COMMERCE : A. CONFESSON AVOUE L’INEFFICACITÉ MUNICIPALE

Alan Confesson, adjoint LFI (ici lisant scrupuleusement ses éléments de langage dans une réunion).

À l'occasion de la fermeture d'une nouvelle enseigne dans le centre-ville, l'adjoint au secteur 2 Alan Confesson (LFI) prend la parole et confirme toute l'inefficacité de la Municipalité pour le commerce.

"LE MANQUE D'ACCESSIBILITÉ DU CENTRE AUX AUTOMOBILISTES"

Alors que l'enseigne de vente de chaussures San Marina ferme ses portes dans le centre, Clémence Beyrie du Dauphiné Libéré réalise un reportage sur l'état du commerce dans le centre-ville, et notamment les boutiques "de moyenne gamme qui ne se portent pas très bien". Outre le détail d'un contexte que tout le monde connait (achats en ligne, reprise difficile post-COVID), elle donne la parole à une commerçante du centre, qui fustige le manque d'accessibilité aux automobilistes, engendrant "une baisse de la fréquentation car les gens qui ne veulent pas lâcher leur voiture ne la lâcheront pas". Mais aussi le manque de volontarisme des élus Grenoblois : "je ne les sens pas acteurs de cette dynamique d'attractivité du centre". C'est le moins qu'on puisse dire.

2 euros pour 1h de stationnement : un autre record pour Grenoble, ville la plus chère pour le stationnement (hors Paris).

ALAN CONFESSON SE CACHE DERRIÈRE "LABEL VILLE"

Il n'en fallait pas plus pour qu'Alan Confesson, l'adjoint de secteur, sorte de ses gonds (encarté LFI, c'est l'un des plus sectaires du système Piolle : il n'a jamais vécu que de la politique, que ce soit par ses mandats depuis 2014 ou par son statut de "docteur en sciences politiques". Sa vie personnelle n'y coupe pas non plus : il est en concubinage avec une élue régionale LFI). Il explique que l'argument de l'accessibilité du centre n'a pas lieu d'être... car le président de Label Ville a loué le développement du réseau cyclable lors d'une assemblée générale ! Un peu facile : Label Ville est une association de commerçants (loin de tous les représenter), qui vit sous (grosse) perfusion de subventions de la ville. On imagine donc mal son Président, quoi qu'il en pense au fond, critiquer trop ouvertement un mantra municipal en présence des élus qui votent ses subventions. Mais cela permet à A. Confesson d'éluder le sujet pourtant majeur de l'accessibilité du centre, où le manque de places et les tarifs de stationnement prohibitifs éloignent de nombreux clients potentiels.

VACANCE DES LOCAUX COMMERCIAUX : LE GRAND ENFUMAGE

Il vante ensuite à nouveau un taux de vacance des locaux commerciaux qui serait bas. Les Grenoblois qui peuvent constater rue par rue le nombre de rideaux fermés et de départs de commerces jugeront de la véracité de ces affirmations. La fuite se poursuit : Kookaï, André, San Marina, la galerie K Store vide à Alsace Lorraine, encore plus récemment H&M qui quittait la caserne de Bonne... Sans même évoquer les quartiers plus excentrés (à la Villeneuve, la dernière boulangerie a fermé il y a un an et demi). Et Alan Confesson se garde bien de rappeler le tour de passe-passe d'Eric Piolle face à la recrudescence du nombre de locaux vacants : Cours Berriat, autrefois poumon commercial de Grenoble, la situation était tellement intenable qu'il a tout bonnement décidé de municipaliser ces locaux, en reprenant les murs et en les louant à des prix qui n'ont rien à voir avec le marché...

LE NOMBRE DE COMMERCES EN CHUTE LIBRE

Les chiffres du Dauphiné pointent d'ailleurs une chute libre des commerces alimentaires, d'équipements à la personne et de services entre 2018 et 2022 (respectivement -18%, -20,7% et -5.5%). Les commerces de culture/loisirs et d'hygiène/santé stagnent. Et les cafés/hôtels/restaurants sont les seuls à connaitre une hausse. Il faut comprendre par là que le commerce grenoblois a tendance à s'uniformiser, ce qui n'est pas un bon signal pour la vitalité commerciale. Au global, nous sommes en chute libre, comme le démontre clairement le graphique ci-dessous sur le chiffre d'affaires des commerces (chiffres CCI). Grenoble décroche de la moyenne nationale, mais aussi de la moyenne de la grande région grenobloise... et ce depuis 2015/16. Soit depuis l'arrivée d'Eric Piolle au pouvoir. On fait difficilement plus clair.

MANQUE DE DIVERSITÉ : DEUX POIDS DEUX MESURES

À propos de ce manque de diversité et de cette uniformisation, Alan Confesson "déplore de ne pas pouvoir agir plus [...] la ville n'a pas la possibilité d'intervenir dans une transaction [...] tout ce qu'on peut faire, c'est sensibiliser". Une énormité de plus. Car la journaliste aurait pu relever que lorsqu'il s'est agit de l'implantation du KFC avenue Alsace Lorraine (sous les fenêtres d'Eric Piolle), les élus de la majorité ont fait des pieds et des mains pour empêcher le projet de voir le jour, avec un battage médiatique sans qu'on a pas vu pour d'autres commerces, et l'installation est aujourd'hui au point mort. 2 poids 2 mesures : la ville a bien les moyens d'agir lorsque ça les arrange. C'est le même principe qu'avec la bétonisation, qu'ils ne peuvent soi disant empêcher nulle part... sauf pour les projets qui énervent un peu trop les habitants d'un bureau de vote qui est favorable aux rouges/verts ! 

L'OMBRE DE NEYPRIC ET DE GRAND PLACE SE PROFILE

La situation ne va pas s'améliorer, puisque se profile l'ombre de Neyrpic à Saint-Martin d'Hères, et de l'extension de Grand Place. Deux projets de centre commerciaux d'un autre temps, qui capteront une clientèle qui aurait pu se rendre dans le centre... et qui ont été votés par la majorité métropolitaine d'Eric Piolle, qui malgré ses discours n'aura rien fait pour l'empêcher. Il avaient pourtant là une possibilité claire d'agir pour le commerce en refusant ces projets. Las. Les commerçants grenoblois pourront s'en rappeler.

Neyrpic : mort programmée des petits commerces du centre grenoblois...

"ON VIENT À GRENOBLE POUR SES PARCS, SON PATRIMOINE, SES ACTIVITÉS" (!)

Mais pas de quoi inquiéter Alan Confesson qui explique qu'on vient à Grenoble "pour ses parcs, son patrimoine, ses activités" ! Dans un monde parallèle peut-être... mais encore faudrait-il pour cela que l'espace public soit propre, sûr et entretenu, que le patrimoine ne tombe pas en ruines, et qu'il y ait encore des activités alors que les commerces s'uniformisent et que la ville met sous tutelle municipale le socioculturel !

NUISANCES RUE THIERS : L'UNION DE QUARTIER RECADRE CONFESSON

On retrouve cette même tentative de faire croire à l'irresponsabilité des élus pour le bar situé rue Thiers, dont la terrasse gêne les riverains. Alan Confesson, toujours lui, explique au Dauphiné que c'est inadmissible et qu'il est du côté des riverains... mais qu'ils ne peuvent rien faire car c'est un lieu privé. C'est pourtant bien la ville qui a délivré l'autorisation pour l'aménagement de la terrasse : les élus, si ils suivaient leurs dossiers, auraient pu facilement refuser. C'est également du ressort du pouvoir de police du Maire d'empêcher les rassemblements devant le bar sur la voie publique tard la nuit, comme le rappelle l'avocat Maitre Thierry Aldeguer sur Place Gre'Net. Enfin, Michel Voilin, Président de l'Union de quartier Championnet, rappelle que le Maire peut faire jouer son propre arrêté anti bruit adopté en 2019 pour faire cesser les nuisances : « ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi dans cette affaire on se repose sur l’association plutôt que sur le maire. En effet, l’arrêté répond à tout », assure Michel Voilin. Ce d’autant plus, relève-t-il « que la Ville a fait barrage à l’installation d’un KFC avenue Alsace-Lorraine. Il y a bien, là, deux poids, deux mesures ». Jeu, set et match : là encore, le système Piolle a les moyens d'agir vraiment, et pas seulement en envoyant Alan Confesson geindre dans la presse et faire croire à ses bonnes intentions.

COMBIEN DE TEMPS LES GRENOBLOIS CROIRONT-ILS ENCORE À L'IRRESPONSABILITÉ MUNICIPALE ?

Oui, le commerce de proximité doit se réinventer pour faire face aux nouveaux modes de consommation. Mais les collectivités, au premier rang desquelles les communes, ont un rôle majeur à jouer dans cette mutation. Les villes ont tous les leviers pour créer les conditions propices à la vitalité commerciale : accessibilité pour tous les modes de déplacements, cadre agréable (ce qui implique de lutter contre la saleté de l'espace public, les ordures, les tags...), rues sécurisantes... En refusant de reconnaitre leur responsabilité dans cette partition à jouer, les élus rouges/verts prennent les Grenoblois pour des imbéciles. Et pendant ce temps, le commerce poursuit sa chute. On retrouve la même méthode qu'avec le sujet de l'augmentation d'impôts et des finances de la ville, qui seraient dans cet état par la faute de tout le monde sauf d'eux mêmes (alors qu'ils sont aux commandes depuis 9 ans). Combien de temps cette comédie durera-t-elle encore ?

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