MUNICIPALES : PIOLLE AURA SEMÉ LA DIVISION DES GAUCHES

Le soubresaut du PCF qui a tenu une conférence de presse sur la préparation des municipales en pleine trêve des confiseurs témoigne de l'inquiétude qui gagne la gauche extrême qui gouverne la ville depuis 10 ans. « Nous, on dit que Grenoble n’est pas un acquis pour la gauche, et que les choses peuvent basculer si on ne se mobilise pas » a lancé Jérémie Giono au nom du parti, entouré d'Isabelle Peters, Première Adjointe de Piolle et d'un nouvel apparatchik, Emeric Vibert (DL du 27/12/23).

Pour les communistes, « les appétits de la droite se font jour » (Place Gre'Net). En creux, le parti souligne surtout les dangers que font courir l'émiettement de la gauche engagé au sein de la majorité sortante et l'affrontement avec l'autre gauche qui détient la Métropole avec Christophe Ferrari.

LE PCF TENTE UN RAPPORT DU FAIBLE AU FORT

Aux côtés des Verts et de LFI, le PCF n'est pas celui qui est le mieux placé du fait de sa faiblesse électorale à Grenoble. Isabelle Peters a succédé comme Première Adjointe à Elisa Martin élue Députée, non du fait du poids du parti, mais parce qu'elle était le plus petit dénominateur commun entre LFI et les Verts qui se disputaient le poste. La démission "pour raisons personnelles" de Nicolas Beron-Perez, élu Grenoblois, de sa fonction de Vice-Président au logement de la Métropole a encore affaibli le PCF de la ville. Il ne pèse que dans un rapport du faible au fort. Le choix de s'allier avec LFI ou avec les Verts si les deux se divisent, permet à l'un ou l'autre de revendiquer la mythique "Union de la Gauche". C'est sa seule valeur ajoutée, dont l'apport en suffrages reste à démontrer. Seul il est mort.

L'OPÉRATION SURVIE DANS UN CHAMP DE RUINES

Il ne demeure plus qu'un "communisme municipal" dans la Métropole, encore solide à St-Martin d'Hères grâce à David Queiros, menacé à Echirolles par les affaires et les divisions. Une peau de chagrin.

Mais les élus communistes lancent l'opération survie parce que la gauche grenobloise est un champ de ruines. Le "management" de Piolle aura été une catastrophe. Ses oukases, sa violence, sa distance, son organisation de secte ont semé des conflits avec des élus qui l'ont quitté (Guy Tuscher, Bernadette Finot, Hosni Ben Redjeb, Sadok Bouzaienne, Chloé le Bret). Il s'est "débarrassé", selon ses termes, de Gaël Roustan, son premier Directeur de Cabinet, est maintenant en procès avec son "deuxième cerveau", Enzo Lesourt qui l'a secondé dans toute sa folle aventure présidentielle (!).

LA SECTE DES ROUGE/VERTS EST TRÈS AFFAIBLIE ET DIVISÉE

Il est évident que le noyau dur des Rouge/Verts est très affaibli par ce morcellement. Même la secte Avrillier (Verts/ADES) est divisée entre le parrain de la majorité très critique sur la majorité dans laquelle l'ADES compte pourtant 15 élus (!) et Vincent Comparat, l'homme qui murmure à l'oreille de Piolle. Le clan a exfiltré de la majorité les membres de la famille qui avaient pris tous les postes : Claire Kirkyacharian, Première Vice-Présidente de la Métropole, mère des enfants de Raymond Avrillier, Maryvonne Boileau, compagne de Vincent Comparat, Présidente de Grenoble-Habitat, et Laurence Comparat, la propre fille de Vincent, Adjointe au Maire.

LA PLUPART DES ÉLUS SONT DÉMONÉTISÉS

Ne demeurent que des vétérans de l'ADES, élus parfois depuis 1995 (!), tels Vincent Fristot, Christine Garnier, Olivier Bertrand qui ne peuvent plus apparaitre en 2026 car désormais découverts et usés jusqu'à la corde. Comme les Pierre Mériaux, Claus Habfsat, Yann Mongaburu, maintenant cramés.

Le fait d'avoir contraint les Gilles Namur, Lucille Lheureux, l'apparatchik Margot Belair à répéter sans nuance les éléments de langage du cabinet, avec des couacs retentissants par rapport à la réalité a perdu ces élus désormais sans crédibilité.

LA CHARGE DE P. CLOUAIRE ACHÈVE LUCILLE LHEUREUX

Ainsi la dernière charge menée par Pascal Clouaire, Vice-Président de la Métropole, contre les propos ridicules de Lucille Lheureux, l'adjointe (Verts) de Piolle finit d'achever cette dernière qui termine comme Corinne Bernard, en lambeaux. Avec sa suffisance municipale bien connue, la donneuse de leçons se croyant toujours dans la période où la municipalité pouvait dire n'importe quoi sans être contrôlée, elle s'en était pris au département, à la région, à la métropole en matière culturelle. Tout était faux dans ses affirmations et le journaliste Clément Berthet avait relevé quelques mensonges grossiers.

IL APPUIE OU ÇA FAIT TRÈS MAL

Chargé de la culture à la Métropole après avoir été un fidèle adjoint au Maire de Piolle dans le premier mandat, Pascal Clouaire appuie où ça fait très mal : « Nous avons augmenté le budget dédié à la culture de 30 % en cinq ans avec des résultats exceptionnels pour nos équipements comme la MC2 qui est passée de 68000 spectateurs en 2022 à 83 000 en 2023… Ce n’est pas le cas du Théâtre municipal de Grenoble…». Ce dernier a vu sa fréquentation diminuée par cinq depuis que les élus ont repris la programmation, interdit le théâtre privé et contraint les artistes à épouser leurs dogmes pour se produire. Si bien que Lucille Lheureux, qui défendait ce bilan depuis 3 ans avec une mauvaise foi en béton, annonce qu'elle plaidera le contraire avec un nouveau plan pour le théâtre en février prochain.

Elle est aussi empêtrée dans l'affaire de la fermeture de la bibliothèque du centre ville qu'elle avait soigneusement cachée.

L'EX ADJOINT AU MAIRE SE POSITIONNE POUR CONDUIRE UNE LISTE

La sortie de Pascal Clouaire démontre que les élus communistes parlent dans le vide. L'ex adjoint au Maire se positionne pour conduire une liste de la gauche alternative. Il n'est pas le seul. Hakima Necib, une ex élue PS aux nombreux relais anime un collectif de Grenoblois. Le PS maintenu s'interroge et se divise entre ceux - tels Hassen Bouzeghoub - qui veulent s'associer au successeur désigné par Piolle, ceux qui voudraient une liste autonome et ceux qui seraient partants pour une alliance avec la gauche alternative sans que le PS ne la conduise. Tous les élus exclus par Piolle se situent dans cette mouvance : Maxence Alloto, Barbara Schuman, Anouche Agobian, Laure Masson, Amel Zenati ; ainsi qu'Hakim Sabri, ex adjoint aux Finances (Verts/Ades) qui reprend sa liberté à l'égard de la secte. Ça fait du monde.

LES CANDIDATURES PERSICO ET BODINIER PASSENT MAL

Du côté de la gauche extrême le débat est aussi ouvert. C'est peut dire que les candidats annoncés par Piolle pour lui succéder ne soulèvent pas l'enthousiasme : les noms de Simon Persico et d'Emmanuel Bodinier accentueraient l'éloignement de la municipalité des préoccupations des classes populaires. Les alertes lancées à ce sujet par Alan Confesson, adjoint au Maire (LFI), démontrent que les Insoumis ne vont pas se laisser faire. De plus, l'idée de porter le boulet Piolle dans la liste, lequel voudrait briguer la présidence de la Métropole, ne réjouit personne.

LFI POURRAIT PARTIR SOUS SA BANNIÈRE AVEC DES ALLIÉS

LFI pourrait laisser les Verts le porter seuls et s'appuyer sur le socle Mélenchon, avec leur Députée Elisa Martin, pour conduire une liste. Bruno de Lescure et ses amis, "Vivre à Grenoble", qui a été opportunément relancée, constituent une force militante et programmatique dans cette mouvance.

PIOLLE : LA BOMBE A FRAGMENTATION

Piolle aura été une bombe à fragmentation dont les effets vont se poursuivre. Il est devenu le symbole de cette division des gauches. Mais à lire les candidatures des uns et des autres, personne ne répond à la question "pourquoi faire ?". Le mur des finances dans une ville asphyxiée est soigneusement évité. Pourtant, pour défendre des politiques, il faudra bien s'en donner les moyens. Or en 2026, selon la trajectoire financière de la ville - et de la Métropole - elle sera à nouveau au bord du gouffre.

SEUL LE GROUPE D'ALAIN CARIGNON PROPOSE DES RÉFORMES DE STRUCTURES

Seul le groupe d'opposition d'Alain Carignon va dans le dur en proposant des réformes de structures et des mutualisations fortes ville/métro pour sortir de la crise et dégager des moyens d'action. Plus on avance, plus les Grenoblois sont conscients de cette réalité qui dicte toutes les autres.

LA TRAHISON DES IMPÔTS NE PASSERA PAS

Les hoquets qu'expriment publiquement les élus grenoblois du PCF démontrent que l'inquiétude est bien réelle. Comment pourrait il en être autrement après le mensonge et les +30 % d'impôts ? Eve Moulinier dans son compte rendu (DL du 27/12/23) choisit de mettre en valeur la saillie du PCF sur Olivier Véran et Alain Carignon. Qui peut croire à une réelle inquiétude concernant la candidature de l'actuel Ministre de Macron ?  Quand à la "trumpérisation" de Carignon - outre que Trump est en passe d'être réélu - elle est évidemment ridicule compte tenu de ses actes de Maire, de Président du département et de Ministre. 

CE QUI ÉTAIT ANNONCÉ PAR L'OPPOSITION EN 2020 ÉTAIT LA VÉRITÉ

Il est l'un des rares en capacité de rassembler au-delà de son camp du fait de son expérience, de son  investissement sans faille et de son analyse de fond des problématiques de la ville. Chacun comprend bien désormais qu'il faut du courage plus que de l'habileté tactique. Le travail du groupe d'opposition depuis 3 ans - qui, en tête de l'opposition, avait obtenu 25 % des voix en 2020 - n'a fait que renforcer son assise électorale dans la ville. Les Grenoblois découvrent que ce qui était annoncé en 2020 sur la situation de Grenoble, lors de la présentation de la liste de la société civile, correspond à la vérité.

L'UNION POUR RENOUER AVEC UNE PROMESSE D'AVENIR

Ils attendent désormais des solutions auxquelles s'associer afin que Grenoble retrouve ses chances et les Grenoblois une ville douce à vivre. Face à une division programmée de la majorité sortante, l'heure est à l'union de tous ceux qui veulent renouer avec cette promesse d'avenir.

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