ABBAYE-WASHINGTON : COMMENT LA MUNICIPALITÉ DÉTRUIT UN QUARTIER

Posted On 7 juin 2023

Depuis 3 ans (!) les habitants de l'avenue Washington dans le quartier de l'Abbaye (copropriétés et locataires HLM) attirent l'attention de la municipalité sur les aménagements prévus qui suppriment une grande partie du stationnement. Or, les habitations sont bordées par un stade qui produit des encombrements.

Depuis 3 ans, Eric Piolle, sa Première Adjointe (PCF) chargée du secteur, Isabelle Peters ou l'inénarrable Gilles Namur (Verts/LFI) refusent tout dialogue, refusent d'entendre les avis et au Conseil Municipal se gaussent des interpellations d'Alain Carignon qui n'a jamais lâché le morceau, tant la solution est simple.

A. CARIGNON DEMANDE À LA SAGES DE REFUSER D'EXÉCUTER LES TRAVAUX

Les travaux devant commencer en juillet il a saisi à nouveau Eric Piolle en urgence et même Philippe Cardin, le Président (PS) de la SPL SAGES, aménageur, pour lui demander de refuser d'exécuter des travaux qui vont perturber la vie des habitants en supprimant 50 places de stationnement indispensables. Derrière un immeuble HLM réalisé au bout de Washington existe encore un tènement libre qui n'a pas été loti faute d'acquéreur à cette mixité sociale (!) et qui pourrait aussi servir à créer un parking proche du stade.

AU MILIEU DES INCENDIES ET DES VOITURES BRÛLÉES

Le stationnement est la goutte d'eau supplémentaire dans un quartier où l'hyper-densification est à son comble. Au lieu de protéger et valoriser les copropriétés qui demeurent, la municipalité poursuit la descente aux enfers. Beaucoup ont vendu ou vendent à perte, le nombre de propriétaires occupants se réduit. Les habitants vivent au milieu des incendies et voitures brûlées (9 en 2022) qui calcinent les haies, dont les carcasses qui trônent pendant des semaines produisent un climat à la Beyrouth.

UNE FRICHE URBAINE ABANDONNÉE

Rue Marius Riollet, l'ancien local de l'US Abbaye est devenu une friche urbaine abandonnée, source de deals, de nuisances et d’incivilités répétées. La municipalité n'a pas encore trouvé le temps (elle a tant à faire avec la planète) de le détruire comme prévu.

CHÂTELET : LA CATASTROPHE DES ATTRIBUTIONS DE LOGEMENTS

Mais en parallèle, les attributions irresponsables des HLM dans les nouveaux bâtiments produisent des catastrophes en particulier rue Charles Rivail au 6 et au 11 où les dealers se sont installés. Comme ailleurs, les locataires effarés et inquiets se terrent et supportent toutes les nuisances : ils peuvent voir partir d'un appartement une bande qui va mettre le feu à une voiture et revenir. Personne ne peut rien dénoncer sous peine de représailles. La situation que vit l'Alma devient "le modèle" de la ville.

DES PROBLÈMES DE SALUBRITÉ RUE CHARLES RIVAIL

Dans cette rue complètement neuve, l'envahissement des rats pose un problème aux habitants et aux commerçants : ces derniers voient certains de leurs clients fuir pensant que le commerce - en particulier alimentaire - à un défaut d'hygiène. Ils se retournent contre la municipalité qui ne veut rien faire car les rats - pardon les surmulots - ont fait l'objet d'une délibération de protection de la part du Conseil Municipal.

"L'URBANISME TRANSITOIRE" DE L'ABBAYE : UNE DÉGRADATION INSUPPORTABLE

À côté, c'est le brillant "urbanisme transitoire" qui est en œuvre à l'Abbaye, dont Yann Mongaburu (Verts/Ades) a été chargé à la suite de son échec à la présidence de la Métro. On imagine combien ça le passionne. La municipalité a préféré mettre 15 millions d'euros dans l'acquisition et la rénovation du siège du Crédit Agricole (dans le cadre de sa lutte contre l'emprise des banques) plutôt que de les mettre à la rénovation de la cité de l'Abbaye qui aurait pu devenir un centre tertiaire municipal comme l'a proposé Alain Carignon, histoire de tirer le quartier vers le haut. La cité est vide ou transformée en cour des miracles, l'espace public dégradé, laissé à l'abandon comme une zone de la pire des banlieues. Tout concourt à donner une mauvaise image du quartier.

PAS DE GRAND PARC CRÉÉ DANS LE QUARTIER

Comme partout les acquéreurs dans la mixité sociale, parfois volontaires, sont d'abord déçus et ensuite spoliés. Les dégradations des conditions de vie qu'ils subissent se retrouvent à l'école pour leurs enfants. À l'école du Grand Châtelet, pour faire face à l'augmentation des effectifs, la municipalité réduit la cour et installe des modulaires. Evidemment les espaces de respiration pour cet afflux de population sont à la portion congrue. Pas de grand parc créé pour ce nouveau quartier.

LA SPIRALE DE LA GHETTOÏSATION EST EN ROUTE

La spirale infernale de la paupérisation et de la ghettoïsation est en route. Une partie de la classe moyenne solde l'expérience en partant à perte, remplacée par plus modeste ou en grande difficulté. L'autre qui s'accroche se ruine et sera bientôt dans la nasse, dans l'impossibilité de partir du fait de la chute de la valeur des biens.

Au lieu de conforter des copropriétés comme Poincarré, la municipalité crée des difficultés supplémentaires ! Comme si elle s'acharnait à vouloir la régression pour tous.

TOUS LES INGRÉDIENTS DE LA BÊTISE ET DE LA SUFFISANCE MUNICIPALE

Abbaye-Châtelet-Washington rassemble tous les ingrédients de la bêtise et de la suffisance municipale fruit de ses dogmes : le ridicule "urbanisme transitoire" de la cité de l'Abbaye fruit des élucubrations en chambre des Rouges/Verts grenoblois, la densification classique de l'opération Châtelet qui reproduit les échecs de la fausse mixité sociale qui berne la classe moyenne, les aménagements de l'avenue de Washington qui sacrifient la vie quotidienne de centaines d'habitants au nom du dogme anti-voitures, comme si les 50 places de stationnement qui vont manquer au usagers du stade, menaçaient la planète.

PIOLLE PRODUIT DU MAL VIVRE

Dès qu'on observe d'un peu plus près la politique de Piolle, on mesure avec effroi qu'elle produit du mal vivre, de l'appauvrissement, qu'elle assigne à résidence les plus modestes et qu'elle interdit toute perspective à ceux qui auraient besoin de la promotion sociale pour sortir de leur condition. Décidément on a bien à faire à de dangereux faussaires.