LE TEMPS des COMMENTATEURS
Il y a deux sortes d'élus : les décideurs et les commentateurs. Les crises révèlent les caractères. Visiblement Eric Piolle appartient aux seconds.
Avec lui s'ajoute une dimension messianique, hors sol, de l'homme perclus de dogmes. Sa définition, son objectif de l'après crise fait froid dans le dos : il veut "déconfiner nos imaginaires". (le Dauphiné du 10/4/20)
SE CONFORMER A UNE GRILLE DE LECTURE
Cette formulation en dit long sur son mental et ses repères. Il ne s'agit pas pour Eric Piolle de traiter les problèmes des grenoblois, d'anticiper la sortie du confinement par des mesures concrètes, de protéger les parents et les élèves à partir du 11 mai par exemple, mais de faire entrer les hommes et les faits dans une grille de lecture préétablie, avant même la crise sanitaire, et de les contraindre à s'y conformer.
DICHOTOMIE ENTRE LA RÉALITÉ et les DEVOIRS
Même si cette crise n'a que de lointains rapports avec cette même grille. D'évidence cette dichotomie entre les réalités, les devoirs d'un Maire et ce positionnement exclusivement idéologique explosera un jour aux yeux des grenoblois. L'écart est trop large, trop profond entre les deux. La terre reprend toujours ses droits.
LA CLASSE POLITIQUE LOCALE HAS BEEN
Au lieu de proposer une autre vision, la classe politique locale si limitée depuis 20 ans, que représente assez bien Matthieu Chamussy (LR repenti) se complet dans son rôle de commentateur d'événements qui lui échappent. En s'inscrivant pleinement dans le schéma défini par le pouvoir local, incapable d'inventer un autre cadre.
LE PRÉTENDU "GAULLISTE" SANS LÉGITIMITÉ
Au passage remarquons l'avantage qu'il y a pour Eric Piolle à donner de la présence à M.Chamussy : ne s'étant pas représenté il ne dispose plus d'aucune légitimité populaire. Il est donc à la merci du pouvoir. Le prétendu "gaulliste" parle au nom d'un peuple auquel il s'est soustrait. C'est dire sa Tartufferie.
M.Chamussy, MJ Salat, le monde d'hier sans citoyens
MJ SALAT ÉLUE D'OPPOSITION, PRÉSIDENTE DANS LA MAJORITÉ
Dans le même genre on retrouve Marie-Jo Salat (PS) élue elle aussi d'opposition en 2014, qui ne s'est pas représentée en 2020, et se retrouve Présidente d'un groupe de la... majorité dans l'actuel conseil Municipal ! Le tour (des électeurs) est joué, mais évidemment sans eux. La III ème République est rétablie.
UNE CONNIVENCE DANS LA CULTURE MÉDIATIQUE
Les mêmes refusent dans le "Dauphiné" (17/4/20) "les bisbilles politiciennes indécentes" (M.Chamussy). Si les mots ont un sens... On comprend bien qu'Eric Piolle se complaise avec ceux-là. Il ne risque rien.
Cette connivence s'étend dans la culture locale médiatique. Ainsi Florent Mathieu (Place Gre'Net) enfonce t il le clou : "un premier tour des municipales ne confère aucune légitimité en matière de « représentation ».
REPRÉSENTANTS SANS MANDAT DES ÉLECTEURS
Il faut donc se référer au élections de... 2014 pour juger de la légitimité politique des intervenants ? Y compris pour ceux qui ont changé explicitement ou implicitement de camp depuis ? Sans se faire mandater par les citoyens ? Il ne faut pas confondre légalité et légitimité.
A.CARIGNON et le COLLECTIF REPRÉSENTENT L'OPPOSITION
Soyons clairs. Depuis le 15 mars au Conseil Municipal existent trois forces d'oppositions très différentes y compris de poids électoral qui peuvent s'exprimer au nom des grenoblois: Alain Carignon (20 % des électeurs) Mireille D'Ornano (3%) et Guy Tuscher (1%).
Il existe bien deux légitimités : celle de la majorité municipale et de ses alliés PS ( 13 %) qui ont affronté le suffrage et les oppositions dont il est aisé de constater qu'Alain Carignon et le collectif de la société civile représentent la principale.
Ce sont les électeurs qui donnent la légitimité
E.PIOLLE TENTE D'IMPOSER SON RÔLE DE COMMENTATEUR
Tout le reste relève de la politicaillerie et du régime de survie. En démocratie -heureusement- seul compte le suffrage devant lequel il faut s'incliner et qu'il faut respecter.
Eric Piolle tente d'imposer son rôle de commentateur pendant la crise, de passeur de plats entre le gouvernement qu'il critique, auquel il n'accorde aucun blanc-seing et les grenoblois qu'il se contente d'informer.
L'UNION SACRÉE QUE E.PIOLLE REFUSE à PARIS
Les élus locaux qui dépendent de lui réclament l'union sacrée autour de ce vide, cette même union sacrée qu'Eric Piolle et ses amis refusent systématiquement dans leur vote au gouvernement.
De fait la crise sanitaire n'a pas rebattu les cartes sur les caractères et les positionnements. Au contraire. Elle aura caricaturé à l'extrême les uns et les autres.