CAMPEMENTS ET HÉBERGEMENT : L’HYPOCRISIE CONTINUE

Alors que le nombre de personnes à la rue ne fait que s'aggraver, l'hypocrisie municipale à ce sujet se poursuit avec une surenchère ridicule.

PRÈS DE 3000 PERSONNES À LA RUE 

Près de 3000 personnes sans domicile dont 250 enfants à Grenoble. Et encore : ces chiffres de fin 2023, en augmentation très forte, ne prennent en compte que les personnes ayant déclaré leur domicile au CCAS. Ne sont pas comptabilisées les personnes hors-circuit. 

UN NOUVEAU CAMPEMENT PASSAGE DE LA GARE

Passage de la gare, un nouveau campement s'est installé : il se développe et compte aujourd'hui une quarantaine de personnes (roms et africaines). Jean-Benoit Vigny s'est rendu sur place pour Le Dauphiné Libéré et a pu constater les conditions d'extrême précarité : enfants livrés à eux-même, froid, humidité, insalubrité... En janvier, comme nous l'expliquions dans un article précédent, une femme du camp a été poursuivie et violemment battue jusque dans un magasin proche.

Le nouveau campement sous le passage reliant la gare à Berriat.

"PAS D'ÉVACUATION" EXPLIQUE L'ADJOINTE

Les occupants assurent au Dauphiné que la police leur a dit de s'installer à cet endroit pour éviter les parcs... Le journaliste rappelle à juste titre que la ville elle-même a pourtant bien identifié ce lieu comme « identifié par des exploiteurs de misère » ! Pas de quoi perturber Céline Deslattes, conseillère déléguée "grande précarité". Elle admet que la majorité des occupants sont déboutés du droit d'asile (donc devraient quitter le territoire français)... mais refuse de demander une évacuation pour "réaliser l'ensemble des diagnostics sociaux". 

L'HUMANISME DE FACADE

On se trouve ici confronté à cet humanisme de façade des Rouge/Verts, car sous un vernis de bons sentiments, leur doctrine n'est un cadeau pour personne. Le fait de marteler que Grenoble est une "ville d'accueil inconditionnel" (ce qui n'existe nul part) et ensuite de tirer sur toutes les ficelles pour faire rester sur le territoire des personnes sans droit ni titre car déboutées de toutes les procédures, qui ne pourront donc jamais s'intégrer et sont condamnées à la grande précarité, est une faute gravissime.

À Montgenèvre, Piolle lancait il y a quelques années un appel aux migrants expliquant qu'ils trouveraient un accueil à Grenoble...

UN RELOGEMENT QUI NE RÉSOUT RIEN

Elles sont ainsi laissées à la merci des passeurs, marchands de misère modernes, dans des conditions indignes. Lorsque certains sont finalement relogés, le problème n'est pas résolu pour autant : d'une part ils n'ont toujours pas droit de travailler ou de rester sur le territoire, donc nécessitent un lourd accompagnement car ils ne peuvent subvenir à leurs besoin... et l'hébergement "d'urgence" devient quasi pérenne (les bénéficiaires y restent en moyenne 3 ans 1/2 !).

UNE CONCENTRATION DES DIFFICULTÉS

D'autre part, les logements d'urgence sont concentrés dans des quartiers déjà paupérisés : les élus ajoutent de la misère à la misère et créent les conditions d'une tension sociale insoutenable pour ceux qui habitent les immeubles concernés.

L'incendie de la société Richardson après qu'un passeur ait mis le feu à la cabane d'une famille migrante qui ne voulait pas payer son "loyer" dans un campement rue des alliés en 2021. Coût pour la ville : 6 millions d'euros...

LA VILLE VA CRÉER 100 PLACES : UN ÉCRAN DE FUMÉE

Pour ajouter aux 240 places d'hébergement évidemment saturées (coût pour la ville : 2 millions par an), les élus d'Eric Piolle communiquent désormais sur l'ouverture d'environ 100 places de plus cette année (coût estimé : 350 000 euros). Ce n'est pas ça qui résorbera le problème. Tant que l'appel d'air se poursuivra, le flux ne se tarira pas. Combinez l'annonce de nouvelles places et la position anti contrôle de l'immigration que martèlent sans cesse les Rouge/Verts, et il est évident que les primo arrivants continueront d'affluer en masse à Grenoble. Ceux relogés en hébergement "d'urgence" (qui n'échappent pas pour autant au joug des passeurs) seront remplacés dans la rue par des nouveaux, etc.

UN CAMPEMENT EN REMPLACE UN AUTRE

On constate ce jeu des chaises musicales avec les campements et bidonvilles. Le campement parc de l'Alliance a été démantelé, pour qu'un nouveau se reforme cent mètres plus loin sur le parking du Clos d'Or quelques semaines après. Le campement du Clos d'Or enfin démantelé, voilà que se réinstalle celui à la gare. Alors que Céline Deslattes annonce l'évacuation prochaine du bidonville implanté depuis 5 ans à Diderot (on attend de voir !), les paris sont ouverts sur les futurs lieux d'implantation de tels camps...

campement bidonville grenoble
Le bidonville à Diderot, qui a connu un départ d'incendie en décembre dernier. Il est installé depuis des années, au grand dam des riverains qui dénoncent les nuisances (insalubrité, prostitution, trafics etc).

IDEM DANS LES ÉCOLES

Idem dans les écoles. 8 d'entre elles ont déjà été occupées par des familles à la rue depuis la rentrée de septembre dernier. Lorsque les occupants d'une école la libère, une autre est occupée par une autre famille, etc. Derrière les collectifs de parents d'élèves solidaires pour ces familles, dont on peut saluer la générosité, on retrouve souvent les associations habituelles qui défendent l'immigration sans frein... donc in fine l'aggravation du problème : le DAL38, ou encore le Réseau Education Sans Frontères (RESF) avec par exemple une représentante, Laure Bonnel, de toutes les mobilisations.

Reportage de France 3 / France Bleu sur les sans-abri dans des écoles à Grenoble. En tractage devant une école occupée, Antoine Gonthier : ancien de l'alliance citoyenne, désormais salarié de la ville (il s'occupe de la démocratie participative)...

LE VICE CACHÉ DE LA POLITIQUE DES BONS SENTIMENTS

Les passeurs usent et abusent de cet "hospitalité" grenobloise. Ils savent pertinemment qu'un primo arrivant amené à Grenoble entrera facilement dans le circuit des associations spécialisées qui feront tout pour retarder son expulsion du territoire en l'accompagnant dans ses démarches. Un système qui condamne les migrants à être ballottés de structures en structures et à vivre dans des conditions indignes.

LA GRANDE TARTUFFERIE : S'EN PRENDRE À L'ÉTAT

Plutôt que de faire preuve de réalisme, Eric Piolle poursuit sa fuite en avant, dans une politique de la surenchère pour ne pas perdre ce sujet au profit de l'extrême-gauche mobilisée à ce sujet. Dernière tartufferie en date : avec d'autres maires (de gauche évidemment), il attaque (une énième fois) l'Etat en justice pour demander des moyens pour l'hébergement d'urgence. Il explique au Dauphiné que la ville attend de ce recours... 50 000 euros ("pour l'exemple" !). Une somme qu'il aurait largement économisé en frais de justice s'il ne lançait pas quantité de procédures inutiles et dispendieuses à tort et à travers.. et qu'il aurait ainsi pu affecter à l'hébergement !

LE RÉALISME DOIT GUIDER LES POLITIQUES

Ceux qui combattent toute mesure susceptible de freiner un tant soit peu l'immigration se font les idiots utiles de ce  cercle vicieux de la misère. Pour accueillir dignement et être à la hauteur de notre réputation de "pays des droits de l'homme", nous sommes dans l'obligation d'accueillir moins. L'équation est particulièrement valable pour notre ville, où il est urgent d'en cesser avec ce discours des bons sentiments manifestement déconnecté de la réalité. Et d'oser dire que Grenoble ne peut pas accueillir toute la misère du monde... mais peut prendre sa part en fonction de ses capacités, et le faire de façon à garantir la dignité et l'intégration de chacun.

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