LA POLITIQUE VÉLO DE PIOLLE SE FAIT DÉZINGUER… PAR LES PRO-VÉLOS

Le site d'informations en ligne Place Gre'net livre le compte-rendu d'une conférence intitulée « Comment le vélo pourrait réenchanter la ville »... où la politique cyclable menée par Eric Piolle a été vivement critiquée, et pas par n'importe qui.

PHILIPPE DESCAMPS, LE COMPÈRE D'AVRILLIER 

Tête d'affiche de cette conférence :  Philippe Descamps, journaliste au Monde Diplomatique... et co-auteur du brûlot anti Carignon avec Raymond Avrillier, le parrain des Verts Grenoblois. Pas vraiment quelqu'un qu'on pourrait soupçonner d'être un farouche opposant à Eric Piolle, donc. Et pourtant, c'est la deuxième fois en quelques mois qu'il se livre à de violentes diatribes contre le Maire de Grenoble. Tout un symbole de l'effondrement du système.

descamps philippe journaliste
Philippe Descamps, journaliste-militant qu'on pourrait difficilement qualifier d'anti Verts primaire.

L'EXEMPLE DE COPENHAGUE : 49% DES HABITANTS EN VÉLO

Le journaliste-cycliste s'est beaucoup appuyé sur l'exemple de Copenhague, souvent considérée à juste titre comme la ville la plus en avance pour le vélo. Dans la capitale danoise, 49% des habitants utilisent en effet le vélo pour leurs trajets du quotidien, rappelle Place Gre'net. Et seulement 27% utilisent leur voiture.

GRENOBLE : 7% DES DÉPLACEMENTS EN VÉLO...

La différence est frappante avec Grenoble, où les élus de la majorité sont pourtant si arrogants et donneurs de leçons. Dans notre Métropole, seuls 7% des déplacements s'effectuent en vélo. Contre 41% en voiture. Vraiment pas de quoi pavoiser. Rappelons que Yann Mongaburu, Président du SMMAG en 2014, voulait "tripler la part modale du vélo d’ici 2020", alors de l'ordre de 4%. Raté : il n'aura même pas réussi à la doubler.

Les parts modales de la Métropole.

LE VÉLO AU CENTRE DE LA VILLE

Philippe Descamps explique le succès du vélo à Copenhague par le fait que le vélo est mis au centre des aménagements. Il détaille ainsi des infrastructures sécurisées et bien signalées, qui ne mélangent pas les différents modes de déplacements et surtout avec des pistes unidirectionnelles et des feux calés sur la vitesse des vélos ce qui leur permet d'aller très vite.

L'INVERSE DE GRENOBLE

Un contre-exemple à Grenoble, où les pistes sont trop souvent mélangées aux autres modes de déplacements (par exemple sur les boulevards, où elles sont intégrées au trottoir : un enfer pour faire cohabiter vélos et piétons). Et où le choix a été fait d'autoroutes à vélo bidirectionnelles, alors que le refus de ce type de pistes est vraiment au coeur du modèle danois.

MÊME L'ADTC ÉGRATIGNE LE MODÈLE GRENOBLOIS !

L'ADTC (Association pour le Développement des Transports en Commun), représentée par Emmanuel Colin de Verdière et Mehdi Tadjine, était présente à cette réunion. Cette association compte plusieurs Piollistes parmi ses membres (Mehdi Tadjine, également administrateur de l'union de quartier Île Verte dont est issu l'adjoint Gilles Namur, figurait ainsi parmi la liste des membres du comité de soutien de Piolle en 2020). Mais ses représentants ont bien pointé les défauts du modèle Grenoblois : ils déplorent le manque de largeur des pistes, les voies bidirectionnelles, un manque de sécurité et de développement du réseau... et même la couleur jaune qui n'évoquerait pas une piste cyclable ! Tout y passe.

Mehdi Tadjine, membre du comité de soutien d'Eric Piolle et membre très actif de l'ADTC... Critique avec la politique cyclable grenobloise. Crédit photo : site de l'union de quartier Île Verte.

LE BILAN SÉVÈRE DE L'ADTC POUR LES TRANSPORTS EN COMMUN

Déjà il y a deux ans, le Président de l'ADTC Emmanuel Colin de Verdière fustigeait le bilan Piolle/Mongaburu pour les transports collectifs : « Nous regrettons qu'il n'y ait pas eu de nouvelle ligne de tram pendant ce mandat. Au minimum le prolongement du tram E vers Pont-de-Claix. Il y a bien un projet de télécabine urbaine, mais il ne nous paraît pas prioritaire, car il ne transporterait pas autant de personnes. »

"YANN MONGABURU N'AVAIT RIEN COMPRIS"

Mais malgré tout, l'ADTC retient quelque peu ses coups. Philippe Descamps, lui, ne s'embarrasse pas. Place Gre'net rapporte ses propos sans concession : « Pour s’inspirer d’une politique, encore faut-il la comprendre. Et l’une de mes grandes surprises, ça a été de constater que les hommes et les femmes politiques français qui avaient fait le voyage n’avaient rien compris à pourquoi ça marchait. Je parle de Yann Mongaburu, à l’époque président du SMTC, qui n’avait absolument compris à ce qui se passait à Copenhague ». Clair et net : l'ex égérie intellectuelle d'Eric Piolle, aujourd'hui tombé en disgrâce après avoir manqué le coche de la métro, n'aura non seulement permis aucune avancée pour les transports en commun mais il se sera en plus planté pour le développement du vélo. Le tout en multipliant par 2 la dette du SMMAG. On ne rappellera jamais assez combien la gestion Piolle/Mongaburu a été une catastrophe pour les transports.

LE PATHÉTIQUE EXEMPLE D'AGUTTE SEMBAT

« J’ai fait un entretien avec Yann Mongaburu, j’étais sidéré ! J’avais affaire à quelqu’un qui ne connaissait rien à rien. Il était déjà dans son projet d’Agutte-Sembat. Je lui ai expliqué pourquoi c’était dangereux, il n’a pas entendu. J’ai découvert qu’il ne connaissait pas la littérature sur la dangerosité des bidirectionnelles » enfonce Philippe Descamps. Il s'attaque ainsi à un totem grenoblois, véritable symbole de la politique cyclable Piolle/Mongaburu. Rejoignant ainsi l'opposition, qui dénonce le non-sens de ce projet depuis des années. En plus d'avoir simplement déplacé la pollution automobile vers d'autres axes, Agutte Sembat est un problème y compris pour les cyclistes.

L'autorouté à vélo boulevard Agutte Sembat : précisement ce genre de gabegie que Copenhague a banni.

LE TARTUFFE JACQUES WIART RIT JAUNE

Le journaliste de Place Gre'net relève avec malice les rires dans la salle au moment de la diatribe du journaliste-militant contre Mongaburu. Et notamment celui, "un peu gêné", de Jacques Wiart... qui était conseiller municipal délégué aux déplacements pendant le premier mandat d'Eric Piolle. Et qui, pensant se rendre en terrain ami, ne s'attendait sûrement pas à assister à une conférence qui descendrait le bilan dont il est co-responsable. 

LE PLUS GRAND SYMBOLE DU PIOLLISME DESCENDU

En s'attaquant ainsi à la politique cyclable grenobloise, Philippe Descamps et l'ADTC descendent le plus grand symbole du Piollisme. Car le Maire doit son image verte en grande partie grâce à son association avec la pratique du vélo. Le fait qu'il soit vertement critiqué sur ce terrain par des promoteurs du vélo est un indicateur très intéressant, qui confirme que Piolle est bien passé de mode et que son bilan n'a plus de raisons d'être épargné, y compris par ceux qui ont été très conciliants avec lui à l'origine. Le chemin qu'a commencé à tracer, un peu seule, l'opposition menée par Alain Carignon il y a de nombreuses années s'élargit de plus en plus. Car de telles sorties affaiblissent chaque fois plus la doxa Piolliste, nuisent à ses efforts de propagande qui ne font plus mouche : les constats et propositions de l'opposition deviennent alors enfin de plus en plus audibles.

 

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