« LES QUARTIERS SONT DES NASSES » SELON LA COUR DES COMPTES

Le chantier du centre de santé de Villeneuve bloqué par l'insécurité, bon exemple de la paralysie de la politique de la ville

"L’analyse de l’évolution des revenus des habitants des Quartiers prioritaires par les flux entrants et sortants suggère que la mixité sociale diminue (...) ils sont des nasses et jouent un rôle de " sas "pour une faible partie de leurs habitants"..." Les conclusions du dernier et imposant rapport de la Cour des Comptes sur le bilan de la politique de la ville sont accablantes.

TOUS LES ARGUMENTS de L'OPPOSITION VALIDÉS

Il ramène tous les cocoricos de nos élus locaux à ce qu'ils sont. En mille pages d'analyses sur 10 ans de politique de la ville pointant un à un les échecs le rapport reprend tout les arguments que l'opposition développe à Grenoble depuis des années et des années. 

E.PIOLLE A RÉPÉTÉ UNE POLITIQUE QUI ÉCHOUE

Eric Piolle qui n'a dans ce domaine aussi fait preuve d'aucune innovation, aucune imagination a mis ses pas dans la politique de ses prédécesseurs et a poursuivi les investissements Anru, se gargarisant de chiffres, comme si l'amélioration lente, chaotique du bâti et de l'environnement urbain allait modifier la situation.

"Vous ne vous occupez pas de ce qu'il y a derrière les façades" a souvent rappelé Alain Carignon reprenant les avis des représentants des habitants.

Nous publions donc quelques extraits de ce rapport. Ce ne sont ni Alain Carignon, ni l'opposition municipale, ni "Grenoble, le Changement" qui tiennent ces propos même s'ils disent les mêmes choses. Ce sont les magistrats de la rue Cambon. 

"Pourquoi poursuivre une politique qui échoue" ? demandait encore en juillet Alain Carignon sur la politique de la ville

"DES FORMES DE RETRAIT COMMUNAUTAIRE"

"les nouveaux résidents présentent des profils sociaux, économiques et familiaux plus précaires que ceux qui quittent les quartiers. Certains quartiers connaissent de surcroît des formes de repli, voire de retrait communautaire, nourries par un sentiment de relégation".

LA PREMIÈRE ATTENTE : LA SÉCURITÉ

"La première attente des habitants à l’égard des pouvoirs publics,  est celle d’une action plus visible, plus constante et plus efficace en matière de sécurité.

"LA DÉPRISE ÉCONOMIQUE ET COMMERCIALE ININTERROMPUE"

"un phénomène de déprise économique et commerciale ininterrompue a caractérisé la dernière décennie dans les quartiers. Peu aidés par les dispositifs de développement économique qui s’y révèlent inefficaces, ces quartiers ne parviennent pas à attirer de nouvelles activités alors que les activités illicites, par nature mal mesurées mais bien réelles pour les habitants, s’y développent. 

LES ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS EN CAUSE

"Alors qu’elle devrait en être le principal vecteur, la politique d’attribution des logements sociaux  ne contribue pas davantage dans les faits à atteindre l’objectif de mixité.

ENRAYER LA CONCENTRATION DE LA PAUVRETÉ

"Il importe nécessairement d’enrayer la tendance à la concentration de la pauvreté et des difficultés, et donc de freiner l’arrivée des personnes et des familles les plus précaires.

"Il n’existe en effet toujours pas, à ce jour, de mesure de l’impact des dispositifs de la politique de la ville sur la trajectoire économique et sociale des quartiers et de leurs habitants, c’est-à-dire sur l’objet même de cette politique publique.

"LA CONCENTRATION DE POPULATION ÉTRANGÈRE" 

"Les procédures d’attribution de logement aboutissent dans la moitié des cas à la concentration de population étrangère et précaire (...)  l’urgence (l’accueil de familles monoparentales ou de publics fragiles, l’attribution au titre du Dalo, etc.) l’emporte généralement sur la continuité qu’impliquerait une stratégie d’attribution visant à modifier au long cours le peuplement du parc de logement social."

"FREINER L'ARRIVÉE DES FAMILLES LES PLUS PRÉCAIRES"

il importe nécessairement d’enrayer la tendance à la concentration de la pauvreté et des difficultés, et donc de freiner l’arrivée des personnes et des familles les plus précaires.

"UNE PERTE DE MIXITÉ SOCIALE ET CULTURELLE"

"La structure des revenus des habitants des Quartiers  évolue également dans le sens d’une plus grande dépendance aux prestations sociales et aux minimas sociaux. Au-delà des questions de pauvreté et de précarité, les habitants et les acteurs de terrain font état d’une perte de mixité sociale et culturelle, cette dernière étant définie par métonymie comme tenant aux origines étrangères ou communautaires des habitants

"LA PART DES ÉTRANGERS A AUGMENTÉ "

"La part des étrangers dans la population des quartiers a augmenté dans sept des huit Quartiers étudiés.  Le pourcentage d’étrangers dans la population des Quartiers reste très supérieur à celui constaté au niveau national hors quartiers et ce mouvement de concentration s’accroît dans la plupart d'entre eux" 

"LE COMMUNAUTARISME RELIGIEUX PROGRESSE"

"La communautarisation de certains quartiers est parfois le résultat d’une précarisation croissante et d’une perte de mixité sociale et culturelle : Dans plusieurs quartiers, le communautarisme religieux progresse en lien avec le contrôle d'une partie du tissu associatif et culturel local. Ces quartiers sont le théâtre d'une affirmation identitaire marquée, parfois encouragée par l'installation et le développement d'un islam fondamentaliste
 
"LE DÉVELOPPEMENT DE SERVICES COMMUNAUTAIRES"

"Le sentiment de relégation et d’exclusion au sein des quartiers favorise le développement de services communautaires sur place, qui contribuent à refermer davantage le quartier sur lui-même.

Dans ses conclusions la Chambre des Comptes juge "surprenant" que de nouveaux contrats de ville soient engagés sans qu'ait été "évalué le précédent contrat  sans en analyser les impacts dans les quartiers".

LES QUARTIERS PRIORITAIRES  PAS DEVENUS PLUS ATTRACTIFS

Elle termine en expliquant "la Cour constate que les quartiers prioritaires ne sont pas, de façon globale, devenus plus attractifs au cours de la dernière décennie.

SÉCURITÉ ET DÉLINQUANCE CITÉES EN PREMIER PAR LES HABITANTS

"La sécurité et la prévention de la délinquance sont systématiquement citées en premier par les habitants et les acteurs économiques lorsqu’ils sont interrogés sur leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics. Il est vain de penser, quels que soient les moyens engagés, que les quartiers prioritaires deviendront plus attractifs et que les conditions de vie de leurs habitants s’amélioreront tant que des résultats probants et durables ne seront pas atteints et démontrés sur ce plan."

L'INEFFICACITÉ DES ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS SOCIAUX

"L’inefficacité de leurs initiatives en matière de contrôle et de suivi des attributions de logements sociaux ne leur permettent pas une réelle maîtrise du peuplement des quartiers.

LA POLITIQUE DE LA VILLE : UNE FORME D'ÉCHEC 

Et ultime conclusion "la politique de la ville demeure associée à une forme d’échec, tant par celles et ceux qui n’y vivent pas que par ceux qui y résident"...

"Pourquoi poursuivre une politique qui échoue"  a demandé Alain Carignon au Conseil Municipal à plusieurs reprises. Ces 6 dernières années rappelons que l'élue responsable de la politique de la ville et Présidente de Grenoble-Habitat, un organisme de logement social était ... Maryvonne Boileau (Verts/Ades), une égérie du système Avrillier. Elle avait déjà été Présidente de l'OPHLM sous Destot. 

à maintes reprises et sur tous les tons Alain Carignon a décrit cette évolution et proposé des solutions

CET ÉCHEC A DES RESPONSABLES IDENTIFIABLES

C'est dire si cet échec à des responsables identifiables. A l'échelle de l'agglomération Renzo Sulli (PCF) assumait la Vice-Présidence à la politique de la ville...Ils n'ont rien voulu entendre. 

OBJECTIF DES TROIS TIERS (HLM, PROPRIÉTES, ACTIVITÉS)

Pourtant les propositions d'Alain Carignon et de l'opposition sont sur la table : objectif des 3 tiers (HLM, copropriété, activités) installation rapide et forte des services municipaux et Métropolitains dans les quartiers investissant des appartements et des tours pour les transformer en bureaux.

ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS RESPONSABLE

Attributions de logements responsable avec un critère de tranquillité publique, l'expulsion des dealers condamnés, une politique de lutte contre l'insécurité et la délinquance du haut en bas de l'échelle, avec les signalements aux fisc sur les trains de vie, l'habilitation des gardiens à dresser procès verbal.

PUISSE L'AVERTISSEMENT DES SAGES ÊTRE ENTENDU 

Une autre politique de la ville est possible. Sans elle la ghettoïsation des quartiers se poursuivra inéluctablement et la Grenoble sera ingérable. Puisse l'avertissement des Sages de la rue Cambon être entendu par Eric Piolle. Sinon le pire devrait advenir.  

 

 

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