IMMOBILIER D’ENTREPRISE ET COMMERCIAL : LA CHUTE EST AUSSI BRUTALE

"Baisse d’activité, foncier gelé, petit commerce étranglé… le marché de l’immobilier d’entreprise en berne dans la région grenobloise" résume le site d'information en ligne Place Gre'Net reprenant l'analyse de la Fnaim-Entreprises que préside Hugues de Villard.

« Chute de la commercialisation de 49% dans le tertiaire, – 34% pour les locaux industriels et – 40% pour le secteur du commerce ». N'en jetez plus. On est loin des cocoricos de la municipalité et de la métropole.

"GRENOBLE, UNE DES GRANDES VILLES OÙ IL Y A LE PLUS DE BUREAUX VIDES"

« Avec 139 000 m² de bureaux en stock en 2023 contre 119 000 m² en 2022, Grenoble est l’une des grandes villes où il y a le plus de bureaux vides », compare le spécialiste. Un petit tiers de ce stock serait même très difficile à recycler en raison de son obsolescence, selon Hugues de Villard.

LE SECTEUR DU COMMERCE EST MAL EN POINT

Le secteur du commerce dans la région urbaine grenobloise est lui aussi mal en point. Les commerçants de centre-ville se sont ainsi pris de plein fouet la conjoncture en 2023, analyse le rapport de la Fnaim Entreprises Isère. En sus, il ne fait guère de doute que l’extension du centre commercial Grand’Place et l'ouverture de Neyrpic ont aussi limité les projets d’installation.

LES POLITIQUES LOCALES AGGRAVENT TOUTES LES PROBLÉMATIQUES

Les politiques locales aggravent toutes les problématiques nationales connues (télétravail, ralentissement économique) et l'absence de leadership pour trouver des solutions à l'inondabilité théorique, la complexité ajoutée localement, ont des conséquences concrètes.

PROPRIÉTAIRES MATRAQUÉS, VALEUR DES BIENS LA PLUS FAIBLE

Etonnant qu'avec tous les discours sur l'urbanisme, les envolées lyriques sur la densification et la fameuse lutte contre l'étalement urbain, le résultat soit détestable sur tous les plans ! L'immobilier d'entreprise et le commerce rejoignent l'immobilier tout court : le nombre de demandeurs de logements ne varie pas, les propriétaires sont matraqués, les logements vacants sont les plus nombreux et la valeur des biens est la plus faible des grandes villes ! Cherchez l'erreur.

LA MOITIÉ DES DEMANDEURS SONT DES LOCATAIRES QUI VEULENT QUITTER LEUR HLM

À relever particulièrement que la moitié des demandeurs de logements sont des locataires actuels des bailleurs sociaux. La plupart veulent fuir les quartiers que nos élus Rouge/Verts et de gauche leur construisent. Les usagers jugent massivement les politiques d'urbanisme suivies jusque là. Ça n'empêche pas de les poursuivre et même de les amplifier transformant toutes les communes de la Métropole en quartiers de Grenoble, cette réussite grenobloise qui mérite d'être exportée.

Grenoble aurait besoin au contraire d'être rééquilibrée par un renforcement du nombre de propriétaires ce qui passe par la vente des logements sociaux aux occupants.

LA MUNICIPALITÉ MULTIPLIE LES MENACES ET CONTRAINTES

Dans une ville qui est la première pour les logements vacants, la municipalité multiplie les menaces et contraintes créant des usine à gaz qui effraient les propriétaires modestes qui se rétractent. Entre les obligations thermiques, les menaces de réquisition, les blocage des loyers, le " permis de louer" (!) délivré par la municipalité, les propriétaires ont peur.

"PERMIS DE LOUER", ENCADREMENT DES LOYERS DIFFÉRENT SUIVANT LES QUARTIERS !

Plus personne n'y comprend rien. Ainsi par exemple l'encadrement des loyers va être différencié suivant les quartiers. Avant de louer son appartement il faudra se plonger dans un labyrinthe pour savoir si son bien est dans un secteur qui exige le permis de louer, déterminer à quel encadrement de loyer il est soumis ! Entre autres joyeusetés. Personne ne résiste et le résultat devrait continuer à être accablant.

Tous ces systèmes s'additionnent, Christophe Ferrari et Eric Piolle se faisant de la surenchère démagogique entre eux, cumulant les contraintes et les résultats négatifs.

L'ÉTRANGE PASSIVITÉ DES PROFESSIONNELS

Au passage on demeure étonné du peu de réaction des professionnels et associations censés représenter l'immobilier et la propriété. Quand ils ne répètent pas les éléments de langage de tous. Dans une ville qui est déjà, avec +30 % sur la taxe foncière, la première de sa catégorie pour l'impôt foncier.

"IL FAUT DENSIFIER..."

Les nouveaux éléments sur l'immobilier d'entreprise et commercial montrent qu'aucun secteur n'échappe à la bérézina. Et pourtant la plupart des acteurs de l'immobilier avec y compris les urbanistes tiennent tous le même discours. Notamment :  il faut "densifier". Dit par des élus dont aucun ne choisit d'acquérir dans les écoquartiers.

... DANS UNE VILLE OÙ ON CONSTRUIT 4000 LOGEMENTS SI ON DÉTRUIT TOUS LES JARDINS

Dans une ville comme Grenoble, si on urbanise tout le foncier existant, c'est à dire tous les jardins privés qui demeurent encore (et représentent 50 % des espaces de respiration de la ville, la moins bien dotée des grandes villes en la matière !), on pourra construire 4000 logements qui ne résoudront rien.

E. PIOLLE VEUT 100% DE LOGEMENTS SOCIAUX

Et comme Eric Piolle annonce urbi et orbi qu'il veut passer de 25 à 30 % la part de logements social de la ville, cela signifie que ces 4000 Logements doivent être à 100 % sociaux. Ce qui aggravera tous les phénomènes qui font actuellement le malheur des quartiers et de la ville.

RETROUVER UNE VALEUR DES BIENS

À ce stade il n'est pas exclu (!) que la parole du groupe d'opposition soit enfin entendue. Le stop à la bétonisation réclamé par Alain Carignon dès les élections municipales de 2020 est d'actualité. Il réclame une politique massive de réhabilitation du privé, la fin des usines à gaz, l'accession massive à la propriété des familles modestes du social, le rééquilibrage des quartiers afin que les malheureux propriétaires qui restent retrouvent une valeur de leur bien. Afin que Grenoble ne soit plus proche de Clermont-Ferrand ou St-Etienne en la matière.

NON, GRENOBLE NE RÉSOUDRA PAS "LA CRISE" DU LOGEMENT

Non, Grenoble ne résoudra pas "la crise" toute relative du logement. 8000 demandeurs dans une métropole de cette taille (si on retire ceux, insatisfaits, qui veulent quitter leur logement social) ne sont pas une pression démesurée. Grenoble ne résoudra pas la problématique du pouvoir d'achat pour accéder à la propriété... Et, on l'a dit, son foncier n'est aucunement à la hauteur.

SORTIR DE L'INCANTATION ET DU DOGMATISME

Il faudrait retrouver du bon sens pour gérer l'existant, faire intervenir les opérateurs privés plus largement, se concentrer sur la revalorisation de la valeur des biens afin de stopper la paupérisation générale et mettre fin à l'empilement fou de contraintes locales sur les propriétaires, qui s'ajoutent à la réglementation nationale. Bref sortir de l'incantation et du dogmatisme.

Mission impossible pour nos décideurs locaux ?

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