NATURE EN VILLE : GRENOBLE 27ÈME SUR 31

L'arnaque de "capitale verte" semble prendre de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure que les données scientifiques sont établies sur la réalité de la gestion de la ville. Après le CNRS qui a classé Grenoble première en 2022 pour la création d'ilots de chaleur dus à l'urbanisation, voilà que Kermap vient de publier une cartographie incontestable de la part de nature (arborée et végétalisée) dans les grandes villes : Grenoble est ... 27ème sur les 31 villes intermédiaires.

UNE CARTOGRAPHIE COMPLÈTE ...

Kermap a cartographié la végétation arborée visible sur les photographies acquises par les avions de l'Institut géographique national (IGN). Les données tiennent compte des espaces privés et publics, et permettent de réaliser une étude complète de la trame verte urbaine.

... AVEC L'AIDE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le travail réalisé par Kermap pour Nos Villes Vertes a consisté à développer une méthode originale d'intelligence artificielle pour contextualiser et extraire automatiquement la végétation de ces photographies aériennes. Utilisant des techniques permettant à un programme informatique de détecter automatiquement un arbre ou un espace en herbe à partir d'un ensemble d'échantillons qu'il lui a été appris à reconnaître. Un travail performant qui met à bas tous les discours de la municipalité.

GRENOBLE EST DERRIÈRE VILLEURBANNE EN ESPACES DE RESPIRATION

En effet, apparait le pourcentage de la surface arborée de la commune, celle-ci rapportée à l'habitant en fonction du nombre et même le pourcentage de la couverture arborée et herbacée. Pour Grenoble, le résultat est accablant : 19 % de couverture arborée, 21 mètres carrés par habitant et 32 % de surface arborée et herbacée. Ce qui place la capitale des Alpes derrière une ville comme Villeurbanne, que Grenoble a battu en densification.

LA BÉTONISATION FAIT MONTER LES TEMPÉRATURES

Le lien avec la bétonisation est évident. Or les arbres dans la ville peuvent faire baisser la température de 8°. À Grenoble, ville cuvette, particulièrement sensible au réchauffement, ils sont indispensables. Non seulement les grenoblois ont un chiffre très faible de surface arborée mais ils n'ont pas accès aux piscines comme on l'a vu ces derniers jours où des dizaines de personnes étaient refusées à Jean Bron, faute de places après la fermeture de deux piscines par la municipalité Piolle (Vaucanson et Les Iris à Villeneuve). De plus, un arbre peut absorber jusqu'à 150 kg de CO2 par an et cette faiblesse interdit à notre ville d'atteindre la neutralité carbone en 2050. On doute qu'Eric Piolle invité de BFM ce mercredi matin du 11 juillet fasse état de ces données !

LA MOITIÉ DES ESPACES VERTS SONT PRIVÉS : ILS VONT DISPARAITRE

Ou qu'on le questionne même à ce sujet. Albane Pommereau (DL du 9/7/23) qui évoquait le rendu de Kermap citait beaucoup la réponse municipale sur la plantation d'arbres depuis 2014. Sauf que la cartographie Kermap est récente et la prend en compte. Mais la journaliste relève que la moitié des espaces verts de la ville se trouvent sur des terrains privés. Ceux que la municipalité urbanise à marche forcée et qu'Alain Carignon et le groupe d'opposition demandent de sanctuariser dans l'indifférence générale. Pourtant leur suppression constituerait un recul dangereux dans une ville autant en manque d'espaces de respiration.

TOUTES LES GRANDES VILLES COMPTENT PLUS D'ARBRES QUE GRENOBLE

Dans la comparaison des grandes villes, il faut noter que toutes bénéficient d'une surface arborée très supérieure à Grenoble (Nice 33%, Montpellier 32 %, Toulouse 25 %, Nantes 26 %...). Dans l'histoire récente de notre ville, les derniers grands parcs (les 5 hectares ajoutés à Bachelard, les 5,5 hectares du parc Pompidou), les parcs et jardins (l'Alliance, Marliave, Valérien Perrin, place Lavalette, square Genin...) ont tous été créés par la municipalité Carignon.

LA MUNICIPALITÉ PRIVILÉGIE LE BÉTON

La municipalité Piolle a privilégié le béton et elle continue. Il suffit de voir, après Vigny-Musset et Bonne (1,4 hectares pour 1 200 nouveaux logements !), la Presqu'ile, Flaubert...

Avec un tel bilan, on se demande encore par quel miracle Eric Piolle a pu obtenir le label "capitale verte" d'un comité Théodule jugeant sur dossier. Il est vrai qu'il avait voulu concourir aussi pour être sacré "meilleur Maire du monde" par un autre comité confidentiel, avant d'y renoncer, comprenant le ridicule de la situation.

LA DISPARITION DES JARDINS EXISTANTS EST PROGRAMMÉE

Quelle que soit la gonflette des mots, les éléments de langage de Gilles Namur, l'Adjoint (Verts/LFI) à la ... fraîcheur, la municipalité Piolle livre un bilan calamiteux de lutte contre les ilots de chaleur, de sauvegarde des espaces de respiration. Elle poursuit partout la disparition des jardins privés comme on le voit cours de la Libération dont elle veut faire une avenue canyon, bordée d'immeubles de grande hauteur, supprimant tous les jardins. Elle avait commencé dans l'opération Galtier en rasant les villas-jardins.

L'ARRÊT DU BÉTONNAGE EST LA CLEF DE L'AVENIR

Au fur et à mesure que les données scientifiques s'accumulent sur la situation de Grenoble, il faut espérer une prise de conscience des grenoblois. La grosse caisse jouée par la municipalité sur ces questions a pour seul objet de camoufler le bruit du bétonnage intensif de la ville.

Son arrêt est la clef du futur vivre ensemble : au plan écologique, social, humain, de la qualité de vie et de l'attractivité de la ville. Pour l'instant, seul le groupe de l'opposition propose une alternative globale. Tous les autres élus se situent dans la continuité d'une politique qui échoue.

3 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X