CAMPEMENTS : ÇA NE S’ARRANGE PAS À GRENOBLE

Tous les étés, c'est le même constat : en pleine canicule, des campements sont toujours installés sur l'espace public. Et à chaque fois, les élus Rouge/Verts nous ressortent au mot près les mêmes éléments de langage qui masquent de moins en moins l'irresponsabilité dont ils font preuve. 

ALLIANCE, CLOS D'OR ...

L'été dernier, c'était le campement du Clos d'Or qui faisait l'actualité au coeur de juillet/août. Les premières tentes s'étaient installées en mars 2023 et s'étaient ensuite multipliées jusqu'à son démantèlement en octobre. L'été précédent en 2022, c'est dans le parc de l'Alliance que des abris de fortunes avaient été installés. Une situation qui n'était pas nouvelle puisque cet espace de verdure jouxtant la bibliothèque a souvent été un terrain privilégié pour les installations de primo arrivants : les bureaux de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration sont situés juste à côté, Rue des Alliés..). 

... EN CE MOMENT, LE PASSAGE SOUS LA GARE

Depuis quelques mois, c'est le passage sous la gare, lui aussi théâtre récurrent d'installations de campements, qui est à nouveau concerné. Clémence Beyrie du Dauphiné Libéré (30/07/24) s'est penchée sur le sujet et est allée à la rencontre des personnes qui vivent dans la vingtaine de tentes qui ont élu "domicile" à cet endroit, dans des conditions d'insalubrité insupportables comme à chaque fois qu'on assiste à ce scénario. Un scénario particulièrement répétitif puisqu'à chaque démantèlement, le problème se déplace simplement ailleurs dans Grenoble. 

... et en cet été 2024, le campement sous le passage vers la gare.

15 BIDONVILLES À GRENOBLE SOUS LE JOUG DES MAFIAS

Résultat : en 2021, celui qui était alors Vice-Président au Logement, le communiste Nicolas Béron-Perez, présentait un rapport métropolitain selon lequel Grenoble comptait 15 bidonvilles. Chiffre qui n'a guère dû évoluer puisque lorsqu'un camp se résorbe, un autre s'installe ailleurs après quelques temps. Le rapport détaillait l'omniprésence du système de passeurs qui exploitent la misère. Certains de ces campements faisant les affaires de filières mafieuses sont d'ailleurs installés sur des terrains municipaux ! On l'a vu en 2021 avec l'incendie particulièrement spectaculaire Rue des Alliés : une famille n'avait pas payé son "loyer" au chef, celui-ci avait donc incendié leur abri de fortune. Résultat : des millions de préjudice pour la ville (le contribuable*) car l'incendie avait ravagé l'entreprise Richardson voisine. 

LE RENVOI DE BALLE HABITUEL

À propos du campement sous la gare (composé de beaucoup de familles originaires de Macédoine, comme on pouvait le voir au Clos d'Or ou à l'Alliance), la journaliste Clémence Beyrie interroge : "qui trouvera enfin une solution pour ces personnes sans domicile ? (...) Qui finira par tendre la main à ces familles (...) ?", avant de constater que comme à chaque fois que la situation se présente, "la Ville de Grenoble comme la préfecture de l’Isère se renvoient la balle". L'heure a beau être à l'olympisme, on se serait bien passé de cette nouvelle partie de ping-pong qui devient lassante.

LES PIOLLISTES RÉPÈTENT EN BOUCLE LES MÊMES INCANTATIONS ...

C'est Céline Deslattes (LFI), conseillère déléguée à la précarité, qui est chargée de répondre au Dauphiné. Rien de nouveau sous le soleil : la porte-parole des Piollistes fustige comme à chaque fois la responsabilité de l'État, expliquant qu'il est du ressort de ce dernier d'assurer l'hébergement d'urgence des personnes occupantes des campements. On a l'habitude de ce refrain, répété sur tous les tons possibles et imaginables depuis des années : on a eu le couplet de l'adjointe Christine Garnier sur le "racisme d'État", on a eu le tartuffe Nicolas Béron-Pérez (PCF) campant devant la préfecture (une seule nuit) pour faire un buzz sur l'hébergement... Tous les moyens sont bons pour pointer l'opinion vers l'État.

... MAIS NE VOIENT PAS LES CAUSES ...

Tout cet orchestre vise à chaque fois à faire oublier que les Verts/LFI ont une part de responsabilité dans l'arrivée massive de primo-arrivants dans la misère à Grenoble. En criant sur tous les toits que Grenoble est pour "l'accueil inconditionnel", ces élus créent un effet appel d'air pour de pauvres hères qui croient à ces promesses d'eldorado et se retrouvent dans des campements de fortune, à appeler quotidiennement le 115 pour tenter de sortir de l'insalubrité. Inciter à venir et ne pas pouvoir garantir le minimum pour une vie décente : est-ce cela, l'humanisme ? Sans même parler des passeurs qui savent pouvoir profiter de cette "ouverture" inconditionnelle pour faire leurs affreuses affaires (ils poursuivent et rackettent les familles parfois même une fois qu'elles sont prises en charge par les solutions de relogement municipal !)

... ET OUBLIENT LEURS PROPRES MOYENS D'ACTION

Par ailleurs, Céline Deslattes a beau vanter les quelques places d'hébergement mises en place par la ville, elle omet curieusement de parler des très nombreux logements sociaux vacants que l'on pourrait mobiliser dans le parc public présidé par des élus Piollistes (ACTIS, Grenoble-Habitat). La ville elle-même est propriétaire de logements et locaux désespérément vides ! Pendant que tout ce foncier demeure inutilisé, outre les campements, des primo-arrivants "logent" même... dans les écoles faute d'autres solutions proposées. Une "terre d'accueil", on vous dit.

SANS LA MOBILISATION DES RIVERAINS, RIEN NE SE PASSERAIT

Autre enseignement à tirer du phénomène : sans la mobilisation des riverains et la sonnette d'alarme médiatique, rien ne se passerait. Dans les cas de l'Alliance et du Clos d'Or, si les habitants ne s'étaient pas mobilisés pour dénoncer ce qu'ils vivent et ce que vivent les occupants des campements (par des pétitions, en saisissant la presse...), il y a tout à parier que les installations auraient perduré encore des mois et des mois car la municipalité Piolle (qui ne daigne agir que lorsqu'une polémique enfle) n'aurait ressenti aucune urgence à agir.  

Au 57 avenue Leon Blum également, la forte mobilisation des copropriétaires a fini par entrainer l'évacuation en septembre dernier (une centaine de personnes de la communauté rom avaient pris leur quartier depuis 2 ans dans la maison...).

DES EXEMPLES À SUIVRE ?

On peut imaginer qu'il en sera de même pour le campement de la gare. Alors que les conditions de vie indignes des familles vivant sous ces tentes ne peuvent pas laisser indifférents, alors que les commerces, habitants voisins, Grenoblois et visiteurs extérieurs qui se rendent à la gare subissent les nuisances, la situation restera paralysée si les riverains, les unions de quartiers, les collectifs ne se mobilisent pas pour mettre la pression sur la Mairie. Idem pour les voisins du bidonville à Diderot, installé depuis des années, très problématique, et dont on ne parle presque jamais !

campement bidonville grenoble
Le bidonville à Diderot, installé depuis des années, qui fait subir aux riverains dont les immeubles donnent juste dessus l'insalubrité, la prostitution, les trafics en tout genre...

OÙ EST LA VILLE HUMANISTE ?

En résumé, depuis 10 ans que les Verts/LFI sont au pouvoir à Grenoble, on a assisté des dizaines et dizaines de fois au même schéma. Un campement s'installe, la municipalité fustige la responsabilité de l'État, le campement grossit de plus en plus jusqu'à une taille critique dangereuse pour les occupants comme pour les riverains, il est finalement démantelé... et bientôt un autre s'installe ailleurs. En parallèle, les élus continuent leurs déclamations sur l'accueil inconditionnel la main sur le coeur, pour se donner bonne conscience. Et en 10 ans, ils n'ont rien entrepris pour faire quelque chose de tous les logements vacants sous leur contrôle auxquels ils pourraient trouver une utilité. C'est tellement plus facile de communiquer sur ses bons sentiments tout en critiquant les autres : mais ça ne fait pas une politique efficace, et ce n'est pas de l'humanisme.

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