« CHARTE DE L’HABITAT » : ERIC PIOLLE SE MOQUE DES GRENOBLOIS

Nouveau coup de communication des élus d'Eric Piolle. Ils ont lancé une "charte de l'habitat et de la construction favorables à la santé" qui n'engage que ceux qui les croient encore.

UNE CHARTE NON CONTRAIGNANTE

La charte, présentée par Pierre-André Juven (Verts/LFI, adjoint en charge de la santé) et Margot Belair (EELV, adjointe à l'urbanisme) est un document non contraignant qui ne s'inscrit dans aucun cadre juridique. Le document est juste un énième prétexte à communication et ne s'appliquera que si les constructeurs veulent bien l'appliquer. 

UN SURCOÛT DE 15% MINIMUM

D'autant que si les promoteurs se conformaient à toutes les exigences de la charte, cela représenterait un surcoût de 15%, relève le média en ligne Place Gre'net en analysant le cas de Bordeaux qui a mis en place un tel dispositif. Et encore, ce 15% date d'avant l'explosion du prix des matériaux... On imagine à quel point les constructeurs vont s'empresser de se conformer à une charte non contraignante qui fait exploser les coûts.

LE DÉCALAGE ENTRE L'AMBITION ET LES ACTES

Mais le plus impressionnant est le décalage spectaculaire entre les objectifs et préconisations de la charte, et ce que fait réellement la municipalité en matière d'habitat et de construction. On retrouve leur traditionnel décalage entre le discours et les actes. 

"IMPLIQUER LES CITOYENS"

Le tout premier engagement du document prête déjà à rire tant il est hypocrite. Nos élus érigent ainsi en premier principe le fait d'"informer et impliquer les citoyens". Il faut un certain culot, alors que tout est théorisé et fait pour ne pas tenir compte de l'avis des Grenoblois, que les élus assument désormais ne pas vouloir les concerter pour des projets aussi structurants que des autoroutes à vélo... et que même cette charte n'a été élaborée qu'avec 300 contributions d'habitants (sur 158 000...) et un questionnaire biaisé loin de leur donner la possibilité de répondre librement, comme nous l'avions dénoncé dès l'an dernier.

L'îlot Galtier (angle rue des alliés et cours de la libération) : des jardins de villa devenus immeubles, sans aucune "concertation" et en se moquant royalement des milliers de pétitionnaires contre.

"RÉDUIRE LES ILOTS DE CHALEUR" ET "RENFORCER LA PLACE DE LA NATURE"

La suite est encore plus impressionnante. Ils entendent "profiter de chaque projet pour réduire les ilots de chaleur urbains" et "renforcer la place de la nature" (en réservant "dans chaque opération, au sol et sur le bâti, des espaces végétalisés propices à la biodiversité") ! Il fallait l'oser : sous Piolle, Grenoble est devenue première ville de France hors-Paris pour les ilots de chaleur, et elle se classe 27ème sur 31 pour ce qui est de la nature en ville (nous sommes ainsi derrière des villes comme Villeurbanne pour la végétalisation..). Il va sans dire que la politique de bétonisation conduite à marche forcée par les Rouges/Verts dans tous les quartiers se fait au détriment de la verdure et aggrave encore ce phénomène d'ilot de chaleur. Mais ils ne connaissent pas la honte et affirment comme principe quelque chose de carrément contradictoire avec ce qu'ils font.

"TIRER PARTI DU BATI EXISTANT"

Même logique avec l'engagement de "tirer parti du bâti existant" en préférant "la réhabilitation à la construction neuve". Noble ambition que la municipalité ne fait pas l'effort d'appliquer. Pour ses propres besoins, elle a par exemple préféré acquérir le siège hors de prix du crédit agricole, alors qu'elle compte de nombreux locaux vides et pouvant accueillir des employés, dont elle ne tire aucun parti. En outre, on dénombre des milliers de logements vacants à Grenoble, notamment dans le parc locatif social. Plutôt que de lancer de nouveaux programmes immobiliers de densification massive, les élus devraient se pencher sur la revalorisation des quartiers concernés pour que ces logements trouvent à nouveau preneurs. 

Au lys rouge, le Groupe d'Opposition d'Alain Carignon était venu constater le nombre de logements vacants du parc d'ACTIS.

"ASSURER LE BIEN-ÊTRE"

On pourrait aussi citer le fait qu'ils ont la prétention de vouloir "assurer le bien-être des habitants". Vaste programme, alors qu'ils refusent de s'attaquer aux sujets de la propreté, des nuisances, de la sécurité, pourtant indispensables au 'bien-être'. Quel "bien-être" pour les habitants de logements ACTIS de l'Ile Verte dont les terrasses menacent de s'effondrer ? Quel "bien-être" pour les habitants de la rue Léo Lagrange, du Lys Rouge, de l'Alma, de la Villeneuve et de tant d'autres quartiers soumis au trafic de drogue et à la pression des dealers dans les montées de leurs immeubles, jusque devant leurs portes ? Ou encore quel "bien-être" pour les habitants du nouvel "écoquartier" Flaubert qui se plaignent d'avoir froid l'hiver avec les températures max imposées par les Verts, et dont certains ont été radiés de leur assurance car ils subissent des dégradations de leur véhicule presque chaque soir ? 

Ce nouvel immeuble dont les terrasses menacent déjà de s'effondrer correspond aux normes édictées par la fameuse charte piollesque...

UN DOCUMENT POUR APPUYER L'ARNAQUE DES ÉCOQUARTIERS

En réalité, cette charte qui ne tient pas une seconde face à la réalité vise à empiler encore davantage les éléments de langage pour tenter de faire croire que la Municipalité nous construit des petits paradis dans ce qu'elle appelle "écoquartiers". Malgré les "matériaux biosourcés", malgré la prétendue "haute qualité environnementale" de ces constructions, la réalité est pourtant là. Ce sont des forêts de bétons, avec encore moins d'espaces verts qu'ailleurs (moins d'un mètre carré par habitant sur la presqu'île...). On ne compte plus le nombre de malfaçons et de problèmes dans ces logements (à Flaubert, dans un immeuble neuf inauguré par Eric Piolle : humidité qui créé des champignons dans les appartements, sol pas droit, problème d'écoulement des eaux qui créé une odeur atroce...). Et évidemment, à cause du taux ahurissant de logements sociaux (50% au bas mot), les propriétaires boudent ces écoquartiers et les rares achats se font en général pour profiter de la loi Pinel... créant des locataires en plus. Les quelques uns qui se sont fait avoir et ont acheté dans de tels quartiers (De Bonne, Vigny-Musset...) vivent déjà la corollaire de cette  (non) "mixité" : une chute de la valeur de leur bien et donc une assignation à résidence qui se profile.

Presqu'Ile : "l'écoquartier" est une forêt de béton à l'entrée de Grenoble.

LA POLITIQUE DES CHARTES ET DES ÉTUDES

En près de 10 ans de mandat, on ne compte plus le nombre de chartes qu'a signé Eric Piolle, le nombre d'études qu'il a lancé, le nombre "d'observatoires" et d'organismes obscurs qu'il a rejoint... C'est une forme de politique spectacle, où la médiatisation d'une signature remplace l'action et la narration l'emporte sur l'exigence de résultats. Eric Piolle déploie cette stratégie politique avec tout son cynisme depuis près de 10 ans alors que, sujet par sujet, son bilan contredit ses discours. On est en droit de se demander combien de temps encore des gogos tomberont dans le panneau et persisteront à le défendre. 

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