INSÉCURITÉ : LA MUNICIPALITÉ LE DOS AU MUR

Si Eric Piolle déclare à St Bruno (DL du 15/12) "ne pas être fermé" aux caméras de vidéoprotection, c'est bien que la posture du déni devient de plus en plus difficile à tenir. On est loin des fanfaronnades de 2014 dans lesquelles il se disait prêt à les vendre à Nice, donnant un feu vert accéléré à la délinquance grenobloise. 

En parallèle la municipalité annonçait alors son refus de s'engager en quoi que ce soit dans la lutte contre la délinquance. La police municipale ne serait pas armée, donc interdite de 38100 à partir de la mi-journée (quand les voyous se lèvent) et pratiquement interdite de ville la nuit.

GRENOBLE : UNE DÉLINQUANCE SUPÉRIEURE DE 60 % AUX VILLES COMPARABLES

Le résultat est connu. Toutes les statistiques dévoilées ensuite ont montré que Grenoble connaissait une délinquance de l'ordre de 60 % supérieure aux villes comparables. Si bien d'ailleurs que Préfet, Procureur et autres autorités ont placé l'éteignoir sur ces comparaisons. Elles ont disparu du débat public.

"JE TE TIENS, TU ME TIENS PAR LA BARBICHETTE"

On retrouve Louis Laugier, Préfet de l'Isère, Eric Vaillant Procureur de la République avec Eric Piolle à une réunion publique quartier Saint-Bruno. Plus d'attaques du Maire contre la police et Darmanin. Rien du Procureur et du Préfet contre l'absence de caméras de vidéoprotection à Grenoble. "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette" disait une ancienne comptine enfantine. 

PROTEGER L'ANONYMAT DE L'EXTRÊME GAUCHE

Sachant pourtant que l'absence de caméras a également pour conséquence de protéger l'anonymat de l'extrême gauche très active sur les murs de Grenoble et dans les exactions (incendies criminels de France Bleu, de l'église St Jacques, du centre scientifique...  agressions de militants de droite), une partie de cette extrême gauche étant logée par la municipalité rue des Alliés et rue d'Alembert. Les silences des "autorités" ne sont pas de bonne augure.

"UNE VIE RYTHMÉE PAR LES GUETTEURS"

Comme l'écrit Albane Pommereau (DL 15/12), "la vie a repris dans le quartier Saint-Bruno, rythmée par les cris des guetteurs, les patrouilles de police et les interpellations" mais les "autorités sont là". Personne ne peut nier d'ailleurs les efforts policiers mis en oeuvre par le Préfet et par Jérôme Chappa, Directeur de la Police, mais quid de la ville ?

L'URBANISME DE LA VILLE VITE ÉVACUÉ

Des habitants ont bien évoqué la question de "l'urbanisme de la ville" mais le sujet a vite été évacué. Car la bétonisation dont le quartier Berriat n'est pas épargné, comme l'irresponsable politique d'attribution de logements, sont à la base de ces problématiques.

Les élus Piollistes avaient expliqué beaucoup miser sur un nouvel aménagement de la bibliothèque et ses abords pour lutter contre le deal (!), au grand dam des bibliothécaires qui ont exprimé leurs craintes d'être ainsi jetés en pâture par des élus inconscients face aux dealers.

"LE QUARTIER LAISSÉ A L'ABANDON PAR LES ÉLUS"

D'ailleurs ce bel unanimisme des autorités est battu en brèche par des habitants qui se révoltent et ont constitué un collectif en "force de pression". C'est un autre discours qu'on entend : « Il faut qu’on réagisse face à l’inertie et aux incohérences des élus.  On voit le quartier décliner depuis longtemps, il a été laissé à l’abandon par les élus. Le fait que la place Saint-Bruno soit privatisée comme un lieu de deal n’est pas quelque chose de nouveau. Cela provient d’une dérive lente et progressive depuis une dizaine d’années. Les élus ne sont jamais intervenus pour nous aider » (DL du 14/12/23).

À MISTRAL, LA SALLE COMMUNALE EST PRIVATISÉE PAR LES DÉLINQUANTS

Un peu plus loin de St-Bruno, la salle communale de Mistral a été privatisée par les délinquants, chassant les associations, le Club Lucien Revol qui ne peuvent plus l'utiliser. Elle est saccagée alors qu'elle venait d'être remise à neuf après que les délinquants aient envoyé une voiture bélier pour la détruire. Comme à St-Bruno, au dernier Conseil Municipal, à Alain Carignon qui lui demandait pourquoi il ne déposait pas plainte, Eric Piolle répondait qu'il était "en lien " avec les autorités. Mais pourquoi ces dernières n'expliquent elles pas publiquement que, sans plainte du propriétaire de la salle, elles ne sont pas mandatées pour agir ? "Tu me tiens, je te tiens par la Barbichette"...

LA MÉDIATISATION SUR LES MAFIAS GRENOBLOISES FAIT SON EFFET

Sauf que l'étau se resserre avec les faits partout et la création de ce collectif d'habitants de St-Bruno et les interventions du groupe d'opposition au Conseil Municipal. La médiatisation par "Grenoble le Changement" de l'emprise des mafias sur les chantiers a été reprise par tous les médias, du "Dauphiné" (qui n'a pas cité l'origine) à France 2.

LE GROUPE D'OPPOSITION DEMANDE À LA MUNICIPALITÉ DE DÉPOSER PLAINTE

Lundi au Conseil Municipal, le groupe d'opposition va demander à la municipalité de déposer plainte avec constitution de partie civile contre les mafias qui paralysent les chantiers de voirie. Cela permet de désigner un juge d'instruction qui enquête. La question que posera Brigitte Boer demande des explications à Eric Piolle sur le chantier du centre de santé de la place des Géants qui avait été bloqué deux ans avant de reprendre sous la protection... d'une société de sécurité. La municipalité a-t-elle pactisé elle-même avec le diable et dans quelles conditions ?

"QU'ATTENDEZ VOUS ?"

"Qu’attendez-vous, en tant que premier magistrat, premier officier de police judiciaire de Grenoble, pour porter plainte avec constitution de partie civile contre les bandes mafieuses qui pourrissent la vie des Grenoblois et paralysent les projets de notre ville ?" va lui demander l'opposition lundi.

Ajoutant : "Ce simple geste ne vous coûterait rien, permettrait de mettre la ville en action aux côtés de l’institution judiciaire, de demander des investigations, de faire entendre des témoins, il donnerait un signal fort à la délinquance que vous ne passerez plus par elle et rassurerait les grenoblois en montrant que vous ne les abandonnez plus face à elle". 

LA PRESSION DOIT S'ACCENTUER ...

La municipalité est le dos au mur. Sémantiquement elle recule d'un pouce témoignant de son réel embarras. La pression doit s'accentuer pour la contraindre à remettre les moyens sur la prévention socio-culturelle, l'éducation populaire pour offrir une alternative aux jeunes des quartiers.

... POUR QU'ELLE S'ENGAGE SUR TOUS LES VOLETS DE L'ACTION

En parallèle, si Piolle met le doigt dans les caméras, le groupe d'opposition d'Alain Carignon lui demande de mettre la main puis le bras dans son plan avec une police armée, un PC vidéo 24h/24, une habilitation large des personnels pour dresser procès verbal à la première incivilités, l'expulsion des dealers condamnés et des familles dont il est établi que les revenus dépassent largement les critères du logement social, la création d'une preuve de tranquillité publique pour l'attribution d'un HLM et, bien entendu, l'arrêt de la folle densification de la ville qui ne permet plus de maitriser quoi que ce soit.

C. DESLATTES (Verts/LFI) : "L'INSÉCURITÉ EST UN FANTASME"

St-Bruno, Mistral, le Sud de la ville, le centre... partout la situation est telle que la position des Rouge/Verts résumée par Célines Deslattes, une Adjointe (Verts/LFI) selon laquelle l'insécurité est "un fantasme" ne peut plus tenir. La gravité des événements permet aujourd'hui encore plus qu'hier d'accentuer la charge contre la municipalité pour la contraindre à abandonner ses dogmes et prendre enfin en compte la triste réalité vécue par les grenoblois.

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