L’ÉTUDE QUI CONFIRME L’INUTILITÉ DE LA « GRATUITÉ » DES TRANSPORTS

Le SMMAG a lancé une étude pour analyser les impacts des journées de gratuité organisées ponctuellement sur le réseau de transports en commun. Les résultats battent en brèche les discours des utopistes adeptes de la gratuité.

UNE RITOURNELLE ÉLECTORALE D'ERIC PIOLLE

Rappelons le d'emblée : la gratuité des transports grenoblois est une farce. Eric Piolle la remet régulièrement sur la table pour des raisons électorales alors qu'il l'avait promise en 2014, a eu les commandes du SMMAG avec Yann Mongaburu pendant 6 ans et ne l'a jamais mise en place. Il n'aura rien fait à part doubler la dette de l'institution et donc affaibli durablement ses marges de manœuvre. Pire : révélateur très clair de son hypocrisie, le PDU qu'il a impulsé et fait voter en 2019, censé organiser les transports pour la décennie... ne prévoit pas du tout la gratuité.

gratuite transports grenoble
Extrait du PDU de Piolle/Mongaburu : le document prévoit que la participation des usagers (donc l'achat de tickets et abonnements) couvrirait 31% des coûts d'exploitation du réseau en 2030.

C. FERRARI : "LA GRATUITÉ POUR TOUS EST IMPOSSIBLE"

"La gratuité pour tous est impossible sur notre territoire [...] Éric Piolle est favorable à la gratuité ? C'est très bien, mais c'est impossible" réaffirmait d'ailleurs récemment le Président de la Métropole Christophe Ferrari dans une interview au site actu.fr. Confirmant les propos de début de mandat de son Vice-Président et Président du SMMAG, Sylvain Laval : "En a-t-on les moyens ? En l’état, non. Ce n’est pas possible et ce ne serait pas raisonnable".

IMAGE ET FRÉQUENTATION EN CHUTE LIBRE

L'enquête mobilité 2020 révélait qu'en 10 ans, l'image négative des transports dans la métropole est passée de 41% à 48%, soit près d'1 habitant sur 2 qui en a une mauvaise image. L'insécurité dans ces transports (qui représente un coût faramineux de 8 millions d'euros pour la collectivité) n'y est sans doute pas étrangère. Et logiquement, la fréquentation s'en ressent : la part modale des transports collectifs stagne à 16% depuis 10 ans, et le nombre de déplacements s'est même réduit. 

L'insécurité dans les transports n'arrange évidemment rien. Plutôt que de traiter le problème, Yann Mongaburu avait supprimé la parution des statistiques de la délinquance dans les transports !

UNE ÉTUDE AUPRÈS DE 1000 USAGERS

Voilà pour les éléments de contexte, qui nous amènent donc à cette étude réalisée auprès de 1000 usagers lors des journées de gratuité des transports en commun organisées par le SMMAG en décembre dernier. Et dont les résultats sont publiés par Le Dauphiné (27/03/23). Les répondants sont de tout âge, et habitent pour 96% d'entre eux sur le territoire métropolitain.

3/4 D'USAGERS QUI PRENNENT DÉJÀ LES TRANSPORTS EN COMMUN

Parmi les répondants, 3/4 sont déjà des habitués des transports en commun (près d'1 sur 2 les prend tous les jours, et 1/4 une à trois fois par semaine). Le déplacement était donc "exceptionnel" pour seulement 25% d'entre eux (et seulement 2% d'entre eux ne les prennent jamais !), probablement en raison de noël vue la période (34% des personnes interrogées ont déclaré prendre les transports ces jours-là pour aller faire des achats). 

À PEINE 1 USAGER DE LA VOITURE SUR 10 MOTIVÉ PAR LA GRATUITÉ

La gratuité a motivé seulement 21% des usagers à utiliser les transports en commun. Un chiffre qu'il convient encore d'affiner : 69% des usagers déclarent qu'ils auraient de toute façon pris le bus ou tram ce jour-là, 15% auraient circulé avec des moyens bas carbone (à pied, à vélo ou en train) et un peu moins de 3% auraient renoncé à se déplacer. 13.5% seulement se seraient déplacés en voiture : donc en réalité, la gratuité n'aurait permis d'améliorer le bilan carbone que d'à peine 1 usager sur 10. 

"LA PART DES NON-ABONNÉS EST SENSIBLEMENT LA MÊME"

Le SMMAG note que, par rapport à un samedi habituel, sans la gratuité, "la part des non-abonnés est sensiblement la même". Il relève par ailleurs un report modal "limité", confirmant un problème que les défenseurs de la gratuité se gardent bien d'évoquer. 

Les parts modales de la Métropole.

LE REPORT MODAL NE TOUCHE PAS LA VOITURE

Le problème étant que les moyens de transports bas carbone ne parviennent pas à capter les automobilistes. Les politiques de mobilité menées depuis des années ont échoué en ce sens et n'ont donc eu qu'un très faible impact pour le climat. Nous avons évoqué plus haut le fait que la fréquentation des transports en commun a baissé en 10 ans. La plupart des usagers qui les ont abandonné se sont en effet tournés vers le vélo. Mais ni le vélo ni les transports en commun n'arrivent à attirer les utilisateurs de voitures. Le bilan pour la planète est donc nul, et nous tournons en rond.

100 MILLIONS D'INVESTISSEMENT PUIS 60 MILLIONS PAR AN POUR PRESQUE RIEN

À la lumière de ces éléments, la "gratuité" est donc un leurre dont le coût (près de 100 millions d'investissement et plus de 60 millions de fonctionnement par an selon une étude de 2019) serait insensé eu égard au report modal qu'elle permettrait (un usager sur 10 de voiture si tout va bien : c'est extrêmement faible). Et nous mettons de gros guillemets à "gratuité", car il n'y a rien de gratuit à faire payer l'intégralité des habitants du territoire (via l'impôt ou l'emprunt, sur un territoire à la pression fiscale et de la dette déjà records !) pour une poignée d'usagers. 

À QUAND LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU ?

La solution réside non pas dans la gratuité, mais dans un développement raisonné et ambitieux du réseau de transports. Les automobilistes ne sont en effet pas tellement freinés par le coût, mais plutôt par les trous dans le maillage du territoire, qui ne permet pas de se rendre partout, sans contrainte, comme en voiture. Nous avons malheureusement pris du retard en la matière (et la baisse de fréquentation des transports le doit notamment à ça) sous la gouvernance Piolle/Mongaburu, qui a réussi l'exploit exceptionnel de ne pas parvenir à réaliser un km de tram supplémentaire en 6 ans, mais de tout de même doubler la dette du SMMAG et ainsi de paralyser ses possibilités d'investissement. La gratuité est aujourd'hui pour les rouges/verts le faux-nez bien démago, électoraliste, mais surtout irréalisable (eux mêmes l'ont pris en compte avec leur PDU), qui vise à masquer le fait qu'ils ont fait reculer notre territoire en matière de transports en commun. Nous ne le répéterons jamais assez.

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