RÉCHAUFFEMENT : POURQUOI ERIC PIOLLE AGGRAVE LE PROBLÈME

Le Groupe d'Opposition présidé par Alain Carignon était présent jeudi dernier, rue Thiers, pour dénoncer une énième opération de bétonisation prévue.

UN IMMEUBLE R+5 DANS UN QUARTIER SANS PARC

À l'angle des rues Thiers et des Bergers, la construction d’un immeuble de 5 étages est prévue, ce qui aboutira à la destruction d’une grande partie du parc arboré qui occupe actuellement l'espace. Le quartier Championnet ne dispose pas d’autre parc, ce qui rend la préservation de cet espace d’autant plus essentielle pour la qualité de vie des habitants, et pour la protection de la biodiversité. Un collectif de riverains opposés à ce projet s’est constitué et a lancé une procédure d’interpellation citoyenne qui a déjà recueilli une centaine de signatures. Leur demande est très claire : “par cette interpellation, nous demandons à la ville de Grenoble d'agir par tous les moyens dont elle dispose, si besoin en lien avec Grenoble Alpes Métropole (pour le PLUI), pour protéger ce lieu de végétation au coeur du quartier Championnet, et de manière générale protéger davantage les îlots de biodiversité en milieu urbain”.

Le groupe d'opposition ici représenté par Nathalie Béranger, Brigitte Boer, Alain Carignon, Dominique Spini, devant l'espace de respiration qui s'apprête à disparaitre Rue Thiers.

DES PANS ENTIERS DE GRENOBLE ONT DÉJÀ ÉTÉ BÉTONISÉS

Ce n'est évidemment pas une première puisque de vastes secteurs ont déjà été urbanisés à Grenoble : la Presqu’île, le secteur Abbaye/Chatelet, Flaubert,  l’îlot Galtier… Les habitants qui se sont mobilisés contre ces opérations n'ont pas été entendus et leurs pétitions méprisées, les élus défendant le bienfondé de ces "écoquartiers" qu'ils construisent alors qu'aucun d'entre eux n'y habite !

L'îlot Galtier (angle rue des alliés et cours de la libération) : des jardins de villa devenus immeubles.

THIERRY LEBEL (GIEC) : "DES ÉDIFICES ABERRANTS"

À propos de la Presqu'île, un membre du GIEC, Thierry Lebel, a d’ailleurs condamné l'urbanisation, déclarant que “les édifices qui ont poussé sont aberrants”. Curieusement, la majorité Piolle qui cite le GIEC à tort et à travers est soudainement atteinte de surdité lorsque l'un de ses membres tient le même discours que l'opposition municipale.

La Presqu'île, cet univers de béton à l'entrée de Grenoble.

GRENOBLE, PREMIÈRE VILLE POUR LES ÎLOTS DE CHALEUR

Julie Hidalgo, chargée de recherche au CNRS, définit l’îlot de chaleur urbain comme "la contribution de l’urbanisation à la température de l’air". Il est donc très clair que ces nombreuses opérations de densification de Grenoble conduites par la majorité municipale aggravent le phénomène. Le résultat est sans appel : sous les mandats d’Eric Piolle, Grenoble est devenue la première ville de France (hors Paris) pour les îlots de chaleur selon une étude menée par des chercheurs du CNRS et de Météo France. Un comble pour un Maire soi-disant "vert".

Un record dont on se passerait.

LA MUNICIPALITÉ POURSUIT CETTE MARCHE EN AVANT FORCÉE

Et malgré cela, loin de remettre en question ses projets, de nombreuses autres opérations de densification sont prévues par la Municipalité : à Lesdiguières, Bouchayer-Viallet, Cours de la Libération, Esplanade… La moindre dent creuse d’espace vert est chassée. Au mépris du cadre de vie des habitants, et de la lutte contre le réchauffement.

Carte de projets de bétonisation réalisés et à venir. La liste est non exhaustive : n'hésitez pas à nous contacter pour proposer vos ajouts !

LE PLUS FAIBLE NOMBRE D'ESPACES VERT PAR HABITANT

Grenoble est pourtant déjà l’une des grandes villes de France qui compte le plus faible nombre de mètres carrés d’espaces verts par habitant. En 2014, il était de 14,6 mètres carré contre 31 mètres carré en moyenne dans les 50 plus grandes villes comme le rappelait alors le magazine municipal. Depuis près de 10 ans qu’Eric Piolle est au pouvoir, la municipalité n’a créé aucun grand espace de respiration qui permettraient de rafraîchir la ville. 

LES JEUNES POUSSES NE REMPLACENT PAS LES ARBRES ANCIENS

Les quelques plantations d’arbres vantées par les élus piollistes ne compensent pas ceux qui ont été arrachés, beaucoup plus vertueux en matière d’absorption du C02 et de rafraîchissement. Le consensus scientifique est clair : pour compenser l’abattage d’un vieil arbre, il faut planter des centaines de jeunes pousses et attendre des décennies (à condition qu’elles survivent : à Mistral, 70% des jeunes pousses n'ont pas survécu aux premiers mois !).

Sur les 5500 plants mis en terre quartier Mistral, 70 % sont morts révèle le média en ligne Place Gre'Net...

ERIC PIOLLE NOUS ÉLOIGNE DE L'OBJECTIF DE NEUTRALITÉ CARBONE

La réalité apparait de plus en plus clairement : la poursuite de la politique de bétonisation de la ville, créatrice d'îlots de chaleur supplémentaires, est bel et bien une catastrophe écologique pour Grenoble et les Grenoblois. Elle empêche d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 en supprimant des puits d’absorption de carbone, encore plus indispensables dans une ville cuvette plus sensible que les autres au réchauffement climatique et aux canicules.

UNE CONTRADICTION MAJEURE POUR LA LUTTE CONTRE L'ÉTALEMENT URBAIN

C'est en outre une contradiction majeure avec la doxa ambiante de la lutte contre l'étalement urbain, derrière laquelle se rangent les roses/rouges/verts pour justifier la densification. Car du fait de la dégradation du cadre de vie, Grenoble perd des habitants. Les opérations comme celle de la rue Thiers, qui font perdre de la valeur aux biens alentours, font fuir des Grenoblois ailleurs et notamment en périphérie... favorisant l'étalement urbain. Et pendant ce temps, la ville compte des centaines de logements vacants, notamment dans le parc social, qui pourraient être réhabilités, évitant de nouvelles constructions.

Au lys rouge, le Groupe d'Opposition était venu constater le nombre de logements vacants du parc d'ACTIS.

LA MUNICIPALITÉ SAIT SE MOBILISER QUAND IL S'AGIT DE SES ÉLECTEURS...

Devant tous ces éléments, on pourrait espérer que la Municipalité prenne enfin la mesure de la situation et limite les dégâts, par exemple en se mobilisant contre le projet d'immeuble R+5 Rue Thiers. Mais elle fait la sourde oreille et se cache derrière le PLUi qui autorise ces constructions... alors qu'elle a elle-même élaboré et voté ce PLUi ! Une posture d'autant plus hypocrite que lorsqu'il s'agit d'électeurs favorables aux rouges/verts qui se mobilisent contre un projet, comme rue Lachmann à l'Île Verte, la majorité municipale est capable de freiner un permis de construire pour abonder dans leur sens. 

UNE SEULE SOLUTION : SANCTUARISER LES ESPACES VERTS

Il n'existe en réalité qu'une seule solution, que le Groupe d'opposition présidé par Alain Carignon redemande à chaque conseil municipal ou presque, et que la convention citoyenne pour le climat de la Métropole défend également : il est indispensable de sanctuariser l’intégralité des espaces verts de Grenoble dans le cadre des procédures de modification du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, pour mettre un coup d'arrêt à la densification massive et ainsi préserver le cadre de vie des habitants et endiguer le réchauffement de la cuvette. Eric Piolle et sa majorité font la sourde oreille, pétri de certitudes qu'ils sont et incapables d'entendre ce qui n'émane pas d'eux : leur arrogance se payera cher pour les générations futures de Grenoblois.

 

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