GRENOBLE : UNE VILLE FINANCIÈREMENT ASPHYXIÉE, PREMIÈRE POUR L’IMPÔT

« Grenoble est devenue en 2023 la grande ville de France aux taux cumulés de taxe foncière les plus élevés. Les taux de taxe foncière (67,93 %) y sont supérieurs de plus de dix points à ceux applicables dans la deuxième grande ville aux taux les plus élevés (Angers). Si l’on inclut la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), Grenoble apparaît également en première position (taux cumulés TEOM comprise de 76,23 %). Loin derrière, les taux atteignent 56,42 % à Angers (65,22 % TEOM comprise) et 55,87 % à Amiens (65,40 % TEOM comprise) ».

Jean-Benoit Vigny (DL du 18/10/24) rapportait les chiffres accablants diffusés par l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI). Après 10 ans de gestion des Verts/LFI, "secondés" par quelques élus PS (M. Alloto) la ville est dans une situation atypique sur tous les plans (insécurité, entretien, patrimoine, ilots de chaleur...).

PIOLLE A FAIT DE GRENOBLE LA PREMIÈRE POUR L'IMPÔT...

D'autant que même si Paris a augmenté plus encore sa taxe foncière (50%) c'est à partir d'une base bien inférieure à Grenoble, les parisiens payant toujours une taxe foncière bien plus faible que Grenoble. "Si l’on considère les cinq dernières années, Grenoble (+42,5 %) figure en deuxième position des augmentations les plus fortes, derrière Paris (+71 % ) dont le taux communal a certes explosé l’an dernier mais à partir d’une base très inférieure à celle de la capitale des Alpes. Et la moyenne des 50 villes les plus peuplées en France se monte “seulement” à +20,2 % dans ce même laps de temps." précise d'ailleurs Jean-Benoit Vigny.

MAIS DONNE DES LECONS DE GESTION AU MONDE

Mais l'homme de Rio et de Tokyo  (où il part en novembre), l'homme de tous les records, est monté sur ses grands chevaux pour donner des leçons budgétaires à la veille du débat annuel d'orientation budgétaire de la ville. Entouré d'un carré de compétences indiscutées telles Laura Pfister et Lucille Lheureux (!) et l'inévitable Vincent Fristot (Verts/Ades) qui était déjà Adjoint au Maire sous Destot quand l'envol des dépenses de fonctionnement s'est produit. Conduisant à une augmentation des impôts de 10 % en 2008 à laquelle les Rouge/Verts s'opposaient farouchement. 

LA CATASTROPHE FINANCIÈRE A PRÉCÉDÉ MICHEL BARNIER

Si on les entend, tout irait bien si Michel Barnier n'était pas Premier Ministre. Sauf que son gouvernement n'a encore pris aucune décision qui impacte le budget de Grenoble. Michel Barnier n'est pas responsable des impôts, de l'explosion de la dette et des dépenses de fonctionnement. Il n'était pas encore là quand la municipalité a voté en 2016 un plan d'austérité pour échapper (déjà) à la mise sous tutelle, un plan qui devait mettre durablement Grenoble à l'abri. En 2023 il fallait recommencer avec une augmentation d'impôts de 30 % pour se sauver.

LA MUNICIPALITÉ COMMUNIQUE SUR LES MIETTES

Il n'est donc question dans la com' que de " bouclier social et climatique", de " gratuités". En réalité des miettes par rapport au budget de la ville. On parle de 12,9 millions d'euros - personne ne sachant s'ils seront effectivement dépensés compte tenu de la complexité des mécanismes - alors que la seule hausse des impôts fonciers rapporte 44 millions d'euros.  Comme le dit son ex Adjoint aux Finances, Hakim Sabri (Verts/Ades), Piolle "a perdu toute crédibilité".

LA COURSE FOLLE AUX DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT 

La présentation des orientations budgétaires par la municipalité est très inquiétante. Aucune leçon n'a été tirée des coups de semonce qu'ont été l'augmentation d'impôts de 10 % en 2008, le plan d'austérité de 2016, l'augmentation de 30 % en 2023, chaque fois le dos au mur. Les élus Verts/LFI/PC et PS refusent toute réforme de structure et poursuivent la course folle aux dépenses de fonctionnement qui asphyxient la ville aussi surement qu'un oedème pulmonaire tue par asphyxie des poumons. 

L'HEURE DE VÉRITÉ APRÉS 2026 

Eric Piolle ne cache pas qu'il va passer l'obstacle avec plus de dette. Alors qu'il n'y a plus un centime de dette Carignon depuis 1999, les municipalités successives ont battu tous les records depuis lors. L'heure de vérité pour la ville et la Métropole est renvoyée après 2026. Soit ils sont reconduits et feront appel massivement aux contribuables de ces deux collectivités, soit l'opposition l'emporte et les réformes s'engageront. 

LES ABANDONS NE SONT PAS DU RESSORT DU GOUVERNEMENT

Hier, le groupe d'opposition co-présidé par Brigitte Boer et Alain Carignon a d'ailleurs rappelé que "les investissements au plus bas, le patrimoine abandonné, l’entretien de l’espace public laissés pour compte ne sont pas du ressort du gouvernement". Ajoutant : "Nous ne laisserons pas la municipalité se cacher derrière le gouvernement pour faire oublier que si Grenoble est dans cette situation budgétaire, c’est uniquement de la faute des élus aux commandes depuis plus de 10 ans". En effet.  

LA VIE QUOTIDIENNE DES GRENOBLOIS GRANDE OUBLIÉE du BUDGET

Après "les orientations budgétaires" il faudra s'attaquer au budget. Normalement la hausse massive des impôts devrait permettre de tenir la tête hors de l'eau encore 18 mois jusqu'aux élections municipales. N'ayant pas anticipé d'éventuelles économies, la ville sera étranglée à la moindre restriction de l'Etat.  Pas d'inquiétude pour Eric Piolle et Vincent Fristot. Ils ne cachent pas leur "recette" : de l'emprunt, toujours de l'emprunt. 

En parallèle évidemment les grenoblois n'ont rien à attendre pour l'amélioration de leur vie quotidienne : propreté, sécurité, espace public... Ces problématiques n'existent pas dans le débat budgétaire, ni dans le projet de budget. Il serait si trivial pour nos éminences Rouge/Verts de traiter les questions qui empoisonnent la vie de nos concitoyens. 

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