AVANT L’ÉTÉ, UN CONSEIL MUNICIPAL SOUS PRESSION POUR PIOLLE

Le dernier conseil municipal avant l'été s'ouvre aujourd'hui à 15h. Alors qu'Eric Piolle est sous pression, ce conseil ne s'attaque à aucun des problèmes auxquels Grenoble est confrontée.

UN CONSEIL POUR RIEN ?

Car malgré l'inscription de 116 délibérations à l'ordre du jour et des débats qui promettent de se finir au milieu de la nuit, ce n'est (une nouvelle fois) pas ce conseil qui s'attaquera aux problèmes de Grenoble et des grenoblois.

FINANCES : LA FUITE EN AVANT SE POURSUIT 

Une partie du conseil est consacrée aux finances, avec l'approbation des comptes de gestion et comptes administratif 2022, et une première décision modificative pour le budget 2023. Les maux de la ville s'aggravent : l'épargne recule et la dette se creuse. Dans la grande ville recordman de l'impôt, la majorité municipale se permettra d'ailleurs même le luxe de créer de l'ordre de 60 postes supplémentaires, confirmant qu'elle ne tire aucune leçon et n'a aucune intention d'engager les réformes structurelles nécessaires.

GRENOBLE-HABITAT : PIOLLE PERSISTE ET SIGNE

Quelques délibérations auront trait à Grenoble Habitat, et à la poursuite du processus de vente de ce bijou de famille, véritable trésor pour la ville, à ADESTIA. Les recours en référé contre cette vente avaient été rejetés mais il reste à trancher ce dossier sur le fond (la décision peut prendre quelques mois). Dans l'attente de la décision du tribunal, Eric Piolle prend donc le risque que tout ce processus dans lequel il s'engage soit invalidé. 

DES RAPPORTS, DES "DÉLIBÉRATIONS CADRES"

On retrouve également, c'est une spécialité, la myriade de "délibérations cadres" avec ce verbiage toujours aussi aussi pompeux qui n'engage que ceux qui veulent bien y croire. Deux délibérations seront ainsi consacrées à la politique internationale de la ville avec évidemment rien de concret... voire des principes affichés en décalage complet avec la réalité (comment peut-on parler "d'inconditionnalité de l'accueil" quand les campements insalubres de primo arrivants s'accumulent à Grenoble ?). Toute aussi grandiloquente et finalement vide de mesures réelles, les élus auront à s'exprimer par exemple sur la "stratégie de la ville de Grenoble pour le développement de l’agriculture urbaine pour la période 2023-2026". Voilà qui promet.

Campement actuellement installé au clos d'or : "l'inconditionnalité de l'accueil"...

PENDANT CE TEMPS : L'ÉTÉ VA ÊTRE BOUILLANT

Car pendant que la majorité se fait plaisir et fixe encore des "cadres" et des "stratégies" (après tout ils ne sont au pouvoir que depuis 10 ans !), on ne répond pas aux grands enjeux de la ville. Nous sommes à la veille d'un été où les températures crèveront encore les plafonds. Ce ne sont pas les 200 pages du rapport sur "Grenoble capitale verte", sur lequel les élus auront à s'exprimer aussi, qui apporteront des solutions. Rappelons que cette année capitale verte n'a été qu'un prétexte à communication (et ça n'a même pas fonctionné), et que ce label n'a permis aucune avancée. Sous Piolle, Grenoble est devenue première ville de France (hors Paris) pour les ilots de chaleur urbains. Voilà le bilan. 

PENDANT CE TEMPS : LE DERNIER COMMERCE DE L'ARLEQUIN FERME

Quel décalage aussi que le concert d'autosatisfecit auquel va se livrer la majorité alors que le gérant du tabac de la Villeneuve, Mourad Bouteldja, annonce avec fracas dans Le Dauphiné du jour qu'il compter fermer d'ici la fin de l'été. Pour rappel, c'était le dernier commerce de ce quartier sinistré. Et le gérant n'y va pas par quatre chemins : il met directement en cause la majorité municipale. "Ils ont tué le commerce à la Villeneuve" assène-t-il au Dauphiné. Un énième échec de la politique de la ville que mènent sans réfléchir nos élus. 

Après la fermeture de la boulangerie il y a deux ans, le déclin du quartier se poursuit.

L'ÉPÉE DE DAMOCLÈS DE LA JUSTICE

La situation d'Eric Piolle n'est pas meilleure, alors que le délibéré de son procès en appel pour la fête des tuiles sera rendu le 6 septembre prochain et que les réquisitions très à charge de l'avocate générale laissent entrevoir une issue différente de la première instance. Les récentes révélations de l'ex élu de la majorité Guy Tuscher, qui torpillent la ligne de défense de Piolle, achèvent d'ailleurs de confirmer le bienfondé de la thèse portée par l'avocat du groupe d'opposition Me Thierry Aldeguer tout au long du procès. 

PIOLLE PLUS ISOLÉ QUE JAMAIS

Comme si ses affaires judiciaires ne suffisaient pas, Eric Piolle se raidit dans son positionnement politique (participation à des manifs interdites, propositions pour créer la polémique...) et ne peut s'empêcher de s'attaquer à nouveau au Président de la Métropole Christophe Ferrari sur TéléGrenoble. Il n'a pas pu s'empêcher de bricoler une histoire d'indemnité du Président qui aurait augmenté "à l'insu de son plein gré" et lui demande donc de la rembourser. Ce à quoi Ferrari a répondu vertement en le renvoyant à ses actions à Singapour, ou au fait qu'il était absent la moitié du temps de Grenoble pour faire campagne pour les primaires des verts. Le Président va jusqu'à dénoncer "une trumpisation" d'Eric Piolle. Ambiance. 

NOUVEL ÉPISODE DE GUERRE DES GANGS LE 7 JUILLET

Les tensions pourraient atteindre de nouveaux sommets le 7 juillet prochain, date du dernier conseil métropolitain avant l'été. Christophe Ferrari devrait à cette occasion confirmer le retrait d'une délégation de Vice-Président au groupe d'élus piollistes. Une décision qui n'arrangera évidemment rien aux relations internes de la majorité. Et pendant que tout ce beau monde s'écharpe, rongé par des divergences politiciennes et des querelles d'égo, qu'Eric Piolle particulièrement est en chute libre, la ville et la métropole poursuivent leur déclin. 

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