LUTTE CONTRE LA POLLUTION : PIOLLE ÉCLAIRE UN PYLÔNE

Nos Rouges/Verts locaux, phares de la civilisation, ont trouvé le moyen d'en finir avec la pollution de l'air. Ils ont inauguré en grande pompe... l'éclairage d'un pylône dont la couleur change en fonction de la qualité de l'air. 

LE 2ÈME VOLET DU PLAN QUALITÉ DE L'AIR...

Vendredi, Claus Habfast (Président de la Régie du téléphérique et conseiller de la majorité d'Eric Piolle), Vincent Fristot (adjoint Verts/ADES aux finances et à la transition énergétique), Cécile Cénatiempo (conseillère métropolitaine PS déléguée à la qualité de l'air) et Didier Chapuis (directeur d'ATMO AURA) étaient particulièrement fiers de réunir la presse pour explique que le pylône du téléphérique s'éclairera de 6 couleurs différentes selon la qualité de l'air attendue le lendemain. Le Dauphiné présente ce gadget comme "le deuxième volet du plan qualité de l'air à Grenoble". Le premier étant... l'éclairage de la Tour Perret pendant 4 mois l'année dernière. N'en jetez plus : la planète est sauvée grâce à ce plan redoutable d'ambitions.

"UN PHARE POUR LA VILLE" SELON V. FRISTOT !

Malgré cette mesure cosmétique inutile par essence, qui n'améliorera rien à la qualité de l'air, le zélé Vincent Fristot ne tarit pas d'éloges. Il voit dans ce pylône allumé un "phare pour la ville" ! Rien que ça. On pourrait presque en rire si pendant ce temps, la pollution à Grenoble n'était pas aussi préoccupante. Le pylône était d'ailleurs allumé en rouge le soir de son inauguration... signe que la qualité de l'air est "très mauvaise". 

ERIC PIOLLE N'A PERMIS AUCUNE AVANCÉE 

Rien de très étonnant à cela puisque depuis son arrivée, malgré l'intense propagande déployée pour faire croire le contraire, malgré son étiquette de "vert", Eric Piolle n'a permis aucune avancée dans la lutte contre la pollution. Elle reste au-dessus des seuils définis par l'OMS. Le média en ligne Place Gre'Net relève par ailleurs les propos du directeur d'ATMO Didier Chapuis, qui explique que "sur les trois dernières années, nous observons une stabilisation" sur notre territoire... alors que la qualité s'améliorait petit à petit auparavant, comme partout en France. Avec Eric Piolle, Grenoble prend du retard, même sur ce sujet. 

LE PLAN DE CIRCULATION DÉPLACE LA POLLUTION

Son plan de circulation a simplement déplacé la pollution, quelques privilégiés bénéficiant d'une réduction de leur exposition à la pollution mais d'autres étant désormais soumis à une augmentation. 6 des 7 écoles les plus polluées de Grenoble (elles dépassent les 30 µg/m3 de dioxyde d'azote N02, le polluant émis par le trafic routier) se situent ainsi dans le périmètre de report du trafic suite au plan de circulation.

Le plan de circulation Piolle : légère baisse de la pollution pour certains... qui entraine une augmentation pour d'autres.

LA CATASTROPHE SOCIALE POUR LA COMM' PLUTÔT QUE L'EFFICACITÉ

Avec ce plan de circulation, l'idée d'Eric Piolle était simplement d'avoir une grande mesure sur laquelle facilement communiquer et donner l'illusion de l'action. Idem pour la ZFE. On en fait aujourd'hui des tonnes autour de ce nouvel instrument, qui va léser de nombreux propriétaires de véhicules qui n'ont pas les moyens de changer alors que métropole et ville n'alignent pas d'aides suffisantes en face. Le résultat pour la qualité de l'air sera d'ailleurs plus qu'incertain (et le bilan carbone global d'une telle opération est largement négatif). Et pendant ce temps, les élus qui nous font la promotion matin midi et soir de cette ZFE coercitive ne font preuve d'aucune ambition pour lutter contre la première source de pollution : le chauffage au bois ! Les aides pour changer de système de chauffage sont risibles. Alors que la priorité pour la qualité de l'air est là. Mais ce n'est sans doute pas assez "vendable" pour ces élus qui ne jurent que par la comm' et n'ont que faire de l'efficacité.

Le chauffage est la pire source de pollution mais la Municipalité priorise la chasse à la voiture (dans la métro, 69% des émissions de PM 2.5, le polluant le plus nocif).

LES POLLUTIONS QU'ERIC PIOLLE REFUSE DE TRAITER

Cette chasse aux plus modestes (pour rien) avec la ZFE est d'autant plus malvenue qu'en parallèle, le système Piolle refuse aussi de traiter certaines sources de pollution. Celle des squats et campements, qui se chauffent au bois. Celles des (très) nombreux incendies de voitures qui fleurissent dans notre agglomération et sont terriblement polluants. Celle liée à la bétonisation massive qu'il promeut, et aggrave le réchauffement alors que nous sommes déjà première ville pour les îlots de chaleur. Ou encore celle qui résulte de brûlages de câbles électriques pour vendre le cuivre : à La Tronche, malgré les alertes d'Alain Carignon en conseil métropolitain, sur un terrain de la Métropole à côté d'Athanor, ces feux se poursuivent presque chaque nuit depuis des mois et des mois. Sans aucune action des pouvoirs publics malgré une situation documentée, dénoncée par les riverains et l'opposition. Ils veulent sauver la planète mais ne sont pas capables de s'attaquer à un sujet aussi simple.

Sur ce terrain métropolitain à côté d'Athanor, on pollue quasiment chaque nuit en toute impunité.

CAPITALE VERTE N'A SERVI À RIEN

L'année capitale verte, qui aurait dû être l'occasion de vraies avancées en la matière, a été une année pour rien. Ou plutôt une année de dépenses faramineuses (5 millions d'euros en comm et cérémonies) pour le seul prestige d'Eric Piolle. Rien de concret ne s'est passé. Eric Piolle a refusé d'utiliser ce label pour mettre en place des indicateurs permettant de mesurer nos progrès et d'avoir des éléments factuels sur l'efficacité des actions entreprises. Les Grenoblois ont d'ailleurs bien compris l'arnaque, puisqu'ils ont massivement boudé les évènements. 

Lors du dernier conseil municipal, Nicolas Pinel a à nouveau demandé le bilan de capitale verte.

DERRIÈRE LE GADGET, L'IDÉOLOGIE DE DÉRESPONSABILISATION

Derrière le gadget que constitue ce pylône éclairé, on retrouve tout de même cette vieille méthode des rouges/verts locaux qui consiste à se déresponsabiliser de tout... et à rejeter la faute sur le citoyen. Car les élus ravis de l'inaugurer l'ont rappelé : l'idée est bien que l'habitant "adapte son comportement en fonction de la couleur visible", qu'il y "mette du sien" pour "améliorer les usages". Eux ont toutes les clés en main pour agir mais se contentent de communication et de cosmétique, et se dédouanent ensuite sur les responsabilités individuelles de chacun qui ne changeront rien à cette petite échelle. 

IL EST TEMPS QUE CETTE MAUVAISE COMÉDIE SE TERMINE

Après 9 ans de mandat, on peut tout de même saluer le fait que le système Piolle arrive à se renouveler dans les sketchs qu'il nous sert. Il serait tout de même temps que cette mauvaise comédie se termine, car pendant que ce microcosme pathétique s'autocongratule d'un pylône allumé en rouge, les Grenoblois subissent les conséquences de leur médiocrité, dans tous les domaines. 

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