MISTRAL : LE QUARTIER LE PLUS MÉPRISÉ PAR LA MUNICIPALITÉ ?

La municipalité Piolle a-t-elle un sérieux souci avec le quartier Mistral ? Alors que c'est au tour du club de judo de faire les frais d'une politique imposée, la question se pose avec insistance.

LE JUDO DONNE COURS DEHORS...

Jeudi dernier, le club de judo du quartier a donné cours... dehors, devant le Plateau. Une manière de protester suite à la suppression d'un créneau d'une heure et demie de pratique (le plus important pour l'association) décidé unilatéralement par la majorité municipale. 

Le judo donne cours dehors, jeudi dernier. Photo : Amicale sportive Drac Judo

... À CAUSE DU TRANSFERT DE LA BIBLIOTHÈQUE

Raison de cette suppression : le transfert de la bibliothèque des Eaux-Claires au Plateau, où elle occupera l'un des deux dojos du bâtiment. Notons que ce transfert a lui aussi été décidé en solitaire, et constitue le seul projet concret ayant vu le jour suite à la fin du conventionnement avec le Plateau qui a fait des lieux un bâtiment fantôme. 

UNE PROPOSITION DE TRANSFERT À CÔTÉ DES DEALERS...

En guise de "compensation", les élus ont proposé de transférer ce créneau au Lys Rouge, dans une salle polyvalente... située juste à côté des dealers. Bienvenue à Grenoble. Inconcevable, explique un bénévole au média Place Gre'net : "il faudrait qu’on prenne à chaque fois nos tapis de 20 kilos au Plateau pour les amener au Lys Rouge, puis qu’on les ramène ensuite". Voilà la seule solution avancée, "ne permettant pas d’assurer la sécurité des jeunes pratiquants" à cause des trafiquants, rappelle le Dauphiné

UN CLUB HISTORIQUE DÉJÀ MÉPRISÉ

Le judo est la plus vieille association encore active de Mistral, créée en 1968. Il compte aujourd'hui 136 adhérents et était en plein essor, avec de gros projets à venir avec la Fédération Française, nécessitant un espace dédié. Ce n'était pourtant pas la première concession : alors qu'il était censé avoir l'exclusivité sur le dojo, le club a accepté de partager avec la boxe et le taekwondo... pour finalement perdre le créneau du jeudi au profit du taekwondo. 

"UN MANQUE DE CONSIDÉRATION, UN NON-RESPECT"

Les cadres du judo interrogés n'y vont pas par quatre chemins. Auprès de Place Gre'net, ils dénoncent "un procédé immonde". Dans le Dauphiné, ils pointent clairement les responsabilités et l'adjointe Céline Mennetrier (Verts/LFI) en prend pour son grade : "l’élue aux sports a décidé de façon arbitraire, sans justificatif ni argumentaire", fustigeant "un manque de considération, un non-respect des échanges" et "une absence de reconnaissance de l’action sportive et sociale menée bénévolement".

Le bilan de Céline Mennetrier aura consisté à porter la fameuse délibération d'autorisation du burkini et à organiser une conférence avec les "hijabeuses". Pendant qu'elle a massacré des clubs sportifs historiques.

LA SURVIE DU CLUB MENACÉE

Le système Piolle dans toute sa splendeur, qui menace jusqu'à l'existence même d'un club qui fonctionnait bien ! "Le risque, c’est la dissolution du bureau cet été (...) Faute de solution pérenne de créneaux permettant d’assurer une pratique convenable, le conseil d’administration est dans l’impossibilité de garantir le redémarrage de l’activité pour la saison 2024-2025” explique-t-il par voie de communiqué. 

CÉLINE MENNETRIER (VERTS/LFI) CHARGE... LE JUDO !

Pas de mea culpa de l'adjointe aux sports Céline Mennetrier (Verts/LFI) pour autant, qui a répondu au Dauphiné. En bon soldat piollesque, elle ne reconnait aucun tort et va jusqu'à tenter d'inverser les responsabilités en regrettant la position du club "qui nous met aujourd’hui dans cette situation d’impasse" : comme si le judo était à l'origine du problème ! Elle manie d'ailleurs exactement les mêmes éléments de langage que sa collègue Annabelle Bretton quand elle avait tué le Plateau, arguant avoir prévenu que les choses évolueraient. Comme si prévenir d'une idée détestable pouvait l'excuser. 

APRÈS LE PLATEAU...

"Le quartier Mistral à Grenoble perd peu a peu ses lieux de vie, dont le plus emblématique, le Plateau, dédié à la jeunesseécrivait Véronique Puyeo, journaliste de France Bleu Isère, début janvier dernier. Tout a en effet commencé avec la fin brutale du conventionnement avec cette structure d'éducation populaire, bateau-amiral du quartier qui accueillait jusqu'à 500 personnes par jour et proposait de nombreuses activités. Les élus Piollistes ont sabré le Plateau, qu'ils jugeaient trop indépendant, et près de deux ans plus tard, ils n'ont toujours rien proposé pour le remplacer. 

Le titre évocateur du Dauphiné l'été dernier. Eric Piolle a créé un vide énorme à Mistral.

APRÈS LE FC MISTRAL...

Le Football Club de Mistral a également fait les frais des décisions arbitraires des Rouge/Verts. En janvier, le financement du poste d'éducateur a été tout simplement supprimé par les élus (une économie minable de 25 000 euros alors que les impôts ont été augmenté de +44 millions d'euros : c'est dire la bonne gestion municipale). Face à la fronde de l'une des dernières associations à tenter de pallier tant bien que mal la mort du Plateau en proposant des activités aux jeunes, une subvention "exceptionnelle" a finalement été votée cette année mais toutes les craintes sont permises pour la suite.

La page Facebook du Plateau avait dénoncé ce nouveau recul pour l'encadrement des jeunes du quartier.

APRÈS LES PERSONNES ÂGÉES EXCLUES PAR LES DEALERS...

Outre la salle dans le quartier voisin du Lys Rouge à côté des dealers, proposée au judo, Mistral comptait une salle polyvalente au 71 Avenue Rhin et Danube. Elle était utilisée par des associations de personnes âgées pour se retrouver. Mais eux ne sont pas plus épargnés que les autres : en septembre dernier, les dealers ont chassé les occupants, se sont appropriés les lieux et ont saccagé la salle. Le tout dans l'indifférence totale du Maire et de l'inutile adjoint de secteur Thierry Chastagner (Verts). 

La salle polyvalente saccagée par les dealers. Le Maire a refusé de répondre au président de l'opposition Alain Carignon qui lui a demandé plusieurs fois s'il a porté plainte.

9 MILLIONS POUR DES AUTOROUTES À VÉLO

Pour les habitants, c'est le mépris : pendant qu'on fait des économies de bout de chandelle sur le dos du foot, pendant qu'on a laissé mourir la Papothèque dans le quartier voisin du Lys Rouge (qui n'avait besoin que de quelques dizaines de milliers d'euros pour survivre), les élus Verts déconnectés ont voté 9 millions d'euros pour un projet de pistes cyclables dans le secteur que personne n'a demandé !

9 millions d'euros vont être consacrés à deux pistes cyclables avenue Rhin et Danube et rue Anatole France... Pendant ce temps, rien pour les associations, pour la propreté, pour les commerces, contre le deal...

OÙ SONT LES ÉLUS ?

Associations par associations, subventions par subventions, créneaux par créneaux, la municipalité Piolle tue à petit feu Mistral. Et pendant ce temps, l'élu de secteur Chastagner se pavane ici et là sans rien faire, le Maire est absent et la Députée LFI du quartier, Elisa Martin, si prompte à donner des leçons à la terre entière, a disparu de la circulation.

LA POLITIQUE DE SAPE FINIRA MAL

En janvier, à France Bleu Isère qui interrogeait des habitants suite à la disparition du Plateau, un jeune répondait : "maintenant, je reste chez moi pour jouer à la Play ou sinon, je vais à la mosquée". Le repli sur soi individualiste et communautaire : voilà la trajectoire logique sur laquelle nous emmène la politique municipale de sape de toutes les structures qui créent du lien. Alors que la fronde des associations de quartiers et acteurs de l'éducation populaire se généralise, les Verts/LFI ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus. Mais ils persistent et signent : c'est à ça qu'on reconnait leur mépris des Grenoblois.

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