PIOLLE DANS « L’HUMANITÉ » : UN TISSU DE MENSONGES
Dans une interview accordée cette semaine à l'hebdomadaire "L'Humanité", Eric Piolle enchaine sans contradiction les contrevérités.
"PERMETTRE DE MIEUX VIVRE EN VILLE"
L'entretien démarre très fort puisque le Maire affirme d'emblée que "l'ensemble de nos politiques publiques tendent à nous permettre de mieux vivre en ville". On vit probablement mieux quand le béton remplace les espaces verts sous nos fenêtres et que la ville est devenue grâce à Piolle première de France hors-Paris pour les ilots de chaleur ? Ou quand l'état de propreté de la ville se détériore, le ramassage basique des déchets et le nettoyage des rues étant devenus anarchiques ? Ou quand on ne compte plus le nombre de personnes qui vivent dans des camps et bidonvilles et de riverains au quotidien pourri par ces installations ?
"GARANTIR LES SÉCURITÉS"
Il explique également agir pour "garantir toutes les sécurités". Et il les cite : les sécurités "alimentaire" (nous sommes pourtant à la ramasse en matière de fermes urbaines), "sociale" (l'accessibilité de Grenoble pour les personnes en situation de handicap régresse pourtant, comme en témoignent les associations) ou encore "sanitaire" (peut-être est-il fier d'avoir fait du rat, vecteur de maladies comme le rappelle l'académie de médecine, une espèce quasi protégée à Grenoble ? Ou d'avoir torpillé le service de santé scolaire ?). Bien sûr, il n'a pas un seul mot pour le sujet de LA sécurité, celle qui tue dans nos rues, qui soumets des immeubles entiers aux menaces et au trafic, celle qui fait que la violence peut atteindre n'importe quel Grenoblois et que les jeunes femmes ne rentrent plus seules la nuit. Cette sécurité pour laquelle Eric Piolle refuse de prendre sa part, soumis à des diktats idéologiques trop forts malgré le poids du réel.
LA SOCIÉTÉ DE LA DÉCROISSANCE CHÈRE AUX "VERTS"
Le phare de l'occident nous théorise un peu plus sa pensée, expliquant qu'il rompre avec le développement durable et "penser une prospérité sans croissance". C'est la thèse décroissantiste habituelle des Verts, qui conduit à des postures anti-technologies complètement absurdes dans un territoire qui brille par son écosystème de recherche et innovation. Quand Piolle voit la 5G comme un gadget pour le porno, les experts du CEA rappellent sue la 5G permettra de limiter les émissions de CO2. Les idéologues de la trempe des Verts/LFI n'ont permis aucune avancée à l'humanité (et au contraire plutôt abouti à des régimes totalitaires terribles pour les droits humains) ; les avancées de la science et de la technique ont elles seules permis des progrès.
TAXE FONCIÈRE : PIOLLE FUSTIGE LES "PLUS AISÉS" ET "L'ÉTAT" !
Pour ériger cette formidable société, le Maire explique qu'il a dû... augmenter la taxe foncière, car c'est le seul levier que l'État lui laisserait ! L'explosion des impôts (+25%) visait en réalité à combler les trous de sa gestion en l'absence de toute réforme de structure, alors qu'il a déjà porté la dette à un niveau record et vendu les bijoux de famille. Il ne voit néanmoins pas de problème à cela puisque pour lui, ce matraquage vise "les plus aisés". Les petits propriétaires, une majorité d'entre eux, qui se sont endettés pour acheter un bien (qui en plus perd en valeur selon le quartier !) fruit d'années d'économies apprécieront cet énième mensonge.
3 PRIORITÉS... POUR LESQUELLES IL N'A RIEN FAIT
Eric Piolle énumère ensuite les trois sujets qu'il considère comme les plus urgents : le logement, le transport et l'alimentation. Qu'est que ce serait s'ils n'étaient pas prioritaires ! Car en matière de logement, on compte toujours autant de demandeurs malgré la bétonisation à outrance, les quartiers construits par les idéologues de gauche depuis 40 ans étant devenus des nasses sans mixité que tout le monde fuit. Pour les transports, la part modale des transports en commun stagne depuis 10 ans en l'absence de développement du réseau malgré l'endettement du SMMAG, tandis que le vélo est à 7% de part modale dans la métro malgré les millions dépensés pour le promouvoir et que rien n'est fait pour favoriser la marche à pied qui pourrait pourtant drastiquement augmenter. Enfin, en matière d'alimentation, la ville surcommunique sur quelques maigres jardins ici et là mais a complètement raté le coche de grandes fermes urbaines à la Bastille ou au sud de la ville.
LA COMPLAISANCE DE L'HEBDOMADAIRE D'EXTRÊME-GAUCHE...
L'interview menée par la journaliste Marie-Stéphane Guy est d'une complaisance rare. Rien d'étonnant de la part d'un hebdomadaire d'extrême-gauche, donneur de leçons alors qu'il célébrait Staline en son temps... La journaliste militante ne met pas une seule fois en difficultés le Maire, ne creuse aucun sujet et n'a évidemment pas daigné se renseigner sur l'application concrète des ses nombreuses affirmations dans sa ville.
... À PEINE GÊNÉ PAR LA ZFE
C'est tout juste si elle ose aborder du bout des lèvres un sujet sensible : la ZFE, mesure qui a "créé le débat" et qu'elle concède être "pénalisante pour les plus modestes". C'est en effet le moins qu'on puisse dire : pour traiter un sujet qui concerne 2% de la pollution automobile qui elle-même représente 15% de la pollution totale (sans parler de l'aberration qui consiste à abandonner des véhicules fonctionnels pour en construire des neufs), Eric Piolle veut aller plus vite et plus loin dans l'exclusion de milliers de ménages qui devront changer de véhicules. Nombre d'entre eux ne peuvent s'en passer en l'absence de développement d'alternatives suffisantes, et ce sont évidemment les plus modestes qui trinqueront puisque les aides financières au changement de véhicule sont très loin d'être à la hauteur.
LA MALHONNÊTETÉ SÉMANTIQUE D'ÉRIC PIOLLE
Mais la journaliste se comporte presque comme une collaboratrice de Piolle puisqu'elle lui tend immédiatement la main en lui demandant pourquoi selon lui, la ZFE est au contraire une mesure de "justice sociale". Et le Maire na plus qu'à dérouler ses éléments de langage malhonnêtes, affirmant que ce sont les plus précaires qui subissent les pollutions, et que ce sont bien "ceux qui en meurent". Une nouvelle fois il joue sur les peurs pour retourner le problème. Les Verts/LFI agitent souvent le chiffre de centaines de morts dans la Métropole chaque année du fait de la pollution de l'air : un gros mensonge, car il s'agit en fait en une perte d’espérance de vie de 4 à 7 mois comparativement aux 5 % d’habitants qui vivent dans les communes rurales les moins polluées.
LE GROS MENSONGE DE LA PARTICIPATION CITOYENNE
Le tableau ne serait pas complet sans un dernier mensonge à propos de la participation citoyenne. Jamais les Grenoblois n'ont été aussi éloignés des décisions, entre absence de réponses aux courriers, dispositifs usine à gaz pour diluer l'expression citoyenne, gadgets du "budget participatif" pour donner l'illusion de consulter, et grands projets imposés au mépris des habitants sans jamais prendre en compte l'avis des concernés. Mais Eric Piolle ose affirmer que "nous partons du principe que tous les citoyens ont toute leur place pour inventer le monde de demain" (seulement s'il ne contredit pas les dogmes de ces idéologues !) et que "notre mode de gouvernance repose sur la démocratie participative" (ceux qui se font exclure pour oser émettre du bout des lèvres un doute sur la pensée de sa majesté apprécieront).
LA MAIGREUR DU BILAN À 3 ANS DE LA FIN
Mais cette interview, au-delà de la complaisance de la "journaliste" et des pathétiques contrevérités égrenées par Eric Piolle, permet également de pointer la maigreur du bilan après près de 10 ans de mandat. Car sur tous les sujets évoqués au cours de l'entretien, le Maire se contente de déclarations d'intention et d'éléments de langage qui, nous l'avons vu ici, ne correspondent à aucune réalité. Pas étonnant qu'il veuille "rompre avec la logique de compétitivité des villes" : mieux vaut pour lui ne pas être comparé aux autres ! Car Eric Piolle aura peut-être su saisir l'ère de la communication, où le discours l'emporte sur l'action ; il aura peut-être cerné une certaine clientèle électorale qui se contente de cela et ne vérifie jamais les faits ; mais en aucun cas il n'aura permis aux Grenoblois de "mieux vivre" pas plus qu'il n'aura "protégé les habitants" de quoi que ce soit.
Bien sûr que Piolle déçoit,mais quelle est l’alternative ??
Alain Carignon???
Du fait de son bilan hors du commun (https://grenoble-le-changement.fr/2016/09/06/les-50-realisations-carignon-qui-font-le-grenoble-daujourdhui/)
et terme de projets on pense qu’il est l’homme de la situation. Car il faut du courage et n’avoir pas d’avenir à protéger pour s’attaquer à toutes les problématiaues d’une ville financièrement asphyxiée
Il faut reconnaître que Alain Carignon est le seul « qui se bouge ». Dites-moi si je me trompe.
Je trouve que l’expression utilisée de « journaliste militante » est criante de vérité.
Dans le monde occidental, la majorité d’entre eux sont des journalistes militants qui font passer leurs opinions pour de l’information.
Erreur monumentale de nos démocraties que de croire qu’il peut y avoir liberté sans responsabilité, la fameuse « liberté de la presse ».
A propos des îlots de chaleur, où est passé le Plan Canopé de la Métro, protection et plantations pour les arbres etc.? Et, bon sens, à quoi sert-il d’avoir (et de rémunérer) la Métro si ses objectifs ne sont pas respectés?
A propos de sécurité, pourquoi les commerçants ne demandent-ils pas au préfet (NB: nouveau préfet demain) l’autorisation d’installer des caméras sur la voie publique aux abords de leur magasin? (art.L251-1 et L.252-2 code sécurité intérieure).