HÉBERGEMENT À GRENOBLE : L’HYPOCRISIE MUNICIPALE

Cette semaine, le Maire de Grenoble Eric Piolle communique beaucoup sur une action en justice qu'il intente contre l'Etat pour l'hébergement d'urgence.

UN CONTREFEU GROSSIER

L'opération a tout du contrefeu grossier qui a pour ambition de faire oublier ses propres turpitudes en mettant tout le sur dos de "l'Etat", cible facile pour se dédouaner. Eric Piolle est coutumier de ce genre de coup médiatique pour créer un rideau de fumée : on se rappelle de Nicolas Béron-Perez, le Vice-Président piolliste au logement (qui a donc les clés en mains pour résoudre quantité de situations !) campant quelques jours devant la préfecture pour "alerter sur la crise du logement" ! Tout est bon pour faire du bruit en échappant à ses responsabilités.

6 VILLES... DU MÊME BORD

Pour appuyer le poids médiatique de l'initiative et s'assurer une visibilité nationale, elle est portée par 6 villes françaises. Grenoble donc, ainsi que Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Paris et Lyon. Le point commun entre toutes ces communes étant qu'elles sont dirigées par une majorité de gauche et/ou verte... donc leurs Maires respectifs sont sans aucun doute motivés par des considérations similaires à celles de Piolle.

GRENOBLE : PLUS DE 2900 PERSONNES SANS HÉBERGEMENT

À cette date, on recense à Grenoble 2900 personnes sans hébergement dont 240 enfants. C'est à dire "vivant chez un tiers, en squat, en bidonville, à la rue ou en abri de fortune" explique la ville. Et il ne s'agit là que du recensement des personnes ayant déclaré leur domicile au CCAS : on ne compte pas toutes celles qui ne font pas cette démarche. Le chiffre a beau être très élevé, il n'est pas étonnant et on pouvait s'y attendre au vu des nombreux campements et squats qu'on retrouve un peu partout en ville. 

LE CAMPEMENT DU CLOS D'OR ENFIN DÉMANTELÉ...

Dernier exemple en date : celui du clos d'or, où les tentes se sont multipliées sur le parking au grand dam des riverains. Hier, l'évacuation du camp a enfin eu lieu. Dans un communiqué, la ville explique qu'Eric Piolle a signé lundi un arrêté d'évacuation suite aux “constats de graves problématiques d’hygiène et de sécurité sur le site”. Il était enfin temps : les habitants ont fait remonter ces problèmes quotidiennement depuis le mois d'avril, mais le Maire a laissé le campement se développer jusqu'à n'avoir plus le choix ! La confirmation qu'il appartenait bien à la municipalité de réclamer l'évacuation malgré ses contorsions pour accuser l'État résonne comme un gros manque de respect des riverains qui ont souffert tout ce temps.

Le campement du clos d'or sera resté d'avril à octobre.

... MAIS UNE NOUVELLE FAMILLE À L'ÉCOLE MALHERBE

Pendant ce temps, à l'école Malherbe, une nouvelle famille avec trois enfants a été installée par des parents d'élèves et des collectifs dans les locaux de l'école pour pouvoir y dormir la nuit et utiliser la cuisine. Le média Place Gre'net indique que déjà quinze familles sans toit ont déjà été recensées dans les écoles de la ville. Grenoble s'habitue à ces occupations, phénomène assez récents, qui inquiète évidemment de nombreux parents et qui montre bien que la situation s'aggrave pour l'hébergement.

En plus des campements, on retrouve des familles migrantes qui ne peuvent être logées par la ville "humaniste" jusque dans les écoles municipales.

ERIC PIOLLE ET SES ÉLUS CRÉENT L'APPEL D'AIR...

Depuis 2014, Eric Piolle et les élus de la majorité municipale matraquent l'idée d'un "accueil inconditionnel" à Grenoble pour se la jouer solidaire et humaniste. Le Maire ira jusqu'à se mettre en scène au col de l'échelle pour plaider en faveur de l'accueil des migrants, l'adjointe Christine Garnier va jusqu'à parler de racisme puis de xénophobie d'Etat... C'est la surenchère permanente. Inévitablement, la communication de cette fausse idée selon laquelle nous pourrions nous permettre d'accueillir tout le monde créé un appel d'air et de nombreux primo arrivants optent pour Grenoble en espérant y être accueillis comme il se doit.

À Montgenèvre, Piolle lancait il y a quelques années un appel aux migrants expliquant qu'ils trouveraient un accueil à Grenoble. Résultat : les campements et bidonvilles se multiplient.

... ET LES CONDITIONS POUR QUE LA SITUATION S'AGGRAVE

La situation n'est pas prête de s'arranger. La municipalité a en effet mis en place un centre d'accueil de grande envergure pour les migrants à proximité de l'avenue Alsace Lorraine, où des associations sont présentes pour les aider dans toute la chaine de leurs démarches, de la demande d'asile jusqu'aux recours pour les déboutés. Une méga structure qui fera espérer l'impossible à des malheureux (la France et Grenoble en particulier est au-delà de ses capacités d'accueil) et constituera un nouveau facteur d'attraction de notre ville pour l'immigration illégale, après les bureaux de l'OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégration) rue des Alliés.

LA VILLE INCAPABLE D'ACCUEILLIR DIGNEMENT

Et au final, la municipalité n'est pas en mesure de fournir des conditions de logement dignes à ces primo arrivants qu'elle encourage à rejoindre la ville. Le résultat de ces appels irresponsables est sous nos yeux : la multiplication des squats, des campements et des bidonvilles qui se forment, se résorbent, puis se reforment ailleurs, n'épargnant aucun quartier. Il est totalement hypocrite de tout faire d'une main pour entretenir l'arrivée de migrants, et de critiquer l'Etat qui ne ferait pas assez de l'autre main !

Le bidonville installé depuis des années quartier Diderot, qui fait vivre un enfer aux riverains.

DES FILIÈRES DE PASSEURS À L'OEUVRE

En général, la grande majorité des primo arrivants sont sous la coupe de passeurs. Organisés en filières mafieuses bien rodées, il les extorquent en échange de leur "aide" et menacent la famille restée au pays des malheureux qui ne voudraient plus payer. Si la ville provisionne aujourd'hui 6 millions d'euros pour indemniser l'entreprise Richardson ravagée par un incendie en 2021, c'est parce qu'un passeur avait incendié la cabane d'une famille qui ne voulait pas payer son "droit" d'occuper le campement rue des Alliés ! Campement situé sur un terrain municipal : en les laissant perdurer et la plupart du temps en ne portant pas plainte contre ces réseaux, de facto, la municipalité cautionne par sa passivité ce fonctionnement.

L'incendie de Richardson après qu'un passeur ait mis le feu à la cabane d'une famille migrante qui ne voulait pas payer son "loyer".

LE RELOGEMENT NE SOLUTIONNE RIEN

Ces réseaux criminels ne se limitent pas aux occupants des camps, ils continuent fréquemment à racketter les familles qui trouvent un logement. Le processus de relogement alimente d'ailleurs encore davantage l'appel d'air, incitant de nouveaux migrants à entamer la démarche pour rejoindre Grenoble... et entretenant donc le business immonde des passeurs. On ajoute en outre de la misère à la misère, entassant les familles dans des appartements d'immeubles qui concentrent déjà de gros taux de logements sociaux, et la cohabitation créé dans tous les quartiers (rue Léo Lagrange, VO, Villeneuve...) de multiples tensions et nuisances. 

L'HYPOCRISIE MUNICIPALE À L'OEUVRE

La maxime de Bossuet est connue : "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes". La municipalité Piolle ne l'a sans doute pas assez méditée et préfère étaler sa tartufferie au grand jour, en accusant l'Etat de tous les maux pour faire oublier sa propre incapacité à gérer les conséquences de causes dont elle est responsable. Jusqu'ici, seul le groupe d'opposition d'Alain Carignon s'est saisi du sujet et ose régulièrement dénoncer les conséquences d'une telle inconscience. Poussant jusqu'au bout leur politique de l'autruche, les élus piollistes persistent à fermer les yeux et usent de l'anathème facile pour ne pas répondre sur le fond. Mais la situation n'est pas tenable et cela commence à se voir, à la fois pour ces pauvres personnes trompées en pensant trouver un paradis accueillant à Grenoble, et pour les Grenoblois qui n'en finissent plus de subir des nuisances.

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