CENTRE-GARES : LE QUARTIER QUI CONCENTRE LES DÉRIVES DE GRENOBLE ?

Le 14 mai dernier, l'Union de Quartier Centre-Gares organisait son assemblée générale annuelle, suivie d'une réunion avec les élus. Comme d'habitude avec ce genre d'exercice, les échanges avec les adjoints ont remis sur la table les problèmes que la majorité municipale est incapable de traiter, et les (non) réponses des élus en charge ont cristallisé les tensions.

CENTRE-GARES : SYMBOLE DE L'ESPACE PUBLIC SOUS PIOLLE

Pendant environ 1h30, Olivier Bertrand (adjoint Vert/ADES en charge du secteur 1), Maud Tavel (adjointe Verte à la "tranquillité publique") et Alan Confesson (adjoint LFI chargé des commerces) ont fait face au feu des critiques des habitants qui portaient sur  la dégradation généralisée de l’espace public, avec des témoignages de tous les maux du quartier… qui sonnaient comme une synthèse des problèmes de la ville après 10 ans de Piolle.

L'union de quartier centre-gares organisait sa réunion dans l'amphithéâtre de l'IUT 2, le 14 mai dernier. Source photo : Facebook de l'union de quartier.

SQUARE GENIN : DEAL ET PROSTITUTION

Tous les problèmes y sont passés. Le square Genin par exemple cumule le double « luxe » d’être fréquenté à la fois par les dealers et par les prostituées. Signe de la soumission municipale à ce genre d’occupation de l’espace public : les élus ont choisi de supprimer les toilettes près de la gare qui étaient utilisées par les travailleuses du sexe, plutôt que de s’attaquer au fond du problème..

Avec le deal, la prostitution, les zonards, le square Genin qui devrait être un sympathique écrin de verdure est devenu un cas d'école de l'espace public confisqué aux grenoblois.

PASSAGE DE LA GARE : UN CAMPEMENT INSALUBRE

À quelques mètres du square Genin, sous le passage qui relie la gare au Cours Berriat, c’est un campement de fortunes qui s’est installé. Déjà lorsqu’il n’y avait que quelques tentes en début d’année, une bagarre entre deux occupants avait dégénéré jusque dans un commerce voisin. Désormais c’est un camp de dizaines de tentes qui s’est développé, où des enfants vivent dans l’insalubrité totale. « Un problème complexe, on ne peut pas évacuer comme ça » a expliqué Olivier Bertrand… omettant de préciser à l’assemble que la ville (et les bailleurs où ses collègues Verts sont aux commandes) compte plusieurs logements vides qui pourraient permettre de reloger les personnes avec un peu de dignité.

LES INVECTIVES PERMANENTES DANS LA RUE

Remontons désormais du côté de l’avenue Alsace-Lorraine, où le sujet des personnes alcoolisées, en errance le soir, qui n’hésitent pas à uriner un peu partout, ont l’invective facile particulièrement à l’encontre des femmes, a également occupé une bonne partie des échanges. Les témoignages ont été très clairs. Le manque d’éclairage des rues a été vivement fustigé, plusieurs femmes témoignant de leur crainte de sortir et l’une d’elle, excédée, expliquant qu’elle en vient à vouloir créer un collectif tant cette situation de peur est insupportable. Une habitant a également déploré le fait que la police municipale réponde en général aux appels qu’ils n’ont qu’un seul équipage pour couvrir la ville…

OLIVIER BERTRAND « PREND NOTE »…

Réponse de l’adjoint de secteur Olivier Bertrand : il « prend note » et parle d’un « manque de moyens » (si les élus ne jetaient pas l’argent par les fenêtres on en aurait davantage pour équiper et renforcer la police municipale !). Une absence de volontarisme qui ne nous surprend pas de la part de quelqu’un qui est élu depuis 20 ans et dont on est incapable de citer ne serait-ce qu’une réalisation à son actif.

Le "bébé Avrillier" Olivier Bertrand est devenu un vieil apparatchik du système Verts/ADES.

CAMBRIOLAGES RÉCURRENTS, BRIS DE GLACE AU QUOTIDIEN

Rue Denfert-Rochereau (liaison entre Alsace-Lorraine et le Cours Berriat), une habitante a ensuite déploré en être à 3 plaintes pour cambriolages. Une autre partie il y a 20 ans avant de revenir à Grenoble a également témoigné des vitres de voitures cassées au quotidien dans la rue : « c’était pas comme ça il y a 20 ans. C’est pas normal d’en arriver là, je ne sais pas où dire à mes amis de se garer quand ils viennent me voir le week-end pour ne pas retrouver leur voiture cassée le dimanche ».

« ON PARLE DE VOTRE VILLE APAISÉE »

« Mettez des caméras ! » s’est exclamé un participant à la réunion, approuvé par de nombreux autres. Ce à quoi Olivier Bertrand a répondu par un sermon, en leur expliquant que les caméras ne tiennent pas face aux dealers (comme s’il n’existait pas de modèles suffisamment résistants). « Il faut savoir de quoi on parle » a-t-il osé asséner aux habitants… l’un d’eux lui rétorquant du tac au tac : « on parle de votre ville apaisée ! ». Notons qu’après les vives moquerie qu’il avait subi après avoir présenté cette idée lors d’une réunion quartier Berriat, l’adjoint n’a pas osé remettre sur la table sa proposition de pochoirs à slogans pour lutter contre les dealers

Après avoir payé des spots vidéos de "sensibilisation du consommateur" qui n'ont évidemment servi à rien, Olivier Bertrand avait annoncé vouloir faire des pochoirs au sol avec des slogans. On avance...

UNE NOUVELLE USINE À GAZ POUR ... LES CHIENS ?

Mais le sujet des chiens non-tenus en laisse, qui mettent en danger les enfants, a ensuite permis de mesurer toute l’étendue de l’incompétence de ces élus. Olivier Bertrand a ainsi expliqué sa nouvelle idée « d’expérimentation » : « qu’à certains horaires dans certaines portions de parcs les propriétaires puissent lâcher leur chien sans laisse ». On imagine déjà l’usine à gaz, un peu comme la ZFE où il faut vérifier l’horaire et le lieu avant toute sortie pour savoir ce qu’on peut faire… Pour encore mieux mesurer l’inefficacité de la machine municipale piollesque : une habitante a signalé que la police municipale explique ne pas pouvoir verbaliser les propriétaires de chiens s’ils n’ont pas leur pièce d’identité ! « C’est le genre de sujet sur lequel on veut travailler », a expliqué l’adjoint Vert/ADES qui n’a évidemment rassuré personne.

MALPROPRETÉ ET TAGS POUR ACCUEILLIR LES TOURISTES QUI ARRIVENT À LA GARE

Comme ailleurs en ville mais particulièrement dommageable pour un quartier porte d’entrée des arrivants à Grenoble, les problèmes de saleté, déchets et de tags n’épargnent pas le secteur. Alors que les élus évoquaient une nouvelle fois le fameux « fil de la ville » pour signaler les points noirs, plusieurs habitants ont signalé que les signalements sont parfois notifiés comme traités… alors que rien n’a été fait. À propos des tags, un commerçant a dénoncé une forme de chantage insidieux à l’œuvre : pour éviter que son volet de devanture ne soit dégradé, il a dû faire appel, moyennant ses finances personnelles, à un graffeur respecté dans ce petit milieu pour réaliser un tag sur sa façade et éviter que les autres ne la recouvrent de graffitis… Pas de quoi ébouriffer la majorité municipale qui brille par sa complaisance avec cet écosystème dégradant la ville.

LA PROLIFÉRATION DES RATS

L’insalubrité se manifeste également par une recrudescence des rats. Alors qu’un animateur de l’union de quartier expliquait ne pas en voir, de nombreux habitants se sont exclamés et ont cité plusieurs lieux où les « surmulots », dont la majorité Piolle a fait une espèce quasi protégée malgré les alertes de l’académie de médecine, prolifèrent : autour du square Genin, du parking SNCF…

LES DISCOURS DES VERTS/LFI NE TROMPENT PLUS

En plus de manifester un sentiment général de ras-le-bol face à la dégradation de leur quartier, les habitants ont également montré qu’après 10 ans de Piollisme, ils ne sont plus dupes face à la médiocrité de la gestion des élus en place.

« On entend des gens qui ont peur, vous nous proposez des tours de quartier : rien ne va changer ! » a lancé l’un d’entre eux. « À vous de trouver les solutions, nous on paye 32% d’impôts locaux en plus » a rappelé un autre. Très finement, un riverain a également demandé quels sont « les objectifs et les paramètres qu’on pourra regarder pour voir si on a avancé sur ces sujets dans un an ? »… pointant par là que les élus ne se fixent jamais d’impératif de résultats. Et c’est ce pourquoi on retrouve les mêmes questions chaque année à chaque réunion : parce que rien ne s’améliore.

Si le quartier centre-gares concentre beaucoup des problèmes que connaît plus généralement Grenoble, comme un résumé de l’ambiance de précarisation/dégradation sous les Verts/LFI, on peut raisonnablement espérer, à moins de deux ans des municipales, que la lucidité de ses habitants soit à l’image de celle du reste des Grenoblois.

6 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X