ZFE : VERS UNE USINE À GAZ

Le calendrier d'application de la ZFE pour les particuliers. Source : site de la métropole.

À mesure que sa mise en place en juillet approche, on en apprend davantage sur la ZFE... qui devrait tout avoir de l'usine à gaz.

"L'ANNÉE ZFE"

La zone à faible émissions (qui vise à interdire progressivement la circulation des voitures diesel et essence) a occupé la majeure partie du discours de voeux du Président de la Métropole Christophe Ferrari jeudi dernier. Le Dauphiné Libéré voit ainsi en 2023 "l'année ZFE". Ça annonce d'ores et déjà une année qui fait rêver...

VERS UNE ZFE NON PERMANENTE ?

C. Ferrari a notamment révélé que, parmi les 2000 participants à la concertation organisée en fin d'année dernière, les 3/4 se sont prononcés pour une ZFE "non permanente". C'est à dire applicable uniquement à certains moments de la journée (sans pour autant s'avancer sur les plages horaires qui seraient concernées). Une solution qui semble lui convenir, et vers laquelle on s'orienterait donc. À l'instar de nombreuses autres métropoles. 

L'avis des lecteurs du Dauphiné en novembre dernier sur la ZFE : 83% contre...

L'USINE À GAZ SE PROFILE

Jean-Benoit Vigny, dans le Dauphiné Libéré, le relève : la ZFE non permanente risque de poser des difficultés de compréhension. Le citoyen devra ainsi se demander quelle heure il est, quel jour nous sommes pour savoir si il a le droit de sortir sa voiture dans l'une des treize communes concernées... pendant qu'en parallèle une ZFE permanente s'applique déjà pour les véhicules professionnels. Limpide. En outre, le journaliste le rappelle : la vidéoverbalisation, seul moyen de contrôle qui permettrait d'être efficace, n'est pas prête et il faudrait donc compter uniquement sur des contrôles de la police pour faire appliquer la ZFE. "L'année ZFE" sent d'ores et déjà fort l'échec.

VERS UN ÉNIÈME AFFRONTEMENT PIOLLE/FERRARI

La ZFE non permanente ne manquera pas de raviver la guerre Piolle/Ferrari. Car comme d'habitude, le clan du Maire de Grenoble a fait dans la surenchère en réclamant à grands cris une ZFE qui s'applique partout, tout le temps, plus rapidement. Quel que soit le sujet, ils ne peuvent désormais plus s'empêcher de torpiller ce qui émane de leur propre majorité métropolitaine pour marquer leur différence. 

Vincent Fristot, zélé adjoint d'Eric Piolle, en octobre dernier dans Le Dauphiné pour faire de la surenchère sur le sujet.

LES AIDES NE SONT TOUJOURS PAS AU POINT

Cette surenchère à propos de la ZFE est d'autant plus malvenue que le dispositif s'annonce comme une catastrophe sociale, en l'absence d'aides suffisantes pour aider les propriétaires de véhicules à absorber le changement. En la matière, on en sait toujours pas plus, ce qui devient inquiétant alors que juillet approche. Christophe Ferrari a vaguement annoncé "des dérogations pour les petits rouleurs" mais sans en dire plus. L'État, par la voix du Préfet Laurent Prévost, annonce mettre 4 millions d'euros sur la table (soit 100 euros par voitures concernées par l'interdiction de la ZFE à terme : une goutte d'eau). On est très, très loin du compte et les métropolitains des classes moyennes et populaires risquent de payer une addition salée.

LES HABITANTS VENT DEBOUT

Les habitants sont donc logiquement vent debout contre le dispositif, comme le constate Le Dauphiné en scrutant les réseaux sociaux où ils peinent à trouver des commentaires satisfaits de la ZFE. Un internaute explique ainsi : "les contraintes d'une ZFE permanente entraineront très probablement l'arrêt contraint de mon activité professionnelle, et un remplacement de ce travail par le chômage, qui a le grand avantage de ne polluer personne. Comme c'est bien le but, tout le monde devrait être content !". Pas sûr que ce genre de témoignage très concret émeuve le système Piolle, qui ne jure que par l'idéologie et refuse de voir les résultats de ce qu'il prône. 

Sur TéléGrenoble, le Président du Département Jean-Pierre Barbier a rappelé que 80% des cancers du poumon sont liés au tabagisme... contre 5% liés à la pollution automobile.

L'ANNUS HORRIBILIS

L'année s'annonce douloureuse dans la Métropole, particulièrement pour les Grenoblois qui risquent de subir, outre la ZFE qui restreindra leur liberté de déplacements, une hausse d'impôts historique qui sabrera leur pouvoir d'achat. L'horloge tourne, mais les habitants ont l'occasion de manifester leur ras-le-bol et de mettre la pression aux élus ce lundi à 17h30 devant le conseil municipal, à l'appel du Groupe d'Opposition

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