VILLENEUVE, COURS JEAN JAURÈS : LA FRONDE CONTRE LES PROJETS PIOLLESQUES

Les déboires s'accumulent pour Eric Piolle, dont la spirale de déclin semble inexorable. Derniers exemples en date à la Villeneuve et cours Jean Jaurès, où les habitants se rebellent contre les projets qu'il impose.

VILLENEUVE : L'UTOPIE DU LAC BAIGNABLE

À la Villeneuve, le Dauphiné du 18 mars rapporte ainsi une réunion qui a réuni une cinquantaine d'habitants opposés au projet de rendre le lac baignable. Une idée piollesque qui a pour objectif de faire oublier l'abandon de la piscine des Iris dans le quartier, devenue une friche depuis des années. "Une utopie dangereuse", "un fantasme de base de loisirs", expliquent les habitants. Ils dénoncent un projet qui risque de générer des problèmes de sécurité (avec une profondeur d'1m80, les risques de noyade seront accrus lorsqu'il n'y aura pas de surveillance) et de restreindre la liberté des habitants (avec un nouveau site grillagé qui empêchera les animations actuellement organisée sur le site). Pudiquement, les habitants ont également peur pour le "vivre-ensemble". Comprendre : ils craignent que la nouvelle physionomie du site attire des bandes de "jeunes" sources de multiples nuisances, comme on le voit chaque été piscine Jean Bron

Source photo : page Facebook Villeneuve Plage

UNE ÉTUDE À 1.6 MILLIONS D'EUROS...

Le bassin actuel du lac sera détruit pour être reconstruit. L'opération va s'élever à des millions d'euros, dans une ville aux finances exsangues qui vient de voter +32% d'augmentation d'impôts. En décembre dernier, le conseil municipal avait par ailleurs voté une simple étude pour l'aménagement du parc et notamment du lac. Coût de cette étude : 1.6 millions d'euros. Comme si c'était la priorité dans ce quartier, où les problèmes de logements, propreté, commerces, incivilités et insécurité sont légion. Nicolas Pinel, conseiller d'opposition, avait pointé cette gabegie : "Pour rappel, en juillet 2008, plusieurs centaines de milliers d'euros avaient déjà été investis dans une étude pour l'aménagement du parc. Et vous nous reproposez une étude à 1.6 millions d'euros pour un parc situé dans un quartier dont le taux de chômage est de 10.2% et le revenu moyen de 857 euros par mois. L'habitant de la Villeneuve survit, et vous vous dépensez des millions pour des études sur un parc".

L'intervention de Nicolas Pinel en conseil municipal.

CHLOÉ PANTEL OUVRE GRAND LA PORTE... AU BURKINI

Chloé Pantel (Générations / ex PS), adjointe de secteur, est interrogée par le Dauphiné pour répondre aux remarques des habitants. Dans un formidable exercice de langue de bois, elle ne remet à aucun moment en cause le projet piollesque malgré les problème soulevés et ne lâche du lest sur rien. C'est la fameuse co-construction si chère aux rouges/verts. Mais elle explique que "la ville a bien en tête" que certaines ne voudront pas se mettre en maillot "pour des raisons religieuses ou par pudeur selon l'association Villeneuve Plage". L'élue s'engage à "regarder ce qu'il est possible de faire" car "le règlement de ce lac ne sera pas identique à un règlement de piscine". Voilà qui a le mérite d'être clair. Après le rejet du burkini dans les piscines grenobloises, le système Piolle fait revenir cette revendication communautariste, symbole d'un fondamentalisme religieux qui infériorise les femmes, par la porte du lac de la Villeneuve. Les Grenoblois sont prévenus.

COURS JEAN JAURÈS : LES RIVERAINS VENT DEBOUT CONTRE UNE PISTE CYCLABLE

Cours Jean Jaurès, les habitants sont remontés contre un autre projet piollesque. Sur la portion entre l'avenue Alsace Lorraine et le Cours Berriat, Son Eminence a décidé de créer une piste cyclable sur la voie réservée aux piétons. Les riverains, qui n'avaient évidemment pas été concertés et avaient découvert les arrêtés de travaux scotchés en bas de chez eux, avaient immédiatement fait part de leur opposition et lancé un processus d'interpellation citoyenne (le système de pétition qui vise à museler l'expression des Grenoblois). Ils dénoncaient ainsi la suppression de l'accès à la contre-allée en voiture, alors que de nombreuses personnes âgées et à mobilité réduite habitent le secteur et en avaient besoin pour leurs courses notamment. Ils n'ont évidemment pas été entendus.

Le Dauphiné Libéré (18 mars 2023).

LE PIÉTON, UNE NOUVELLE FOIS GRAND OUBLIÉ

Mais les riverains dénoncent également le manque de place accordé au piéton avec ce nouveau projet. Michel Voilin, représentant de l'association 60 millions de piéton, explique ainsi au Dauphiné : "il ne restera qu'1m50 de trottoir et ce n'est pas possible avec le flux de personnes qui passe ici". Alors que les piétons représentent 43% des déplacements à Grenoble, surclassant de très loin tous les autres modes de transport vélo compris, il est toujours incroyable de constater à quel point ils sont les grands oubliés de la politique d'aménagement piollesque. 

Vélos sur les trottoirs au détriment de la sécurité des piétons, cours Jean Jaurès. Le phénomène va s'accentuer avec l'aménagement de la portion entre Berriat / Alsace-Lorraine.

GILLES NAMUR N'ÉCOUTE RIEN

Comme son homologue Chloé Pantel pour la Villeneuve, l'adjoint aux espaces publics, l'inénarrable Gilles Namur, ne daigne rien concéder aux habitants, martelant que la Mairie "assume sa décision de supprimer l'aire piétonne". Plus ça va, moins le système fait l'effort d'entretenir l'illusion de co-construction et de concertation avec les habitants. 

LA GROGNE MONTE, LE SYSTÈME SE REPLIE SUR LUI-MÊME

Dans des quartiers aussi différents que la Villeneuve et Alsace-Lorraine, les habitants montent donc au créneau contre des projets imposés par Eric Piolle, sans concertation aucune. L'épisode du burkini avait été un premier coup de semonce, fragilisant la majorité municipale. Le vote du budget 2023 et la hausse d'impôts historique a été une deuxième déflagration, accentuant le repli sur soi. Et alors que la grogne monte, le système apeuré s'enferme dans sa tour d'ivoire et ne daigne même plus faire semblant d'écouter les habitants et de prendre en compte leurs remarques. Avec un tel climat, la fin de règne va s'accélérer pour les rouges/verts. Et, alors que nous ne sommes qu'à la mi-mandat, les tensions avec les Grenoblois risquent fort de se creuser encore.

 

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