CLAP DE FIN POUR LA MJC MUTUALITÉ À CAUSE DE LA VILLE DE GRENOBLE ?

Un coup de poignard supplémentaire pour l'éducation populaire à Grenoble. La MJC Mutualité est en péril à cause de la municipalité et pourrait déposer le bilan d'ici la fin de l'année.

"UN ESPRIT DESTRUCTEUR"

L'association n'y va pas par quatre chemins. Dans une pétition en ligne que vous pouvez retrouver ici, elle pose le décor : "il était une fois une MJC qu'un esprit destructeur voulait faire disparaître. Elle subissait des assauts successifs. L'impact de chaque attaque permettait de tester ses capacités de résistance, avant sa mort programmée et discrète". Il est rare que les acteurs associatifs soient aussi conscients des méthodes municipales insidieuses et hypocrites, aussi cela mérite d'être souligné.

La MJC Mutualité (rue Joseph Chanrion).

DÉPÔT DE BILAN D'ICI LA FIN D'ANNÉE ?

Les mots choisis sont forts, et à raison. Interrogée par le Dauphiné Libéré (29/02/24), la Présidente de la MJC, Marie-Christine Simiand confirme le péril : « nous risquons de déposer le bilan à la fin de l’année ». En cause : trois "assauts successifs", avec en apothéose un sabrage des financements de la municipalité.

OCTOBRE 2022 : LA TENTATIVE DE DÉMÉNAGEMENT FORCÉ

À l'automne 2022, la municipalité commence par tenter de forcer la MJC à déménager de ses locaux rue Joseph Chanrion (alors même que la ville n'a aucun autre projet pour ces locaux..). Une décision évidemment décidé unilatérale du système Piolle, qui aurait conduit à dispatcher les activités entre plusieurs sites inadaptés et à ainsi faire mourir la structure à petit feu en éclatant son fonctionnement et son esprit de cohésion. 

LA MOBILISATION DE LA MJC ET DES HABITANTS PAYE

À l'époque, la forte mobilisation de la MJC et des parents et habitants du quartier avait payé. Au cours d'une réunion publique (voir notre article du 14/11/22), la sectaire adjointe Lucille Lheureux (Verts/LFI) qui présentait le projet s'était fait torpiller par les participants, étonnés qu'une mairie "de gauche" s'attaque ainsi au socioculturel. La ville avait finalement reculé et était parvenu à un accord avec la MJC, qui conserverait une partie de ses locaux et s'en verrait attribuer de nouveaux voisins pour compenser l'autre partie.

Fin 2022, les habitants étaient venus en nombre et très remontés contre la tentative de déménagement de la MJC.

LA MUNICIPALITÉ JOUE LA MONTRE ?

La ville s'engageant en outre à effectuer les travaux de réhabilitation nécessaires des nouveaux locaux mis à disposition. Ceux-ci étaient prévus pour... avril 2023 ! Mais "à la date du 15 février, aucune trace de chantier n'est pourtant visible. Attend-on que la MJC soit contrainte de fermer ?" s'interroge la pétition.  Question légitime : on commence à connaitre les méthodes Piolle et il est tout à fait envisageable qu'ils jouent la montre.

SUPPRESSIONS D'1/3 DES SUBVENTIONS !

Car le gros camouflet qui menace aujourd'hui la structure a été la suppression, en deux temps, de pas moins d'1/3 de ses financements municipaux. D'abord 30 000 euros supprimés pour la financement d'un poste d'animateur jeunesse, soit des activités en moins pour les ados alors qu'un autre poste ouvrait en parallèle dans une MJC voisine. Puis 24 000 euros en moins pour le Projet Educatif Local, soit une nouvelle réduction du nombre d'activités. L'étranglement progressif.

Unions de quartier, MJC : là où Annabelle Bretton (adjointe préposée au verrouillage) passe, le tissu associatif trépasse.

ANNABELLE BRETTON (VERTS/LFI) : LA DESTRUCTION TRANQUILLE

L'adjointe à la vie associative, Annabelle Bretton (Verts/LFI), est envoyée au front dans le Dauphiné pour expliquer qu'elle "ne souhaite pas une nouvelle fermeture d’une structure associative" (encore heureux ?!) mais elle reste arc-boutée sur ses "nouveaux critères de subvention". Et se lave les mains du problème en expliquant que "la ville ne peut pas répondre à toutes les demandes". Voilà pour la fibre sociale de la mairie humaniste.

APRÈS LE PLATEAU, LA CORDÉE ...

On retrouve là un refrain qui commence à être familier. Fin 2022, les élus avaient mis fin brutalement aux conventionnement avec le Plateau (Mistral) et la Cordée (Villeneuve). Malgré l'émoi suscité par cette annonce, malgré la forte mobilisation des habitants qui avaient recours aux services de ces associations solidement implantées et nécessaires dans des quartiers très paupérisés, ils n'avaient écouté personne. Aujourd'hui encore à Mistral, le Plateau est un bâtiment fantôme : la ville n'a rien impulsé à la place d'une structure qui accueillait des centaines de personnes.

Le Plateau accueillait jusqu'à 500 habitants par jour pour de multiples activités. En mettant fin au conventionnement sans proposer d'alternative, Eric Piolle a créé un vide énorme.

... LE SYSTÈME PIOLLE OU LE MÉPRIS DE L'ÉDUCATION POPULAIRE INDÉPENDANTE

Mais pourquoi donc la municipalité Piolle s'attaque-t-elle ainsi à des structures historiques reconnues (40 ans d'existence et 400 adhérents pour la MJC Mutualité) ? La réponse est d'une simplicité navrante : elle résulte d'une volonté de tout contrôler, de caporaliser chaque pan de la vie dans la cité pour qu'il réponde aux objectifs et à l'agenda de la majorité municipale... et de faire mourir lentement les structures jugées trop indépendantes. L'éducation populaire en fait les frais.

AUCUN SECTEUR N'EST ÉPARGNÉ

À l'aune de cet exemple, les Grenoblois doivent bien comprendre que pas un secteur n'est épargné par le dogmatisme municipal. Secteur d'activité (ici le socioculturel qui s'ajoute à la mise sous tutelle du sport, de la culture...) mais aussi secteur géographique (après les quartiers sud avec le Plateau, la Cordée, la MJC est située dans le quartier Mutualité-Préfecture). Il reste deux ans de ce fonctionnement sectaire à supporter : espérons que l'herbe repousse après le passage de ces Attila grenoblois. D'ici là, nous vous invitons à signer la pétition pour la MJC en vous rendant ici.

 

 

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