MISTRAL : LES DEALERS EXPULSENT LA VILLE

Mercredi 26 avril dernier, la délinquance a une nouvelle fois illustré son emprise sur le quartier Mistral, qui vit sous sa coupe.

DES INDIVIDUS CAGOULÉS EN SCOOTER

Alors qu'ils s'apprêtaient à prendre leur service le matin, des agents du service propreté urbaine de la ville ont été pris à partie par des "individus cagoulés en scooter" relate le média d'informations en ligne Place Gre'net. Légitimement apeurés, ils sont partis se réfugier dans le local de leur service, situé Avenue Léon Blum.

Comment s'étonner de l'image de la ville alors que ses propres agents ne peuvent même plus faire leur travail sans être menacés ?

LE CHEF D'ÉQUIPE AGRESSÉ

L'histoire ne s'arrête pas là puisque le chef de l'équipe a été agressé par l'équipe de délinquants. "Ils se sont montrés très agressifs envers lui, proférant des menaces puis crevant les pneus de sa voiture de service" a admis l'inénarrable adjoint au personnel Pierre Meriaux dans un mail. Le SAFPT (syndicat autonome de la fonction publique territoriale) explique quant à lui que les agresseurs ont pointé une lame de couteau à deux centimètres du visage de l'agent, et ont ensuite laissé des affiches et tags le menaçant sur le bâtiment. 

UN AGENT RESTE EN ARRÊT

Pierre Meriaux a beau se féliciter que le service ait repris après une réunion entre les agents, l'adjoint aux espaces publics Gilles Namur et lui-même, il n'en reste pas moins que l'un des agents reste en arrêt de travail pour le moment. On ne peut que le comprendre : personne ne signe à la propreté urbaine pour se retrouver aux prises avec des délinquants violents qui usent de la menace pour empêcher des agents de faire leur travail.

MISTRAL SOUS LE JOUG DE LA DÉLINQUANCE

Cet épisode est malheureusement significatif de ce que vit Mistral, où les délinquants jouissent d'un sentiment d'impunité qui les encourage à ce type d'exactions. Avant les agents de la propreté urbaine, ils avaient fait fuir du quartier l'association "à fleur de peau", qui avait tenté de s'installer avec pour projet d'accueillir 6 enfants autistes asperger par demi-journée. Ces enfants étaient sans doute trop menaçants pour leurs trafics ?

La publication Facebook de l'association en août dernier. Place Gre'net avait ensuite confirmé que les dealers étaient à l'origine de ces "problèmes de sécurité".

LE LYS ROUGE TOUT PROCHE ÉGALEMENT

Non loin de là à Mistral, le Lys Rouge subit la même ambiance, avec des dealers cagoulés qui occupent l'espace toute la journée et se permettent de contrôler les allées et venues pour décider de qui peut passer dans le quartier et qui ne peut pas. Non sans profiter au passage des appartements inoccupés du bailleur ACTIS dans les allées du lys rouge : les demandeurs de logement refusent en effet les propositions dans le secteur, bien conscients de l'état du quartier. Ces appartements vides sont une aubaine pour les trafiquants, et un enfer pour les voisins.

MAIS AUSSI DE NOMBREUX AUTRES QUARTIERS

À ces quartiers "historiques" gangrénés par le deal et la délinquance sous toutes ses formes, s'ajoutent de nouveaux jusque-là plutôt épargnés mais qui vont suivre la trajectoire de Mistral et du Lys Rouge à vitesse grand V. Rue Léo Lagrange, les habitants sont désormais quotidiennement soumis au deal et à la prostitution dans le mutisme total des pouvoirs publics. À Hoche, les dealers se sont solidement implantés, rythment la vie du quartier au gré des rodéos et des menaces, ont bien compris et profitent du fait que la Municipalité n'entreprend à peu près rien pour les déloger. 

Rue Léo Lagrange, l'espace public est propriété des dealers

PIOLLE OU LE RECUL DU SERVICE PUBLIC

Cette délinquance rampante s'accompagne donc d'un véritable recul du service public. La propreté urbaine qui recule, la poste qui n'envoie plus le facteur menacé par les dealers à Saint-Bruno (information révélée avant toute la presse par notre collectif), la crèche à la Villeneuve qui avait fermé sous la pression d'autres dealers... Quelle ironie : élu par des électeurs sensibles à la défense du service public, Eric Piolle aura été le Maire qui l'a le plus fait reculer. Directement avec son plan d'austérité lors du premier mandat ou la fermeture de structures d'éducation populaire. Et de manière plus insidieuse en laissant prospérer la délinquance qui dicte ensuite sa loi.

Le courrier envoyé par La Poste aux habitants de Saint-Bruno...

OÙ EST PASSÉ MAUD TAVEL ?

Alors que les faits divers du genre se multiplient, l'adjointe à la tranquillité publique, Maud Tavel, a complètement disparu des radars. On ne l'a plus entendu depuis des semaines. Il se murmure dans les couloirs de la ville qu'elle en aurait marre d'Eric Piolle et se mettrait volontairement en retrait tant il est devenu insupportable après lui avoir fait miroiter monts et merveilles pour qu'elle échoue finalement à tout. Loin de ces querelles politico-personnelles, les Grenoblois attendent, eux, un adjoint à la sécurité efficace et mobilisé. 

LA FUITE EN AVANT NE SERA PAS ÉTERNELLE

Car la fuite en avant de la municipalité Piolle ne sera pas éternelle. Non, la charge de la sécurité n'incombe pas entièrement à l'État sur lequel ils aiment tant se défausser, et qui a fait son travail en augmentant les effectifs de police nationale. Premier officier de police judiciaire de la ville, le Maire est garant de l'ordre public. Le refus de la vidéoprotection reliée à un PC opérationnel 24/24 et le refus d'armer et renforcer la police municipale sont bien des décisions piollesques. Tout comme il est comptable de la politique d'attribution des logements d'ACTIS (présidé par Eric Piolle lui-même, puis par l'ex première adjointe Elisa Martin, puis par un élu de son groupe métropolitain, Pierre Bejjaji) et de Grenoble-Habitat (présidé par la pilier du système Maryvonne Boileau puis par Barbara Schuman avant qu'elle ne soit exclue de la majorité) : cette politique d'attribution qui conduit à loger la délinquance dans le parc social et ainsi à pourrir des quartiers entiers. La fermeture de structures d'éducation populaire reconnues au coeur des quartiers en difficultés (le Plateau à Mistral, la cordée à la Villeneuve), qui laisse encore un peu plus de champ libre à la délinquance, est également bien un choix d'Eric Piolle. Tôt ou tard, il sera confronté à ce bilan.

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