LA GUERRE MÉTROPOLITAINE POUR GEG

Dans ce deuxième article sur le conseil métropolitain du 7 juillet dernier, nous revenons plus en détails sur le long débat qui a animé l'après-midi : celui des représentations métropolitaines au sein de GEG, le fournisseur d'énergie grenoblois.

LE BOUQUET FINAL DU FUNESTE CONSEIL DU 7 JUILLET

La première partie du conseil métropolitain, jusqu'en début d'après-midi, a été occupée par la tentative de retrait de la délégation de Vice-Président à Lionel Coiffard (Vert), donnant lieu à des débats et invectives interminables entre les élus de la majorité divisée entre Piolle et Ferrari. Au retour de la pause-déjeuner et jusqu'à la fin du conseil, ce sont les représentations au sein des organismes extérieures qui ont occupé toute la place. 

Le funeste conseil du 7 juillet et ses suspensions de séance interminables.

FERRARI VEUT VIDER LES REPRÉSENTANTS VERTS/LFI

Et la représentation qui a fait le plus débat est celle au sein de GEG (actuellement présidée par Vincent Fristot, adjoint Vert/ADES de Grenoble). Christophe Ferrari avait en effet décidé de vider les représentants Verts/LFI de la métropole au sein de GEG, au motif qu’”il n’y a plus aucune confiance dans la gouvernance de GEG”. Ce à quoi ils se sont évidemment violemment opposés.

LES LARMES DE CROCODILES DES PIOLLISTES...

Christine Garnier (Verts), un des anciens piliers les plus sectaires du clan Verts/ADES représentante de la ville de Grenoble au sein de GEG, s'est ainsi permis d'expliquer que la liberté de vote est un droit des élus et que les représentants de la métropole subiraient des pressions pour leur dire quoi faire à GEG. Alan Confesson (LFI), jeune roquet du système Piolle, a quant à lui fait mine de redouter que la métropole spolie la ville de Grenoble de ses outils stratégiques.

... QUI FONT L'INVERSE À GRENOBLE

Reconnaissons leur une certaine dose de culot. À moins que ce soit un problème grave de cécité sélective. Car qui, sinon Piolle, ne respecte pas la liberté des élus quand il en vient à en exclure 7 pour avoir juste toussé au moment de voter la hausse d'impôts ? Qui, sinon Piolle, a bradé tous les "outils stratégiques" de la ville pour tenter de sauver les budgets du titanic municipal ? Qui, sinon Piolle, a justement vendu GEG à la Métropole pour 30 millions d'euros ? Qui, sinon Piolle, est en train de brader Grenoble Habitat à une société privée ? Qui, sinon Piolle, souhaiterait vendre la compagnie de chauffage à la Métropole ? 

ALAN CONFESSON COÛTE-T-IL 11 MILLIONS À LA VILLE ?

La compagnie de chauffage est en effet censée être vendu pour plus de 11 millions d'euros, achevant la grande braderie des outils stratégiques de Grenoble. Tant la ville que la métropole ont inscrit la somme à leur budget, mais la vente ne se fait pas. Christophe Ferrari a sobrement indiqué lors du conseil qu'il n'avait pas reçu d'offre de la ville. De là à imaginer que c'est le Président de la compagnie de chauffage, un certain Alan Confesson justement, qui serait l'élément bloquant parce qu'il ne voudrait pas perdre sa place, il n'y a qu'un pas. On est en droit de s'interroger : Eric Piolle bloque-t-il une recette de 11 millions d'euros pour la ville... juste pour Alan Confesson ?

ILS ONT COMBATTU LA CRÉATION DE LA SOCIÉTÉ JUSQU'AU BOUT...

Ce combat de chiffonniers autour des représentations à GEG était d'autant plus risible que les Verts ont combattu la création de la société, comme l'a fait remarquer le Président du groupe d'opposition Alain Carignon. Cette société d'économie mixte a en effet vu le jour sous sa municipalité et le clan Vert de Raymond Avrillier n'a alors pas ménagé sa peine pour l'empêcher de voir le jour, sur le terrain politique bien sûr mais aussi sur le terrain juridique, devant tous les tribunaux possibles.

L'intervention d'Alain Carignon qui recadre Alan Confesson notamment.

... ELLE ENGRANGE 10 MILLIONS DE BÉNÉFICES AUJOURD'HUI

Des années plus tard, cette société a rapporté 30 millions à la municipalité Piolle qui l'a abandonné à la métro. Et aujourd'hui, elle dégage pas moins de 10 millions d'euros de bénéfices, comme l'ont appris les conseillers d'opposition au cours du conseil métropolitain, car ils sont soigneusement tenus à l'écart de toutes ces informations. La logique voudrait que ce bénéfice incroyable soit utilisé pour baisser la facture d'énergie des usagers, qui subissent l'inflation. Un amendement avait été proposé en ce sens par le groupe d'opposition d'Alain Carignon lors du conseil municipal du 13 mars. Amendement rejeté par la majorité Piolle, qui ne voit pas de problème à ce que la société dégage des bénéfices énormes qui ne profitent pas aux grenoblois, mais aussi par les autres prétendues "oppositions".

LES VERTS/LFI S'EMBALLENT

Sur ce sujet comme sur celui du retrait de délégation, le ton est surtout monté entre le clan Ferrari et le clan Piolle. Anne-Sophie Olmos (Verts) a été particulièrement virulente, se plaignant que le groupe piolliste ne serait "pas entendu par la présidence" et dénonçant des pressions de Christophe Ferrari qui expliquerait que si les administrateurs de la métropole au sein de GEG ne suivent pas ses directives il bloquerait un marché pour la compagnie de chauffage tenue par les Verts/LFI... Les suspensions de séances ont été très nombreuses, sans que les débats n'avancent aucunement à la reprise.

C. FERRARI : REPRÉSENTER LA MÉTRO "DANS LA SINCÉRITÉ ET LA LOYAUTÉ"

Alan Confesson, lui, a poursuivi la charge en demandant si l'objectif du changement de représentants est de virer Vincent Fristot (pilier des Verts/ADES) de la présidence de GEG. Pas de quoi faire reculer Christophe Ferrari, qui a affirmé que ce n'est pas l'objectif et s'est contenté de marteler qu'il veut des administrateurs qui représentent la métro "dans la sincérité et la loyauté". Il est évident que Ferrari veut purger les piollistes des instances, mais on peut le comprendre puisque ces derniers bloquent la métro sur tous les grands sujets depuis trois ans. Effectivement pas très "sincère et loyal" pour la majorité. 

FAITES CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS

Les débats et les envolées plus ou moins lyriques se sont poursuivis jusqu'à 18h environ. Lionel Coiffard, le Vice-Président Verts sauvé le matin-même a expliqué que le groupe piolliste ne participerait pas au vote car il trouve "complètement délirant" de voter pour vider des élus parce qu'ils ne seraient pas assez obéissants. Dominique Escaron (opposition droite/centre) a fait remarquer à juste titre que c'est pourtant exactement ce que Coiffard et ses amis avaient fait lorsqu'ils avaient mis dehors sans ciller les représentants de droite et du centre de l'EPFL (établissement public foncier local). Comme d'habitude avec les Verts : faites ce que je dis, pas ce que je fais. Finalement, la délibération a été votée. Camouflet pour le clan Piolle. 

UNE SEULE ISSUE POSSIBLE : LA DÉMISSION DE L'EXÉCUTIF

Le canard sans tête métropolitain a donc réussi à faire de ce sujet stratégique qu'est la fourniture d'énergie des habitants un énième sujet de discorde sur fond de querelles d'égos, entre les Verts/LFI de Piolle qui trouvent à redire sur tous les sujets et Christophe Ferrari qui tenait absolument à leur enlever leur représentation au sein de GEG, blessé de n'avoir pas pu retirer la délégation du Vice-Président Vert le matin même. L'institution souffre de ces guerres intestines qui empêchent d'avancer, et rien n'est réglé alors qu'il reste trois ans de mandat. La suite au conseil métropolitain exceptionnel convoqué demain pour finir l'examen des délibérations prévues vendredi dernier, et reporté puisque le spectacle pitoyable de la majorité qui explose a occupé toute la journée.

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