LA FARCE GRENOBLOISE « DE LA PARTICIPATION CITOYENNE » CONTINUE

55 pages de compte rendu ! La Commission d'évaluation des dispositifs de démocratie locale composée de 15 citoyens tirés au sort et de 6 élus et fonctionnaires a travaillé un an avec les inénarrables élus Annabelle Bretton et Antoine Back (Verts/LFI). En réalité deux réunions plénières et des participations à la carte des 15 citoyens.

À lire ce fouillis verbal et verbeux on comprend l'inutilité de tous ces systèmes qui meublent l'immobilisme participatif de la ville.

ILS TOURNENT EN ROND AUTOUR DE LEUR NOMBRIL

Comme à leur habitude les commissions des Rouge/verts consistent à beaucoup s'interroger sur leur composition, leur rôle, leurs limites, leur représentativité. Ça permet de gagner du temps, c'est à dire d'en perdre, et il faut avoir le coeur bien accroché pour s'auto-interroger si longtemps.

UN GALIMATIAS VOLONTAIREMENT ABSCONS

Il faut faire grâce des préconisations qui en ressortent, mais en citant seulement une des trois on comprend le sens du concret et l'efficacité de tout ça : "Mieux calibrer les méthodes de tirage au sort, de prise de contact, et d’animation des ateliers pour qu’elles soient efficaces et efficientes pour une participation effective et assidue." On peut ajouter pour la route : "Ajuster les dispositifs avec tirage au sort pour améliorer leur pertinence et leur articulation au sein du « système » des dispositifs de démocratie locale de la Ville de Grenoble."

LA LOGORRHÉE DU VIDE

Il parait que ce sont des citoyens lambda, qui n'ont jamais gouté à rien en la matière qui parviennent à de telles formulations, lesquelles, pure coïncidence, sont la reprise littérale de la logorrhée verbale habituelle du vide des Rouge/Verts. Par quel miracle les uns et les autres se confondent ?

"L'ENGAGEMENT" N°1 DE LA MUNICIPALITÉ OFFICIELLEMENT ENTERRÉ

Pas une fois, à aucun moment, sous aucune forme, en 55 pages d'évaluation la question du pouvoir rendu possible aux citoyens sur les décisions municipales n'est même seulement évoquée. Alors que l'engagement N°1 de la municipalité était la co-construction, "donner du pouvoir d'agir avant la décision", maintenant on s'interroge seulement et lourdement sur les modalités de la participation citoyenne après 10 ans de pouvoir : "le processus doit être réflexif (permettre aux participants d’influer sur l’agenda et la procédure) et évalué". Les citoyens doivent se concentrer sur la... procédure, pas sur la décision politique. Le tour est ainsi joué.

ON A LE DROIT D'AIDER LA MUNICIPALITÉ À METTRE EN OEUVRE SA POLITIQUE

Pendant qu'on est noyé dans les formalités, on oublie l'essentiel et ce qui reste de la majorité municipale peut prendre seule toutes les décisions qui engagent l'avenir. Quand elle rappelle les usines à gaz des dispositifs existants, par exemple s'agissant de la culture avec l'Atelier de Projets Cultures, celui-ci a pour objet de “rédiger des recommandations à destination de la Ville pour la mise en œuvre de ses objectifs de politiques culturelles” (!). Une participation à la Soviétique. Vous avez le droit de parler pour aider la municipalité à accomplir sa politique. Rien d'autre. Une caricature qui définit très bien le sectarisme fou de  cette extrême gauche au pouvoir.

LES ÉLUS CRAIGNENT D'ÊTRE INTERPELLÉS SUR DES PRÉOCCUPATIONS AUTRES...

Transparait quand même la frustration des malheureux embarqués dans le radeau de l'inutile. Beaucoup n'y montent pas deux fois dans l'année. Il s'agit de les inonder de connexions diverses, de problématiques qu'ils ne se posaient pas afin qu'a aucun moment le citoyen ne se sente légitime à porter des questions concrètes qu'il se pose ou bien ne puisse contester une politique de la municipalité. Le compte rendu note que "la présence des élu-es peut faire craindre une libre expression amoindrie (?)  des débats biaisés ou empêchés par l’interpellation des élu-es sur des sujets de préoccupations autres que le sujet abordé". C'est surtout ce dernier point qui est à craindre.

RÉFLÉCHIR AU PROCESSUS QUI PERMETTRAIT DE DONNER SON AVIS

D'ailleurs on relève à un moment qu'un intervenant se plaint de la prolifération des rats dans la ville. Ce n'est pas le sujet. Les citoyens ne sont pas là pour soulever ce qui ne fonctionne pas mais pour réfléchir au processus qui permettrait de donner son avis sur des sujets qui ne sont pas définis... Toujours après 10 ans de pouvoir.

Toujours les gros malins. Gros comme un camion.

"LES FORMATIONS ONT PERMIS D'EN APPRENDRE PLUS SUR LES PROJETS DE LA VILLE"

D'ailleurs tous les objectifs sont atteints auprès de 65 citoyens qui ont répondu sur les dispositifs mis en place par la municipalité : "Ils rencontrent certaines directions, comprennent leurs missions, apprennent comment fonctionne la relation entre agent-es et habitant-es, et celle avec les élu-es.

"La participation permet aussi de renforcer ou de faire découvrir comment sont réfléchies et conçues les politiques locales. Les participants ont amélioré leur compréhension des dispositifs de démocratie locale. Les formations leur ont permis d’en apprendre plus sur les projets de la Ville. Les retours faits suite aux propositions permettent d’obtenir des justifications sur la faisabilité des projets, et donc contribuent à étendre les connaissances des habitant-es.

LES "CITOYENS" N'ONT PLUS DE REVENDICATION !

"Les rencontres avec les agent-es et les élu-es participent enfin à apaiser certains rapports négatifs avec l’institution."

Ils n'ont plus de revendication. Ils ne demandent aucunement de participer à la décision. Ils ne réclament aucun pouvoir. Des "citoyens" comme la municipalité les aime : "Les formations leur ont permis d’en apprendre plus sur les projets de la Ville." Ils ont mieux compris combien l'avant-garde éclairée qui est à la tête de la municipalité oeuvre pour leur bonheur.

"ON A RÉÉCRIT LE PROGRAMME DE GRENOBLE EN COMMUN" (!)

Ils ont assimilé que les doutes, les questions, voire les colères dont ils étaient porteurs devaient s'effacer face à la politique portée par la municipalité qui intègre tous les enjeux d'avenir.

D'ailleurs la conclusion d'un atelier est parfaitement conforme : « globalement on a réécrit le programme de Grenoble en commun [majorité municipale] avec les habitant-es ». Tout va bien.

LA DÉCISION POLITIQUE N'EST PLUS DÉFINISSABLE...

L'un des morceaux parmi les plus hilarants du document est celui du long développement pour expliquer que la décision politique n'était pas définissable. Ce n'est plus "un élément circonscrit" mais un "processus parfois long et complexe" avec nombre d'acteurs. Ils ont trouvé l'exemple de "la construction du RER dans les années 1960 qui était davantage le résultat du hasard, de rencontres entre un certain nombre d’acteurs, que d’une décision réfléchie et parfaitement rationnelle".

... DONC LE CITOYEN NE PEUT PLUS S'EN SAISIR

Ils auraient pu prendre l'exemple du référendum de Grenoble pour décider du tramway, un vote après 3 mois de débats dans la ville, dans les années 80... Mais pages 35 et 36 l'idée développée est de faire comprendre aux citoyens qu'il n'y a pas un moment ou un lieu où la décision est prise. Il ne peut donc en aucun cas intervenir à ce stade pour revendiquer le pouvoir décider. C'est un processus qui échappe à tout le monde, même aux élus. Il faut seulement s'inscrire à la marge, éventuellement dans ce processus, pour intervenir subsidiairement.

ILS THÉORISENT L'ÉLOIGNEMENT DU CITOYEN DE LA DÉCISION POLITIQUE

On serait curieux de connaitre la réaction des Rouge/Verts si Emmanuel Macron et son gouvernement répondait ceci à leurs attaques : "c'est un processus dans lequel il faut s'inscrire..."

On aura jamais lu autant de cynisme dans un document qui a pour objet la participation citoyenne. Au contraire Annabelle Bretton et Antoine Back théorisent dans un galimatias de cour d'école, l'éloignement du citoyen de la décision politique.

POURTANT LE CONSEIL MUNICIPAL DÉLIBÈRE SUR LES DÉCISIONS PRISES

Pourtant il est bien un moment précis où la densification massive de la ville est décidée. Où la majorité refuse des propositions de l'opposition sur la lutte contre l'insécurité. Où les autoroutes à vélos avec des pistes bidirectionnelles sont engagées. La liaison par câble St Martin le Vinoux/Sassenage. Le siège de la Métropole pour 80 millions d'euros. L'acquisition du siège du Crédit Agricole ou de la Chambre de commerce place André Malraux. La délibération de protection des rats. L'organisation de la propreté et des déchets.

LES ROUGE/VERTS NE VEULENT JAMAIS DU REFÉRENDUM-CITOYEN

Ces décisions ne sont pas un "processus" mais une volonté politique actée par des délibérations précises votées par le Conseil Municipal ou le Conseil Métropolitain. Sur lesquelles il est possible d'interroger les citoyens et même d'organiser un référendum-citoyen avant de les prendre !

Trop simple en effet. La municipalité préfère consacrer l'argent public à du fonctionnement-ronronnement interne, reproduisant les programmes et les mots de la majorité. Car le coût de ces opérations de camouflage mobilisant des fonctionnaires municipaux est évidemment élevé.

UNE FARCE QUI N'ATTERRIT JAMAIS

Il est temps de sortir de cette confusion entretenue, de cette farce permanente qui consiste à parler sans cesse d'une participation citoyenne qui n'atterrit jamais sur les décisions clefs de la municipalité ou sur les préoccupations des grenoblois qui remontent pourtant massivement à la ville et sont soigneusement collationnés. 

ILS PRODUISENT DES LEURRES POUR ALIMENTER LES MÉDIAS

Eric Piolle et son clan n'ignorent donc rien de la réalité de la demande de participation. Depuis 10 ans, pas une fois, sur aucun sujet, ils n'ont accepté de rendre le pouvoir aux citoyens. Au contraire, par leurs procédés accumulés, ils produisent des leurres permettant d'alimenter des médias peu regardants.

UNE MYSTIFICATION À LA VUE DE TOUS

Mais l'accumulation des tromperies a produit un engorgement et le dernier rapport de "la Commission d'évaluation des dispositifs de démocratie locale" est la goutte de trop. La mystification est désormais à la vue de tous les grenoblois.

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