs, il s’inscrit dans « l’esprit du rapport Dubedout ». On le sait, le créateur de Villeneuve, du Lys Rouge, de l’Alma est l’inspirateur et le modèle de l’urbanisme pour la gauche et l’extrême gauche totalement indifférents au sort des habitants concernés. Peu importe que certaines de ces cités soient invivables, regorgent d’appartements refusés par les demandeurs de logements. Pourvu qu’on se situe dans l’esprit du « rapport Dubedout… » qui a créé cette situation !

LES SOLUTIONS PASSENT PAR LA PROMOTION SOCIALE DES HABITANTS

Les propositions de l’opposition pour en sortir ne manquent pas. Elles passent toutes par la promotion sociale des habitants dont ne veut pas l’extrême gauche pour laquelle le maintien dans la misère est un instrument politique. Ce n’est pas un hasard si la gauche Métropolitaine, unanime sur ce point - des Rouges/Verts au PS - limite à 30 logements HLM par an la vente aux locataires. Alors qu’Alain Carignon propose de créer des copropriétés dans toutes les cités rénovées grâce à la politique de la ville. D’implanter des bureaux municipaux ou des satellites dans tous les appartements qui ne trouvent plus preneur afin de faire naitre une mixité d’usage entrainant la propreté, la sécurité et les commerces de proximité. De mettre les moyens sur l’emploi, l’insécurité (caméras), la salubrité, la prévention socio-culturelle et sportive.

LES HABITANTS DES QUARTIERS SONT UNE CHAIR À CANONS

La vraie transparence serait de suivre le parcours de vie d’un locataire de HLM de l’opération Reyniès-Bayard, un urbanisme de droite - quelques centaines de logements au milieu d’un parc de 5,5 hectares -  avec celui d’un locataire de Villeneuve, du Lys Rouge ou de l’Alma.

En mettant en place chaque fois des « collectifs » qui se succèdent depuis 40 ans pour répéter les mêmes poncifs, Eric Piolle et ses amis n’ont pas la sortie de la pauvreté, l’intégration dans la société, le progrès individuel comme objectifs. Les habitants des quartiers qu’ils ignorent superbement ne sont qu’une chair à canon dans leur lutte contre le capitalisme qui serait la cause de leur situation.

SEULE UNE RUPTURE AVEC L’INSTRUMENTALISATION PERMETTRA UN AVENIR

Plus ces quartiers se paupérisent, plus ils sont en difficultés, devenant pour certains quasiment "tiersmondisés", plus leur cause politique progresse. Leur cynisme est sans limite. Seule la prise de conscience par les quartiers de cette instrumentalisation sordide et l’exigence de promotion individuelle et collective par leurs populations tracera un autre avenir. C’est de rupture avec le rapport Dubedout, la marche des Beurs et les collectifs qui veulent perpétuer le statut quo dont elles ont le plus besoin. 

(1) Emmanuel Bodinier, frère de David Bodinier était même le candidat vert soutenu par Piolle aux législatives auquel la NUPES a préféré Elisa Martin. C'est dire la proximité du clan Piolle de Jaouad Doudouh.

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