CANICULE À GRENOBLE : LA VILLE DOIT REVOIR SA COPIE

Les Grenoblois subissent de plein fouet la vague de canicule, particulièrement cette semaine. Mais la municipalité d'Eric Piolle continue d'entretenir les causes qui participent au réchauffement de notre ville.

LES GRENOBLOIS ÉTOUFFENT

Les températures depuis mi-août (on peut rester au-dessus des 30 degrés jusque dans la soirée...) sont particulièrement étouffantes. Des médias nationaux comme "France Info" ou "Le Parisien" se penchent sur la canicule dans notre ville et le message des habitants interrogés est clair : À Grenoble, on suffoque.

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"Le Parisien" du 18 août 2023.

"CE N'EST PLUS UNE VILLE, C'EST UN FOUR"

Thomas Pueyo, journaliste pour "Le Parisien" en Isère, est allé à la rencontre d'une grenobloise de 70 ans qui habite à proximité des boulevards et chez qui il fait... 41 degrés en intérieur. Dans le centre, un jeune qui se rend au cinéma pour trouver un peu d'air frais lâche : "ce n'est plus une ville, c'est un four à chaleur tournante". On ne peut que lui donner raison.

L'EFFET CUVETTE, MAIS PAS QUE

Bien sûr, Grenoble souffre d'une situation géographique particulière : le fait d'être entourée par trois massifs, dans une cuvette qui conserve la chaleur et augmente donc la température. Mais ce facteur, contre lequel on ne peut évidemment rien, ne saurait exonérer la ville de ses responsabilités en matière d'aménagements et d'urbanisme qui font aussi monter le mercure. 

PREMIÈRE VILLE POUR LES ÎLOTS DE CHALEUR

Nous ne le rappellerons jamais assez : Grenoble dirigée par le prétendu écologiste Eric Piolle est devenue en 2022 la première ville de France (hors Paris) pour les îlots de chaleur selon les chercheurs du CNRS et de Météo France. Un îlot de chaleur représentant la contribution de l'urbanisation à la température de l'air, le constat est sans appel : la politique de bétonisation massive menée par la Municipalité réchauffe Grenoble. 

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La carte des îlots de chaleur à Grenoble. La situation sur la Presqu'île et au Rondeau devrait encore s'aggraver avec la bétonisation qui y est à l'œuvre.

LA POLITIQUE GADGET DE PIOLLE

Dès lors, Eric Piolle fait pale figure à communiquer sur l'ouverture des musées pour accéder au frais, sur le toit de la Bifurk repeint en blanc (pour gagner 30 degrés selon lui alors que l'écart n'est au final que de... 1 degré comme l'a debunké France Info) ou encore sur un site web promu par l'adjoint Gilles Namur pour trouver des espaces de fraicheur... Ils s'attaquent aux conséquences du réchauffement de la ville avec quelques gadgets et force communication, ne faisant d'ailleurs pas plus que ce que font toutes les grandes villes (et mêmes les plus petites : des communes de la taille de Saint-Jean de Bournay dans le Nord-Isère ouvrent elle aussi des espaces frais pour les plus vulnérables...). 

LE PROBLÈME À LA SOURCE : LA BÉTONISATION

Mais ils ne daignent pas prendre leurs responsabilités dans les causes de ce réchauffement. Car ils poursuivent une politique de bétonisation, qui n'épargne aucun quartier. À Flaubert, sur la Presqu’île, à l'Esplanade, à Bouchayer-Viallet, au Rondeau... La majorité municipale continue de construire à tour de bras, et pendant qu'elle augmente ainsi la température, elle ose se féliciter de l'accès au musée climatisé !

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Presqu'île : du béton pour moins d'un m² d'espace vert par habitant. Thierry Lebel, scientifique du GIEC, parle dans ce quartier "d'édifices aberrants" à l'heure de la lutte contre le réchauffement.

27ÈME SUR 31 POUR LA PART DE NATURE EN VILLE...

Forcément, là où on fait pousser du béton les espaces de fraicheur disparaissent. Nous sommes 27ème sur 31 villes de plus de 50 000 habitants pour la part de nature en ville. Une situation qui n'a rien d'étonnant car partout, on assiste à la disparition d'espaces verts remplacés par des immeubles. Le Cours de la Libération est par exemple voué à devenir un canyon de béton, avec la disparition programmée des derniers jardins.

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Cours de la Libération, les derniers jardins vont disparaitre au profit d'immeubles. Ici au 82.

LA CHASSE À LA DENT CREUSE

À l'intersection des rues André Rivoire/Joseph Bouchayer aux Eaux-Claires, à l'angle des rues Thiers et des Bergers, rue de Stalingrad, rue de Chamrousse à la place de l'ancienne église Saint-Jacques ou encore cet été Avenue Jean Perrot où un vaste espace de verdure est menacé de disparaitre... C'est la chasse à la dent creuse qui a lieu dans toute la ville. 

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Avenue Jean Perrot, tous ces jardins vont disparaitre.

LES ARBRES ABATTUS

Les arbres ne sont pas épargnés. 15 peupliers de l'île Verte sont menacés d'être abattus en pleine été, sans raison valable alors qu'ils sont en pleine santé et malgré l'opposition des riverains. Ils rejoindraient alors la longue liste des arbres supprimés par la Municipalité Piolle alors qu'il aurait pu en être autrement (à la gare, piscine Jean Bron, à Bouchayer-Viallet...). 

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Ces 15 peupliers sont menacés d'être abattus par l'inénarrable adjoint "à la fraicheur" Gilles Namur.

LES JEUNES POUSSES NE COMPENSENT PAS LES SUJETS ANCIENS

Le système Piolle ose pendant ce temps vanter la plantation d'arbres nouveaux, qui tiennent en fait plus du cure-dent. Mais l'opinion unanime chez les spécialistes est que la préservation des grands arbres anciens est plus bénéfique, car ils jouent un rôle essentiel dans le rafraîchissement de l'environnement et la réduction des émissions de CO2, bien plus que les jeunes pousses qui nécessiteront de nombreuses décennies pour atteindre leur pleine maturité. Pour compenser la perte d'un seul arbre ancien, il faudrait planter des dizaines voire des centaines de jeunes plants... et espérer qu'ils survivent (sur les milliers de plants à Mistral, 75% étaient morts en quelques mois !). 

LE PLUi PIOLLE / FERRARI, COEUR DU PROBLÈME

Théoriciens de leur impuissance, les élus d'Eric Piolle ont beau jeu de dire qu'ils ne peuvent pas contrôler les constructions sur des terrains privés. Un camouflet pour tromper le gogo, car ils omettent de rappeler qu'ils ont impulsé et voté le Plan Local d'Urbanisme intercommunal (PLUi) qui permet justement cette densification à outrance alors que ce puissant outil aurait permis d'édicter des règles pour encadrer l'urbanisation. 

PLUS D'IMMEUBLES, MOINS D'ESPACES VERTS

Ce PLUi n'est jamais vanté par  les rouges/verts qui en sont à l'origine car il permet des hérésies. Dans le secteur entre les Alliés et les grands boulevards par exemple, il impose une limitation de la hauteur maximum des bâtiments construits (5 à 10m en moins par rapport à ce qui était autorisé avant)... mais ce n'est que la carotte, car retour de bâton en parallèle, il réduit l'obligation de la part d'espaces verts (jusqu'à -15% en pleine terre requis !) ce qui permet de construire toujours plus. 

L'INCOMPATIBILITÉ ENTRE ZÉRO ARTIFICIALISATION ET LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT

Le système Piolle a en fait fait le choix de la densification à outrance au nom de la lutte contre l'étalement urbain (le "zéro artificialisation nette", qui commence d'ailleurs à être remis en cause par des études nouvelles). Et il a beau en être conscient, il se garde bien d'expliquer que cette politique de multiplication des constructions dans la ville-centre au détriment des espaces de fraicheur conduit inévitablement à réchauffer Grenoble... et à éloigner l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050.

ALAIN CARIGNON ET L'OPPOSITION APPELLENT À UN CHANGEMENT D'ORIENTATION

Ce week-end, par voie de communiqué, le groupe d'opposition mené par Alain a appelé la municipalité Piolle à changer de paradigme, bien qu'elle ait jusqu'ici toujours refusé d'écouter. Il demande un moratoire sur la bétonisation de la ville, la sanctuarisation des espaces verts publics et privés dans la révision du PLUi, et la sauvegarde des arbres existants. Autant de mesures qui permettraient de stopper cette évolution de la ville qui ne fera que rendre la vie plus infernale années après années pour les Grenoblois. 

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Le communiqué complet du groupe d'opposition.

IL EN VA DE L'AVENIR DES GRENOBLOIS

Car si le système Piolle refuse de revoir sa copie rapidement, la situation ne pourra qu'empirer. Sans remise en cause de la bétonisation galopante, sans préservation des espaces verts restants et la création de nouveaux, comme ont sur le faire les municipalités Carignon avec par exemple le parc Pompidou et ses plus de 5 hectares, nous seront soumis à des températures encore plus extrêmes. Avec le risque d'accélérer la fuite des habitants tant la vie à Grenoble deviendra insupportable, ce que résume un autre grenoblois interrogé dans le Parisien : "s’il fait de plus en plus chaud, je déménagerai carrément en montagne".

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