LE PÉRISCOLAIRE EXPLOSE À LA FIGURE DE LA MAJORITÉ PIOLLE

Malgré un ordre du jour volontairement faiblard élaboré pour tenter d'échapper à tout ce qui pourrait faire polémique, les angles morts des politiques menées et la médiocrité du bilan municipal ont éclaté à la figure de ce qu'il reste de la majorité.

Pollution de l'eau, végétalisation de la ville, participation citoyenne, éducation populaire et culture... De nombreux sujets, sur lesquels nous reviendrons dans différents articles, ont mis en évidence l'ampleur de la contestation après 10 ans de mandature Piolle.

Le conseil municipal se réunissait dans sa nouvelle salle à l'hôtel de ville.

LA NOUVELLE SALLE DU CONSEIL À 1,5 MILLIONS D'EUROS

Pour la première fois depuis l'incendie en 2019 par les mouvances d'ultra gauche anarchiste, les élus se réunissaient dans la salle du conseil municipal à l'hôtel de ville. 5 ans après, celle-ci a été refaite à neuf à grands frais (environ 1,5 millions d'euros)... alors que de l'autre côté du boulevard, la métropole se construit un nouveau siège à 80 millions d'euros avec évidemment une nouvelle salle de délibérations. Un exemple concret de l'utilisation dispendieuse de l'argent public et de l'absence de recherche d'économies par la mutualisation.

UNE OEUVRE D'ART SYMBOLE D'ÉCOUTE...

Notons que la réhabilitation de la salle s'accompagne de la création d'une oeuvre d'art. Celle-ci a coûté la bagatelle de 84 000 euros (!) : il s'agit de sortes de bulles bombées sur la vitre, ainsi que de sculptures d'oreilles pour symboliser... l'écoute (!). Il fallait y penser, la municipalité la plus sourde qui soit aux sollicitations des habitants l'a fait. Eric Piolle enfonçant même le bouchon en affirmant qu'il s'agit d'une salle "ouverte sur le monde"... alors qu'elle compte une dizaine de places en moins pour le public. Une spécialité chez eux : marteler des symboles et discours contraires à la réalité.

Les bulles sur la vitre qui couvre la façade arrière de la salle.

DES PARENTS D'ÉLÈVES PRENNENT LA PAROLE

En ouverture du conseil, après le sempiternel discours politicien d'Eric Piolle qui se plait à chaque fois à évoquer l'actualité nationale et internationale comme si on attendait ses leçons, et après une question orale du Conseil Citoyen Indépendant du secteur 1 posée par Bruno De Lescure (sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir), des parents d'élèves participant à un atelier sur le périscolaire monté par la ville ont eu droit à la parole.

UN ATELIER POUR ÉTEINDRE L'INCENDIE

Tout avait commencé par une interpellation citoyenne intitulée "Pour un accueil périscolaire de qualité" déposée par des parents excédés qui déploraient des "responsabilités et engagements qui ne sont plus assumés" par la ville. Les piollistes, sentant le sujet leur échapper malgré leur défausse habituelle sur l'état et le "contexte national" pour se dédouaner de leurs responsabilités bien réelles, avaient alors tenté de reprendre le dessus en bricolant un "atelier de projet" sur le sujet avec une vingtaine de parents tirés au sort. Un classique : ils pensaient étouffer le ras-le-bol des parents grâce à un empilement d'instances de réunionite, comme ils en ont l'habitude. 

"LE PÉRISCOLAIRE EST EN CRISE À GRENOBLE"

Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Trois parents invités à s'exprimer au conseil pour rendre compte de l'atelier y sont allés sans concession et ont clairement désigné la responsabilité municipale. Le premier a annoncé d'emblée : "notre diagnostic est clair : le périscolaire est en crise à Grenoble", évoquant des "annulations trop fréquentes qui obligent à s'organiser au dernier moment pour trouver des solutions de garde en urgence" et des parents qui "souffrent d'horaires pas adaptées à leur emploi du temps atypique".

Les parents d'élèves de l'atelier pendant leur intervention au conseil.

"LA RÉALITÉ EST EN FORT DÉCALAGE AVEC LE PROJET DE LA VILLE"

Un autre poursuivait : "nous nous inquiétons de la sécurité de nos enfants : celle-ci est-elle garantie lorsqu'ils sont confiés à des personnes non formées, précarisées, avec une profession pas attractive et un turn-over important ? nous alertons sur le risque de négligence. La réalité de terrain est en fort décalage avec le projet porté par la ville sur le papier. Nous réaffirmons la nécessité de mettre l'enfant au coeur de la réflexion". Et de citer un parent participant aux ateliers : "on met trop d'attente sur le périscolaire sans les moyens qui vont avec". 

"L'INSUFFISANCE DES MOYENS HUMAINS ET BUDGÉTAIRES"

La troisième parent d'élève a mis le doigt sur le problème financier de la ville : "une partie importante des problèmes du périscolaire est due à l'insuffisance des moyens humains et budgétaires alloués à ce service. Nous interrogeons d'ailleurs la pertinence de nous demander des préconisations si elles ne sont pas financables". Interrogation particulièrement lucide alors que la ville est tellement exsangue qu'elle en est à prendre des décisions brutales vis-à-vis des associations pour chercher des économies de bouts de chandelle, quitte à les mettre en danger comme on le voit pour la MJC Théâtre Prémol. 

"LE MANQUE D'INFORMATIONS"

Ils ont également pointé le manque de transparence et d'auto-évaluation de la municipalité : "nous avons été surpris par le manque de données et d'informations concernant le fonctionnement du périscolaire". Avant de demander "une forme de responsabilité et de reconnaissance, et que la réponse des élus soit à la hauteur", et de présenter leurs 11 préconisations très concrètes. Ces dernières vont de contrats ETP 35h pour les animateurs à des activités en partenariats avec les acteurs du territoire, en passant par un élargissement des horaires ou encore de nouveaux parcours de formation pour les animateurs. Tout en insistant sur le fait que le pré-requis à ces idées est une augmentation des moyens alloués.

LE PÉRISCOLAIRE EXPLOSE À LA FIGURE D'ÉRIC PIOLLE

Un exposé limpide de la situation du périscolaire à Grenoble, des inquiétudes des parents, de la responsabilité des élus en place, mais également des propositions pour y remédier. Bien sûr aucune réponse n'a été apportée aux préconisations et Eric Piolle s'est contenté de les remercier avant de passer à autre chose. Le sujet du périscolaire lui a échappé et lui explose à la figure.

Eric Piolle hier en conseil.

BRIGITTE BOER RAPPELLE LA MAJORITÉ À SON BILAN

Brigitte Boer, coprésidente du groupe d'opposition d'Alain Carignon, est intervenue plus tard dans le conseil pour revenir sur ce sujet. Elle a d'abord rappelé à la majorité que derrière les discours, "votre bilan, c’est la réduction de l'offre d'aide aux leçons, c’est la fin des deux premières soirées d'accueil gratuit, et derrière vos tarifs solidaires qui bénéficient à une minorité, c’est une hausse des prix pour les classes moyennes". 

L'intervention de Brigitte Boer en conseil municipal.

LE SABORDAGE DE L'ACCUEIL PÉRISCOLAIRE INDÉPENDANT

"Je ne m’étend pas sur vos attaques contre les associations qui permettaient un accueil périscolaire non municipal, indépendant, comme Le Plateau à Mistral et les MJC… Nous avons longuement évoqué ce sujet au cours de ce conseil" a-t-elle poursuivi en référence au sabordage de l'éducation populaire par la municipalité.

LA PÉNURIE D'ANIMATEURS

Elle a ensuite rappelé la grave pénurie d'animateurs qui se répète chaque année. "À la rentrée dernière, nous manquions encore de 90 animateurs périscolaires. Nous en manquons toujours aujourd’hui. Et c’est tout le temps la même rengaine. Vous ne parvenez pas à attirer suffisamment d’animateurs, les parents sont régulièrement prévenus au dernier moment de l’annulation de l’accueil des enfants, et la situation s’aggrave encore lorsqu’il y a des grèves. Certaines écoles demandent même aux parents d’intervenir en temps que “bénévole occasionnel” pour pallier vos carences". 

"L'IMMOBILISME EN MOUVEMENT"

"Je le dis aux parents d’élèves qui ont participé à votre atelier de médiation, et dont je salue la mobilisation pour tâcher d’améliorer les choses : malheureusement, ce type d’atelier ne changera rien. Il ne changera rien parce que les problèmes sont connus et médiatisés depuis des années, et qu’à chaque rentrée l’adjointe Christine Garnier nous promet un énième plan de recrutement, et qu’inlassablement on en voit aucun effet. Le comique de répétition a ses limites" a-t-elle poursuivi. Avant de conclure à l'intention de la majorité : "votre bilan, c’est celui de l’immobilisme en mouvement. Heureusement les Grenoblois sont de moins en moins dupes de vos petites manœuvres". 

Christine Garnier répond à Brigitte Boer hier en conseil. À côté d'elle, Olivier Bertrand, autre vieux meuble des Verts/ADES élu depuis 20 ans sans que quiconque ne puisse lui prêter un quelconque bilan.

CHRISTINE GARNIER RÉPOND, FURIBARDE

L'adjointe Verts/ADES, vieux pilier du système depuis les années Avrillier, spécialiste de la mauvaise foi pour défendre le clan, a été visiblement très agacée qu'on ose remettre en question son bilan. Comme à son habitude, elle a accusé les autres de fakes news... avant d'elle-même se lancer dans une formidable démonstration de son culot éhonté, affirmant que les décisions de fermeture de périscolaire sont "très rares", que les parents sont systématiquement prévenus bien en amont, que le dialogue social fonctionne "très bien". Bref, tout va pour le mieux pour Garnier. Comme d'habitude.

LE CHAMP DE LA CONTESTATION S'ÉTEND

Mais l'intervention des représentants de l'atelier de projet ridiculise complètement ses dénégations. On mesure à quel point la comm' et les petites entourloupes des Verts/LFI ont atteint leurs limites avec la désignation claire et nette de la responsabilité municipale par les parents d'élèves. Cette fois-ci, le système Piolle n'aura pas réussi à se dédouaner et la tentative d'endormir la contestation avec une multiplication des réunions n'a pas fonctionné.

Le vase commence à déborder de tous les côtés. Et il reste encore près de deux ans avant la fin du mandat.

Source SaccageGrenoble.
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