BÉTONISATION : 2 POIDS 2 MESURES ET HYPOCRISIE

Chacun commence à le comprendre avec le temps : dans le fonctionnement du système Piolle, le discours l'emporte sur la réalité. Nouvel exemple avec la bétonisation de la ville.

LE PROJET DE BÉTONISATION RUE THIERS REVU ...

Dans le Dauphiné du 17 novembre, les adjoints Gilles Namur et Margot Belair (EELV) prennent ainsi fièrement la pose rue Thiers, où un projet d'immeuble menaçait des arbres existants, l'un des rares espaces verts d'un secteur déjà cruellement dépourvu. "Un accord a été trouvé entre la mairie et le promoteur pour les conserver" nous explique le DL.

Le groupe d'opposition ici représenté par Nathalie Béranger, Brigitte Boer, Alain Carignon, Dominique Spini, ici en avril rue Thiers pour défendre l'espace de respiration menacé.

UN PROJET INITIAL DE DESTRUCTION DU PARC ARBORÉ 

On ne peut évidemment que s'en féliciter tant le projet de départ avait de quoi inquiéter : un projet d'immeuble R+5 qui aurait détruit la plus grande partie de l'espace arboré, dans un quartier qui ne dispose pas de parc. "L’été, c’est compliqué d’y vivre car nous sommes au cœur de l’îlot de chaleur urbain" explique Émilie Walleth, une habitante représentante d'un collectif de riverains opposés à cet abattage. 

LE MYTHE D'ÉLUS VOLONTARISTES ...

Margot Belair et Gilles Namur profitent de l'opportunité offerte pour distiller la belle histoire d'une municipalité qui s'attaquerait à chaque permis de construire déposé par un promoteur, qui ne cesse de négocier pour protéger les espaces verts et la qualité de vie des habitants. On aurait presque la larme à l'oeil devant le volontarisme de ces chevaliers blancs. 

... QUI NE RÉUSSISSENT QUE DANS DES QUARTIERS BIEN SPÉCIFIQUES

Pourtant, en près de 10 ans de mandat, on ne les a vu parvenir à freiner que deux projets de la sorte. Celui-ci rue Thiers donc, et celui quai Jongkind, à l'île verte, contre lequel ils daignent faire des recours pour le freiner. Notons qu'il s'agit de deux quartiers qui ont massivement voté Eric Piolle aux élections municipales et ont une grosse tendance à voter Vert aux autres élections en général : de là à penser que ça les motive à agir plus qu'ailleurs... 

Le projet d'immeuble de 9 étages quai Jongkind, à l'ile verte, contre la majorité municipale daigne se battre. Opportunisme électoral dans le quartier de Gilles Namur (il fut président de l'union de quartier avant de se vendre à Piolle) ?

AILLEURS, LA BÉTONISATION PLEIN POT SE POURSUIT

Car ailleurs, la bétonisation se poursuit à plein pot sans qu'on ne voit la moindre restriction aux volontés des promoteurs et la plupart du temps sous l'impulsion même de la ville ! À Lesdiguières, Bouchayer-Viallet, Flaubert où les effets de la densification se font déjà sentir, au Rondeau, Avenue Jean Perrot, Cours de la Libération dont les élus entendent faire un canyon de béton, à l'Esplanade où ils ont la volonté de construire au détriment du boulodrome et de sa magnifique ceinture arborée de platanes, sur la Presqu'île où ils ont créé un quartier avec 1m2 d'espace vert/habitant et n'écoutent pas le scientifique du GIEC Thierry Lebel qui dénonce : “les édifices qui ont poussé sont aberrants”... 

AILLEURS, LA MUNICIPALITÉ ABAT ELLE-MÊME LES ARBRES 

Et si les arbres du projet rue Thiers ont donc la chance d'être sauvés, eux, ailleurs, c'est l'hécatombe. La toute puissante municipalité soi-disant négociatrice a elle-même sacrifié sans vergogne les 19 marronniers de la place Victor Hugo, les cerisiers du japon de la place de la Gare, les magnifiques arbres de la piscine Jean Bron qui étaient la fierté de ce bassin... On pourrait aussi parler du Square Silvestri, de Chatelet, de Hoche, du parc Tarze, des 15 peupliers rue Aymon de Chissé... Autant d'arbres abattus ou à abattre. Et les scientifiques sont unanimes : les nouvelles jeunes pousses, mêmes plantées en nombre, ne remplacent pas les vertus d'un arbre ancien. 

LE NERF DE LA GUERRE : LE PLUi...

Dans une ville où 50% de la part de nature est assurée par des jardins privés, le PLUi (Plan Local d'Urbanisme intercommunal) permet d'urbaniser à outrance en ne sanctuarisant pas les espaces de fraicheur. Pire : il prescrit même un recul en la matière. Dans plusieurs quartiers, le nouveau PLUi adopté en 2019 se permet même de réduire les ratios de surfaces d'espaces verts imposés ! 

... ÉLABORÉ ET VOTÉ PAR LES MÊMES QUI PRÉTENDENT LUTTER CONTRE !

Et ce PLUi densificateur ne sort pas de nul part puisqu'il a été élaboré et voté... par les élus Rouges/Verts qui expliquent aujourd'hui lutter pour les espaces verts. On croirait rêver si on n'était pas habitués à leur tartufferie désormais. En plus d'imposer eux-mêmes des projets de bétonisation, ils ont ouvert la boite de pandore pour tous les espaces privés. 

GRENOBLE AU TRÉFOND DES CLASSEMENTS ÉCOLOGIQUES

Résultat prévisible de cette politique catastrophique : tous les indicateurs sont au rouge. Grenoble en 2022 devient première ville de France (hors Paris) pour les îlots de chaleur (la contribution de l'urbanisation au réchauffement de l'air ; nous décrochons ce titre l'année de "capitale verte" !). Elle est 27ème sur 31 pour la part de nature en ville. Et même la 39ème métropole sur 40 pour l'écologie ! 

LES INDICATEURS PLUS PARLANTS QUE LES DISCOURS

Ces éléments tangibles, vérifiables, parlent d'eux mêmes et en disent plus long que n'importe quel discours de nos élus Rouges/Verts. Cumulés à la réalité que vivent les Grenoblois soumis à ces projets de bétonisation à marche forcée qui impactent leur qualité de vie, gageons qu'il restera peu de monde pour gober les éléments d'une langage d'une majorité à bout de souffle, qui ne sait plus quoi inventer pour se réhabiliter après avoir été autant discréditée.

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