GRENOBLE : HARO SUR LES PROPRIÉTAIRES

"Ils ne sont que le tiers des grenoblois" a lâché vendredi au Conseil Métropolitain Alan Confesson, l'adjoint au Maire (LFI) en parlant des propriétaires de logement, soutenant une autre augmentation de la taxe foncière proposée par les élus Grenoblois à l'échelle de la Métropole. Sous-entendu clair : ils sont minoritaires et peuvent être matraqués sans conséquence électorale. D'autant que dans ce tiers, des propriétaires bailleurs qui peuvent pourtant voter à Grenoble en y possédant un bien, ne sont pas électeurs. Quand ils augmentent massivement les impôts de cette catégorie, combien touchent-ils d'électeurs ? 15% ? 20% ? Ils peuvent donc s'en donner à coeur joie.

PIOLLE ET SES AMIS VOULAIENT AUGMENTER LA TAXE FONCIÈRE MÉTROPOLITAINE

Avec leur cynisme, ils profitent de cette faiblesse électorale et de l'absence de mobilisation des associations de propriétaires et de professionnels pour faire des propriétaires la vache à lait de leur mauvaise gestion. Vendredi, Eric Piolle et ses amis ont plaidé pendant deux heures au Conseil Métropolitain, sur tous les tons, pour augmenter la taxe foncière métropolitaine. La mobilisation de l'opposition et la réticence de la gauche qui demeure autour de Christophe Ferrari (PS repenti) l'a empêchée. Provisoirement. Le Vice-Président aux Finances, Raphaël Guerrero (majorité Ferrari/Piolle) n'a pas caché que la "trajectoire financière" de la métropole ne tient que jusqu'aux élections. Après, sans réformes de structure, il faudra augmenter comme à Grenoble !

VALEUR DES BIENS : PROCHE DE ST-ÉTIENNE ET CLERMONT-FERRAND

Contrairement à ce qu'affirme le rapport du Plan Local de l'Habitat présenté au Conseil Métropolitain, le prix du logement à Grenoble est très faible par rapport aux métropoles comparables. Il est plus proche de celles de St-Etienne et Clermont-Ferrand, plutôt que de celles de Bordeaux, Lyon ou Strasbourg, alors que la valeur des biens à Grenoble était supérieure à celle de ces villes il y a 25 ans. C'est dire la chute.

C. FERRARI (PS REPENTI) NE VEUT PAS LA PROMOTION SOCIALE...

La question est celle du pouvoir d'achat, de la promotion sociale permettant aux classes moyennes d'accéder au logement. Mais la doxa anti-propriétaire de la majorité est très poussée : répondant à Alain Carignon qui lui demandait de mettre fin à cet ostracisme, Christophe Ferrari a justifié l'absence de vente de HLM à leurs occupants par "la complexité".

...LIMITANT À 30 LOGEMENTS PAR AN LA VENTE DE HLM DANS TOUTE LA MÉTROPOLE

Le Président du groupe d'opposition lui a rappelé que l'Allemagne avait vendu la moitié de son parc HLM (1,6 millions), que la France comptait 25 % des HLM de toute l'Europe mais que la majorité métropolitaine avait limité à 30 logements par an la vente de logements HLM sur la totalité de son territoire. Sans que les demandeurs de logement ne se portent mieux. Près d'un sur deux demande à quitter le logement social qu'il occupe !

Que la gauche se présente de façon bonhomme ou doctrinaire, elle est la même : il s'agit d'abord de maintenir la population en état de pauvreté afin de créer des bantoustans électoraux.

LES ÉLUS ROUGE/VERTS N'INVESTISSENT PAS DANS LES ÉCO-QUARTIERS

Certes, il reste des ilots de résistance où une certaine qualité de vie demeure et où vivent nombre de nos éminences locales, comme à l'Ile Verte, malgré les coups de boutoir de la bétonisation y compris ici. Ou le quartier Reyniès-Bayard de la municipalité Carignon, conçu autour d'un parc de 5,5 hectares, prisé d'adjoints au Maire !

Mais Grenoble est contaminée par une baisse structurelle de la valeur des biens comparativement aux villes de son standing initial et cette valeur s'est effondrée dans la plupart du 38100 avec une avancée spectaculaire.

À MALHERBE, 800 € LE M2 !

À Malherbe, autrefois épargné, une habitante raconte au "Dauphiné" (7/02/24) : « Le quartier a commencé à se dégrader en 2012-2013. Jusqu’ici, ça allait très bien, il y avait de la mixité, on pouvait profiter des espaces dehors. Et puis, les chiens, les motos, les scooters, le bruit et les bagarres ont rendu tout ça impossible. On a préféré partir ». Quitte à y laisser une bonne partie du patrimoine familial : « On avait un 56 m2, on a mis cinq ans à le vendre. Pour 45 000 € ». Soit 800 € le M2.

Cette spoliation organisée de la classe moyenne est un drame. Qui ne profite évidemment à personne.

LA MOITIÉ DES DEMANDEURS DE LOGEMENTS VEULENT QUITTER LEUR LOGEMENT

Cette injustice est totalement ignorée des médias qui enfourchent les mantras locaux sur "la crise" du logement. Sur les 17 000 demandeurs, près de la moitié veulent quitter les quartiers où ils ont été affectés. Que 8000 personnes soient demandeurs de logement dans une métropole de 500 000 habitants est conforme au flux entrants et sortants. Quand à l'hébergement d'urgence aggravé par les appels d'Eric Piolle aux migrants de traverser les frontières, il est d'une autre nature.

L'ABBAYE N'EST PAS MISE À DISPOSITION DE L'HÉBERGEMENT D'URGENCE

Il est étonnant que la municipalité qui fustige les logements vacants des propriétaires ne mette pas à la disposition de l'urgence les centaines de logements vides de l'urbanisme transitoire de l'Abbaye, prêts à être chauffés, éclairés, reliés au réseau d'eau. Troublant qu'aucune association et aucune presse ne le demande...

LA MUNICIPALITÉ IMPOSE UNE "AUTORISATION DE LOUER" !

Ce serait plus efficace que d'ajouter des contraintes et de multiplier les menaces sur les propriétaires : impôts, réquisitions, blocage des loyers et maintenant "autorisation de louer" qu'elle va délivrer, qui a donné lieu à nombre d'analyses négatives. Résultat, Grenoble compte le plus haut taux de logements vacants des grandes villes (17%), sans comptabiliser la vacance dans le social.

REDONNER DE LA VALEUR AUX BIENS DANS LES QUARTIERS

Seul le groupe d'opposition propose de changer de paradigme. Rééquilibrer les quartiers à dominante HLM par la création de propriétaires, et dans les appartements vides, organiser une mixité d'usage avec l'installation de bureaux de la collectivité, permettant à cette dernière de se libérer de locaux. 

Redonner de la valeur aux biens des propriétaires qui ont fait le choix de la mixité sociale afin qu'ils demeurent ou reviennent dans les quartiers.

PRÉSERVER LA DIVERSITÉ DES COMMUNES, PLUTÔT QUE D'UNIFORMISER

Revoir les attributions de logements avec des critères de tranquillité publique. Expulser les dealers condamnés. Stopper la bétonisation, sachant que la cuvette grenobloise est contrainte et ne pourra plus grossir démesurément, d'autant qu'elle est plus sensible que d'autres au réchauffement climatique.

À l'échelle de la métropole, préserver la diversité des communes qui fait la richesse de notre territoire, comme l'a plaidé Alain Carignon, plutôt que de vouloir l'uniformiser sur le modèle grenoblois.

HARO SUR LE PROPRIÉTAIRE RESPONSABLE DE "LA CRISE"

Toutes ces propositions ont été accueillies dans le mépris et le sarcasme encore vendredi au Conseil Métropolitain, comme lundi au Conseil Municipal. Ils sont en effet très fiers d'une politique qui échoue pour les locataires et pour les propriétaires. Ils tentent de s'en sortir en faisant reposer tous les maux sur ces derniers.

LES PROPRIÉTAIRES NON RÉSIDENTS ONT LE DROIT DE VOTE À GRENOBLE

Ceux-ci ont le devoir de se défendre par l'intermédiaire de leurs représentants qui ne peuvent demeurer silencieux face à ce qui s'apparente à un désir d'extermination par l'asphyxie financière. Par l'intermédiaire du bulletin de vote aussi. Tout propriétaire payant une taxe foncière, même non résident, peut être électeur à Grenoble. Si ce "tiers des grenoblois" méprisé par Alan Confesson votait à Grenoble, ç'en serait fait de lui et de ses amis, et de leur politique mortifère du logement.

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