MJC/THÉÂTRE PRÉMOL : 40 COMPAGNIES GRENOBLOISES PROTESTENT

La série des affaires qui secouent l’hôtel de ville ne doit pas faire passer à la trappe les mauvais coups de la municipalité. Au Village Olympique la tension ne baisse pas suite à la tentative d’asphyxier l’expérience MJC/Théâtre Prémol qui se poursuivait à la satisfaction de tous. Eric Piolle, secondé de Lucille Lheureux et Annabelle Bretton, adjointes au Maire, avait divisé la subvention par deux au dernier Conseil Municipal. Afin d’étrangler la structure et la contraindre à signer sa reddition elle-même. Chloé Pantel, une autre adjointe au Maire, a joué un rôle détestable dans ce dossier aussi cachant aux habitants l'issue fatale qu'elle connaissait. Cette même élue qui garantit aussi par ailleurs que la santé des enfants qui se baignent dans le bassin de Villeneuve ne risque rien, car "la pollution de l'eau s'évapore.."

Sur Prémol au Conseil Municipal, tout était aussi couvert par des propos vaporeux selon lesquels « rien n’était décidé », le "projet serait discuté" etc… Tandis qu'en privé - on ne sait pas pourquoi - Lucille Lheureux ne cachait pas sa détestation de Elisabeth Papazian, la directrice. Seuls Alain Carignon et le groupe d’opposition avaient condamné la manœuvre. Les autres élus, exclus par Piolle (Clouaire, Alloto..), PS (C. Cenatiempo, H. Bouzeghoub), Macronistes (E. Chalas, D. Bense) votant même la délibération coupant la subvention et promettant son rétablissement à l’automne ! Tous ces élus sacrifiant un projet de quartier pour de futurs accords électoraux. Toujours "l'éthique"...

Eric Piolle avait été conspué au Village Olympique le 1 er juin et assurait que rien n'était décidé. Le 5 juin la MJC Prémol recevait la lettre de rupture de la convention avec le Théâtre Prémol...

LE 1ER JUIN RIEN N'ÉTAIT DÉCIDÉ, LE 5 JUIN LA CONVENTION ÉTAIT ROMPUE

Puis Eric Piolle est passé au Village Olympique le 1er juin, devant la bibliothèque qu’il a fermé et, conspué, a promis que le dialogue se poursuivrait, que rien n'était décidé. Cherchant, au passage à disqualifier une porte-parole des habitants, l’ex élue PS Hakima Necib , évoquant « l’extrême droite » quand elle parlait. Peu après, le  5 juin exactement, la MJC Premol recevait une lettre signée de Lucille Lheureux et Annabelle Bretton annonçant brutalement qu’il est mis fin à la convention liant la MJC au Théâtre. C’est dire la crédibilité des élus Rouge/Verts.

Elisabeth Papazian, la directrice n’avait pas mâché ses mots : "Lamentable" et "mensonges sur mensonges" pour résumer les rapports avec la municipalité.

LE MÉPRIS DE LUCILLE LHEUREUX POUR UNE DÉLÉGATION DES HABITANTS

Puis une délégation fournie d’habitants s’est rendue à l’hôtel de ville ce lundi 10 juin pour protester contre la décision. Parmi laquelle figuraient Hakima Necib, André Xibéras, Frédéric Michallet… Finalement, Lucille Lheureux a reçu certains d’entre eux. Ils sont ressortis abasourdis par le dénigrement et le mépris dont ils ont été l’objet. Comme à son habitude, avec sa prétention bien connue, son incompétence notoire, Lucille Lheureux a fait preuve aussi d’une mauvaise foi hors normes. Non, aucun élu n’aurait déclaré que les compagnies accueillies au Théâtre Prémol "sont de seconde zone" alors que la vidéo existe. Non, Eric Piolle n’a pas parlé de l’extrême droite quand Hakima Necib lui parlait au Village Olympique alors que la vidéo de ses propos est partout (y compris ci-dessus).

Plus Lucille Lheureux parle ou rencontre des interlocuteurs, plus elle s’effondre. Même le "Dauphiné" a été contraint, plusieurs fois, de relever publiquement ses fakes. Elle est une calamité pour la majorité municipale.

Hakima Necib, André Xibéras notamment, on rendu compte de l'entretien accordé par Lucille Lheureux à la délégation des habitants : mépris et dénigrement

LA BRUTALITÉ INSÉCURISE LES COMPAGNIES

Mais maintenant ce sont les compagnies et les acteurs de « seconde zone » qui montent enfin au créneau. Jusque là ils sont tous demeurés silencieux face aux diktats municipaux, aux chartes à adopter, aux consignes idéologiques imposées pour obtenir des subventions.

Dans une lettre ouverte signée d’une quarantaine d’entre elles (1), les compagnies expriment leur désaccord et « leur inquiétude ». Elles rappellent  que « le Théâtre Prémol est un espace (...) dont la dimension du plateau et les moyens techniques mis à disposition offrent aux équipes artistiques la possibilité de chercher, de construire et de rencontrer le public. Le temps qui leur est offert est très précieux à leur travail ». Ajoutant « La brutalité de ce changement de direction, hormis qu’il interroge sur sa finalité n’en connaissant pas les enjeux et les perspectives, insécurise aussi sur les moyens qui resteront à disposition des compagnies grenobloises pour travailler. »

LA MUNICIPALITÉ VOUDRAIT RÉDUIRE LE SPECTACLE VIVANT

La municipalité a décidé de confier le Théâtre Prémol aux « Arts du récit » pour des raisons financières : celui-ci est subventionné. Même son fondateur Henri Touati est opposé à cette prise en main qui ne correspond pas au projet des Arts du Récit qui n’est pas d’investir principalement un lieu. Le spectacle vivant c’est le Théâtre, la danse, la musique. Toute la force du Théâtre Prémol. Ce rôle de « médiation culturelle », cet effort de rencontre avec des publics éloignés est un trésor qui serait dilapidé par cette rupture.

ALAIN CARIGNON REMETTRAIT LE PROJET EN CAUSE AVEC L'ALTERNANCE

Alain Carignon a fait valider par le collectif de la société civile qu’en cas d’alternance, si le projet municipal était mené à son terme, il serait remis en cause. Il n’est plus possible en effet que cette municipalité en fin de règne, minée par les divisions internes et les affaires, puissent prétendre installer des solutions qui s’imposeraient à ses successeurs en vertu de la continuité républicaine. Il est du devoir des candidats d’en informer les protagonistes qui accepteraient de contractualiser dans ces conditions, avec cette municipalité.

LES OPÉRATEURS CULTURELS ONT RÉAGI EN ORDRE DISPERSÉ

Depuis la lamentable prise en mains de la programmation des théâtres avec l’éviction du collectif le Tricycle, en passant par la suppression de festivals, de la subvention aux Musiciens du Louvre, de la baisse de subvention à MC2, la fermeture du Plateau, les menaces sur la MJC Mutualité, la municipalisation de la Cordée, les acteurs du secteur culturel de la ville ont réagi en ordre dispersé. Pourtant un journaliste de gauche, Frédéric Martel (France Culture) avait livré une analyse globale de la politique culturelle de cette municipalité.  Personne ne pouvait ignorer le cynisme et la brutalité. Certains, pourtant, sous le robinet municipal et soumis idéologiquement sont demeurés silencieux et en surenchère  même dans la dépendance, par l’application des chartes bridant la création artistique. On voit bien lesquels sont absents de la lettre défendant la MJC et le Théâtre Prémol…

Le 13 mai, Alain Carignon a saisi toutes les opportunités des procédures pour défendre le Théâtre et la MJC Prémol au Conseil Municipal. Ici aux côtés de Nathalie Béranger et Brigitte Boer.

LE FOISONNEMENT CULTUREL DE GRENOBLE NE DEMANDE QU'À ÉCLORE

Toutefois cette réaction d’honneur et de principe de tant d’intervenants passionnés et actifs démontre que le foisonnement culturel de la ville n’est pas éteint. Loin de là. Il ne demande qu’à éclore un peu plus encore. En cela le projet qui était conduit de concert à la MJC et au Théâtre Prémol devient un symbole de cette action socio-culturelle dont la ville et ses quartiers en difficultés ont un impérieux besoin. Le défendre est un impératif vital.

 

(1)

Signataires

Compagnie Stéphane Müh

Compagnie Le chat du Désert

Compagnie Les veilleurs Troisième bureau
Compagnie Les Voisins du dessous

Compagnie En Scène et Ailleurs,

Compagnie Colette Priou

Les Sept Familles
Compagnie du Jour

Compagnie trio mineur

Compagnie Life is not a picnic

Compagnie le Contre-poinG

Compagnie Alinéa

Compagnie Intermezzo

Compagnie Atheca

Compagnie Collectif Duende

Compagnie Startistique

Compagnie l’Embrasement

Compagnie La brèche

Compagnie à l’Art-bordage

Compagnie les Lucioles

Compagnie les Apatrides

Compagnie les 600 cibles

Compagnie Tridi

Compagnie Telkel
Compagnie l’Elan-théâtre
Compagnie l’attrape-lune
Compagnie Black Dogg
Compagnie les sœurs K
Compagnie l’Escabeau
Compagnie Générale des Planches
Compagnie Hauts les Chœurs
Collectif La grosse clique
Compagnie les brigands de la plume

Compagnie 3 pièces cuisine
Compagnie Rouge Nanane
Compagnie Medusa
Compagnie La marmite
Collectif Braslavie
Compagnie les coulisses à ressorts
Fabrique Laboratoire des arts de la marionnette

Olivier Boujon (comédien), Patrick Seyer (comédien), Marie Bonnet (comédienne), Leo Ferber (comédienne), Honorine Lefetz (comédienne), Patrick Zimmmerman (comédien), Charles Etienne Coly (comédien), Fernand Catry (comédien), Gilles Arbona (comédien), Hélène Gratet (comédienne), Stéphane Czopeck (comédien), Philippe Saint-Pierre (comédien), Thierry Ronget (comédien), Bruno Veissière, Louis Villenave (comédien), Dominique Laidet (comédien), Fanette Arnaud, Anthony Gambin, Pierre Banos (éditeur), Sylvie Jobert (comédienne), Fabienne Courvoisier, Magali Mougel (autrice), Elvire Capezzali, Danièle Klein (comédienne), Sophie Martel (musicienne), Eric Capone (musicien), Jean-Marc Pidoux, Pauline Bouchet (universitaire), Sarah Barrau (comédienne), Lola Stackler (comédienne), Margaux Lavis (comédienne), Kevin Parisot (comédien), Thierry Gratier de St Louis (comédien), Carine Vigneron (Ligue d’improvisation Grenobloise), Claire Delgado-Boge (Chanteuse-comédienne), Dominique Bellanger (comédienne amateur), Chantal Rieux (comédienne amateur), Alain Cufini (technicien), Bruno Caillaud (technicien décorateur comédien), Claude Papagalli (technicien), Bernard Crozas (technicien), Amanda Ponsa (peintre, technicienne), Fred Soria (régisseur), Karim Houari (technicien), Guillaume Jargot (technicien), Virgile Pégoud (régisseur), Emmanuelle Guérin (chargée de production et de diffusion).

 

 

 

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