GUERRE À LA MÉTRO : DES ÉLUS PIOLLISTES HISSENT LE DRAPEAU BLANC
Quel sera l'effet des élus qui se disent "fatigués des guerres de personnes et de clans" dans la bataille de tranchées que se livrent Eric Piolle et Christophe Ferrari depuis 3 ans ? Leur prise de position signe plutôt un affaiblissement du camp Piolle puisque les élus signataires importants appartiennent à son groupe, tels Nicolas Richard, Maire d'Eybens et Laurent Amadieu, Maire de Saint-Egrève.
UN APPEL À LA RAISON ET À LA RESPONSABILITÉ
Avec 6 autres élus, ils ont lancé un appel« à la raison et à la responsabilité des uns et des autres ». Il n’y a « qu’une seule voie » pour sortir de cette crise, estiment-ils : « le dialogue dans le respect de chacun et de nos identités politiques au seul service des habitants ». ( Place Gre'Net)
ILS RECONNAISSENT UNE GUERRE DE PERSONNES ET DE CLANS
Mais en reconnaissant qu'il s'agit bien d'une guerre de personnes et de clans qui a commencé par la tentative de couper la tête de Christophe Ferrari pour le remplacer par Yann Mongaburu (Verts/Ades) jusqu'aux positions sur la ZFE, ces élus invalident totalement la thèse Piollesque de divergences politiques de fond.
UN NOUVEAU CRIME DE LÈSE-MAJESTÉ
D'autant qu'ils admettent aussi que "des responsabilités sont évidemment partagées" dans la crise. Le Grand Timonier n'est donc pas épargné. Comment prend-t-il ce nouveau crime de lèse-Majesté ? Cette nouvelle n'est pas bonne pour lui dans la perspective du vote du 7 juillet qui doit retirer sa délégation de Vice-Président de la Métropole à Lionel Coiffard (Verts/LFI) au nom du respect de la proportionnelle. Le groupe Piolle étant passé de 39 à 31 membres en 3 ans, conséquence de la bienveillance et de l'humanisme du Guide Suprême.
PERSONNE DE SIGNIFICATIF DANS LE CAMP FERRARI
Parmi les appelants du groupe Piolle, figurent également Elisabeth Debeunnes (Verts/LFI, La Tronche) et Pierre Bejjaji (Verts/LFI, Eybens) qui avait même été désigné comme Président d'ACTIS. Côté groupe Ferrari, il n'y a personne de significatif : Guillaume Lissy (PS, Seyssinet) étant déjà considéré comme un maillon faible et marginal puisqu'il avait voté au 3ème tour décisif de la Présidence de la Métropole pour Mongaburu, le candidat de Piolle ; Dominique Scheiblin (PS, Eybens) et Françoise Charavin (PS, Saint-Egrève) suivant leurs Maires.
C'est donc bien au cœur du groupe Piolle, chez des non grenoblois, que la contestation de sa stratégie "jusquauboutiste" est contestée.
DE LA TORPILLE MONGABURU AU SIGNALEMENT AU PROCUREUR
Que les "responsabilités" soient "partagées" ne faisait de doute qu'à Piolle : la torpille Mongaburu contre Ferrari à la Présidence, le signalement au Procureur de la République par Yann Mongaburu de l'utilisation abusive de sa voiture de service en décembre 2021, soit après avoir échoué à la Présidence ? Un abus que Yann Mongaburu n'avait pas remarqué pendant les 6 années pendant lesquelles il était Vice-Président de Ferrari ? Un abus que Pascal Harder, le chef de cabinet placé par les Verts a patiemment reconstitué afin qu'il ne manque aucun bouton de guêtre au dossier remis à la justice.
SES RÈGLES S'APPLIQUENT À TOUS, SAUF À LUI
Puis ce furent le budget modificatif 2022, le pacte fiscal de solidarité, la privatisation de Grenoble Habitat par la Ville de Grenoble, la ZFE ... que le groupe Piolle a contesté publiquement ou mené solitairement. Le même qui, à Grenoble, ne tolère aucun toussotement dans sa majorité, exclut même ceux qui votent ses délibérations, exige que ses expressions publiques divergentes et ses votes différenciés à la Métropole soient sans conséquences ! Selon le principe que toutes les règles qu'il édicte s'appliquent à tous, sauf Lui. Ce qui a d'ailleurs été le cas jusque-là à la Métropole.
LE MANQUE DE DIALOGUE ? DE QUI ?
Compte tenu du mode de fonctionnement de la Métropole sans leadership - une usine à gaz de réunionite aigüe - qui cherche à dégager le plus petit dénominateur commun afin de fonctionner, à qui s'adressent prioritairement les élus signataires de l'appel en étant "las également du manque de dialogue" ? Plutôt à Piolle.
LA PROPORTIONNELLE, UN POINT CARDINAL DES GAUCHES
En ayant choisi de porter le fer sur un point cardinal des gauches, la fameuse proportionnelle qui attribue les postes en fonction de la représentativité, Christophe Ferrari joue sur du velours. Les cris d'orfraie des Rouges/Verts qui hurlent comme un cochon qu'on égorge ne peuvent cacher le réel. Avec 31 élus ils ont droit à 7 Vice-Présidents de la Métropole, pas à 8.
E.MARTIN (LFI) : PAS D'ARITHMÉTIQUE...
Une règle qu'a rappelé Anahide Mardirossian, élue (PS) à Saint-Martin-le-Vinoux : un Vice Président pour 4,5 élus. La faute à qui si le groupe Piolle a perdu 8 élus ! Il faut toute la mauvaise foi d'Elisa Martin et Alan Confesson (LFI) pour oser affirmer que “le bon fonctionnement d’une majorité ne repose absolument pas sur des logiques arithmétiques" (!).
DES TENSIONS AU COEUR DU SYSTÈME PIOLLE...
Mais la prise de position de Nicolas Richard, Maire d'Eybens et Laurent Amadieu, Maire de Saint-Egrève, semble attester qu'ils ne veulent pas sortir de la majorité métropolitaine malgré ce réajustement de postes. De la part du second, un apparatchik vert, proche de Jérôme Curarollo, le Conseiller départemental du coin, également apparatchik vert très proche de Piolle, compagnon de Margot Belair, du même clan, elle dénote les tensions qui doivent exister au cœur du système.
... QUI DEVIENT UNE MACHINE À PERDRE
Piolle devient une machine à perdre, perturbant même les élections sénatoriales en mettant en danger son homme-lige, le Sénateur Guillaume Gontard qui a pourtant épousé avec discipline tous ses excès, même celui de soutenir les agresseurs de jeunes militants de droite, dont une jeune fille tabassée dans la rue.
LA CHASSE AU FERRARI EST REVENUE BREDOUILLE
La chasse au Ferrari lancée pendant le Week-end de Pentecôte n'a produit aucun effet malgré la ribambelles de communiqués signés par toute la nomenklatura des Verts dont Cyrielle Chatelain - pourtant mal placée compte tenu de ses salaires antérieurs à la Métropole - et Martine Tondelier, ex directrice de campagne de Piolle !
E. MOULINIER (DL) : "L'UNE DES PLUS GRAVES CRISES DE LA MÉTROPOLE"
S'il s'agit bien de "l’une des plus graves crises politiques que traverse la Métropole grenobloise" selon Eve Moulinier (DL du 1/6/23), on ne peut pas vraiment écrire qu'elle a "a commencé vendredi dernier quand le président Christophe Ferrari a décidé de retirer une vice-présidence au groupe écologique". Ni d'ailleurs qu'elle s'achèvera le 7 juillet prochain.
ON VOIT MAL ERIC PIOLLE AVALER SON CHAPEAU
On voit mal en effet Eric Piolle avaler son chapeau et accepter désormais la discipline majoritaire qu'il récuse seulement à la Métropole. On imagine mal la totalité de son groupe le suivant dans une rupture de la majorité avec comme seul reproche l'application de la proportionnelle dans l'exécutif ! Nombre de majorités communales seraient ébranlées et affaiblies par cet éclatement.
MINIMISER LE RÉAJUSTEMENT DE L'ÉXECUTIF ?
Il est plus probable que les porteurs du drapeau blanc vont chercher à minimiser le réajustement de l'exécutif métropolitain en noyant Lionel Coiffard (Verts/LFI), la victime consentante, sous une pluie de fleurs qu'il ne mérite aucunement compte tenu de la gestion calamiteuse des déchets. Mais les élus Piollistes du camp retranché l'admettront-ils ?
PAS UNE FOIS L'INTÉRÊT DU TERRITOIRE N'A GUIDÉ LEURS POSITIONS
La logique politique serait que les Rougez/Verts grenoblois constituent leur propre groupe, avec quelques inféodés extérieurs (Lionel Coiffard, Florent Cholat) et se séparent de la majorité. Cette clarification saine servirait le territoire, permettrait de dégager un axe majoritaire et de porter des projets sans guérilla interne permanente. Mais qui pourrait oser affirmer sérieusement aujourd'hui, au vu du fonctionnement de la Métropole et des postures politiciennes prises par ces élus depuis 3 ans, qu'une seule fois l'intérêt du territoire et de ses populations a guidé leurs prises de positions ?