LE BILAN OFFICIEL CONFIRME L’ÉCHEC DE GRENOBLE « CAPITALE VERTE »

Lors du dernier conseil municipal, un bilan officiel a été présenté pour l'année de Grenoble "capitale verte". Et il ne parvient pas à masquer l'échec de l'opération.

200 PAGES DE RAPPORT

Le rapport fait près de 200 pages. Un nombre assez ahurissant eu égard au faible impact qu'aura eu le label pour Grenoble. Les auteurs du document ont donc toutes les peines du monde à le remplir, commençant par pas moins de 18 pages consacrées à l'historique de l'opération. 

L'EXEMPLE DE LISBONNE

Une autre ville capitale verte, Lisbonne, avait profité de cette opportunité pour mettre en place un réseau de capteurs et de stations de mesure de la qualité de l'air, du bruit et du climat. À Grenoble, le choix inverse est assumé. Plutôt que d'utiliser les financements pour faire progresser la ville dans la lutte contre la pollution et pour la préservation de l'environnement, les élus ont clairement décidé de ne laisser aucune trace durable de cette année.

UNE OPPORTUNITÉ MANQUÉE

Dès le début et tout au long de l'année 2022, le groupe d'opposition d'Alain Carignon, et notamment Nicolas Pinel, ont alerté sur le risque de manquer une occasion historique. Ca n'a pas loupé : sans objectifs fixés au préalable, nous n'avons progressé en rien et nous sommes passé à côté. Même une initiative sympathique qu'il aurait été simple de reconduire, les cabanes en bois pour emmener des jeunes en bivouac à la Bastille, a disparu et ne sera pas reconduite. 

LE CHOIX DE LA "LABELISATION"

Plutôt que des projets durables, le choix a été fait de labelliser "capitale verte" une multitude de petits évènements : environ 650. On retrouve ainsi parmi eux un atelier de couture de protections périodiques, des conférences en ligne, une visite de quartier, une pièce de théâtre... De nombreux évènements qui ont lieu habituellement étaient en fait labellisés pour gonfler les chiffres donc tout le monde pouvait obtenir la certification (sans que cela n'apporte forcément d'aide financière aux organisateurs d'ailleurs). 

Un évènement labellisé. La planète est sauvée.

DES MILLIONS D'EUROS POUR LA COMM'

La majeure partie du budget a été consacré à la communication et aux cérémonies (plus de 5 millions d'euros !).  La cérémonie de clôture au MIN avait coûté 500 000 euros pour environ 400 personnes présentes... Une gabegie impardonnable dans une ville étouffée par la dette et l'impôt. Et ça n'a même pas fonctionné : les retombées médiatiques ont été principalement locales, les médias nationaux se désintéressant complètement de l'évènement ; et les statistiques sur les réseaux sociaux sont ridicules. 

Eric Recoura, compagnon de l'adjointe Lucille Lheureux, était à la manœuvre pour la capitale verte. Chacun peut juger de la réussite de son travail.

... MAIS L'ABSENCE D'ENGOUEMENT

Mais le plus terrible est sans doute l'absence complète d'engouement des habitants pour ce label. Le rapport l'admet : l’année capitale verte est passée à côté de beaucoup d’habitants, elle est restée parfois un écho lointain dans lequel ils ne se sont pas sentis impliqués”. Déjà fin 2022, le Dauphiné interrogeait plus de 1000 Grenoblois à propos de l'année capitale verte : 89.6% parlaient de "déception" contre seulement 10.4% parlant de "succès". L'absence d'habitants se sentant impliqués était telle que pour la cérémonie d'ouverture, la municipalité avait proposé de payer les employés municipaux en heures supplémentaires pour y assister ! Pour charger encore la barque, signalons que seulement 5 communes et 30 entreprises ont participé à l'une ou l'autre des actions... C'est clair et sans appel : l'opération est passée à côté des Grenoblois, dans l'indifférence générale.

Un échantillon des "temps forts" (!) du programme. On peut comprendre l'absence totale d'engouement.

... ET RIEN QUI CHANGE L'IMAGE DE GRENOBLE

Le rapport parle également de l'enjeu de changer l'image de Grenoble (devenue le "Chicago français" sous Piolle, pour les raisons qu'on connait). Disons le d'emblée : ça n'a pas fonctionné. Mais pas à cause de la médiocrité de ceux qui ont conduit l'opération et ont échoué malgré les 5 millions d'euros de comm : ce serait la faute du discours à la Villeneuve de Nicolas Sarkozy en 2010 suite aux émeutes, qui aurait entaché notre image... Formidable renversement : comme si notre image ne souffrait pas plutôt de la délinquance elle-même, par exemple le lynchage affreux de Kevin et Sofiane qui a été très médiatique ou les fusillades à l'armes lourde régulières ! Ou comme si les prises de positions volontairement polémiques de Piolle n'y étaient pour rien : soutien au burkini et à d'autres revendications tenant de l'islam radical, proposition de supprimer les jours fériés chrétiens... Le rapport fait d'ailleurs ressortir que la presse nationale à propos de Grenoble parle bien plus souvent de burkini et d'islam que de "transition écologique".. mais il n'ose pas donner le nombre de fois où les grands médias parlent de l'insécurité !

Comme si un label inconnu allait changer le poids de l'insécurité dans l'image de la ville...

UNE OPÉRATION POUR SERVIR LES AMBITIONS DE PIOLLE

Au final, on se retrouve avec une année inutile et dépensière pour Grenoble dont tous les discours, débats, actions de communication n'avaient que vocation à servir les ambitions d'Eric Piolle, lancé dans sa candidature à la présidentielle lorsqu'il a lancé l'opération. Tout comme sa candidature à la primaire des verts, le plan a fait pschitt : aucune dynamique n'a été créée. Là aussi le Maire aura échoué, en surestimant la valeur d'un label très peu connu et qui n'a parlé qu'aux bobos-gogos amateurs de discours plutôt que de solutions. 

LE VRAI BILAN DE L'ANNÉE : GRENOBLE PREMIÈRE POUR LES ILOTS DE CHALEUR !

Car sur le plan des solutions, Grenoble n'aura pas progressé. C'est même le contraire. L'année capitale verte aura été celle où notre ville est officiellement devenue la première (hors Paris) pour les îlots de chaleur dus à l'urbanisation, selon l'INSEE. Un problème qu'Eric Piolle ne cesse d'aggraver en bétonisant les espaces verts pourtant sources de fraicheur et puits d'absorption carbone. On pourrait aller plus loin et remuer le couteau dans la plaie, en rappelant que la ville demeure aussi sale qu'auparavant, et aucun progrès n'a été réalisé en ce qui concerne la lutte contre les dépôts de déchets. Que la gestion du tri n'a pas non plus connu d'améliorations significatives, et la Métropole continue d'être classée parmi les pires en France à cet égard.  Ou encore que malgré la promotion tous azimut du vélo, moins d'une personne sur dix l'utilise dans la métropole (parallèlement, la part des transports en commun dans le mode de déplacement des habitants stagne depuis des années).

ALAIN CARIGNON DÉMONTE L'OPÉRATION

En conseil municipal, le président du groupe d'opposition Alain Carignon a mené la charge contre le bilan capitale verte, pointant une opération vue uniquement comme une opportunité politique pour Eric Piolle qui n'a eu aucun effet pour les Grenoblois. "Sur le long terme, puisque vous évoquez l’année où les enfants nés en 2022 seront adultes, je me demande ce qui demeurera de 2022. L’année capitale verte où Grenoble est devenue la première des grandes villes pour les îlots de chaleur. Je ne suis pas du tout certain que les générations futures seront reconnaissantes car elles ne vous jugeront pas sur le poids des mots et la longueur de votre rapport, mais sur vos résultats".

L'intervention d'Alain Carignon en conseil qui pointe méticuleusement les échecs de Capitale verte et l'opportunité manquée pour la ville.

LA MAJORITÉ MUNICIPALE INCAPABLE D'ADMETTRE L'ÉCHEC

Il n'y a que le noyau dur de la majorité d'Eric Piolle pour ne pas voir le problème et pour refuser de s'interroger sur leurs choix. Maud Tavel, l'adjointe ayant mené cette opération, osant même parler de "bilan encourageant" et de "réussite participative" malgré un rapport qui démontre bien que non. Rien d'étonnant de la part du système Piolle, qui n'a jamais accepté de reconnaitre un échec même sur les sujets les plus insignifiants. Mais les faits sont là : le gadget capitale verte, qui aurait pourtant pu être transformé en entreprise utile, ne fera pas date et sera rapidement oublié. Malgré les millions d'euros d'argent public engloutis.

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