Frédéric MARTEL (France Culture) et E.PIOLLE : « oukases, coups de menton, et arbitraire politique »

 

Encore une analyse venue de la gauche qui éreinte Eric Piolle. Frédéric Martel (France Culture) a p ris la peine d’une immersion à Grenoble pour produire une analyse sur la politique culturelle grenobloise. Ça donne autre chose que la reproduction grossière de la com’ de Piolle, tel l'article de Jannick Alimi dans « le Parisien »…

Mais ça demande du temps et du travail. Certes l’analyse demeure hémiplégique puisque le côté droit est ignoré.

UNE ANALYSE HÉMIPLÉGIQUE 

Ainsi Frédéric Martel parvient à citer des équipements culturels emblématiques tels le nouveau Musée de Peinture (1994) le Centre National d’Art Contemporain (1987) la rénovation du Muséum d’Histoire Naturelle ou bien l’éclosion des théâtres, le Ciel ou encore MC2 rénovée sans y associer jamais Alain Carignon.

G.SISTI : "PIOLLE A DONNÉ UN GRAND COUP de POIGNARD"

Pour ne citer que quelques éléments d’une politique culturelle qu'a encore résumée Guy Sisti récemment sur France Bleu Isère : «Piolle a donné un grand coup de poignard à la culture, sous prétexte, avec beaucoup de démagogie de rendre la culture au peuple, ce qui n’a pas été fait, il a supprimé des subventions aux professionnels « concluant à "la dégringolade de Grenoble sur le plan culturel." Rappelant que « Carignon a propulsé la dimension culturelle de la ville, Destot ayant commencé son déclin» 

Il n’a probablement pas été interrogé par Frédéric Martel alors qu’il a été depuis "Travail et Culture" jusqu’à la direction du Théâtre Municipal l’un des acteurs importants de l’accès à la culture pour tous. Pour ne citer qu’un exemple.

UNE PÉRIODE INTENSE DE LIBERTÉ, DIVERSITÉ, CRÉATION OCCULTÉE

Ainsi l'une des périodes les plus intense de liberté, de diversité  et de création culturelle, de rayonnement des grands équipements de la ville, est-elle partiellement évoquée en rendant hommage à... Dubedout et Destot. Chez Martel aussi il y a du Stalinisme quand des personnages publics disparaissaient des photos du Kremlin.

LA GAUCHE REPRODUIT "GRENOBLE, le CHANGEMENT"

Mais -comme avec « Le Postillon »- l’analyse venue de la gauche qui répète avec d’autres mots exactement ce que « Grenoble, le Changement » exprime avec les siens est toujours très savoureux. Les mêmes qui tordent le nez en jugeant « militant » -pour ne pas dire plus- nos constats pourtant évidents, savourent l’enquête in situ de Frédéric Martel .

"CE QUI M'A FRAPPÉ C'EST LA MÉFIANCE, LA PEUR et la VIOLENCE"

Afin de vous permettre d’en juger nous vous livrons des extraits de Frédéric Martel. Ne confondez pas avec « Grenoble, le Changement » qui relate les mêmes faits depuis plusieurs années et parvient aux mêmes conclusions. Si vous ne désirez pas tout lire, plongez dans certains extraits. Savoureux, réel, cruel et si vrai. 

« Ce qui m’a frappé d’abord, c’est la méfiance des uns vis-à-vis des autres, la peur et la violence politique qui semblent avoir atteint les hommes et les femmes d’art. »

"LE DIRECTEUR ME PARLE à VOIX BASSE LOIN des REGARDS"

"Dans un lieu culturel grenoblois où je débarque à l’improviste, le directeur me prend à part, loin des regards, et me parle à voix basse pour condamner sévèrement la politique culturelle du «khmer vert» -comprenez Éric Piolle-. Nombreux sont ceux qui s’expriment «off the record» , par peur des représailles sur leur budget, et beaucoup d’autres ne retournent aucun de mes appels, terrorisés à l’idée d’être cités publiquement dans un contexte «délicat» où ils jouent «leur peau». Au musée et au centre d’art, on m’oppose le devoir de réserve des fonctionnaires pour se taire." 

"SON SERVICE DE COM' BIEN ACHALANDÉ BRAVE LE COUVRE-FEU..."

« A contrario, les casques bleus du maire, plus ou moins discrets, viennent jusqu’à mon hôtel, bravant le couvre-feu, pour tenter de me convaincre du bien-fondé du « piollisme » et faire un éloge stalinoïde de la politique culturelle des Verts. Les attachées de presse du maire et son service de communication, fort achalandé, déploient un storytelling millimétré, multipliant les villages Potemkine non sans insister sur telle personne à interviewer en priorité ou faire annuler tel rendez-vous non opératoire. « 

"LA GUERRE CULTURELLE EST BEL ET BIEN DECLARÉE"

"Plusieurs directeurs d’institutions culturelles ont claqué la porte avec fracas ; au moins cinq autres sont en « burn out » ; plusieurs postes ne sont pas pourvus ; et le duo acrobatique à la tête du centre chorégraphique vient de se démembrer, l’un étant nommé à Paris à la direction du Théâtre national de Chaillot alors que l’autre est empêtré dans une mauvaise affaire de plagiat. La danse, à son tour, vient d’être décapitée. A Grenoble, la guerre culturelle est bel et bien déclarée.

V.BERTRAND "LES ÉCOLOS ME REPROCHENT DE ROULER EN 4X4"

« Les écolos de Grenoble me reprochent parfois de rouler en 4x4. Mais ils ignorent que je viens ici dans le Vercors et qu’il vaut mieux avoir quatre roues motrices si on ne veut pas rester bloqué dans la glace », ironise Valère Bertrand. Et en effet, grâce au 4x4, nous réussissons sous une tempête frénétique à rejoindre la nationale à travers les routes de montagnes enneigées. 

"ARBITRAIREMENT RATTACHÉ AU THEÂTRE MUNICIPAL"

"Naïf, et sans avoir vu le coup venir, Valère Bertrand découvre bientôt l’intention du maire : « municipaliser » son collectif théâtral et, en usant de la convention d’objectifs et de moyens, décider arbitrairement son rattachement au Théâtre municipal. Le projet associatif est réduit à néant d’un coup de plume sans explications ni débat. Fin du collectif et de l’aventure du Tricycle ! 

"CE SONT DES DOGMATIQUES QUI CONFONDENT TOUT"

"Depuis 2017, nos deux théâtres indépendants ont été repris en gestion directe et produisent trois fois moins de spectacles » se désole Valère Bertrand (…) Pourquoi municipaliser ces deux théâtres ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais. Les Verts parlaient de “co-construction des politiques publiques”, ils n’avaient que ces expressions à la bouche et, en fait, ils se sont révélés dirigistes. Ce sont des dogmatiques qui confondent tout : le théâtre professionnel et les pratiques amateurs, les associations et le privé, les quartiers et la culture » ajoute Bertrand."

"PIOLLE : AVENANT MAIS PAS FRANCHEMENT SYMPATHIQUE"

"Lorsque je l’interroge aujourd’hui, Éric Piolle a mis de l’eau dans son vin. Il est prudent, un peu sioux, et offensif. Arrivé seul à bicyclette, courtois et direct, avenant mais pas franchement sympathique, Piolle se lance dans de longues explications théoriques"

"ERREUR DE CASTING GRAVE, INCHOHÉRENTE , CAPORALISANTE"

« Mais c’est une erreur de casting – grave. « Incohérente », « sans idées », « caporalisante » -selon les mots répétés ad nauseam par l’opposition- Corinne Bernard se propose « de tout casser avant (peut-être) de commencer à tout reconstruire ». L’agent de la SNCF bombardée à la culture défend les « circuits courts artistiques », les « tiers lieux »

PIOLLE SUPPRIME, RÉDUIT SANS PRÉAVIS 

"Piolle décide donc, et rapidement, de faire un exemple : il supprime sans préavis, et intégralement, la subvention de 438 000 euros de l’ensemble des Musiciens du Louvre-Grenoble de Marc Minkowski. Bientôt, c’est au tour du budget d’acquisition du Musée de Grenoble d’être amputé significativement (il est remonté à 211 897 euros en 2020). Le budget de la Maison de la Culture de la ville, la célèbre MC2, est saucissonné à son tour : il perd 110.000 euros. « Il nous fallait refaire de la politique » argumente aujourd’hui Enzo Lesourt, le conseiller spécial du maire."

"ILS RÉPÈTENT TOUS DES ÉLÉMENTS DE LANGAGE BIEN RODÉS"

« Marc Minkowski  est un brillant musicien et un bouc émissaire facile. Par son nom déjà, cet ensemble de musique baroque d’exception incarne tout ce que le petit commando Vert qui a pris la mairie de Grenoble déteste : « parisien », « hautain », « élitiste », « très très cher » selon les mots entendus chez les proches d’Éric Piolle. Qui me répètent tous un élément de langage bien rodé : « A la place de Minkowski, notre intention est de faire émerger dix Minkowski ». (Sept ans après, une formation de musique baroque a été affaiblie mais aucun nouveau Minkowski n’a encore émergé à Grenoble). «

PIOLLE A PÉCHÉ PAR AMATEURISME ET ARROGANCE...

« . L’équipe d’Éric Piolle a d’abord péché par amateurisme et arrogance. Faute d’avoir travaillé, lu et consulté, ils se proposent de réinventer le fil à couper le beurre de la politique culturelle ! «  (remarquez que s’agissant d’arrogance, Frédéric Martel élargi à "l’équipe" pour sauvegarder Piolle dont tout le monde connaît la suffisance et l’arrogance NDLR )

... IL FLEURE L'INCOMPÉTENCE 

« Le milieu du théâtre se dresse comme un menhir contre l’usurpateur Éric Piolle. Qu’une telle bronca n’ait pas été anticipée par les écologistes fleure l’incompétence. Hier modèle de la décentralisation culturelle, Grenoble devient le symbole de la municipalisation culturelle »

JP ANGOT : "LA VILLE SE PRIVE DE FINANCEMENTS DES AUTRES"

« Ce sont des libéraux déguisés en Verts, des gens qui sont dans l’incantation et la caporalisation », tonne JP Angot (…) : la baisse de subvention décrétée par la ville incite immédiatement l’État, la région et le Département à lui emboîter le pas : ils baissent eux aussi leurs propres subventions(…) l’engrenage se traduit peu à peu par une baisse de budget autrement plus significative, évaluée par la direction de la MC2 à environ 300 000 euros par an. Ainsi, pour faire quelques dizaines de milliers d’euros d’économie, la Ville se prive de financements des autres collectivités et de la billetterie »

"PEU INFORMÉ DES DOSSIERS, DILETTANTE MÊME..."

« Peu informé du dossier, dilettante même, Piolle a mal anticipé les conséquences. Il ne sait pas que toute la décentralisation culturelle est construite sur des financements croisés ville/agglo/département/région/État. En faisant sécession par rapport à ce modèle, en se désolidarisant unilatéralement des autres collectivités, sans négociation avec elles, on s’expose à des réactions en chaîne. « Pour avoir voulu jouer avec les financements croisés, Éric Piolle obtient en retour des sanctions croisées ! « 

MC2 "CETTE TOUR DE BABEL EN PERDITION" 

J.POMMERAT : "UNE POLITIQUE QUI FAIT HONTE à ce PARTI"

« Pour Piolle, c’est un tournant. Le début d’une descente aux enfers dont il n’est toujours pas sorti six ans plus tard. Les articles dans la presse locale et nationale se multiplient contre sa politique culturelle, notamment une tribune assassine du metteur en scène Joël Pommerat, (…) : « Voilà ce que je retiens de cette politique qui se vante d’en être une et d’avoir de l’ambition. C’est un cocktail, un bazar, un agglomérat de pièces hétéroclites, foutras idéologique, (...) Un tout finalement compliqué, contradictoire et paradoxal, mâtiné de suffisance et d’arrogance, de naïveté, à la Bouvard et Pécuchet, qui fait honte à ce parti (les Verts) dont je me sentais un proche et un sympathisant. » 

N.BOURRIAUD : "UN DISCOURS QUI CROISE CELUI du RASSEMBLEMENT NATIONAL"

« L’attaque, violente, est d’autant plus efficace que Joël Pommerat semble dire « nos meilleurs amis sont devenus nos pires ennemis ». L’article inaugure une série de textes critiques contre la politique culturelle d’Éric Piolle, notamment dans Le Quotidien de l’artTélérama ainsi qu’un éditorial au vitriol de Michel Guerrin dans le journal Le Monde. Plus récemment, le théoricien des arts visuels Nicolas Bourriaud, ancien directeur du Palais de Tokyo et actuel directeur du MoCo à Montpellier, a pris la plume pour dire ses inquiétudes sur la politique culturelle des Verts dans la revue L’Hémicycle. Bourriaud critique également un « localisme » et un « discours anti-élites qui croise parfois dangereusement celui du Rassemblement National ».

"SEUL LE FRONT NATIONAL AVAIT OSÉ FAIRE AUTANT DE DÉGÂTS"

« Éric Piolle remet une pièce dans le godet en décidant la liquidation d’un établissement emblématique de Grenoble, le Ciel, consacré aux musiques actuelles, l’équipement culturel La Chaufferie, dans le quartier populaire de Teisseire, avant d’annoncer sans crier gare un plan de fermeture de trois bibliothèques. Seul le Front National avait osé faire autant de dégâts en si peu de temps dans une ville ! « 

DES DÉCISIONS VÉCUES COMME ARBITRAIRES 

« Ces décisions non expliquées ont été vécues localement comme arbitraires, et ce d’autant plus que la politique culturelle grenobloise était déjà considérée comme brouillonne. Éric Piolle avait promis durant la campagne de 2014 : "Zéro fermeture de service public" -une parole que son plan d'austérité et l'affaire des bibliothèques ont réduit à zéro. (…) Eux qui avaient misé sur la participation citoyenne, les votations citoyennes ou les référendums d’initiative locale (..) en ont été les premières victimes. Un référendum est proposé justement par les Grenoblois… sur la fermeture des trois bibliothèques ! Plutôt que d’aller jusqu’à la votation citoyenne qui risquerait d’être perdue, la mairie a revu sa copie «  (Notons que Frédéric Martel les exonère de toute duplicité comme s’ils ne pouvaient pas mentir dans leurs promesses. Les Verts sont « victimes ». Encore un petit effort de lucidité camarade NDLR)  

 LAISSER LE CITOYEN DÉCIDER : UN HIATUS

 « Dès le départ, il y avait un hiatus : on a été élu sur un programme et en même temps on disait qu’on voulait laisser les citoyens décider. C’est une tension permanente à résoudre », insiste Pascal Clouaire » . (Un engagement qu’on sait ne pas tenir est un « hiatus « NDLR)

"OUTRÉS PAR LE PEU DE CONSIDÉRATION QU'ON LEUR ACCORDE"

« Dans les quartiers pourtant, les médiateurs culturels que j’ai rencontrés estiment qu’il y a une grande divergence entre la théorie énoncée par les Verts et la France Insoumise  et la réalité de leur action sur le terrain. « Éric Piolle a perdu les quartiers », me dit sévèrement Willy Lavastre. Avec plusieurs responsables associatifs, et en présence de Donatien de Hauteclocque qui dirige la MJC et Ali Djlali qui la préside, il me décrit la volonté active de la mairie de « municipaliser » l’action sociale des quartiers. Les responsables associatifs doivent parfois laisser la place à des techniciens salariés par la mairie, (…) On me signale aussi que « la mairie envoie ses diplômés de Sciences Po expliquer à des militants actifs sur le terrain depuis trente ans ce qu’ils doivent faire dans les quartiers ». La petite dizaine de travailleurs sociaux et animateurs culturels que j’ai rencontrés à Grenoble se disent outrés par ce fonctionnement et le peu de considération qu’on leur accorde. « 

 

LE MOUVEMENT D'ÉDUCATION POPULAIRE EST AFFAIBLI

« Ce qui semble le plus paradoxal peut-être dans cette ville où tout est devenu paradoxal, est cette reprise en main politique des maisons de quartiers et des MJC alors que le programme d’Éric Piolle faisait de la participation citoyenne et du « faire commun » ses priorités. Le mouvement d’éducation populaire est affaibli et la remunicipalisation en marche. Pourquoi les Verts se sont-ils fait élire sur une politique décentralisée favorable à la société civile et à la culture partagée, pour, dans l’exercice du pouvoir, devenir partisans d’une gestion directe et d’un contrôle municipal accru « 

AU SEIN DES VERTS DES VOIX MONTENT POUR REGRETTER

« Au sein même des Verts, des voix montent pour regretter qu’Éric Piolle ait co-géré la ville avec sa majorité politique. Quant aux milieux culturels, ils voient derrière la municipalisation de la culture les effets des groupuscules qui entourent le maire : les mélenchonistes de la France Insoumise, les collectifs anarchistes et anti-sciences, les activistes d’ATTAC et des « Mao-Spontex » venus des équipes de Cécile Duflot et François Ruffin. On me signale également que le groupe d’agit-prop « Pièces et Mains d’œuvre » , un collectif anti-science, connu notamment pour son opposition aux nano-technologies, influencerait Piolle »

"JE ME DIS QUE PIOLLE S'IMAGINE PRÉSIDENT de la RÉPUBLIQUE"

« En l'écoutant parler, je me dis que Piolle s'imagine déjà président de la République ! (…)  Ensemble, avec la maire de Paris, Piolle a d’ailleurs lancé « Cités en commun « . (…) « Cités en commun » dessinait ce nouvel « arc humaniste » que Piolle et Hidalgo appellent de leurs vœux, non sans arrière-pensées politiques avant la présidentielle. Las, Piolle me confirme lors de notre entretien qu’il « abandonne Cités en commun » faute d’accord sur des questions cruciales, à ses yeux, « comme l’interdiction de la 5G ».

E.PIOLLE NE FRÉQUENTE PAS LES THÉÂTRES, LA DANSE, les MUSÉES...

 » Alors que les « cultureux » lui reprochent de ne pas fréquenter les théâtres, les centres de danse, ou les musées de sa ville, Éric Piolle fait un choix politique. Son grand projet « culturel » -c’est le mot qu’utilise son conseiller spécial- est de nature citoyenne et éco-responsable : il a pris forme à travers la fête des Tuiles Sur l’affiche officielle de la Fête des tuiles 2017 que je consulte, l’art n’est présent que sur neuf des cinquante stands et scènes annoncés. « 

 LES MARCHÉS SANS APPEL D'OFFRES AUX AMIS

« La presse a, de son côté, signalé que les marchés publics pour l’organisation de cette fête auraient été attribués à des prestataires extérieurs sans mise en concurrence ni publicité en 2015  au risque d’une mise en examen du maire. (…) la Chambre régionale des comptes qui a ouvert une enquête et saisi le Parquet. A ce stade, et pour éviter toute contestation, l’affaire a été délocalisée dans un tribunal administratif de la Drôme, en attendant un classement sans suite ou une mise en examen. (Interrogée, la préfecture de l’Isère me confirme que cette procédure est en cours). « (imaginons comment cet épisode serait raconté pour un Maire de droite NDLR)

"FÊTE DES TUILES, KERMESSE AUX TUNIQUES MOCHES"

« La Fête des Tuiles fait l’objet de vives critiques de la part du milieu culturel grenoblois qui se moque de cette « kermesse aux tuniques moches » ou de cette « fête à Neu-Neu ». Il est certain qu’en termes de politique culturelle, l’expérimentation festive ne se rapproche ni de Pina Bausch, ni de Jean-Claude Gallotta, ni de Bernard-Marie Koltès, qui ont fait les grands jours de la MC2. »

« Ce qui est plus étonnant : les critiques obsessionnelles de l’équipe de Piolle contre la politique culturelle de Lang, les fêtes « languiennes » et la culture « évènementielle »… quand avec leur Fête des Tuiles, ils versent à leur tour dans l’évènementiel »

G.TOSATTO S'ABRITE DERRIÈRE LE DEVOIR DE RÉSERVE : LA PEUR ?

« Interrogé sur l’état de délabrement de ces œuvres de réputation mondiale, Guy Tosatto, le directeur  du Musée de Grenoble, qui a la charge de l’entretien des sculptures, botte en touche. Il refuse de s’exprimer en raison de son «devoir de réserve de fonctionnaire »… et renvoie à la mairie qui ne lui donnerait pas, laisse-t-il ainsi sous-entendre, les moyens de sa politique. Surtout que le projet d’agrandissement du Musée de Grenoble, prévu de longue date, et qui devait permettre à la belle endormie de sortir de son engourdissement, a été refusé par Piolle au nom de la frugalité. « 

STREET ART : CONSUMÉRISME ET LIEN AVEC LES GRANDES MARQUES

« Le critique et directeur du MoCO, Nicolas Bourriaud s’alarme lui aussi de cette attraction monomaniaque à Grenoble pour les arts de la rue : « Le street art devient la forme des arts visuels. Jugé populaire et anti-intellectuel, il fait figure d’objet idéal pour une monoculture stylistique. Peu importe, alors, la proximité de cette forme artistique figée avec le consumérisme ambiant et ses relations ambigües avec les grandes marques… ». 

LE MUSEUM : SQUELETTE ABANDONNÉ à L'ENTRÉE 

« L’adjointe verte avec laquelle je visite le Muséum, s’étonne d’ailleurs, chagrinée, de ses centaines d’animaux empaillés dont elle a hérité sans savoir trop ce qu’elle va pouvoir faire de ce cimetière animalier. Un immense squelette d’éléphant, prisonnier d’une carapace de protection, trône et trompe, abandonné à l’entrée du Museum, triste symbole de l’horreur écologique autant que d’une certaine impasse de la politique culturelle des écologistes au temps du Covid ? « 

L.LHEUREUX "RECONNAIT DES ERREURS, QUELQUES BRUTALITÉS..."

« Un constat critique que Lucille Lheureux ne partage pas : si elle reconnaît des erreurs et regrette quelques brutalités, l’adjointe reste fidèle au nouveau logiciel écologiste : « On ne peut pas laisser carte blanche, laisser la politique culturelle entre les mains des seuls opérateurs culturels. La politique culturelle est l’apanage des élus. Grenoble est une ville qui a une politique culturelle portée par le maire et la municipalité « .

LES ÉLUS VERTS DÉCISIFS L'AVOUENT EN OFF

« Il ne fait guère de doute qu’Éric Piolle, s’il ne les a jamais reconnues, a commis des erreurs culturelles durant son premier mandat. Même ses plus proches alliés le reconnaissent ; des élus Verts décisifs de son équipe l’avouent également en « off ». Le journaliste Philippe Gonnet résume : « Piolle a fait l’impasse sur la culture durant son premier mandat. C’est un segment du marché politique qui ne l’intéressait pas. Et comme il a échoué, il a décidé de s’en passer. Il avait été élu en 2014 grâce aux milieux culturels ; il a été réélu en 2020 sans les milieux culturels. Du coup, il a fait une croix sur eux. « 

 

P.CLOUAIRE : "LA CO-CONSTRUCTION ÉTAIT RIDICULISÉE "

« Lorsque je rencontre Pascal Clouaire, homme de culture (…) il me raconte avoir rencontré les principaux acteurs culturels de la ville en 2019 et avoir discuté avec eux pendant des heures du bilan des Verts à Grenoble. Il fut surpris par leurs critiques sévères : l’intention de Piolle de « co-construire la politique culturelle avec les habitants » était ridiculisée ; l’absence du maire aux inaugurations et aux vernissages des équipements culturels, auxquels il ne se rendait jamais, était raillée par les milieux culturels ; l’adjointe « aux » cultures, Corinne Bertrand, faisait l’unanimité contre elle. « 

P CLOUAIRE : "ÇA TIRAIT A BALLES RÉELLES PARTOUT"

« Je me suis rendu compte en les écoutant que le bilan était très sévère et que nous risquions de perdre le monde de la culture. Ça tirait à balles réelles de partout contre nous ! », me dit Clouaire. Alors, en militant infatigable, il a joué les go-betweens : il a raconté à Piolle la désillusion des artistes et aux « cultureux » les intentions du maire pour le « second mandat »  

P.CLOUAIRE "AURAIT AIMÉ UN GRAND PROJET ARTISTIQUE"

« Je devine ainsi une déception, celle d’un homme qui a cru passionnément à l’aventure des Verts à Grenoble mais regrette les tensions inutiles, les coupes claires et les erreurs de casting. Comme il aurait aimé qu’un grand projet artistique voie le jour dans la ville « 

R.PERRIER : "ARBITRAIRE ET TOUT A FAIT ANORMAL"

LA BELLE ELECTRIQUE : « Remi Perier Perrier me raconte : « Un matin, je rencontre Éric Piolle dans un bistrot (…) Quelques temps après mon concert de David Guetta au stade de Grenoble, en 2013, il m’avait dit qu’il ne laisserait jamais faire ce genre de concert en tant que maire -Guetta représentant tout ce qu’il détestait ! Bon, bien sûr, il n’en a pas le droit car si je loue le stade, je peux y programmer ce que je veux (…) Du coup, ce matin-là, je lui annonce que je vais être candidat à l’appel d’offre de La Belle électrique. Il me dit que c’est géré par une commission indépendante et qu’il n’a pas son mot à dire.(…)  Je lui annonce également que je vais être candidat en partenariat avec Marc Ladreit de Lacharrière. Et là, tout à coup, Piolle se fâche et il me dit en gros : il n’en est pas question. Que jamais Ladreit de Lacharrière ne viendra à Grenoble. J’ai été estomaqué. C’était un appel d’offre indépendant et Piolle mettait son véto à cause de Ladreit de Lacharrière. C’était arbitraire et tout à fait anormal. J’ai retiré ma candidature ».

"PERSONNE N'A JAMAIS VU UN TEL CAFOUILLAGE"

« La mairie, au dernier moment, annonce son intention de prolonger l’appel d’offre de dix-huit mois, avant de changer une seconde fois d’avis en reniant le statut associatif de la Belle électrique, et sa « délégation de service public », pour transformer la salle en « coopérative ». Les responsables de MixLab, pourtant proches des Verts, sont éberlués et Laurent Duclot, le fondateur, jette l’éponge. La scène culturelle grenobloise s’étonne, tout comme les tutelles, ministère, région et département confondus – personne n’a jamais vu un tel cafouillage. Une coopérative pour gérer une grande salle de concert ! »

"R.PERRIER : LA MAIRIE INVENTE UNE USINE à GAZ"

« La mairie vient d’inventer une véritable « usine à gaz ». Tout le monde s’indigne : les habitants seront-ils réunis en assemblée citoyenne pour décider de la programmation du lieu ? Va-t-on évoluer vers un kolkhoze culturel ? « En fait, il y avait une association à but non lucratif et la mairie écolo, prétendument anti-capitaliste, la remplace par une société commerciale car, quoi qu’on en dise, une coopérative en SCIC, c’est une entreprise. On croit rêver ! », éructe Rémi Perrier. »

"IL FALLAIT SE DÉBARRASSER DE L'ÉQUIPE DES FONDATEURS"

« La raison de cette volteface municipale est double : dans un premier temps, il s’agissait de faire des économies financières (…) dans un second temps, il fallait se débarrasser de l’équipe des fondateurs, peu en « odeur de sainteté » à la mairie. Lors d’une réunion tendue avec MixLab, (…) l’élue culturelle a d’ailleurs critiqué vertement le projet de l’association et réclamé « plus de participatif, plus de coopératif, plus d’éducation artistique

L.LHEUREUX  PRÊCHE LE FAUX SUR LES SUBVENTIONS

« Lheureux tente de me rassurer sur le fait que les fondateurs de la Belle électrique seront « au cœur du nouveau projet » (ce qui n’est pas exact puisque son fondateur, Laurent Duclot, a déjà démissionné et s’est éloigné de Grenoble), que leur subvention sera maintenue, et explique que cette évolution de structure était nécessaire pour obtenir le label ministériel de Scénes de Musiques actuelles (..)Sans label, pas d’aide ! Du côté du ministère de la Culture, où l’inquiétude est palpable, on conteste pourtant cette analyse. Il n’a jamais été question de conditionner le label de SMAC, me dit-on, au statut de coopérative ! Au contraire, le ministère, comme la Région et le Département, préfèrent de loin une association qui a fait ses preuves plutôt qu’une nouvelle structure hybride où (..) les responsabilités sont « floues » et le modèle économique « farfelu ». Les tutelles attendent une logique entrepreneuriale, pas un happening de « bobo vegan perchée » « 

LA SUBVENTION DE L'ÉTAT REVUE à la BAISSE à CAUSE de PIOLLE

 « La scène grenobloise, tout le monde en convient également, est riche en musique « électronique, mais pas au point d’assurer le « line up ». « Ce n’est ni Rennes, ni Nantes, ni même Montpellier », regrette Laurent Duclot, le fondateur de la Belle Électrique. 

« Ce dossier est donc sensible et pourrait bien empoisonner l’Hôtel de ville et la scène culturelle grenobloise pendant de longs mois. Surtout qu’on m’indique au ministère « avoir mis en pause la labellisation SMAC » tant que la mairie n’aura pas levé les doutes sur le statut du lieu et ce qu’elle prétend en faire. La reconduction de la subvention de l’État, autour de 100 000 euros, pourrait également être revue à la baisse dès 2022, entrainant avec elle celle de la région (autour de 45 000 euros). « 

"DES BUREAUCRATES FÉRUS DE CENTRALISME DÉMOCRATIQUE"

"D’autres acteurs culturels interrogés dénoncent « des incompétents obnubilés par l’idée de coopérative pour avoir l’air écolo », des « bureaucrates férus de centralisme démocratique » ou de « zozos ». Le second mandat, on le voit, démarre sur des chapeaux de roues « 

EXPULSION DE L'OBSERVATOIRE DES POLITIQUES CULTURELLES

« Ordre lui a cependant été donné  (à l’observatoire des politiques culturelles) de quitter ses locaux municipaux sans qu’un nouvel hébergement n’ait encore été acté  De plus, un poste de documentaliste a été supprimé par la mairie. Son directeur, Jean-Pierre Saez, figure incontournable des politiques culturelles décentralisées, a déjà fait part de son mécontentement à l’égard de la politique de Piolle. On peut s’attendre à l’ouverture d’un nouveau front si on attente à son Observatoire. « 

LE MAGASIN : UNE SÉRIE D'ERREURS

Le troisième dossier sensible du deuxième mandat est celui du Magasin, (…) une série d’erreurs ou de malentendus récents ont suscité de vives polémiques au Magasin autour de l’ultra-féminisme, du post-colonialisme, des questions de genre et de l’intersectionnalité. (..) Sont-ils partisans d’une conception différentialiste de la société jusqu’à mettre en valeur les « savoirs chamaniques », les cours de jardinage, le yoga, les marches à pied dans la montagne, les rencontres LGBT ou les chefs cuisiniers en résidence, en lieu et place de l’ « Art » ? « 

"EN ÉTAT DE DÉLABREMENT AVANCÉ"

« Les responsables successifs du Magasin, la plupart en burn-out ou en congés maladie aujourd’hui …) quel que soit son projet, la direction du Magasin est décapitée et le lieu en état de délabrement avancé. Pour des raisons confuses, l’État, la Région et la Ville se renvoient la responsabilité de l’échec et le milieu de l’art contemporain se divise âprement. Un moratoire ayant été décrété par la Région, la Ville se retrouve seule, en première ligne. »

"SES CHANGEMENTS DE CAP BRUTAUX EMPÊCHENT une SORTIE de CRISE" 

« Éric Piolle a d’abord adoubé la nouvelle vision post-féministe et de la pluralité « des cultures » des curateurs du Magasin, (…) Puis, soudain, sans que les tutelles n’en perçoivent les raisons, le maire s’est brutalement désolidarisé de la direction du Magasin. Cette politique brouillonne, et de tels changements de cap brutaux, ont empêché une sortie de crise. Le résultat : l’un des lieux principaux de l’art contemporain en France est aujourd’hui dans l’impasse et à l’arrêt (..) A Grenoble, le Magasin est devenu un bateau ivre «   
 

LA VIOLENCE FRAPPE DE PLEIN FOUET LA POLITIQUE CULTURELLE

MC2 : « Éric Piolle est allé jusqu’à griller la politesse à la ministre de la Culture en annonçant précipitamment dans un communiqué qu’il avait choisi Arnaud Meunier alors qu’il n’est plus l’acteur clé de cette nomination… »  

« Il est ici question de sécurité, les détracteurs du maire insistant sur le fait que la violence urbaine aurait décuplé dans la ville, elles frappent de plein fouet la politique culturelle dans son articulation avec le socio-culturel. « 

LA HIÉRARCHIE CULTURELLE VARIE EN FONCTION DES COMMUNAUTÉS

« Ainsi s’expliquerait la nomination d’un adjoint « aux cultures », comme si l’Art, l’exigence et la hiérarchie culturelle n’existaient plus en tant que tels mais devaient varier en fonction de chaque communauté, chaque groupe humain et chaque localité. »

JP SAEZ : "ILS PROPOSENT TOUT ET N'IMPORTE QUOI"

"Jean-Pierre Saez, qui dirige l’Observatoire des politiques culturelles à Grenoble, s’étrangle lorsque j’évoque ce débat des droits culturels. « Le problème avec Piolle et les écologistes c’est qu’ils proposent tout et n’importe quoi. Ils veulent rompre avec Lang pour défendre l’éducation artistique et culturelle, la diversité et la fête des Tuiles -alors que ce sont des idées très languiennes ! Ils veulent se débarrasser de Malraux au nom de la décentralisation culturelle, mais ils oublient qu’il est venu ici créer et inaugurer la maison de la Culture de Grenoble ! Intellectuellement, les Verts ne maîtrisent pas du tout la question culturelle. Leur vision est une somme de préjugés, d’a priori et en fait de grand n’importe quoi ! ». 

V.BERTRAND "COMME SI CHACUN AVAIT SA PROPRE CULTURE"

"Valère Bertrand, vétéran du théâtre grenoblois, est tout aussi estomaqué : « La théorie des droits culturels a deux versants : une idée d’accès à la culture et, d’autre part, le fait que chacun serait porteur de culture. Les Verts en ont fait une troisième  interprétation, un raccourci, comme si chacun pouvait avoir sa propre culture ». 

LE MODÈLE ANGLO-SAXON

« Le critique d’art Nicolas Bourriaud pointe également ces dérives grenobloises : « Pour ce nouveau logiciel, les ‘cultures’ existent d’ores et déjà, elles sont de l’ordre du fait accompli. Il ne s’agit plus pour les citoyens de se cultiver par une quête d’objets à découvrir et maîtriser, mais d’accéder à leur propre culture, considérée comme un ensemble de pratiques et de signaux (…) Jamais questionnées en tant que telles, entendues qu’elles sont dans le sens anglo-saxon du terme, ces cultures sont donc destinées à un relativisme absolu (...) La prise en compte de la demande citoyenne ne suffit pas à faire politique et les kermesses urbaines n’émancipent personne ». 

"POUR E.PIOLLE CETTE AFFAIRE DU BURQUINI EST CATASTROPHIQUE"

« C’est ainsi que les questions identitaires, sécuritaires et culturelles se sont rejointes. »

« Pour Éric Piolle, cette « affaire du burkini » fut catastrophique, (…). En militant pour une politique communautaire et en favorisant toutes les cultures des quartiers, les Verts ont ouvert la boite de Pandore. Le burkini doit-il être reconnu comme faisant partie de la culture des femmes musulmanes de Grenoble ? Éric Piolle, (…), a été toutefois pris à partie violemment sur ces sujets par la presse locale ou natioanle par  et par les élus de toutes obédiences. ». 

"E.MARTIN : UNE FEMME AU COEUR DES CRITIQUES"

« Une femme est au cœur des critiques : Élisa Martin. La première adjointe de Piolle, représentante de la France Insoumise, est proche de Jean-Luc Mélenchon. Elle s’exprime peu en public mais elle serait, selon un élu de l’opposition, « la commissaire politique de la majorité ». Officiellement, elle est en charge des « Quartiers populaires « porté par la stratégie de pénétration des quartiers populaires de la France Insoumise, fondée sur des bases identitaires et le ressentiment victimaire » tacle Olivier Noblecourt « Piolle ne croit pas ni à l’action sociale, ni à l’éducation populaire. Le risque, c’est que faute de crédibilité sur le social, il privilégie une approche communautaire doublée d’une remunicipalisation des acteurs associatifs locaux. »

PAS DE CAMERAS, UN ÉCLAIRAGE PUBLIC DIMINUÉ

« L’éclairage public, fortement diminué par les Verts, et leurs réticences « idéologiques » à déployer dans la ville la vidéo-surveillance, deux thèmes chers à Élisa Martin, ont été vivement dénoncés par l’opposition comme les sources du sentiment d’insécurité à Grenoble. » 

"GRENOBLE SYMBOLE DE L'ISLAMO-GAUCHISME" 

« Ces questions de sécurité déteignent sur la culture. On reproche à Élisa Martin sa proximité avec des groupuscules comme « Nuit Debout », le comité « La vérité pour Adama, des associations indigénistes et des « community organizers » de L’Alliance citoyenne, qui ont participé à l’opération des femmes en burkini à la piscine de Grenoble. (…) certains n’hésitent pas à la qualifier de symbole grenoblois de l’ « islamo-gauchisme ».

E.MARTIN ANNULE SON RENDEZ-VOUS AVEC Ph.MARTEL 

« J’ai sollicité à plusieurs reprises Élisa Martin pour un entretien et celle-ci, après l’avoir écarté, l’a finalement accepté par téléphone sur la base de questions écrites que je devais envoyer à l’avance par email. Après plusieurs jours d’échanges pour convenir d’une date d’entretien, le rendez-vous fut finalement fixé. Mais au dernier moment, il semble que le service de presse de la mairie ait préféré faire annuler ce rendez-vous sous le prétexte d’un « agenda compliqué ». »

"LA MAJORITÉ PIOLLE A BESOIN des QUARTIERS"

« La majorité Piolle a besoin des quartiers pour espérer conserver la ville lors des prochaines municipales car le maire a perdu 3 500 voix au second tour des municipales, entre 2014 et 2020, ne récoltant au total que 16.000 voix (sur 158.000 habitants dont environ 80.000 électeurs). Un chiffre qui n’a été possible qu’en raison d’une très faible participation. A peine 10 % des Grenoblois ont voté pour Piolle en 2020 (ils étaient 12,5 % en 2014). »

PIOLLE EST TRÈS FRAGILE à GRENOBLE

« Contrairement à ce que l’on croit, Piolle est très fragile à Grenoble. Surtout que son vote est quasi uniquement bobo. Les classes populaires et les quartiers sont absents. Il est corrélé parfaitement aux revenus : fort dans les quartiers bourgeois ; en chute libre dans les quartiers populaires », résume Olivier Noblecourt

LAÏCITÉ : Anne HIDALGO S'EST SÉPARÉE de PIOLLE

« En demandant au Conseil de Paris, puis sur BFM TV, aux Verts de « clarifier leur rapport à la République » et de « sortir de leur ambiguïté » sur la laïcité, Anne Hidalgo, la maire de Paris visait, au-delà de sa propre majorité municipale, des élus écologistes comme Éric Piolle. Ce dernier, qui s’est visiblement senti visé, n’a pas tardé à évoquer « une sortie de route » de la maire de Paris, et regretté « ses insinuations ». L’alliance que les deux élus formait autour de « Cités en commun » a vécu »

"LES SONDAGES DÉSASTREUX POUR PIOLLE"

« Un jeu de dupes a donc pris fin. Longtemps le PS d’Olivier Faure et de Anne Hidalgo a tenté d’utiliser Piolle contre la candidature de Yannick Jadot ; parallèlement, Piolle essayait d’instrumentaliser Hidalgo dans son « arc humaniste » pour contrecarrer les ambitions de Jadot. La première espérait le ralliement de Piolle derrière sa candidature présidentielle ; et le second visait exactement la même chose à son profit. Aujourd’hui qu’ils sont tous les deux candidats à la présidentielle, et que les masques sont tombés, une clarification était inévitable. Nous y sommes. (A la direction des Verts, un conseiller du secrétaire national Julien Bayou m’indique que la majorité des Verts préfèrerait la candidature de Piolle et une infime minorité un ralliement dès le premier tour à Anne Hidalgo. Mais le même conseiller estime que le plus probable, à ce stade, étant donné les sondages désastreux pour le maire de Grenoble, serait une désignation de Yannick Jadot.) «

LE MUSÉE des MIGRATIONS : L'UNANIMITÉ CONTRE LUI  

« C’est dans ce contexte identitaire explosif que la ville a imaginé la création d’un « Musée des migrations », qui fait déjà l’unanimité contre lui. Comment peut-on en effet dénoncer les grands équipements grenoblois et les grands travaux « Languiens », pour proposer de construire une énième usine à gaz dans une ville qui en compte déjà plusieurs ? Sur le papier, le projet n’a pas été pensé, imaginé, ni même benchmarké ! Sur le terrain, c’est pire ! Car un projet similaire existe déjà dans la ville : le Musée Dauphinois »  

LES MONTAGNES ACCOUCHENT d'UNE SOURIS

« Pourquoi lui créer un concurrent sur des thématiques proches ? Et surtout quand les caisses municipales sont vides ? A ce stade, la ville rétropédale et se propose d’intégrer son projet de l’immigration dans le Musée de Grenoble. Les montagnes grenobloises qui ont longtemps donné naissance à des éléphants accouchent-elles désormais de souris ? »

"L'INTENTION VERTE N'EXISTE PAS DANS LA CULTURE"

« L’intention « verte » n’existe guère dans la proposition culturelle de la ville, comme si la transition écologique et la transition culturelle étaient des parallèles censés ne jamais se croiser. «

"PIOLLE N'A PAS PRIS LE TOURNANT de L'ÉCOLOGIE VERTE"

« Les militants du numérique que je rencontre au sein du collectif French Tech in the Alps, non loin de la mairie de Grenoble, s’étonnent également de ce point aveugle de la politique écologique de Piolle. (..), il ne semble guère avoir encouragé l’accueil à Grenoble des « Green Tech » ni de l’économie verte, pourtant des secteurs en fort développement aujourd’hui. « Il n’a pas vraiment pris ce tournant des technologies vertes », regrette Émilie Rondet, la déléguée générale de ce collectif de professionnels alpins engagés dans la tech. L’anti-macronisme de Piolle l’a également empêché de se mobiliser en faveur du « French Tech For Planet », le projet du secrétaire d’État au numérique Cédric O’, qui vise à accompagner une sélection de start-ups écologiques. Enfin, il n’a pas non plus attiré, ou simplement invité à Grenoble, les chercheurs qui pensent la double transition écologique et numérique, tels ceux qui travaillent dans les domaines en fort développement des « Sustainable ICT », de la « Green IT », du « Digital soberty » ou de l’ « éco-design ». (Beaucoup, à Grenoble, critiquent aussi le fait que la nouvelle municipalité n’a même pas rendu les transports collectifs gratuits, alors que d’autres villes non écolo en ont fait une priorité ; lui préfère miser sur le vélo) »

 

E.PIOLLE IGNORANT DU TRAVAIL ARTISTIQUE ET INTELLECTUEL

« Lorsque je l’interroge, Éric Piolle me cite Bruno Latour, Edgar Morin, Cynthia Fleury (…) Cependant, il ne prend pas pour exemple le travail artistique intellectuel de ce même Latour sur Gaïa, celui en matière d’arts plastiques de Martin Guinard à la Biennale de Taipei ou théâtrale de Frédérique Aït-Touatti. Rien non plus sur les pistes ouvertes en matière de philosophie artistique par Baptiste Morizot sur « la nouvelle grammaire environnementale » et la « nouvelle sensibilité du vivant ». Aucune référence non plus, pourtant attendue et incontournable, à l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson – devenu le chef de file de l’art écolo mainstream. « 

"J'AI DU MAL à NE PAS RIRE DEVANT CETTE INVENTION RIDICULE"

« Lors de notre balade à bicyclette dans les rues de Grenoble avec l’adjointe « aux cultures », Lucille Lheureux (..) nous nous arrêtons dans un parc devant l’ancien Hôtel de ville, elle me montre la dernière innovation artistico-écologique de la ville. « C’est une déclinaison de l’ancien crieur, sur le modèle du triporteur », me dit-elle, en me montrant cet objet insolite sensé symbolisé « Vox » – la voix. C’est une espèce de panneau d’affichage municipal écolo, fait d’un porte-voix bricolé, peut-être par un artiste local, et de panneaux en bois fatigués qui tournent péniblement sur eux-mêmes. J’ai beau être imaginatif et prendre au sérieux le discours écologiste, j’ai du mal à ne pas rire devant cette invention ridicule dilapidée dans les parcs et jardins publics. J’en viens à me demander si ce n’est pas pire que les panneaux publicitaires hygiénistes de JC Decaux qui, au moins, fonctionnaient en offrant un versant d’information sur l’offre culturelle de la ville et rapportaient de l’argent aux Grenoblois. C’est à ces petits signes prudhommesques qu’on se rend compte à quel point les Verts sont des zozos ! « 

 

"LE CHOIX DE PIOLLE EST SURPRENANT"

« Une autre politique écologique aurait pu consister à Grenoble à s’appuyer sur la MC2, le Magasin, le Musée de Grenoble, l’Observatoire des politiques culturelles, la Belle électrique ou le Tricycle, pour ouvrir ce grand débat essentiel sur le thème de la « transition écologique et culturelle ». Affronter tous ces acteurs dans un rapport de force périlleux revient à se priver des instruments existants pour réussir cette transition ». (..)Le choix de Piolle de se priver de certains des principaux instruments de politique culturelle est surprenant », souligne Vincent Guillon »

"PERSONNE NE LE CROIT PLUS DANS LA VILLE"

« Après tant de débats, de confusion, d’échecs, et de budgets participatifs, personne ne le croit plus aujourd’hui dans la ville. « On nous a consulté 4, 10, 20 fois, et ceux qui nous ont consultés ne sont même plus là. Au début du premier mandat ça allait. Mais on est au deuxième ! », s’insurge le militant socio-culturel Willy Lavastre lors d’une rencontre la MJC Théâtre Prémol. « 

"CHEZ LES PARTISANS LA LASSITUDE a SUCCÉDÉ AU DOUTE"

« Même parmi les partisans d’Éric Piolle la lassitude a succédé au doute. «Éric surjoue les désaccords pour exister », se lamente l’un de ses plus proches alliés écologiques. Quant à Valère Bertrand, l’homme du collectif théâtral Le Tricycle, qui a violemment clashé avec le maire, il résume la situation : « Au bout de sept années, la stratégie culturelle de la Ville peut tenir en deux mots : instrumentalisation des artistes et économie de budget. Ce n’est guère brillant comme bilan ». 

"AUCUN MAIRE VERTS N'A L'INTENTION de SUIVRE PIOLLE"

« A la direction d’Europe Écologie-Les-Verts à Paris, on observe Piolle «comme le lait sur le feu », mais l’un des conseillers du secrétaire national Julien Bayou, confirme que la politique culturelle grenobloise n’est plus vraiment considérée comme un exemple pour le parti. A Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Tours, Besançon, Annecy ou Poitiers, ces villes qui viennent de se mettre au « vert », on a pris langue avec les élus grenoblois mais aucun maire n’a l’intention de suivre leur exemple. « Trop brutal », « trop désordonné », « trop anti-culturel », « trop hostile aux établissements culturels » tranchent les personnes interrogées. La fermeture de bibliothèques apparaît comme l’une des erreurs majeures d’Éric Piolle – partout, elle lui colle à la peau comme un label radioactif. « 

"PIOLLE EST-IL DEVENU UN REPOUSSOIR pour les VILLES ÉCOLOS?"

« Éric Piolle est-il vraiment devenu un repoussoir pour les municipalités écolos ? (..)  que la question soit posée indique déjà un échec dans l’ordre symbolique. Au lieu d’être un exemple à débattre ou à suivre (..) l’action de Piolle est au mieux ignorée, au pire critiquée, jusque chez les élus culturels de son propre camp."

Qui osera encore dire que "Grenoble le changement" exagère? 

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