VILLENEUVE : 900 000 EUROS POUR UNE HALLE « TRANSITOIRE » À LA PLACE DE LA PISCINE

Un nouveau projet ne va pas tarder à voir le jour à la Villeneuve : une halle "transitoire" en lieu et place de la piscine des Iris.

LA PISCINE EST DEVENUE UNE FRICHE

La piscine des Iris, située au coeur de la Villeneuve, a fermé en 2015 soit dès l'arrivée aux commandes d'Eric Piolle. Notons que la piscine, ouverte en 1975, a été rénovée deux fois : en 1988 et 1994, donc sous l'impulsion des municipalités Carignon. Ses successeurs si verbeux lorsqu'il s'agit de parler d'équipements publics et de quartiers populaires l'auront laissé se dégrader sans rien faire. Elle est depuis 2015 restée une friche à l'abandon, privant les habitants d'un espace de fraicheur qui se fait de plus en plus essentiel à mesure que les étés deviennent caniculaires. 

La piscine des Iris de nos jours.

VERS UN "LIEU DE SOIN ET DE BIEN-ÊTRE"

Très tôt, l'idée de rouvrir cet équipement a été enterrée par la municipalité. Quelques associations du quartier se sont au début battues pour son maintien... puis elles se sont finalement rangées et ont commencé à travailler avec la ville sur sa "transformation". L'idée d'un lieu tourné autour du "soin et bien-être" s'est imposée quoique assez vague, et sans que l'on sache vraiment s'il y a une aspiration populaire pour de tels services ou si c'est le fruit des envies d'une poignée de personnes seulement. Car la composition du "collectif Iris" est plutôt opaque. 

ADIEU LA FRAICHEUR

Il n'en reste pas moins qu'aussi sympathiques que puissent être des services de type hammam ou massage, le quartier va perdre un point d'accès à l'eau. Ces espaces de fraicheur seront pourtant le nerf de la guerre des aménagements pour améliorer la qualité de vie des habitants dans une ville déjà première pour les ilots de chaleur urbains.

LE LAC BAIGNABLE CLÔTURÉ 

Ce n'est pas le seul acte manqué d'Eric Piolle en la matière, puisque juste à côté des Iris, le lac de la Villeneuve est censé être rendu baignable pour 2027 selon les éléments de langage piollesques. En réalité, celui-ci est déjà utilisé par des très nombreux habitants du quartier pour se rafraichir l'été. La municipalité entend en fait limiter son usage en le grillageant, donc restreindre l'accès à la fraicheur, au grand dam des habitants qui ont manifesté leur mécontentement en dénoncant "une utopie dangereuse" et "un fantasme de base de loisirs" qui générera des problèmes de sécurité et restreindra la liberté d'accès. 

Le lac de la Villeneuve actuellement, avant qu'il ne soit grillagé. Source photo : page Facebook Villeneuve Plage.

LES QUARTIERS POPULAIRES PREMIERS LÉSÉS

Plus de piscine et un lac moins accessible : voilà pour l'accès à la fraicheur à la Villeneuve. Ailleurs, non loin de Mistral, un autre équipement a fermé : la piscine Vaucanson. Aucune date de réouverture n'est prévue et sa fermeture définitive semble entérinée puisque aucun budget ne lui est consacré. Les quartiers populaires subissent en premier la perte d'accès aux espaces de fraicheur.

Piscine Vaucanson, un autre équipement public fermé : "Piolle nous fait suer" avaient collé des Grenoblois.

JEAN BRON TOUCHÉE AUSSI

Ce ne sont pas les seuls : cet été, la piscine Jean Bron à Championnet doit subir des "fermetures ponctuelles"... à cause de problèmes électriques, quand elle ne refuse pas du monde car sur-saturée. On ne peut qu'être admiratifs de la grande compétence des élus piollistes qui prétendent préparer la planète pour 2050 et sont en même temps incapables d'assurer le service minimum pour favoriser l'accès à la fraicheur aux Grenoblois en 2023. 

UNE HALLE... "TRANSITOIRE"

Mais revenons en aux Iris à la Villeneuve. Dans le Dauphiné du 22 juillet, on découvre que la transformation de la piscine en halle tournée autour du "bien-être" est prévue pour février prochain et coûtera 900 000 euros. Le collectif d'habitants ne veut pas en dire plus avant septembre, et le conseil municipal n'en a jamais débattu. La halle sera "transitoire", dans la droite lignée de cet urbanisme transitoire si cher à Yann Mongaburu et qui sert de pansement grossier à l'incapacité stratégique de la ville à gérer ses équipements. "Des futurs usages sont encore « à définir »"... Tout juste sait-on qu'il y aura une serre. Voilà à peu près toutes les informations révélées. Ça fait bien peu malgré la facture de presque 1 million d'euros pour le contribuable.

L'urbanisme "transitoire" des Iris depuis 2015..

LE LANGAGE ABSCON DE CHLOÉ PANTEL (VERTS/LFI)

L'adjointe du secteur 6, Chloé Pantel, livre au Dauphiné un babillage charmant qui ne nous en apprend pas plus. La halle, non chauffée, sera ainsi "hors d’eau et hors d’air" (?). Elle nous assène aussi que "le projet a été pensé autour « du vivre-ensemble »". On a hâte de voir ce que ça donnera vue la grande capacité, maintes fois prouvée, des élus Verts/LFI à faire cohabiter de manière apaisée les Grenoblois. Mais son idée phare avec cet "urbanisme transitoire" est de permettre aux habitants "de redynamiser encore le projet définitif". Projet définitif qui n'existe pas : on voit assez mal comment s'y prendre pour dynamiser du vide ?

QUEL MODÈLE ÉCONOMIQUE ET POURQUOI ?

Notons aussi qu'il y a quelques années, des coordinateurs ont été missionnés pour réfléchir à que faire du lieu sans que l'on sache combien cela a coûté à la ville. Puis une étude a été lancée en 2020 pour trouver un modèle économique viable pour le lieu. Là encore, pour quel coût ? Mais surtout, comment peut-on d'ores et déjà réfléchir à un modèle économique alors que rien n'est acté concernant l'usage définitif de la halle ? La charrue avant les boeufs dans un joyeux festival d'argent public. 

LA VILLENEUVE OU L'ART DE JETER L'ARGENT PAR LES FENÊTRES

Près de 10 ans après la fermeture de la piscine, la ville n'aboutit qu'à un projet fouillis et pas encore complètement ficelé qui actera quoi qu'il en soit la disparition d'un accès à la fraicheur. Tout ça pour près d'un million d'euros. On retrouve cette manie de jeter par l'argent par les fenêtres dont la Villeneuve fait déjà les frais avec par exemple cette étude à 1.6 millions d'euros pour l'aménagement du parc alors qu'une étude similaire non suivie d'effets a déjà été menée il y a des années... Et pendant ce temps, la situation des habitants ne s'améliore aucunement et les derniers commerces baissent le rideau. L'heure du bilan approche et nous verrons comment les Grenoblois jugeront les études et autres contrefeux "transitoires".

 

 

 

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