SAINT-BRUNO (GRENOBLE) VA-T-IL DEVENIR PIRE QUE LE BRONX ?
Les actualités du quartier Saint-Bruno se suivent et se ressemblent. La réputation du quartier ne fait qu'empirer, et en fait petit à petit une sorte de petit Bronx à Grenoble.
DIMANCHE, LE QUARTIER CERNÉ PAR LA POLICE
C'est encore un épisode dont se seraient bien passés les riverains. Dimanche après-midi, le quartier était bouclé par la police, appelée sur place pour ce qui semblait être une série de coups de feu (pas confirmés, il pourrait s'agir de tirs de mortiers ou d'artifices). Scène de siège au cœur de la ville.

DEUX BLESSÉS
Arrivées sur la place, les forces de l'ordre constate que de nombreux individus s'enfuient. L'un d'eux, en trottinette, fonce sur un policier rue Abbé Grégoire. Le fuyard est transporté en urgence absolue à l'hôpital, le policier est lui aussi légèrement blessé.
VOL DE TROTTINETTES ET SABRE
À l'origine de cette scène ? Un groupe d'individus serait entré dans un café de la place, a fait usage de lacrymo pour gazer les clients et... voler une ou deux trottinettes. Une personne du groupe a été interpellée à pied... alors qu'elle portait un sabre !
LE MÊME BAR QUE CELUI DE LA FUSILLADE D'OCTOBRE
Notons que le bar concerné par cette scène rocambolesque est le même que celui qui a été le théâtre de la fusillade en octobre dernier. Trois hommes cagoulés étaient descendus d'une voiture, avaient tiré des coups de feu en l'air, étaient entrés dans ce bar (situé juste en face des dealers) puis repartis. Une course-poursuite s'étaient engagées avec la police jusqu'à la Villeneuve, avec échanges de tirs sur le trajet. Comme quoi le quartier sait se renouveler : nous sommes passés du western au burlesque.

3 FUSILLADES L'ÉTÉ DERNIER
Avant celle-ci le quartier avait connu 3 fusillades en moins d'un mois l'été dernier. Un phénomène récurrent pour la place Saint-Bruno, qui est régulièrement confronté à de tels épisodes. En cause : le trafic de drogue, omniprésent à Grenoble mais particulièrement dans ce secteur. Les dealers opèrent au milieu de la place, entre les bars et le parc. Même en pleine journée, quand le marché bat son plein, au vu et au su de tous. Sans être inquiétés.
UN CONSEIL MUNICIPAL INDÉCENT
Il y avait quelque chose d'indécent à réunir le conseil municipal lundi pour traiter quasi uniquement de la destitution d'adjoints suite à l'éclatement de la majorité, alors que les habitants vivent avec de telles problèmes sous leurs fenêtres. Seul le président du groupe d'opposition Alain Carignon l'a rappelé, les uns et les autres se vautrant dans un débat bien éloigné des préoccupations des Grenoblois.
LA POSTE NE LIVRAIT PLUS LE COURRIER
Il y a quelques semaines, notre collectif révélait avant les autres médias la lettre adressée par la Poste aux habitants de la Place. "Depuis quelques semaines, votre facteur est victime, lors de la distribution de votre courrier, d'incivilités de la part d'individus présents sur la Place Saint Bruno. Au regard de cette situation, et afin d'assurer la sécurité et la santé de votre facteur, nous avons pris la décision de suspendre provisoirement la distribution de votre courrier dans votre boîte aux lettres. Des à présent, vous pouvez donc récupérer vos courriers au bureau de Poste, à proximité, 16 place Saint Bruno, 38000 Grenoble".
LE FACTEUR REVIENT... AVEC LA POLICE SI BESOIN
Le facteur est depuis revenu, et la Poste a porté plainte. Non sans préciser que "les forces de l’ordre apporteront leur soutien en cas de besoin". Voilà où nous en sommes à Grenoble : la police va potentiellement devoir être mobilisée pour assurer quelque chose d'aussi simple que la distribution du courrier. La municipalité n'a évidemment rien fait et on a pas entendu Maud Tavel (adjointe à la "tranquillité publique") ou Eric Piolle. Pas assez important pour eux sans doute.

LES HABITANTS TERRORISÉS PAR LES DEALERS
Des incivilités "de la part d'individus présents sur la Place Saint Bruno". Chacun avait bien compris, habitants et médias, qu'il s'agissait ici d'une appellation pudique pour désigner les dealers qui font la pluie et le beau temps du secteur. Mais les habitants, bien que dénonçant ce recul du service public, ont eu peur des représailles. Extrait du Dauphiné Libéré du 4 mai dernier : "l’une de ces habitantes précise que la distribution dans les boîtes a repris ce mercredi 3 mai. En parallèle, elle tient à souligner qu’à aucun moment, la lettre des riverains ne fait référence aux « dealeurs ». « Nous n’avons aucune information sur les auteurs de ces incivilités".
UN SYSTÈME QUI TIENT PAR LA PEUR
Montrer patte blanche à ceux qui font la loi. Car il s'agit bien de ça : les dealers font régner la peur sur le quartier et créent ainsi une zone de non-droit qui leur est soumise. Tout ce système, à Saint-Bruno comme dans d'autres quartiers, tient notamment grâce à cette politique de la terreur, cette omerta qui fait qu'une grande partie des habitants se contentent de fermer leur porte et baisser les yeux.

CE N'EST PAS UNE FATALITÉ
Des solutions existent pour faire reculer l'emprise du deal et les ravages de l'insécurité. Alain Carignon et son groupe les rappellent inlassablement, à presque chaque conseil municipal. Il est évident qu'Eric Piolle ne s'en saisira pas : ça ne fait pas partie de son agenda d'ambitions personnelles et il est trop occupé à gérer sa majorité explosée par sa mauvaise gestion. Pendant ce temps, les Grenoblois voient la progression de la violence et l'extension des zones sous contrôle des vendeurs de came. C'est aussi ça, la réalité de "l'arc humaniste" en action.
Et pas très loin se situe quelques grandes entreprises, le palais de justice, quelle ironie, l’école de management de Grenoble, presqu’ile, quartier tout neuf ou les élus locaux ont fait croire que ce serait la nouvelle sylicon valley française, ou les promoteurs ont construit du « haut de gamme » (c’est de l’ironie), côte à côte avec les HLM, la gare ferroviaire/routière.
Bref, tout va bien diront certains.