DETTE : LA BOMBE À RETARDEMENT POUR GRENOBLE

L'opposition avait alerté et nous avions aussi soulevé le problème, c'est désormais confirmé : le "report" de la recette pour la vente des actions de Grenoble-Habitat va faire exploser la dette de la ville à un niveau jamais atteint.

LA VRAIE FAUSSE RECETTE DE GRENOBLE-HABITAT 

La recette attendue s'élevait en effet à 37 millions d'euros. Mais la métropole et la commune de La Tronche, actionnaires minoritaires de Grenoble-Habitat, ont rejeté le projet de cession à Adestia (une filiale privée de la CDC) porté par Eric Piolle. Le projet de vente bat donc de l'aile et le Maire de Grenoble a été contraint de repousser en catastrophe la recette attendue en 2023 à l'année prochaine. 

UN DÉCALAGE D'INVESTISSEMENTS QUI NE SUFFIT PAS

Pour écoper, 12 millions d'euros d'investissements sont décalés à plus tard (pour la tour Perret, la rénovation de la Villeneuve...) et 4 millions transférés de la section de fonctionnement à la section investissement. Un petit bricolage qui permet de "retrouver" 16 millions. Mais la somme ne suffit pas à combler le déficit de 37 millions d'euros.

PLUS DE 21 MILLIONS D'EMPRUNTS NOUVEAUX : RECORD BATTU

Pour colmater le trou dans les finances, la majorité municipale entend donc emprunter 21 millions d'euros supplémentaires en 2023. Ce qui confirme encore davantage que le budget primitif adopté en mars dernier était une vaste arnaque. En mars, l'emprunt prévu pour l'année était de 15 millions. Puis cet été, une décision modificative le porte à 25 millions. Avec ce nouvel emprunt, nous atteignons 46 millions pour 2023. Bien éloignés des rassurants 15 millions annoncés. Un nouveau record d'emprunt après l'année 2022 et ses 42 millions qui explosaient déjà les plafonds !

Déjà en 2020, Grenoble s'enfonçait dans le palmarès des villes rongées par la dette. La situation s'aggrave alors qu'elle bat encore des records aujourd'hui.

L'ENCOURS DE DETTE ATTEINT 320 MILLIONS D'EUROS

Ce nouvel emprunt massif va porter l'encours de dette de la ville à un niveau jamais atteint : 320 millions d'euros. Le chiffre a de quoi donner le tournis. Surtout si on le compare aux "maigres" 44 millions que rapporte la hausse d'impôt massive imposée aux propriétaires. Impôts à un taux jamais atteint, dette à un niveau historique : Eric Piolle aura uniquement battu des records dont on se serait bien passé.

LA SITUATION VA S'AGGRAVER JUSQU'AUX MUNICIPALES

C'est d'autant plus grave que malgré ces décisions, la situation ne va pas aller en s'arrangeant. Dans la prospective financière du rapport d'orientations budgétaires 2024, il est prévu que l'encours de dette s'aggrave de près de 30 millions d'euros supplémentaires d'ici à 2026. Et encore : il s'agit d'un scénario où la ville percevrait les recettes de Grenoble-Habitat. Si la vente n'a pas lieu et qu'aucune mesure d'économie n'est prise, le déficit risque de se creuser bien davantage. 

A. CARIGNON : "UNE GESTION FOLLE"

Dans le Dauphiné Libéré d'hier, le Président du groupe d'opposition, Alain Carignon, tire à nouveau la sonnette d'alarme : "il y a une gestion folle de l’argent de la Ville. Il faut que la municipalité tire les conséquences de cette recette qu’elle n’aura pas et qu’elle s’engage dans des réformes de structure". Son groupe est le seul à proposer un plan de réformes pour réaliser des économies et sortir la ville de l'ornière : après de nombreux amendements au moment du vote du budget, il a encore proposé pas moins de 4 millions d'économies lors du dernier conseil.

Les explications d'Alain Carignon qui, le premier, a alerté sur ces recettes manquantes de la ville qui conduisent à creuser la dette.

LES SOCIALISTES SE RÉVEILLENT (À MOITIÉ)

Une "opposition" semble se réveiller également. Les socialistes, par la voix de leur présidente Cécile Cénatiempo, découvrent le problème : "on va se retrouver avec un niveau d’emprunt jamais vu et c’est très inquiétant". Savoureux alors que les années du socialisme municipal avec Michel Destot ont bien contribué à creuser la dette (en plus d'avoir abouti à une hausse d'impôts de +9% en 2008). Mais c'est une confirmation que les craintes du groupe d'opposition sont bien fondées et largement partagées. Les socialistes en restent là et n'ont en revanche rien à proposer pour tirer la ville de cette mauvaise passe : on constate une nouvelle fois que seul l'équipe d'Alain Carignon va plus loin que la critique et met sur la table des idées et propositions alternatives. 

VINCENT FRISTOT (Verts/ADES) ÉCOPE

L'adjoint au finances, Vincent Fristot, tente de minimiser les inquiétudes en affirmant que l'emprunt n'impactera pas les "grands équilibres du budget". Ce qui ne veut rien dire, le budget d'une collectivité étant toujours voté en équilibre. Il ose expliquer que la ville a un "ratio satisfaisant" concernant la capacité de désendettement de la ville... omettant bien de préciser qu'il s'aggravera encore d'ici aux municipales ! Et il ressort évidemment la fable des investissements nécessaires pour le "bouclier social et climatique", dont personne ne voit la couleur et présenté comme fictif y compris par les ex élus de la majorité. Circulez y'a rien à voir : en homme zélé du système Piolle, Vincent Fristot récite ses fiches et fait mine que tout va pour le mieux.

LA SITUATION DE LA VILLE SE CUMULE À CELLE DE LA MÉTRO

Car ce n'est évidemment pas lui qui rappellera que l'impôt est record, que la dette également. Et que la situation de la ville se superpose à celle de la Métropole (800 millions d'encours de dette), et du SMMAG (560 millions). Tout cumulé, plus d'1,6 milliards d'euros de dette pèsent donc comme une épée de Damoclès. Et impacteront plus particulièrement les générations futures, qui voient leurs marges de manœuvres pour investir se réduire à mesure que se creuse la dette qu'ils devront inéluctablement rembourser. 

La gestion Piolle/Mongaburu du SMMAG a porté la dette (qui s'ajoute à celle de la Métropole) à plus de 600 millions d'euros. Et l'institution a 113 millions d'euros de retard sur le protocole de désendettement signé par les mêmes.

LE SYSTÈME PIOLLE N'A PAS FINI DE FAIRE DES DÉGÂTS

Le contribuable présent paye des impôts d'un montant ahurissant mais qui ne suffisent pas à améliorer le service rendu et n'empêchent pas la dette de se creuser. Il paye en fait uniquement pour qu'Eric Piolle garde la tête de l'eau jusqu'aux prochaines élections. Nous pouvons encore rectifier le tir, en réduisant les dépenses de fonctionnement, en mutualisant avec la métropole pour éviter les services doublons, et tirant profit du patrimoine de la ville que nous ne pouvons plus entretenir. C'est ce que propose inlassablement le groupe d'opposition. Sinon, le contribuable de demain est condamné à payer encore plus d'impôts et bénéficier d'un niveau de service encore moindre alors qu'il aura à assumer les conséquences de cette dette qui s'annonce insoutenable.

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