CARIGNON / PIOLLE : 1 – 0

Alain Carignon était vendredi dernier l'invité de l'émission "QG Politique" sur TéléGrenoble. L'occasion d'esquisser une autre voie pour Grenoble, alors que le système Piolle est à bout de souffle. En 50 minutes, le président du premier groupe d'opposition dresse un bilan très clair de la situation de la ville, met des solutions concrètes sur la table et trace le chemin d'une alternative solide. Avec toute la passion qu'on lui connait lorsqu'il s'agit de Grenoble. 

GRENOBLE EST AUJOURD'HUI DANS L'IMPASSE

Le premier sujet abordé a évidemment été celui du budget de la ville, voté il y a quelques semaines avec une augmentation historique des impôts, attaqué en justice par le groupe d'opposition qui verra ses recours examinés par le tribunal administratif le 3 mai prochain. Alain Carignon résume avec limpidité le naufrage où nous a conduit la gestion Piolle : après l'augmentation des impôts de 9% en 2009 par Michel Destot, après avoir mené la ville au bord de la mise sous tutelle en 2016, après le plan de démantèlement des services publics, après la hausse historique d'impôts de 25% en 2023 reniant une promesse de campagne pour encore une fois éviter la mise sous tutelle, après les recettes du siècle avec la vente des bijoux de famille (GEG, Grenoble Habitat, Compagnie de Chauffage...)... les problèmes structurels ne sont toujours pas résolus (dépenses de fonctionnement, dette) et les mêmes causes produiront les mêmes effets. "Nous serons à nouveau dans le mur dans trois ans si on n'engage pas les réformes de structure dont Grenoble a besoin". 

En 2 minutes, Alain Carignon résume très clairement la situation de Grenoble aujourd'hui.

L'OPPOSITION PORTE UN AUTRE MODÈLE D'ORGANISATION DE LA VILLE

Mais Alain Carignon ne se contente pas d'établir le constat : il met des solutions sur la table et rappelle que des alternatives existent. En proposant des mutualisation intelligentes avec la métropole, de s'attaquer au poids écrasant de la masse salariale qui a augmenté malgré les transferts de compétence et de personnel à cette même métropole, ou encore en utilisant les centaines de mètres carré de locaux vides qui appartiennent aux collectivités, les nombreux HLM vacants que les demandeurs de logements refusent pour aboutir à une autre organisation de la cité qui soit à la fois plus équilibrée pour les quartiers et plus économes pour les finances publiques (en évitant le nouveau siège à 80 millions d'euros de la Métropole, le coût exorbitant de l'achat du siège de l'ex crédit agricole...). Non sans rappeler au passage que la liste société civile, divers droite et centre qu'il menait aux élections municipales a déjà proposé ces solutions. À l'époque, elles n'ont rencontré que les moqueries et le scepticisme des journalistes et des commentateurs : aujourd'hui, elles sont plus que jamais d'actualité si nous souhaitons redresser la barre à Grenoble. 

L'ex siège de la CCI : autre exemple de locaux acquis à prix d'or... sans aucun projet pour en faire quoi que ce soit à moyen/long terme.

UNE DÉMYSTIFICATION EN RÈGLE DE LA DOXA AMBIANTE

Le Président du groupe d'opposition ne s'arrête pas seulement à ces considérations que certains trouveront sans doute "trop" concrètes. Il s'attache à démonter le discours dominant auquel souscrit Eric Piolle, cette doxa ambiante reprise la bouche en coeur par les "faiseurs d'opinion", qui fait peser une chape de plomb sur le débat démocratique et occulte trop souvent la réalité factuelle, tangible des choses. Sur la prétendue "campagne de lutte contre les discriminations" de la ville de Grenoble qui met en scène une femme voilée, Alain Carignon rappelle ainsi que le véritable objectif du Maire est de faire un clin d'oeil grossier à certaines communautés, car par idéologie et (surtout) par électoralisme, il s'attache à promouvoir une vision de la société morcelée, où chacun est assigné à une communauté religieuse, ethnique, sexuelle et où in fine les individus sont dressés les uns contre les autres. Sur un tout autre sujet, il n'hésite pas à reprendre le journaliste qui répète comme un mantra l'expression "gratuité des transports", pour rappeler qu'il s'agit en réalité d'un "transfert à l'impôt" : la gratuité n'existe pas, et cette sémantique vise à faire avaler le fait qu'on passerait d'un système où l'usager paye pour son utilisation à un système où tout le monde payerait pour les usages de quelques uns. Enfin, chiffres et rappels historiques à l'appui, il pointe la malhonnêteté du discours catastrophiste et apocalyptique des verts, qui jouent sciemment sur les peurs au détriment des faits scientifiques pour se constituer une rente électorale. 

2026 : ÊTRE CANDIDAT, MAIS POURQUOI FAIRE ? ET COMMENT ?

Précis, clair dans ses constats et ses propositions, ne cédant pas à la démagogie ambiante et s'appuyant sur les faits : le ton est donné et change de nombre de responsables politiques locaux qu'on entend habituellement. Le journaliste en vient naturellement à questionner Alain Carignon sur les prochaines élections municipales, non sans souligner au passage "qu'on voit mal à part vous qui pourrait incarner une campagne municipale". Ce à quoi le leader de l'opposition répond que "la question ne se pose pas aujourd'hui" et ajoute : "je conserve la passion de cette ville intacte, je sais qu'elle va dans le mur et je ne peux pas l'accepter, regarder les bras ballants sans rien faire. Je n'ai aucune carrière personnelle à ménager et je pense qu'il faudra du courage et de l'expérience pour que nous puissions à nouveau, avec tous les Grenoblois, répondre aux défis de l'avenir. Cette alternative, je la prépare avec tous ceux qui voudront s'y associer. [...] Gagner pour gagner ne m'intéresse pas. La question c'est : qu'est ce qu'on propose de faire et comment le faire ? Je ne suis pas dans l'état d'esprit de certains qui pensent qu'en ménageant la réalité, en la cachant aux Grenoblois, ils peuvent être élus sur une sorte de campagne milieu de fleuve. Je suis dans un état d'esprit de responsabilité et de vérité à l'égard des Grenoblois : la ville est en danger, on le voit avec les impôts et le budget, il faudra une restructuration et des manières de faire différentes".

LA DIFFÉRENCE FONDAMENTALE AVEC LES AUTRES OPPOSITIONS

Et c'est peut-être là la différence fondamentale avec les autres opposants à Eric Piolle, que ce soit ceux de la dernière heure ou d'autres plus anciens. On peut d'ailleurs classer ces derniers en deux catégories : ceux qui voudraient faire du "Piolle sans Piolle", c'est à dire ceux qui s'opposent (plutôt mollement) à l'homme et ses méthodes mais voudraient mettre en œuvre la même politique à peu de choses près. On retrouve là les opposants "de gauche", comme le groupe PS, tenu par l'alliance de la NUPES avec EELV/LFI au niveau national (Cécile Cénatiempo, Romain Gentil, Hassen Bouzeghoub). Et ceux qui veulent "le pouvoir pour le pouvoir", et qui se contentent donc de s'opposer lorsqu'ils peuvent s'opposer, mais sans jamais expliquer ce qu'ils feraient et surtout, comment. Exemple typique : Emilie Chalas (LREM), désormais bien seule, qui après une campagne municipale à courir après les thématiques d'Eric Piolle pour paraitre aussi "verte" que lui (résultat : 12%), après avoir pris une déculottée aux législatives face à Elisa Martin (LFI), se contente aujourd'hui de défendre le gouvernement quoi qu'il fasse et critique Eric Piolle... sans expliquer ce qu'elle ferait à la place, et comment elle agirait vu les finances contraintes de la ville. Elle a prouvé sa supercherie de manière éclatante en refusant de voter quasiment toutes les propositions de contre-budget du groupe d'opposition lors du conseil municipal, démontrant par là qu'elle n'est que posture et n'a aucune idée de quoi et comment faire. 

Le groupe d'opposition (2ème rang : Dominique Spini, Chérif Boutafa ; 1er rang : Nicolas Pinel, Nathalie Béranger, Alain Carignon, Brigitte Boer) s'était démarqué lors du vote du budget en étant le seul à proposer des solutions concrètes pour éviter la hausse d'impôts.

EN FINIR AVEC L'IMMOBILISME ET LES ARRANGEMENTS DE COIN DE TABLE

L'attitude d'Alain Carignon tranche radicalement avec ces comportements, en ce qu'il formule une critique complète et des propositions claires pour Grenoble. Il démontre ce faisant qu'il est le seul à avoir véritablement pris la mesure de ce dont la ville aura besoin après 12 ans d'Eric Piolle. L'alternance ne pourra en effet pas se faire à coups de petits arrangements sur des coins de table ou de réflexions politiques de salon, à réfléchir à comment faire un peu comme Piolle et un peu différemment. Il faudra une projet global et qui s'assume comme différent. Car le risque est aussi de sombrer dans les travers que connait la Métropole. Sur TéléGrenoble, Alain Carignon rappelle ainsi ce que l'absence de leadership et de cap clair ont coûté à notre territoire, en prenant l'exemple du RER et de la ligne à grande vitesse pour lesquels nous avons un train de retard. Il pointe également le problème de la ZFE : nous avons accouché d'une usine à gaz incompréhensible pour le citoyen, tant Christophe Ferrari a voulu ménager à la fois les élus piollistes jusqu'au-boutistes et les élus pro gouvernement du groupe d'Emilie Chalas / Laurent Thoviste (LREM) qui ont voté son dispositif. Alors que la solution la plus pertinente aurait été de voter un report de 3 ans pour laisser le temps à la Métropole de se préparer puisqu'elle ne l'est manifestement pas, comme l'a proposé le groupe d'opposition. 

ALORS QU'ERIC PIOLLE EST AU COEUR DE LA TEMPÊTE...

Après visionnage de l'émission de TéléGrenoble, le contraste est particulièrement saisissant. Entre d'un côté un Eric Piolle qui a mené Grenoble dans l'impasse budgétaire ; qui a renié la quasi totalité de ses engagements de campagne et se cache avec de plus en plus de peine derrière des discours qui masquent mal la réalité ; qui est cerné par les affaires, avec son adjoint convoqué devant le tribunal correctionnel pour la gestion d’Alpexpo et sa propre comparution en appel pour les marchés sans appel d’offres de la fête des Tuiles ; qui est abandonné par tous ses proches (son deuxième cerveau Enzo Lesourt, les élus Hosny Ben Redjeb, Chloé Le Bret et Lionel Picollet, et désormais Pascal Clouaire, Amel Zenati, Hakim Sabri, Anouche Agobian, Maxence Alloto, Laure Masson exclus de la majorité) à mesure que la brutalité de ses méthodes et son fonctionnement sectaire apparaissent au grand jour. “Eric Piolle a la majorité la plus faible qu’un Maire n’ait jamais eu à Grenoble, et il a été élu avec l’abstention la plus forte qu’un Maire n’ait jamais eu. Il est dans une situation de légalité incontestable, mais de légitimité politique très discutable” a rappelé simplement le président du groupe d’opposition.

... L'OPPOSITION PREND UN TEMPS D'AVANCE

Et de l’autre côté, Alain Carignon à la tête du premier groupe d’opposition qui s’est aussi mué en premier groupe de propositions. Qui alertait sur la pente dévastatrice qu’empruntait Eric Piolle bien avant que la critique de la municipalité sortante ne devienne “à la mode”. Qui dit ce qu’il veut faire et comment il veut le faire, formulant des solutions pour sortir de l’impasse et redonner de l’espoir aux Grenoblois. Qui n’a pas de carrière personnelle à protéger et n’a aucune autre ambition que le redressement de la ville. À la mi-mandat, le score est clair : Carignon - 1, Piolle - 0. Et nous ne sommes qu'au début de la seconde mi-temps.

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