CE QU’IL FAUT ATTENDRE DU CONSEIL MUNICIPAL D’AUJOURD’HUI À GRENOBLE

Le conseil municipal de Grenoble se réunit aujourd'hui à 15h. Quels sont les sujets à l'ordre du jour et à quoi faut-il s'attendre ?

ERIC PIOLLE DE RETOUR À RIO

Initialement prévu lundi dernier, le conseil avait été repoussé à aujourd'hui suite à la révélation du voyage du Maire Eric Piolle à Rio avec l'adjointe Annabelle Bretton. Un séjour de 10 jours au frais des Grenoblois pour officiellement assister à un évènement vide de sens sur la démocratie participative qui a duré... 2 jours et pour lequel il est intervenu une fois. Nul doute qu'il sera interrogé sur la pertinence et le bilan de ce déplacement pour notre ville.

eric piolle challenges grenoble
Les réseaux sociaux s'en sont donnés à coeur joie à propos de ce déplacement. Source : SaccageGrenoble.

ET MAINTENANT, LE CHAUFFEUR

Dans la rubrique "déplacements" justement, Eric Piolle rentre avec une nouvelle polémique aux basques. Les révélations sur l'utilisation d'une voiture avec un chauffeur, principalement pour se rendre à la gare de Valente TGV ou à Saint-Exupery, l'affaiblissent un peu plus. Non pas que le fait qu'un Maire dispose d'un chauffeur soit condamnable en soi : mais l'hypocrisie est grande de la part de celui qui ne cesse de s'afficher à vélo et déclarait "la voiture de fonction avec chauffeur est l’apanage de l’élu puissant, mais éloigné des préoccupations des gens".

LE REPORT DE LA VENTE DE GRENOBLE-HABITAT PERTURBE LE CONSEIL

Le sujet central de ce conseil sera lié à la vente de Grenoble-Habitat. Ou plutôt à la non-vente. Car le projet de bradage décidé en solitaire par Eric Piolle battant sévèrement de l'aile, après les votes contre de la métropole et de la ville de La Tronche, celui-ci a été contraint de repousser la recette attendue de 37 millions d'euros à l'an prochain (comme il l'avait repoussée de 2022 à 2023). Créant un trou de 37 millions dans le budget de cette année.

LA DETTE SE CREUSE...

Conséquence : le conseil aura à débattre d'une décision modificative qui propose de repousser des investissements prévus, et d'emprunter 21 millions supplémentaires pour boucler le budget. Les emprunts de cette année atteignent donc un nouveau record, battant le précèdent établi... l'an dernier. Jamais la dette n'aura été aussi élevée à Grenoble.

... ET VA CONTINUER DE SE CREUSER

Cette spirale infernale n'est pas prête de s'arrêter, comme le révèle le rapport d'orientation budgétaires qui sera examiné par le conseil. Car malgré la hausse massive d'impôts cette année, malgré les emprunts records, malgré le violent plan d'austérité de 2016, malgré la vente des bijoux de famille avec GEG en 2018 et Grenoble-Habitat budgété pour 2024 (même si la recette apparait de plus en plus comme étant fictive)... la dette va continuer de se creuser jusqu'aux municipales. En 2026, elle atteindra 293 millions d'euros pour le seul budget principal. Contre 252 millions en 2015 à l'arrivée d'Eric Piolle et 266 millions prévus en 2023. Chapeau l'artiste.

Déjà en 2020, la presse relevait que sous Piolle Grenoble s'est enfoncée dans le palmarès des villes rongées par la dette. La situation s'aggrave alors qu'elle bat encore des records aujourd'hui.

LE NERF DE LA GUERRE POUR LA VILLE

Il s'agit-là du débat préalable à tous les autres, du nerf de la guerre pour la ville car il détermine ses capacités à investir et mettre en oeuvre ses politiques publiques. Particulièrement pour les générations de futurs Grenoblois, dont Eric Piolle parle sans cesse alors que jamais Maire de Grenoble n'aura autant oblitérer leurs marges de manoeuvres en creusant ainsi la dette. 

LES ÉLÉMENTS DE LANGAGE NE FONCTIONNENT PLUS

Après près de 10 ans aux commandes, les éléments de langage déployés par le cabinet du Maire ne fonctionnent heureusement plus. L'augmentation explosive des impôts a fait prendre conscience à nombre de Grenoblois de l'impasse financière dans laquelle les Rouges/Verts ont plongé notre ville. Après 10 ans à creuser sans cesse les dépenses de fonctionnement sans réaliser d'économies structurelles, plus personne n'accorde le moindre crédit à Eric Piolle quand il tente de se défausser sur ses prédécesseurs, Michel Destot... ou Alain Carignon.

LA DETTE CARIGNON EST ÉTEINTE DEPUIS PLUS DE 20 ANS

Le Dauphiné du jour rappelle les propos de Michel Albouy, professeur à Grenoble École de Management, qui expliquait que l'ancien Maire avait "hérité d’une situation financière très tendue quand il a pris les commandes". Aujourd'hui, il ne reste pas un seul centime de la fameuse "dette Carignon" (qui a permis les réalisations majeures qu'on connait) depuis plus de... 20 ans !

dette grenoble
Le dauphiné du jour met le sujet de la dette à Grenoble sur la table.

UN CONSEIL POUR NOYER LE POISSON

Bien conscient de la faiblesse de ses arguments qui ne trompent plus personne, Eric Piolle tente de diluer le débat, d'occulter ses responsabilités en noyant le poisson au sein d'un ordre du jour du conseil municipal qui permet d'occulter ces débats de chiffres arides. Il a ainsi tenté de faire passer comme "premières délibérations", donc les plus importantes qui prêtent à débat, des avenants et diverses conventions basiques qui n'ont rien d'exceptionnel car récurrentes. Une manière de meubler pour ne pas parler des vrais problèmes qui a fait bondir l'opposition : face à la levée de boucliers, il a dû se résoudre à les retirer du début du conseil.

LE RAPPORT DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉVOYÉ

Un bon exemple qui subsiste de cette volonté d'enterrer le débat et de faire oublier ce qui compte est le rapport développement durable, qui ouvrira le conseil. Ou plutôt le rapport "Grenoble en transition" comme il a été renommé par la majorité municipale. Car le document n'a plus rien à voir avec le développement durable : en une centaine de pages à mi-chemin entre le bilan de mi-mandat et le programme électoral, il liste absolument toutes les politiques menées par la ville et ne parle évidemment pas de l'essentiel en matière d'écologie : le fait que Grenoble est devenue sous Piolle la première ville de France pour les ilots de chaleur et la dernière de sa strate pour la part de nature en ville.

REMETTRE LE RÉEL AU COEUR DES DÉBATS

Les ficelles utilisées sont grosses, mais depuis 2014, on commence à avoir l'habitude. Les artifices d'hier ne fonctionnent plus alors qu'Eric Piolle est affaibli, isolé politiquement, que le fonctionnement de son système est désormais connu et documenté et que ses perspectives politiques se réduisent chaque jour qui passe. Face à ses tentatives de se défiler une fois de plus, gageons que l'on pourra compter sur le groupe d'opposition présidé par Alain Carignon pour remettre le réel et l'urgent au coeur des débats cet après-midi au conseil municipal.

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