LE STATIONNEMENT 100% PAYANT AU NORD DES BOULEVARDS

Le 10 avril, il ne sera plus possible de se garer gratuitement au nord des boulevards puisque tous les quartiers seront passés en stationnement payant.

ILE VERTE : LE DERNIER QUARTIER PASSE PAYANT

C'est en effet à cette date que l'Ile Verte, dernier quartier qui n'était pas encore concerné au nord de la ville, passera lui aussi à la casserole. Et ce après le secteur Chorier-Berriat-Europole en fin d'année dernière (1460 places concernées). Notons qu'avant avril, l'Ile Verte était programmée pour janvier, puis pour mars.

À Berriat, des habitants opposés au passage au payant avaient utilisé un trou prévu pour horodateur pour apposer un panneau "un arbre ou un parcmètre"... Source photo : Union de quartier Berriat.

5000 PLACES PAYANTES EN PLUS EN DEUX ANS

Le Dauphiné Libéré d'hier (12 mars 2024) fait le compte et relève que "d'ici 2025, le nombre de places payantes passera à 15 300 contre 10 500 en 2023". Une augmentation très forte (1/3 de payant en plus !), particulièrement brutale (il n'y a évidemment eu aucune consultation des habitants sur le sujet) et rapide. 

EN PARALLÈLE, LES SUPPRESSIONS DE PLACE

Ce chiffre est à mettre en parallèle avec celui des suppressions de places : déjà 1200 en 10 ans de mandature rouge/verte. Auxquelles il faudra ajouter 86 places qui vont disparaitre rue Mallifaud, autour de 100 place Valentin Haüy, environ 90 Place de Metz / Rue de Strasbourg, une cinquantaine Cours de la Libération... 

Selon Sylvain Laval, Vice-Président de la métro et Président du syndicat des mobilités, il manque en plus 1500 places de stationnement en parkings-relais pour faire face à la ZFE. Et ce chiffre ne tient pas compte de la suppression du parking de l'esplanade à l'entrée de ville...

LA VILLE LA PLUS CHÈRE DE FRANCE

L'équation municipale est simple : toujours moins de stationnement, mais un maximum de payant. Un manière de faire entrer un peu d'argent dans les caisses de la ville, alors que nous sommes 1ère ville de France derrière Paris pour le prix du stationnement. Pas moins d'1,1 millions de recettes supplémentaires sont ainsi prévues au budget de la ville en 2024 avec l'extension de la zone payante.

LIBÉRATION / SIDI-BRAHIM : LE GROS MENSONGE DE GILLES NAMUR

Cette extension est désormais achevée au nord, mais le sud de la ville ne risque pas d'être épargné longtemps. Dans le Dauphiné (08/02/2024), l'inénarrable adjoint Gilles Namur (Verts/LFI) a ouvert grand la porte pour le secteur Libération / Sidi-Brahim : "les habitants, et l’Union de quartier, nous réclamaient depuis longtemps de passer en payant sur la rue Sidi-Brahim et la contre-allée du cours. La réflexion est en cours, c’est envisagé". Un gros mensonge dénoncé par l'union de quartier : deux consultations des habitants sur le sujet ont eu lieu en 2017 et 2019 et ont conclu au rejet du payant (à 60% des suffrages).

Gilles Namur, adjoint préposé à la mauvaise foi et aux fakes.

LA CHASSE À LA VOITURE EST OUVERTE

Parce qu'il s'agit d'un marqueur politique facile pour communiquer pour des élus se revendiquant Verts, la municipalité s'est en fait engagée avec entêtement dans une politique de chasse à la voiture. Les moyens déployés sont impressionnants : création d'une brigade supplémentaire de 25 agents pour la verbalisation du stationnement (dans une ville déjà étouffée par les dépenses de fonctionnement), promotion tous azimut. de l'utilisation des caméras pour la vidéo-verbalisation... Un volontarisme qui tranche avec le peu d'entrain affiché pour lutter contre la délinquance. 

LA MOTORISATION SE PORTE TOUJOURS BIEN

Tout ceci n'est qu'affichage car cette politique de répression ne produit aucun effet, comme d'habitude. Toujours très sûrs d'eux quand il s'agit de prédire l'avenir, Vincent Fristot (adjoint pilier des Verts/ADES depuis 30 ans) avait annoncé avec certitude qu'"il n'y aura plus de voitures dans 20 ans". Le bilan concret après 10 ans de Piollistes aux manettes est pourtant bien éloigné de la prédiction : la motorisation à Grenoble (le nombre de grenoblois possédant une voiture) n'a baissé que de ... 3,4%, relevait l'Union de quartier Berriat.

L'union de quartier Berriat est aussi mobilisée contre la fermeture du Cours Berriat à la circulation (qui entrainerait le report de 3200 véhicules rues Chorier, d'Alembert, de Vizille). Elle a fait une proposition de projet alternatif conciliant efficacement tous les modes de déplacements... que les élus Rouge/Verts n'ont pas daigné étudié. Source : journal de l'UQ Berriat.

LES CHIFFRES SORTIS DU CHAPEAU SUR LA PLACE DE LA VOITURE

Une baisse de motorisation infime, sans commune mesure avec le nombre de suppression de places. Au rang des autres déclarations fantasques des Verts, on entend aussi régulièrement le refrain de la voiture qui occuperait 80% de l'espace public. L'affirmation n'est évidemment jamais sourcée et pour cause : en étudiant le cadastre et l'organisation de la voirie à Grenoble, on constate que la part de l'espace public consacrée exclusivement à la voiture (stationnement) relève de 10% tandis que les routes (qui accueillent aussi bus cyclistes etc.) représentent 35%. De l'ordre de 50% sont exclusivement réservés à d’autres modes de déplacement (marche, vélos, bus, tramways)...

L'AUTARCIE MORTIFÈRE POUR LE COMMERCE

Au final, la seule conséquence de la politique de chasse à la voiture est la fermeture de Grenoble à l'extérieur, avec comme premières victimes de ce repli les commerçants qui perdent leur clientèle extérieure. Pendant ce temps, la pompe aspirante Grand Place (qui a bénéficié d'une extension) compte environ 2000 places de parking et le futur centre commercial Neypric qui vise les consommateurs du Grésivaudan en prévoit 850...

ET SI ON DÉVELOPPAIT PLUTÔT LES AUTRES MODES ?

Les Rouge/Verts n'ont finalement jamais développé leur "culture de l'exercice du pouvoir" qu'appelait de ses voeux Eric Piolle lui-même. Ils sont restés bloqués dans une culture d'opposition, de prises de postures "contre" quelque chose, en l'occurence contre la voiture car il s'agit-là d'un marqueur politique facile pour berner leur électorat. Pendant ce temps, les trajets piétons sont en baisse, le vélo n'a progressé qu'à la marge et la fréquentation des transports en commun stagne car ils n'ont pas été développés. Et si on renouait enfin avec l'efficacité grâce à une politique de déplacements qui s'attèle au développement des modes doux et à la conciliation intelligente des usages ?

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